L'enseignement (dharma) :








L'enseignement du Bouddha est différent des enseignements auxquelles nous sommes habitués dans les religions dites "révélées" où des hommes parlent au nom d'un Dieu qui aurait transmis ("révélé") des commandements, des enseignements ou des lois.

Il n'y a pas eu d'intervention divine ou supra naturelle. Bouddha n'a pas cessé d'affirmer qu'il n'était ni un dieu, ni le messager d'un dieu et que l'éveil n'est que le fruit d'une pratique personnelle, d'un questionnement, d'une recherche, d'une prise de conscience; donc accessible à tous les êtres.

Tout le monde peut pratiquer, il n'y a pas de statut, d'état, de niveau supérieur à un autre. A partir du moment où l'on découvre  et met en oeuvre la pratique de base, chacun personnalise son développement, à sa façon, à son rythme. Être prêt ne veut rien dire, puisque "l'endroit" où l'on est n'est pas comparable aux autres. Il n'y a pas de gens qui "savent" et de gens qui "ne savent pas", seulement des personnes à des endroits différents sur le chemin, toute avec un devenir potentiel.

Le darma ou l'enseignement bouddhiste de base n'est qu'un ensemble d'indications sur une pratique à personnaliser sans aveuglement.

De nombreux enseignements qui, d'après les textes, sortent de la bouche du Bouddha, sont souvent le fruit de la réflexion de disciples et autres moines sur les divers aspects de sa doctrine.

Beaucoup de texte sont identifiés comme authentiques, mais il est bon de savoir que les premiers écrits relatant l'enseignement de Bouddha datent de 400/500 ans après sa mort, c'est un peu l'histoire de l'homme qui a connu l'homme qui a connu l'homme qui a connu l'homme...

Les écrits relatant des enseignements apparaissent souvent plusieurs siècles après la mort du sage ou du saint homme. Ce qui est le cas du Bouddhisme, de l'Islam, du Christianisme, du Judaïsme.

Le premier écrit officiel est le Tipitaka (les trois corbeilles), recueil de textes fondateurs. Il aurait été mis par écrit en pali sur des feuilles de palmier au 1er siècle av JC au Sri Lanka, à l’occasion du quatrième concile ( 400 ans après la mort de Bouddha).

Ce canon est composé de :

Vinya Pitaka qui regroupe un ensemble de règles destinées aux moines pour maintenir une harmonie communautaire. C'est très long parce que dilué d'histoires, d'exemples, de paraboles.

Sutta Pitaka qui est collection de discours attribués à Bouddha et à quelques disciples comprenant l'enseignement de base qui donnera lieu au Theravada. Celui auquel je me réfère le plus.

Abhidhamma Pitaka  qui reprend les textes du précédent en les réorganisant, en les développant, en les assortissant de métaphores et d'explications détaillées, c'est une compilation de commentaires de disciples.

Nous pouvons supposer que ce qui se trouve dans le sermon de Bénarès ( la mise en mouvement de la roue du Dharma) est très proche de la doctrine originelle parce que l'essence de ce sermon se retrouve dans divers textes préservés par des écoles bouddhiques différentes les unes des autres. Sutta Pitaka - Samyutta Nikaya-Maha Vagga- Dhammacakkappavattana Sutta.


La première chose que le Bouddha explique à ses disciples, est que ni la vie d'opulence, telle qu'il l'avait vécue en tant que prince, ni la vie d'ascèse extrême, telle qu'il avait vécue avec ses cinq compagnons, ne servent dans la quête spirituelle de l'homme.


Si l'on se détruit la santé, on n'a plus d'énergie pour réaliser le chemin. L'autre extrême à éviter est de tomber dans l'abus des plaisirs sensuels - être sous l'emprise du désir sexuel, rechercher la gloire, manger sans modération, trop dormir ou être avide de possessions. Ces désirs créent une tension tant qu'ils ne sont pas satisfaits. Tension qui génère de la souffrance.

Le but du dharma(enseignement) est de nous aider à nous détendre et à profiter de la vie, mais pas au sens habituel où nous l'entendons. Nous apprenons à nous défaire des pensées, des émotions conflictuelles et des attitudes négatives qui nous empêchent d'être en paix, nous apprenons à apprécier la vie sans attachement ni inquiétude.

Beaucoup d'entre nous pensent que pour être sage ou "saint" il faut renoncer au bonheur. Ce n'est pas exact. Encore faut il comprendre en quoi consiste le bonheur et la joie.

Ce qui parait être du bon sens ne l'était pas à l'époque du fait d'une pression culturelle et religieuse très forte sur le mode de vie, ça ne l'est toujours pas aujourd'hui, dans un monde où les lobbies idéologiques, économiques, numériques, politiques, scientifiques, religieux ou sectaires, pratiquent la manipulation de pensée en favorisant la pensée unique, encouragent le développement d'attitudes de soumissions, de compétition et parfois d'attitudes extrêmes.

Bouddha a découvert une vérité, et comme cette vérité ne dépasse pas les capacités de l'intellect humain, l'enseignement dispensé doit toujours faire place finalement, pour chacun, à une connaissance personnelle.

L'enseignement de base repose sur la compréhension des 4 Nobles Vérités et la pratique du Noble Sentier Octuple.


