L'attention juste - Mindfulness 1



La compréhension juste ou la connaissance juste, la pensée juste nous conduisent lentement à la pleine présence, les paroles deviennent plus justes, les actes deviennent plus  justes, les Moyens d'existence deviennent plus justes.

De même que la vue et la pensée justes, les actions justes, les moyens d'existence justes nourrissent la pleine conscience.


La pleine présence est l'énergie qui nous recentre sur le moment présent. C'est l'attention à ce qui se présente, sans le filtre de la pensée, des habitudes, des croyances induites ou construites. On est présent à ce qui est.


C'est la capacité à être attentif à ce qui est, sans discrimination, le plus sincèrement possible. C'est être là où l'on est. Sans jugement, sans interprétation, sans filtre. Ce n'est ni beau ni laid, ni bon ni mauvais, c'est... tout simplement.


Ce n'est surtout pas une réflexion sur ou à propos de quelque chose, ni une concentration sur quelque chose, mais une attention dé-libérée à ce qui est.

De nombreux auteurs européens et Français traduisent mindfulness par "pleine conscience", ce qui est une erreur. La pratique de la pleine présence et de la concentration juste nous conduit à vivre pleinement ce qui est et ce que nous faisons présentement, justement sans effort de conscience.

Ce sont ces instants pendant lesquels nous sommes complètement absorbés par des tâches qui nous demandent de la concentration, qui nous apportent du plaisir, qui sont gratifiantes, et qui nous font même oublier le temps qui passe. Ce sont justement ces activités qui nous accomplissent, qui nous rendent heureux.Cela se rapproche de ce que les Japonais appellent ikigai.


Elle est la capacité que nous possédons à être présent et ouvert à ce qui se passe tel que cela se passe réellement.


C'est prendre l'habitude d'être entièrement présent et disponible à ce qui est, débarrassé des filtres qui nous compliquent la vie.

Les "bonnes" et les "mauvaises" expériences, les moments de joie et les moments de souffrance ne sont pas un problème.

Ce qui pose problème est la façon dont nous nous y attachons, la façon dont nous les percevons, la façon dont nous les interprétons, le pouvoir que nous leur donnons.

C'est par exemple être conscient lorsque nous ajoutons de la souffrance à la souffrance, en ruminant, en réagissant, en étant frustré ou avide, en refusant que les choses n'aillent pas comme nous le voudrions, en prenant un produit quel qu'il soit pour ne pas penser, ne pas sentir,pour oublier.

C'est la capacité de se déconnecter des pensées "toutes faites", des évidences, des jugements et des préjugés que nous nous sommes construits au cours de notre éducation, de nos expériences,  ou de celles qu'on nous propose en tant que "prêt à penser" pour investir toute notre énergie dans l'instant. C'est lorsque nous arrêtons "le petit vélo" qui tourne dans notre tête.


C'est la capacité de prendre du recul par rapport aux messages de notre milieu familial, culturel, religieux, politique, pour accueillir ce qui se présente de la façon la moins engagée possible. On évoque l'image du pilote automatique que l'on débranche.


La pleine présence est au centre de la pratique bouddhiste, qui n'en a pas le monopole (Mindfulness).

En France on a souvent tendance à traduire mindfulness par pleine conscience, qui est assez différent. Pleine conscience suppose un effort, alors que pleine présence suppose un laisser aller...on libère l'attention pour qu'elle soit pleinement là, sans chercher quoi que ce soit. La respiration, un bruit, une ambiance, une odeur, une pensée, une émotion, un sentiment, c'est se mettre en position d'être attentif/disponible à ce qui se présente à cet instant.


L'objectif fondamental de cette présence est de découvrir l'interdépendance parce que tout est partie du tout qu'il contient et auquel il participe.

Si tout est interdépendant, rien n'existe en soi, isolément, c'est le principe de la vacuité, que beaucoup interprètent comme le vide.

Cela suppose aussi de découvrir l'impermanence : tout est en constante évolution, du plus petit atome à l'univers, tout change constamment.

La pratique consiste à trouver des moyens pour développer, entraîner, maintenir une attention appropriée tout au long de la journée, de la vie.


L'attention juste permet :

  1. d'être présent à ce qui est, sans jugement : la circulation est fluide, le ciel est bleu, j'entends les oiseaux dans la haie, mon enfant m'invite à jouer, cette petite salade de crudités est pleine de saveurs, cette personne est intéressante, cette réunion aborde de nombreux points d’un projet, mais aussi il pleut, ça sent l'humidité, j'ai mal au dos, mon collègue est de mauvaise humeur, mon voisin ne m'a pas dit bonjour, cette odeur d'urine dans le parking est insupportable, cette réunion n’a pas abordé le thème prévu, il y a des licenciements dans mon entreprise, la voiture tombe en panne, la radio du voisin marche fort, il y a des guerres et des famines, des épidémies ou des catastrophes proches ou loin de chez moi etc...


  1. de faire la part entre ce qui est inévitable, et ce qui peut être contourné. De faire la part entre ce qui est juste et ce qui ne l'est pas comme par exemple : entre les critiques positives et celles qui sont des manipulations, entre les critiques négatives et celles qui sont des jugements de valeurs. Accepter les critiques positives et les critiques négatives constructives sont autant d'occasions d'apprendre sur nous mêmes et d'évoluer. La manipulation et la dévalorisation n'ont aucun intérêt et ne valent pas que nous nous y attachions.


  1. de rendre l'autre davantage présent. Par notre façon d'être attentif, nous "permettons" à l'autre d'exister. Nous existons indépendamment du regard de l'autre, mais le regard (l'attention) et la qualité de ce regard renforce notre sentiment d'exister.

D'où l'importance de savoir se déconnecter lorsqu'on est avec un(e) autre.

Par exemple:

  1.   les travailleurs sociaux connaissent bien ces jeunes qui passent à l'acte pour se faire remarquer, préférant une attention répressive, négative, à l'ignorance et à l'indifférence

  2. Dans les centres d'éducation pour jeunes en difficultés, le regard des adultes est souvent faussé par le passé des jeunes. On les identifie par rapport à un vécu, (maltraitance, délinquance, prostitution, toxicomanie), par des passages à l'acte et par la commande sociale (qui les identifie à un devenir attendu, scolarisation, mise en emploi, ré-intégration sociale).

Ces jeunes sont d'abord des personnes qui vivent ou survivent à une période difficile parce que pétris d'un passé douloureux et d'un futur incertain. Ils ont besoin d'être accueillis et compris comme ils sont, à l'instant présent. Ils ont besoin d'être aidés à se décoller du passé et à vivre l'instant présent, de retrouver une estime de soi actualisée, c'est à dire ici et maintenant, avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Il est important de leur permettre d'être soi à nouveau avant de s'engager dans un devenir qu'ils ne maîtrisent (où n'imaginent) pas encore.


  1. de nourrir l'objet de notre attention: si on ne fait pas attention à nos plantes, elles meurent, si on ne fait pas attention à nos conjoints ou à nos enfants, ils dépérissent. Si on ne fait pas attention à notre planète, nous risquons de la perdre et de nous perdre en même temps.


  1. de pratiquer l'empathie: être capable d'être présent à la souffrance de l'autre (mais pas seulement), être là pour l'autre, sans juger.

L'accueillir avec sa souffrance, avec ses difficultés, mais aussi avec ses attentes, ses espérances, ses projets sans s'identifier à sa problématique, sans fusionner, sans l'envahir de notre propre souffrance, de nos propres espérances, de nos propres projets. C'est prendre conscience et accepter d'être concerné par ce qui arrive aux autres.


  1. de pratiquer le regard profond. Une fois le calme atteint, une fois que l'on a pris du recul, nous éclairons de la lumière de la conscience l'objet de l'attention. Nous bénéficions de cet éclairage au passage.

L'ouverture du coeur et de l'esprit développés par la pratique permet de mieux saisir l'extérieur, mais aussi l'intérieur. En nous ouvrant au monde, nous nous ouvrons aussi à nous même, et réciproquement.


  1. d'aboutir à la compréhension/ la connaissance : c'est le moment où nous avons l'impression de saisir un élément ou la totalité d'une réalité "waaoooo je vois..." "bon sang mais c'est bien sûr...".

Parce que la réalité s'appréhende avec la "vue" intérieure et extérieure.

"On n'appréhende pas la réalité avec des mots. La réalité ne se justifie pas, elle est". C'est pourquoi j'utilise "vérité" pour faire la distinction entre la réalité qui est et les vérités que les gens diffusent à force d'arguments.

"On peut seulement voir la réalité, l'expérimenter, pour nous mêmes". Cela ne nous empêche pas d'en parler ensuite, mais nos propos ne la changeront pas, et ne la feront pas exister davantage.

"Dans "le fait de voir"(seeing) vous réaliserez que vous devez vivre consciemment non pas pour vous ni pour quelqu'un d'autre, ni pour un but ou une croyance ou une idée, mais pour être pleinement impliqué dans le moment présent. Une fois que vous aurez vu, vous parlerez, vous agirez et vous maintiendrez votre vie de façon consciente".  Steve Hagen.


  1. de parvenir à la transformation : la compréhension juste va permettre de transformer la souffrance. Comprendre ce qui se passe en nous et dans le monde aide à envisager le traitement de la souffrance : une fois que je connais ce qui me fait souffrir je peux faire le nécessaire pour atténuer le processus en m'engageant dans une démarche constructive.

Souvent le fait d'identifier une souffrance et d'en découvrir l'origine suffit à y mettre fin, parfois cela demande davantage d'implication, d'engagement, comme dans le cas des addictions à l'alcool, au tabac, aux médicaments, aux drogues, aux jeux, au sexe, ou dans les cas de dépression grave ou de violence extrême. Avant de mettre fin à ne relation conjugale de violence, une femme ou un homme ont souvent besoin de mettre des mots sur les maux et de comprendre ce qui se joue dans cette relation.


- La plupart des fumeurs ne savent pas pourquoi ils fument derrière le "plaisir apparent" que cela procure.

Il est courant d'entendre dire que les enfants fument pour imiter les adultes, que les adolescents fument pour s'affirmer ou s'opposer, que les adultes fument pour se donner une contenance ou par plaisir ou faire face à un stress. 

Ce sont des explications simplistes qui se veulent rationnelles. Il semble que chacun aie de "bonnes raisons" pour s'adonner à une addiction, et que derrière un plaisir de surface, se dissimule une véritable souffrance.

Confronter un fumeur en lui faisant remarquer qu'il est suicidaire est contreproductif : il se trouve alors en dissonance cognitive (paradoxe entre son intention de vivre et son comportement nuisible) qui génère une gêne (souffrance) qui l'amène à se justifier, à rationnaliser, à nier, pour conserver un certain équilibre.


Découvrir pourquoi nous fumons, pourquoi nous buvons, pourquoi nous avons besoin de multiplier nos partenaires sexuels, pourquoi nous avons besoin de conduire ou de nous conduire dangereusement, pourquoi nous passons autant de temps sur nos smartphone, découvrir quelle souffrance est sous-jacente à ces comportements, prendre conscience de ce qui en découle en terme de nuisance pour notre santé physique, pour notre santé mentale, pour notre équilibre familial ou budgétaire, ne suffit pas toujours pour arrêter le processus.

Les slogans et les photos apposés sur les paquets de cigarettes, sur les bouteilles d'alcool, les messages concernant l'alimentation, les panneaux de sécurité routière, les amandes ne semblent pas être dissuasifs, les plaintes à la police ne règlent pas toujours la souffrance.

Ce qui montre bien que "l'en-je" est plus important qu'il n'y paraît.


Les textes anciens mentionnent 4 objets d'attention:2 


1 - l'attention au corps :


il s'agit de prendre conscience du corps indépendamment des représentations que l'on en a. C'est une prise de conscience de l'aspect et du fonctionnement "mécanique" du corps.


  1. être conscient de sa respiration, être présent à l'inspiration et à l'expiration, 

  2. savoir ce qui se passe dans le corps : être conscient de ses postures et de ses mouvements : on sait quand on est debout, quand on est assis, on sait quand on marche, 

  3. être conscient de toutes les parties du corps : de ses membres, de ses organes, on est présent à l'air qui entre dans les poumons et à l'air qui en sort, on est conscient de manger et présent aux goûts, aux saveurs, à la qualité de ce que nous ingérons, on est conscient de mastiquer, de digérer, de défèque, d'uriner etc...

  4. être conscient des éléments qui composent notre corps: l'eau qui représente 60 % de notre masse, la terre représentée par la chimie des os et les minéraux qui nous constituent, l'air que nous respirons et l'oxygène qui circule dans le sang et nourrit les cellules, le feu du processus de combustion, dans la respiration, dans la digestion, mais aussi la chaleur de notre corps avec sa normalité lorsque nous sommes en bonne santé et son excès lorsque nous sommes malades. Ces 4 éléments sont également à la base de l'univers, le macrocosme dont nous sommes une partie, une réplique, le microcosme.

Cela peut paraître simple et pourtant :

  1. Combien d'entre nous sont réellement conscients de leur position dans l'espace ? Les travaux d'Ida Rolf, de Moshe Feldenkrais en disent long sur ces postures que nous pensons avoir qui ne correspondent pas à la réalité. (impression d'être droit alors que nous sommes voûtés par exemple)

  2. Ne nous arrive-t-il pas de prendre notre douche de façon "mécanique", par habitude, en nous contentant de nous savonner comme si nous passions notre voiture au carwash ?

  3. Combien d'entre nous mangent en regardant la télévision ou en parlant, sans jamais faire attention à ce qui entre dans la bouche?

  4. Combien d'entre nous ne font pas attention aux douleurs dues à une blessure, une mauvaise position, au vieillissement, jusqu'à ce que cela devienne insupportable et parfois irréversible ?

  5. Inversement combien d'entre nous sur-investissent un petit "bobo", ne sachant plus faire la différence entre une égratignure et une blessure grave, transformant parfois un simple rhume en maladie invalidante ?


C'est aussi prendre conscience de l'impermanence du corps, en acceptant qu'il évolue, qu'il vieillisse, en accueillant les changements avec bienveillance.


Cette prise de conscience aide au détachement, nous savons que nous évoluons vers une fin inéluctable, cela nous aide à être davantage présent à ce qui est maintenant, et à tirer profit de l'instant.


C'est adapté d'avoir 60 ans quand on les a. C'est inadapté de faire comme si on avait 20 ans quand on en a 40 ou 60. Comme il n'est pas adapté de se comporter à 15 ans comme si on en avait 30.