Pour résumer :

La compréhension des 4 Nobles Vérités et la Pratique du Noble Sentier Octuple ont pour objectifs de nous aider à développer

5 capacités essentielles :

1 - être capable de comprendre notre mental et de ne plus nous identifier à nos pensées, à nos possessions, à nos rôles

2 - être capable d'être présent à ce qui est, en pleine conscience

3 - être capable de nous adapter à ce qui est, de prendre conscience de ce qui peut être changé et d'évoluer

4 - être capable de nous adapter à ce qui est, de prendre conscience de ce qui ne peut être changé et de nous en détacher

5 - être capable de nous aimer et d'aimer les autres de façon inconditionnelle

L'éveil relève de 7 facteurs :

  1. L'attention ou pleine conscience pour découvrir sa véritable nature et celle de ce qui nous entoure

  2. L'investigation, qui est la capacité d'analyse et de curiosité, en dehors des concepts établis.

  3. L'effort qui est la capacité de faire circuler l'énergie dans ce que nous vivons et pratiquons, avec constance

  4. La joie, qui est capacité à s'émerveiller. La joie nourrit la paix et la sérénité

  5. La tranquillité ou paix intérieure qui est la capacité à se poser et à ne pas ré-agir

  6. La concentration qui est la capacité à rassembler l'énergie, à être calme et à voir clairement

  7. L'équanimité qui est la capacité à accepter ce qui est sans en être détruit. Disposition au lâcher prise et au détachement.


Les 4 Incommensurables (ou sentiments de base)

Metta : la bienveillance- capacité à prendre soin de soi et des êtres vivants

Karuna : l'empathie - capacité à accepter, s'aimer et aimer les êtres vivants de façon inconditionnelle et bienveillante

Mudita : la joie - capacité de s'émerveiller

Upeksa : l'équanimité - capacité à être impartial, détaché

L'enseignement et la pratique de base reposent sur les 4 Incommensurables, les 7 facteurs d'éveil, les 4 nobles vérités, et le noble sentier octuple.

"Le but du bouddhisme est la simplicité, la clarté et la spontanéité. Une personne douée de ces qualités est extraordinaire Avec la simplicité, on laisse de côté l'hypocrisie et l'égoïsme afin que l'amour et la compassion pour tous les êtres puissent grandir en nous. Avec la clarté, on abandonne la confusion de l'ignorance au profit d'une perception directe de la réalité. Avec la spontanéité, on n'est plus influencé par des pensées impulsives et l'on sait naturellement comment aider les autres de son mieux dans chaque situation.

En développant la sagesse et la compassion, nous serons plus heureux et nous saurons ce qui est important dans notre vie. Au lieu de batailler contre le monde dans un état de perpétuelle insatisfaction, nous transformerons notre attitude de façon à être heureux et à trouver un sens à notre vie, quelle que soit la situation." 1

La pratique bouddhiste ne fait pas de miracle et ne donne aucun pouvoir. Elle apporte simplement des informations, des éléments de réflexion, des moyens concrets qui nous permettent de procéder à des changements dans notre façon de penser et de vivre, qui peuvent contribuer à diminuer, voire éviter la souffrance, pour laisser davantage de place à la paix et au bien être.

Après il nous appartient d'être heureux, si nous le souhaitons.2

"Le meilleur service que nous puissions rendre aux générations futures est d'être heureux et de transmettre le goût du bonheur à nos enfants. Car le bonheur n'est pas destructeur : il signe la réconciliation avec la nature par la beauté, la réconciliation avec autrui par l'amitié, la réconciliation avec soi-même par la sérénité."3



1 Thubten Chödron-Coeur ouvert, esprit clair- Dangles- Saint jean de Braye-1999

2 Sutta Pitaka - Digha Nikay - Mahāsatipaṭṭhāna Sutta

3 Patrick Viveret-Pourquoi ça ne va pas plus mal-Fayard-Paris -2005

 

Introduction
Histoire
Enseignement
4 nobles vérités
Noble sentier octuple
Vue Juste
Pensée juste
Attention juste
Parole juste
Action juste
Effort juste
Concentration juste
Moyens d'existence justes
Idées reçues et paradoxesBouddhisme_laic_introduction.htmlBouddhisme_Histoire.htmlBouddhisme_Quatre_Nobles_verites.htmlBouddhisme_Noble_Sentier_Octuple.htmlBouddhisme_vue_juste.htmlBouddhisme_pensee_juste.htmlBouddhisme_attention_juste.htmlBouddhisme_parole_juste.htmlBouddhisme_action_juste.htmlBouddhisme_effort_juste.htmlBouddhisme_concentration_juste.htmlBouddhisme_moyens_existence_justes.htmlBouddhisme_moyens_existence_justes.htmlBouddhisme_et_paradoxes.htmlBouddhisme_et_paradoxes.htmlshapeimage_2_link_0shapeimage_2_link_1shapeimage_2_link_2shapeimage_2_link_3shapeimage_2_link_4shapeimage_2_link_5shapeimage_2_link_6shapeimage_2_link_7shapeimage_2_link_8shapeimage_2_link_9shapeimage_2_link_10shapeimage_2_link_11shapeimage_2_link_12shapeimage_2_link_13shapeimage_2_link_14