Non pas en terme de morale, de bien ou de mal, mais dans le sens où on ne profite pas du moment présent. On n'est pas dans le présent. Cette non-acception de soi au moment présent témoigne d'une souffrance.


2 - l'attention aux sensations, aux émotions:


il s'agit de prendre conscience des sensations et des émotions, positives et négatives non construites: comment elles se manifestent et comment elles disparaissent.

  1. être conscient quand on est bien, quand on est mal, et accepter ce qui est, tout en prenant soin de soi en cas de douleurs ou de mal être qui nécessite un traitement médical ou psychologique.

  2. être présents avec bienveillance à nos sensations et aux émotions positives et négatives qui nous traversent, tout en apprenant à ne pas nous laisser envahir ou submerger par ces émotions.

Sachant que lorsque la peur, la colère, le désespoir, le ressentiment prédominent, la vie devient souffrance.


Nous retrouvons ici les émotions que nous éprouvons lorsque nous ne nous censurons pas, émotions qui ne font pas l'objet d'une construction mentale - par exemple :

  1. la joie qui va du contentement à l'extase avec la palette de nuances intermédiaires

  2. la colère qui va de l'irritation à la fureur avec la palette de nuances intermédiaires

  3. la peur qui va de l'appréhension à la panique avec la palette de nuances intermédiaires

  4. la tristesse qui va du chagrin à la déprime avec la palette de nuances intermédiaires

Cette attention permet de faire la différence entre les sensations et les émotions réelles, souvent ressenties dans le corps, et les sensations et émotions mentales ou psychologiques, produites par la pensée.


Par exemple :

  1. une peur réelle est celle que je ressens lorsque mon appartement est en flamme, qu'une voiture me percute, lorsqu'un serpent surgit quand je marche sur le sentier, lorsqu'un homme m'attaque dans un parking. Elle est en prise directe avec une réalité.

  2. une peur "mentale" concerne quelque chose qui pourrait arriver, que nous imaginons ou que nous avons connue, mais qui n'est pas en train d'arriver. Comme la peur de prendre l'avion (peur de s'écraser), la peur de passer sur un pont (peur du vide), la peur avant un entretien d'embauche ou avant une audition (peur de ne pas être retenu), la peur de s'engager affectivement (peur d'être abandonné ou rejeté), certaines phobies, etc...

  3. Combien d'entre nous "hurlent" qu'ils ne sont pas énervés quand on leur fait remarquer qu'ils semblent agités ?

  4. Combien d'entre nous pleurent quand ils sont en colère ou se fâchent lorsqu'ils sont tristes ? Qui ne s'est pas entendu dire qu'un garçon (à fortiori un homme) ne pleure pas ?

  5. Qu'est ce qui nous fait sourire lorsque quelqu'un trébuche, se fait légèrement mal ou commet une erreur ?

J'ai eu l'occasion d'observer des cadres d'entreprises qui ne parvenaient pas à dissimuler un demi-sourire lors d'entretiens disciplinaires avec des membres du personnel. Il ne s'agit pas de joie, mais d'un plaisir "pervers" procuré par un jeu du genre "je tiens enfin".3

  1. Combien d'entre nous pleurent lorsqu'on les félicite, lorsqu'on les met en valeur, lorsqu'ils ont du succès ? Nous pensons généralement qu'ils (elles) pleurent de joie !  A quoi se rattachent ces pleurs ? Est ce vraiment de la joie ?

  2. D'autres personnes rient ou sourient en parlant d'un accident, d'une maladie, d'une mésaventure qui leur est arrivé, en exhibant des cicatrices, en parlant d'un exploit à risque dont ils sont sortis indemnes. Certains auditeurs finissant par rire avec eux. C'est ce qu'on appelle le "rire du pendu" en Analyse Transactionnelle.3

Vivre en pleine conscience ne veut pas dire que l'on n'éprouve plus de sensations ou d'émotions, ou que l'on prend le contrôle sur tout.

Vivre en pleine conscience c'est être capable de reconnaître ce que l'on vit, avec la richesse des nuances, et de l'accepter.

" je suis en colère, bonjour ma colère, je suis là pour toi". Je vis un sale moment, "bonjour le sale moment, je vais voir ce que je peux faire pour que tu ne t'éternises pas". Je rencontre quelqu'un que j'apprécie "bonjour le moment inattendu qui me donne de la joie ou du plaisir, profitons en."


"Si par exemple j'ai un caractère colérique qui me conduit à accomplir des actes négatifs, un caractère qui me souffrir ou fait souffrir mes proches, identifier et accepter ce caractère est une première étape qui ouvre la voie à un travail sur soi....Certes je conserverai mon caractère colérique, toute ma vie, mais parce que je l'ai identifié et accepté, je saurai le maîtriser, peut être même l'utiliser à bon escient, en tout cas à m'en libérer dans ce qu'il a de destructeur." 4


C'est ainsi que certains d'entre nous canalisent l'énergie de leur colère dans une lutte pour une cause, un projet, ou contre des injustices.

  1. - Je suis présent au fait que je suis en train de sourire en parlant de ma pneumonie. J'accueille cette ambiguïté, en prendre conscience permet parfois de comprendre ce qu'il y a derrière ce sourire. Que s'est-il joué derrière cette pneumonie, derrière cet accident, derrière cet échec ?

  2. -  Je suis présent au fait que je suis en train de prendre du plaisir en regardant les autres être affolés lorsque je leur raconte mon dernier saut dans le vide sans parachute. Le rapport entre les deux peut me donner des indications sur ce qui qui se joue dans ces prises de risques.

  3. - Si nous sommes agités, nous savons que nous sommes agités et nous accueillons l'agitation, si nous avons le trac, nous savons que nous avons le trac et nous accueillons le trac, avec bienveillance, ce qui leur donne moins d'emprise sur notre vie.

Parce qu'au lieu d'être l'agitation, au lieu d'être le trac, nous devenons l'observateur bienveillant de certaines émotions.

Se voir avoir le trac, n'est pas la même chose qu'avoir le trac.

Comme pour la colère, il ne s'agit pas de supprimer l'agitation, mais de reconnaître qu'on est agité. Ce qui va déjà limiter la force de l'agitation. Reconnaître que l'on est agité en pleine conscience, c'est commencer à comprendre ce qui se passe et pourquoi.

Nous découvrons à nouveau que ces émotions, ces sensations sont éphémères.


A moins que de le vouloir, nous ne restons pas pas en colère tout le temps, nous ne restons pas triste tout le temps, nous n'avons pas peur tout le temps... nous ne sommes pas heureux tout le temps. Cela nous permet parfois de nous détacher des émotions et nous rend disponible pour les émotions qui se présenteront à nouveau.


La prise de conscience des émotions nous conduit à la confiance dans la vie. Sans un minimum de confiance, la vie peut vite devenir pénible.


3 - l'attention aux activités de l'esprit :

il s'agit de prendre conscience des pensées et des sentiments, positifs et négatifs, construits mentalement, de prendre conscience de la façon dont nous les formons, la façon dont ils nous envahissent, dont nous nous identifions à eux, de la façon de nous en détacher, de nous en soustraire.

  1. Combien d'entre nous n'ont pas "ruminé" après une relation conflictuelle ? Ressasser le conflit, refaire le dialogue, penser à ce que nous aurions du dire, ou ne pas dire ?

  2. Combien d'entre nous ont des insomnies, de l'agitation, des ballonnements, avant et après un examen, avant ou après un stress, une mauvaises nouvelle, avant un rendez vous, un discours ?

  3. Combien d'entre nous restent fixés sur une remarque, une critique ?

  4. Combien d'entre nous finissent par accepter un jugement positif ou négatif comme "vrai" et l'intègre comme signifiant d'un trait de leur personnalité ? "t'es nul... t'es génial...t'es bon à rien... t'es comme ton père ou comme ta mère  etc..."

  5. Combien d'entre nous s'imaginent que tout leur réussi parce qu'ils(elles) ont une "bonne étoile", inversement combien s'imaginent que tout "foire" parce qu'ils(elles) ont la poisse, le "mauvais oeil" etc...


C'est accepter toutes les émotions et sensations que nous avons construites sur la base d'éléments vrais, d'éléments imaginés, d'éléments imposés, souvent d'un mélange des trois, à différents niveaux et que nous appelons généralement sentiments.


  1. l'amour qui se décline de l'affection à la passion

  2. le non amour qui se décline de l'animosité à la haine

  3. la confiance qui se décline du crédit à la foi

  4. le doute qui se décline de  l'incertitude à la méfiance

  5. la honte qui se décline de la gêne à l'opprobre

  6. l'envie qui se décline de la convoitise à la jalousie

  7. l'inquiétude qui se décline du souci à  l'affolement

  8. la culpabilité qui se décline du remords au déshonneur


L'attention juste nous aide à découvrir ce qui se cache derrière nos émotions, afin de les comprendre et de nous en dégager lorsqu'elles nous empoisonnent.


Par exemple :

  1. Derrière la jalousie il y a de la peur (d'être abandonné, de perdre l'être cher, de perdre la face, de manquer etc....) et de la colère (contre un(e)rival(e), contre quelqu'un qui possède ce que nous n'avons pas, contre l'être cher à qui nous attribuons des intentions qu'il a ou qu'il n'a pas.

  2. Derrière la gêne il y a de la joie ou du plaisir d'avoir osé ou d'avoir dépassé les limites et de la peur de se faire prendre ou juger, de ne pas être à la hauteur. 

  3. Derrière l'envie il y a de la colère contre ceux qui possèdent et de la tristesse de ne pas avoir ce que nous voulons.

  4. Derrière le souci, il y a de la colère contre celui qui ne semble pas avoir pris garde ou la situation que nous ne maîtrisons pas et la peur de ce qui pourrait arriver, se produire.

  5. Derrière certaines conduites il y a des extorsions de fonds  comme par exemple :

  6. -ne pas s'opposer à être courtisé(e) (parfois en le favorisant) pour tester les sentiments d'un(e) partenaire, (rendre jaloux) ou s'assurer que l'on est séduisant(e)

  7. -prendre des risques inutiles (en nageant loin, en roulant vite, en ayant des conduites dangereuses ou irresponsables) pour tester l'attachement d'un(e) partenaire, de la famille, (faire peur, inquiéter)

  8. -avoir des comportements extrêmes (rodéos et autres jeux dangereux, sexualité à risque, sports extrêmes, prise de stupéfiants...) pour tester si la vie ou quelqu'un tient à nous. (jouer avec le risque de mourir par peur de vivre, comme pour se dire "je suis encore là")

  9. -se contenter d'être désolé, lorsque nous devrions nous excuser, est une façon de s'autoriser à recommencer pendant que l'autre est censé retenir sa colère et nous pardonner. Je suis désolé n'a pas la même valeur que je vous prie de m'excuser ou je vous demande pardon.

Être désolé (to be sorry) n'a jamais été un signe d'excuse. C'est une façon de faire glisser la plainte sans avoir à se sentir responsable.

Cela n'engage pas à faire le nécessaire pour que ça change, à la différence de s'excuser (to apologize) qui implique le respect et une prise de conscience de sa propre responsabilité, en adoptant éventuellement une démarche pour que cela n'arrive plus. On ne s'excuse pas de vous avoir marché sur le pied trois fois de suite où alors il y a un autre problème.


"Heurter quelqu'un et le regretter est une formation mentale positive dont on finira par se détacher. Nous n'y penserons plus, à moins qu'on nous le rappelle.

Culpabiliser est une formation mentale négative qui risque d'imprégner notre vie durablement."5


S'excuser permet de dépasser la blessure, regretter et culpabiliser tend à la rendre permanente, au risque de réactiver le processus à chaque nouvel incident.


De nombreuses affiches éditées par des ONG humanitaires sont de beaux exemples d'extorsion de fonds, au propre(financièrement) comme au figuré (émotionnellement), en actionnant le levier de la culpabilité et de la pitié, par le biais d'images d'horreur, de misère, de corps mutilés, déformés ou malnutris.


Dans les formations mentales nous trouvons également l'idée que nous avons de la beauté, de la bonté, du bonheur, de la justice etc...


Ce sont des formations héritées de notre milieu familial, socio-culturel, mais aussi construites lors d'expériences diverses. Elles finissent pas constituer un "kit à penser et à ressentir", un pilotage automatique, auquel nous nous identifions, dont nous prenons l'habitude, qui peut être parfois adapté mais aussi entraîner de la souffrance.


  1. Certaines formations mentales peuvent entraîner des conduites anticipatoires qui influent sur les événements, favorisant la répétition de situations négatives ou positives.

  2. Ceux qui sont persuadés d'avoir une bonne étoile, traversent les mêmes épreuves de la vie que les autres, mais n'en retiennent que les aspects positifs, persuadés que de toute façon cela ne peut que bien se passer, ce qui nourrit une prédisposition à apprécier le bon côté des choses et à favoriser la mise en oeuvre du bon côté des choses. Leur énergie circule de façon plus fluide. Ils ont confiance en eux, ils ont foi dans la vie.

  3. Ceux qui sont persuadés qu'il ne leur arrive que des "tuiles" ou qu'ils ont la "poisse", finissent pas adopter des attitudes inconscientes qui défavorisent, nuisent à leur entreprise. Ils ont peur, sont déprimés et ne croient plus en eux ni dans la vie.


L'attention juste ne s'encombre pas de mauvais oeil, de bonne étoile, et n'a pas besoin de consulter l'horoscope ou les oracles.


Les gens n'ont pas ce qu'ils méritent, ils ont ce qu'ils ont, tout simplement.

N'en déplaise à ceux qui aiment à dire que c'est le karma.

Se détacher permet de se libérer des ruminations ou des anticipations pour n'être attentif qu'à ce qui est maintenant et réellement.

Se détacher libère des croyances qui voudraient rendre tout prévisible et libère de l'emprise des sensations et des émotions. 

En nous désidentifiant de nos perceptions et de nos sensations, nous gagnons en disponibilité à ce qui est, libre de vivre ce qui vient, comme ça vient.

Peut être que le bonheur est de savoir profiter de ce qui est au moment où cela est, que cela soit petit ou gigantesque.

Il ne s'agit pas de supprimer les formations mentales, mais de les rendre impuissantes, lorsqu'il y a souffrance.

Lâcher prise, c'est accepter que les émotions et les sensations passent, bonnes ou mauvaises.

Le bonheur et le malheur,  nos émotions, nos sensations sont éphémères, impermanents.

A quoi bon s'y accrocher ? Cela ne veut pas dire qu'il faut tout "jeter" en bloc, tout nier, c'est simplement attacher moins d'importance aux sensations et aux émotions, pour ne retenir que l'essentiel.


4 - l'attention aux phénomènes :


Il s'agit de prendre conscience des objets qui sont liés à nos formations mentales.

On se fait du souci pour quelqu'un et/ou à cause de quelqu'un ou d'une situation présumée ou réelle.

On est en colère contre quelqu'un ou quelque chose.

On désire quelqu'un ou quelque chose

On est jaloux de quelqu'un ou de quelque chose, ou à cause de quelqu'un.

L'objet de notre formation mentale devient objet de notre mental.

Lorsque nous nous disputons avec quelqu'un, ce quelqu'un hante notre esprit pendant des heures. Lorsque nous sommes jaloux parce qu'une femme ou un homme "tourne autour" de notre chéri(e), nous ne voyons plus que lui ou elle, au point d'en devenir obsédé, de nous gâcher la vie et celle des autres...

Lorsque nous désirons quelqu'un ou quelque chose, lorsque nous avons fait une rencontre très agréable, oui lorsque nous avons eu un entretien particulièrement conflictuel, nous ne pensons plus qu'à ça.

  1. Pour qu'il y ait désir il faut un objet du désir, mais il faut aussi que je sois désirant

  2. Pour qu'il ait colère il faut un objet de colère, mais il faut aussi que je sois irritable

  3. Pour qu'il y ait souci, il faut qu'il y ait un objet de souci, mais il faut aussi que je sois anxieux

  4. Pour qu'il y ait amour, il faut qu'il y ait un objet d'amour, mais il faut aussi que je sois aimant


Lorsque notre réaction, ou notre émotion, prend totalement possession de nous, nous devenons cette réaction, cette émotion. Nos actions et nos paroles sont teintées de cette émotion.

Nous agressons, nous nous justifions, nous nous défendons, nous accusons, nous nous débattons.

Nous accordons plus d'attention à la personne ou à la situation - objet - de notre réaction qu'à nous mêmes.


Se placer en observateur de nos émotions c'est revenir à nous mêmes. C'est reprendre notre place en nous mêmes.

Prendre conscience que toutes nos formations mentales sont conditionnées peut favoriser le détachement et le lâcher prise. Accepter la temporisation de la satisfaction, accepter que le désir ne soit pas satisfait, par exemple.

Au risque de décevoir ceux qui aiment à penser qu'ils sont libres et indépendants, l'attention juste, la pleine conscience et la vision profonde permettent de comprendre à quel point nous sommes intimement liés à notre environnement et à nos formations mentales.

Êtes vous certains d'avoir choisi délibérément votre voiture, votre profession, votre style de vie, votre parfum, votre façon de vous vêtir, votre façon de vous alimenter, de vous soigner, et même d'avoir choisi votre partenaire de vie ?

  1. Puce La question qui se pose est : "en êtes vous sûr ?"


Notre éducation, notre milieu culturel, nos expériences positives ou négatives, le système politique et économique du pays où nous vivons, les médias et les plateformes numériques font en grande partie ce que nous sommes ou croyons être et ce que nous pensons.


Si l'influence familiale et éducative n'est plus mise en doute dans la construction de notre personnalité, de nombreux chercheurs démontrent l'emprise de plus en plus prégnante de l'environnement et notamment de la publicité, des médias et des réseaux sociaux sur la modification de nos comportements.


"La religion moderne, fondée sur le culte du corps et de la consommation, asymbolique et désymbolisante, s'érige en alliée, en complice et en porte-parole de la pulsion, au lieu de servir de tampon, d'amortisseur. Loin de la calmer, de la contenir, elle l'encourage au contraire à se satisfaire, à se réaliser concrètement dans le passage à l'acte, même pervers. Elle incite le sujet à dire « oui » à ses envies, à refuser la frustration, sans attendre, dans le déni de la culpabilité, le « tout, tout de suite ». Ainsi, loin de l'aider à devenir lui-même en s'ouvrant au symbole, à son intériorité et à son désir, elle le rend dépendant de l'extérieur et de la consommation.


On pourrait se demander si nous ne nous trouvons pas, à l'heure actuelle, face à une sorte de dépression collective camouflée sous le masque de l'excitation. Elle se traduit d'un côté par l'hyperconsommation de tout - des objets, de la nourriture, des drogues licites ou illicites, des médicaments, des euphorisants, du sexe, et, de l'autre côté, par l'acharnement à tout positiver - la chasse à l'ennui, le refus de la solitude et de la paresse, et enfin la joyeuseté factice, dégoulinant sur les écrans de télé." 7


La pratique de l'attention juste favorise la compréhension et le détachement de ces influences positives ou négatives, en prenant conscience de ce qui motive nos choix et nos décisions, et des rôles que nous endossons.

La pleine conscience en nous mettant en contact avec la réalité nous amène à développer des attitudes adaptées aux différentes situations, afin de nous dégager de la souffrances qu'elles peuvent entraîner.


Le bonheur : que faut il pour être heureux ?

  1. Bien souvent nous avons une représentation du bonheur. Nous pensons qu'il faut réunir un certain nombre de conditions pour atteindre le bonheur, or c'est souvent cette idée que nous avons du bonheur qui nous empêche d'être heureux.


Dans notre société, il peut s'agir d'avoir de l'argent, d'être beau, jeune, intelligent, en bonne santé. D'être propriétaire de son logement, d'avoir un métier, une famille, une jolie femme. Pour les femmes il peut s'agir d'avoir un conjoint qui a une profession honorable, d'avoir un bon job, d'avoir au moins un enfant, si possible "satisfaisant" qui travaille bien à l'école etc...

Dans d'autres sociétés il peut s'agir d'avoir à manger, à boire, de quoi se soigner, d'avoir accès à l'éducation, d'avoir un abri, un peu de liberté etc...

Dans "certains mondes à part" il peut s'agir d'avoir des collections d'oeuvres d'art, de voitures, un jet privé ou un yacht, des villas dans tous les lieux branchés du monde, des terres, des bijoux, des biens, des femmes à ne plus savoir qu'en faire.

De tout cela qu'est ce qui est réellement nécessaire au bonheur, en pleine conscience ?

La construction ou la définition du bonheur ne peut pas se faire dans la comparaison, parce que comme nous l'avons vu, elle n'est pas extérieure à nous. Les graines du bonheur se trouvent à l'intérieur de nous, et il nous appartient de les laisser germer.


J'aime particulièrement l'approche du bonheur de Moussa Nabati, parce qu'elle correspond assez bien à l'esprit de la pratique bouddhiste : "Le bonheur vient de nous mêmes. Il représente une disposition, une aptitude interne psychique. Il prend son origine dans cette extraordinaire mais si simple sensation d'exister, dans cette ineffable certitude d'être vivant et entier dans un corps réel. Il se trouve dans le plaisir de vivre, dans le désir et l'en-vie d'exister, vivant parmi les vivants, et non dans les plaisirs de la vie". 6


Un bol de soupe peut être un grand moment de bonheur pour celui qui meurt de faim, mais aussi pour celui qui raffole de la soupe (qui ne meurt pas de faim). Rien ne permet de dire que la joie de l'un l'emporte sur la joie de l'autre.

Tout comme aucune souffrance n'est plus légitime qu'une autre ou à l'inverse plus dérisoire, plus inéquitable.

  1. Combien de parents minimisent ce que ressent un enfant qui vient de vivre une expérience négative (chute, frayeur, frustration etc)...niant sa propre capacité à sentir.

  2. Combien d'entre nous entreprennent quelque chose, persuadés que cela n'a pas beaucoup de chance de réussir ? Ce qui contribue à adopter des attitudes qui ne favoriseront pas la réussite de l'entreprise.

Lâcher prise, se détacher, pardonner

Lâcher prise, c'est savoir arrêter de résister. Comme dit Midal, c'est se foutre la paix. C'est arrêter de lutter ou de se cramponner. Cela ne signifie pas que nous subissons la vie, ou que nous sommes passifs.

C'est trouver l'équilibre entre l'acceptation de ce qui est inéluctable, ce qui ne peut pas être changé, et notre capacité à transformer ce qui peut l'être.

Accepter ce qui est ou ce qui n'est pas, sans chercher à ce que cela soit comme nous le voulons. Si cela arrive ou si je l'obtiens, c'est bien, si je n'y arrive pas ou si je ne l'obtiens pas c'est bien aussi. C'est mettre fin à la lutte intérieure et extérieure. A partir de ce moment nous ne sommes plus dans la souffrance. Nous entrons en paix.

Parce que lâcher prise implique d'avoir confiance, en soi, dans la vie, dans les autres. C'est une profession de foi. Pas au sens religieux du terme.

C'est prendre conscience du caractère tragique et inacceptable de certaines situations pour lesquelles on ne peut rien faire sans pour autant se détourner de l'amour de la vie, qui vaut malgré tout la peine d'être vécue.

Ce n'est pas facile, les circonstances ne s'y prêtent pas toujours. Ce n'est pas parce que nous n'y arrivons pas à chaque fois que notre pratique est "mauvaise" ou que nous sommes pas "prêts" comme aiment à le répéter certains coachs en développement personnel.


La pratique de l'effort juste, nous amène à renouveler l'expérience du lâcher prise, peut être en commençant par des situations moins extrêmes, dans lesquelles il est plus facile d'arrêter de lutter, de façon à s'enrichir de l'expérience et du sentiment de paix que cela procure.

Le lâcher prise concerne aussi bien des situations extérieures qu'intérieures : accepter et laisser partir un vieux sentiment de colère, un désir de vengeance, quitter un sentiment de jalousie et son désir de possession qui va avec, laisser tomber un chagrin qui de toute façon ne sert à rien, ce que certains font en disant " la vie continue", se séparer d'objets devenus inutiles ou obsolètes, changer de façon de vivre.

A aucun moment il ne s'agit de capitulation ou de résignation. C'est une acceptation tout simplement.

C'est comme ça : il(elle) est décédé(e) et cela m'affecte, il(elle) me quitte et cela m'attriste, j'ai loupé mon train et cela m'ennuie, je n'ai pas obtenu l'avancement que j'espérais et cela me révolte, le vase est cassé, la voiture est tombée en panne, des peuples se massacrent. J'en suis affecté, mais pas détruit. Je reste moi-même, et ma vie continue. Cela ne fait pas de moi une victime. Par contre cela me donne l'opportunité de m'engager, de m'impliquer, de changer, d'évoluer.


On ne nie pas la souffrance, on la ressent et on l'accepte, mais nous ne lui donnons pas le pouvoir de nous anéantir.

Si la souffrance est trop violente, se tourner vers un(e) ami(e), ou une aide psychologique pour prendre le temps de la laisser exister, de la ressentir, de la comprendre et enfin de la laisser rejoindre le passé.


Lâcher prise transforme la souffrance en paix et prépare à l'action.


Se détacher est la capacité de prendre conscience de l'essentiel, de ce qui est important (pour nous) afin de ne plus attacher d'importance à tout et n'importe quoi. C'est la capacité de cesser de vouloir que tout soit comme nous le voulons, de vouloir tout avoir, tout contrôler, cesser de nous battre ou de nous mobiliser pour des choses que nous ne pouvons pas changer, sans remord, sans regret, pour renforcer l'énergie dont nous avons besoin pour nous impliquer et faire évoluer tout ce qui est susceptible d'être transformé.


Un certains nombre de texte bouddhistes manquent parfois de précision entre le détachement vis a vis des biens et le détachement vis à vis des personnes.

Dans la mesure où ces textes ont été écrits "après" Bouddha, par des moines, il se peut que cet amalgame soit dû à leur statut. Il semble difficile de ne pas être "attaché" aux personnes que nous aimons. L'amour créant des liens humains, des engagements, des implications, des responsabilités. Le détachement devrait être interprété comme vigilance à ne pas créer de relations compulsives et de dépendances maladives (concepts psychologiques qui n'existaient pas à l'époque).

Comme pour la possession de biens matériels, ne devons pas donner à une relation d'amour ou d'amitié le pouvoir de nous détruire, de nous anéantir.


Contrairement à ce que la majorité imagine, le détachement n'implique pas un mépris à l'égard des choses matérielles: nous pouvons avoir du plaisir à avoir un certain confort, une maison, une voiture, un ordinateur, à avoir des loisirs, à voyager, à avoir de l'avancement. Il s'agit d'être conscient et vigilant à ne pas créer un lien de dépendance générant de la souffrance.

Il n'y a aucun mal à disposer de biens, ou d'un statut valorisant, ce qui importe est de ne pas leur attribuer une importance au point d'affecter notre vie (lorsqu'on les perd ou ne les possède pas) ou d'affecter celle des autres (en leur imposant ou en leur volant un bien ou un statut).

La pleine conscience permet d'apprécier le fait d'avoir accès à un certain confort, à un certain nombre de biens, d"avoir un travail et des revenus. Cette prise de conscience induit une responsabilité à l'égard de ce que nous possédons.


Il nous appartient de respecter et d'entretenir nos biens : de prendre soin de notre maison, des nos appareils, de notre voiture, de nos plantes, de nos animaux, de ce qui nous rend la plus vie plus agréable ou plus facile.


Pardonner c'est renoncer à se venger ou à rester attaché à une situation. Ce n'est pas oublier. C'est refuser d'être envahi par la haine, ou le ressentiment à l'égard de ceux qui nous ont blessé ou de ce qui s'est produit. C'est renoncer à souffrir ou de continuer à se punir à cause du souvenir de ce qui a eu lieu.

C'est une démarche vers soi et non vers l'autre comme beaucoup aiment le croire. L'autre étant responsable de sa propre prise de conscience et de son propre pardon.

C'est se détacher de quelque chose qui nous a momentanément anéanti pour reconstruire l'estime de soi et retourner vers le monde. C'est prendre de la distance mentale mais aussi parfois physique, par rapport aux sources de souffrance.

"C'est réussir à apaiser la blessure suscitée par autrui, dans un contexte, un environnement donnés, et tout mettre en oeuvre pour que la situation source de blessure ne se reproduise plus." 4


Je ne pense pas que ce soit un acte de compassion envers ceux qui nous ont blessé, mais plutôt un acte d'amour vis à vis de soi même en se libérant de ce qui nous ronge pour renaître. Ce qui est différent du "pardon" des religions révélées.

Parfois, c'est à soi-même qu'il faut pardonner, lorsque nous nous mettons nous-même en situation d'être dévalorisé, blessé, exploité, maltraité.


Pour nous aider à développer la présence consciente, et favoriser notre capacité à être au monde, le bouddhisme suggère d'employer la méditation.


La méditation :

La concentration juste, la pensée juste, l'attention juste contribuent à élever le niveau de conscience, à ajuster nos moyens d'existences, nos actions et à développer l'estime de soi.


On ne peut pas être conscient de tout en même temps, d'où l'importance de choisir ce que l'on va éclairer de la pleine conscience.

S'entraîner à la pleine conscience et développer l'attention font appel à la méditation.


Méditer est une manière d'être, une façon de vivre plutôt qu'une technique.

Contrairement à ce que pensent la plupart  des gens, ce n'est surtout pas un effort de concentration, encore moins un exercice de relaxation ni une recherche d'un certain état mental. La méditation bouddhiste consiste simplement à apprendre à être là (présence consciente), à être présent à chaque moment, à noter ou observer ce qui se passe. C'est ce qu'enseignent Jon Kabat-Zinn,  Sylvia Boorstein,  Steve Hagen, Jack Kornfield, Fabrice Midal. C'est différent de ce qu'enseignent les gurus new-age et autres psy qui en font un business (Christophe André par exemple)

La pratique de la respiration consciente ( se centrer sur l'inspire et l'expire) est un outil qui permet d'affuter l'attention pour se rendre disponible à ce qui se présente, afin de n'avoir à rien faire d'autre que d'être. Si des pensées envahissent l'espace, on en prend conscience et on revient vers la respiration, sans se blâmer. Au fur et à mesure on finit par laisser passer les pensées sans y accorder d'attention. On reste focalisé sur la respiration ou tout autre "objet" choisi pour méditer.


Développer la pleine présence n'a rien à voir avec ces exercices qui consistent à s'isoler du monde, à se retirer dans un ashram, à se couper de tout, ni à prendre des postures inimaginables. C'est au contraire s'impliquer davantage dans la vie de tous les jours, dans notre relation à soi et dans notre relation au monde. C'est un entraînement, un apprentissage, comme on apprend à jouer d'un instrument. C'est une façon d'être plutôt qu'une façon de faire, en dehors de toutes considérations techniques ou spirituelles.

Comme le dit Midal  c'est un moment où "on se fout la paix" pour se contenter d'être présent à ce qui est. 




Concrètement : (par exemple...)



Prendre conscience au quotidien :

  1. Puce Le matin au moment de se lever, ouvrir la fenêtre, observer le ciel, la lumière, les couleurs (que ce soit à la ville ou à la campagne). L'air a-t-il une odeur ? (ce n'est pas important si c'est une "bonne" ou une "mauvaise" odeur) Quels bruits perçoit-on (ce n'est pas important s'ils sont agréables ou désagréables) ? Observer ce qui est, tout simplement.

Cela prend peu de temps et c'est une bonne entrée en matière de pleine conscience. Par la suite remercier l'univers, ou qui on veut pour la journée qui se présente, sans avoir besoin de savoir ce qu'elle sera ("bonne" ou "mauvaise").

C'est simplement la nouvelle journée que l'on salue. C'est entrer en pleine conscience.


  1. Puce Lorsqu'on fait sa toilette, prendre conscience de l'eau qui ruisselle sur notre peau, prendre conscience du parfum du savon, prendre conscience du contact de la serviette sur notre peau. Lorsqu'on fait la vaisselle, être présent à la vaisselle : le contact avec l'eau, le savon, les ustensiles, lorsqu'on jardine être présent aux gestes que l'on accomplit, aux odeurs, aux sons, aux plantes que nous manipulons ou que nous regardons


  1. Puce Plusieurs fois par jour, à l'endroit où l'on est, pendant quelques minutes se centrer sur la respiration.

Être conscient que l'on inspire, que l'on expire. Sentir le diaphragme tirer l'air vers le bas et le refouler vers le haut, sentir son ventre se gonfler et se dégonfler, sa poitrine s'ouvrir et se refermer. Si on s'évade dans les pensées, revenir à la respiration, autant de fois qu'on le souhaite.

Ne pas porter de jugement sur ces évasions. Prendre conscience que l'on s'évade et revenir à la respiration, c'est déjà de la pleine conscience.


  1. Puce Lorsqu'on cuisine, se focaliser sur ce qu'on est en train de faire, sur les matières, les couleurs, les saveurs, la beauté des fruits et des légumes. Lorsqu'on se met à table, prendre le temps de regarder son assiette, prendre le temps de savourer quelques bouchées, prendre le temps de remercier celui ou celle qui l'a préparé. S'il s'agit de soi même, se remercier. Lire le très beau livre de Dona Velden - Cuisiner c'est méditer- First edit - 2017


  1. Puce Lorsqu'on marche, s'arrêter de parler quelques instants et se centrer sur le contact des pieds avec le sol. Sentir si les jambes sont raides ou déliées, si le bassin est figé ou mobile. Sentir si tout le corps est concerné par la marche, ou s'il n'y a que les jambes qui entrent en mouvement. Être dans le mouvement. Si l'on s'évade dans des pensées, revenir à la conscience de la marche sans porter de jugement. Être le mouvement.


  1. Puce  S'allonger et faire un "scan" corporel : imaginer que l'on ouvre un volet qui découvre progressivement les pieds, les chevilles, les jambes, les genoux, les cuisses, le bas ventre, les mains, les avant bras, les bras, la poitrine et le dos,  les épaules, la gorge, le visage, le sommet de la tête. On peut le faire seul, en silence, ou avec un CD d'accompagnement à la relaxation (si possible sans musique).


  1. PuceLorsqu'on fait un câlin à un quelqu'un, ou lorsqu'on fait l'amour avec un(e) partenaire prendre le temps de vivre le moment, apprécier l'échange, être conscient des pulsions ou du désir qui voudraient prendre les commandes, accepter ce que l'on partage en pleine conscience.


Être présent aux activités de l'esprit, aux sensations et aux émotions.

  1. Puce Au travail ou à la maison, lorsque le téléphone sonne, prendre une ou deux secondes pour se déconnecter de ce que l'on fait et se préparer à répondre. Prendre une inspiration et une expiration consciente avant de décrocher. Être présent à l'appel.


  1. Puce Lorsqu'on se sent en colère, faire une pause, observer cette colère: est ce une irritation ou une rage? Où se manifeste-t-elle dans le corps ? A-t-on les mâchoires, les poings, le ventre qui se contractent ? Quel est l'objet de la colère ? Quelles sensations accompagnent la colère : envie de fuir, de frapper, de crier, d'exploser ? Se dire mentalement: "je suis en colère" ou " je te vois colère, je suis là".


  1. Puce Lorsqu'on se sent en jalousie, faire une pause avant de faire quoi que ce soit (regarder sa messagerie, contrôler son portable, vider ses poches ou son sac, renifler sa veste)

Observer la jalousie. Que dit-elle ? Se sent on en insécurité ? A-t-on peur ? Contre qui ou contre quoi est-on en colère ? Que peut-il arriver de pire ? Est ce moi-même qui est jaloux(e) ou l'ego qui a envie de posséder ? Quand a-t-on vécu cette sensation la première fois ?

Lorsqu'on laisse d'autres personnes nous courtiser en présence ou non de notre partenaire, se poser la question du jeu auquel on joue. Que cherche-t-on ? A savoir si on plait ou si l'autre tient à nous ? Est ce réellement une histoire d'amour ?


  1. Puce Lorsqu'on se fait du souci, observer ce qui inquiète. De quoi a-t-on peur ? Est ce fondé ou pas ? A-t-on le pouvoir de changer la situation ? Contre qui est-on en colère ? Exprimer ce qu'on aimerait que l'autre fasse pour éviter cette inquiétude.


  1. Puce Dans une situation déplaisante ou insatisfaisante, éviter de réagir, prendre conscience de ce qui se passe et se poser la question: est-ce que je peux faire quelque chose pour améliorer la situation, ou m'en dégager.

Si c'est la cas, faire ce qui est approprié. Si on ne peut rien faire, ni se soustraire, utiliser la situation pour apprendre à lâcher prise plus profondément. Être encore plus présent.


  1. Puce Apprendre à faire glisser un jugement de valeur, en s'abstenant de réagir, de se justifier, de se venger. Bien souvent la non-réaction, la non-réponse, le silence sont la meilleure protection. Ce n'est qu'un jugement de valeur qui n'a pas le pouvoir de vous atteindre. Ce n'est pas facile à faire, bonne raison pour s'entraîner en commençant par se détacher de piques, de critiques inutiles.


  1. Puce Lorsque quelqu'un oublie régulièrement de rendre quelque chose qu'on lui prête, ou abîme quelque chose qui nous apparient, observer la colère que l'on contient, et sans agressivité dire : " tu as le droit d'oublier, ou de casser... mais ne me demande pas t'excuser tant que tu te contentes d'être désolé(e)"..."ou encore "ne me demande plus de te prêter quelque chose, c'est au dessus de mes compétences". Sans esprit de vengeance. Observer la réaction de la personne...peut être que cela l'aidera à prendre conscience.


  1. Puce Dans un conflit, avec un proche, un collègue, observer à quel point on est sur la défensive lorsqu'on touche à notre position, sentir la force de notre propre agressivité lorsqu'on veut atteindre l'autre. Observer à quel point on est attaché à notre point de vue, à nos opinions. Avons nous besoin d'avoir toujours raison ? Est ce important d'avoir raison dans cette situation? Si l'autre veut avoir raison à tout prix prendre conscience de ses arguments et des nôtres, accepter qu'on a le choix et décider de ne pas réagir, pour voir ce qui se passe.


Résister c'est faire passer de la peur ou de la faiblesse pour de la force. Sauf dans 1 % des cas où cela en vaut la peine.

Lâcher prise c'est acquérir une véritable force derrière une apparente vulnérabilité.


  1. Puce Être présent à l'endroit l'endroit où l'on est : faire une pause, regarder autour de soi. Observer ce qui se passe, les gens, les formes, les textures, les couleurs, les odeurs, écouter les sons et les bruits, être conscient de la présence silencieuse des objets, de l'espace, entendre le silence. Prendre conscience de la respiration, du rythme cardiaque. Être présent à ce qu'on touche, aux vêtements que l'on porte, être au bout de ses doigts, de sa vue, de son odorat. Être présent aux autres, être attentif à ceux qui nous entourent. Cela peut se faire partout, au bureau, à la plage, dans la rue, chez soi, dans une boutique, en voyage, dans une salle d'attente....

Il m'arrive de croiser des touristes qui donnent l'impression de courir d'un endroit à un autre.

Ils traversent des temples, des marchés, des villages sans prendre le temps de faire une pause. Ils filment, photographient,quand ils ne se photographient pas eux mêmes pour leur compte machin.com, et passent à l'étape suivante. J'ai parfois l'impression qu'ils ne découvriront leur voyage que lorsqu'ils regarderons leurs photos et leurs films une fois rentrés chez eux.

J'ai souvent envie de leur dire, asseyez vous quelques instants, prenez le temps d'être là, d'observer ce qui se passe, laissez vous imprégner par ce qui se passe ici et maintenant, plutôt que de vous demander combien de like cela va vous rapporter.

A quoi sert de faire de magnifiques voyages si vous ne pouvez pas les associer à une ambiance, à une odeur, à une rencontre, à une vibration, à un sentiment, à un souvenir réel.


  1. Puce Être présent au sens: si nous avons tendance à ne remarquer ou à souffrir que de ce qui dysfonctionne, réapprendre à être conscient de tout ce qui "fonctionne" harmonieusement : physiquement mentalement, pratiquement.

Être présent à notre coordination et adaptation corporelle, à notre élaboration et notre adaptation de pensées, à notre créativité. Observer les merveilleuses capacités de notre corps à prendre du plaisir, à s'auto-réguler, à s'auto-guérir parfois, à s'adapter. Soyez conscient de ce qui se passe en vous, ne fut ce que physiquement, cette respiration qui se fait sans votre volonté, ce coeur qui bat sans votre consentement, tous ces organes qui s'organisent pour que tout se passe au mieux pour vous.  N'est ce pas fabuleux ?

C'est aussi découvrir que nous sommes capables de créer des chefs d'oeuvre et de les partager. Que ce soit en littérature, en peinture, en musique, en danse, en artisanat, en, cuisine, en technologies, modernes, classiques, folkloriques, nous sommes doués d'une faculté de création et de réalisation impressionnante.

Lorsqu'on constate tout ce que les humains sont capables de faire, en positif comme en négatif, il est difficile de ne pas croire au lien, au sens qui sous tend tout cela. Sans qu'il soit nécessaire de s'en référer à un dieu, à un prophète, être présent/ attentif à tout ce qui se lasse et de la magie de ce qui se passe.

A chaque livre fabuleux que je lis, à chaque morceau de musique extraordinaire que j'écoute, à chaque film intéressant que je visionne, j'en sors émus, rassasié, comblé, enrichi, je remercie les auteurs de ces oeuvres de les avoir créées et partagées avec nous, et je remercie l'univers de les avoir mis sur ma route. Quand je peux avoir leurs coordonnées, il m'arrive de le faire concrètement. Il y a encore plein de moments, plein de situations, où l'on peut s'émerveiller, souvent sans avoir besoin de dépenser de l'argent, ni de faire d'effort. Sachons en profiter.


  1. Puce Se poser de temps en temps. Profiter de l'instant présent. C'est notre temps, arrêter de courir, de se dépêcher. Rien ne nous oblige à garder le rythme du bureau, du magasin ou de l'usine tout le temps. Combien d'entre nous cherchent à garder le rythme "infernal" du travail lorsqu'ils sont à la retraite ?


  1. Puce Méditer cette phrase de Moussa Nabati : " Être soi encourage à aimer autrui non pas en tant qu'objet utilitaire, "chose" remplaçable que l'on jette après usage, mais pour ce qu'il est tout simplement porté par le désir gratuit et la joie d'être ensemble. Le désir émancipe alors ce que le besoin emprisonne.

L'autre ne représente plus une drogue dont on ne peut se passer, un médicament destiné à tromper la solitude. Lorsqu'on est soi, on est capable d'aimer l'autre vraiment, gratuitement, sans nulle exigence de récompense, dans la pureté du désir.


On accepte aussi d'être aimé par l'autre dans le respect de sa différence. Une vraie relation, saine et heureuse, ne peut s'établir qu'entre deux personnes portées par le désir et non assujetties au besoin de s'utiliser réciproquement comme objets pour se sentir vivantes, aimées et reconnues." 8


  1. Puce un livre :    Claude Steiner - L'ABC des émotions - InterEditions- Paris-1998

                    Jon kabat Zinn- L'éveil des sens - Les arènes-2009

                    Jon Kabat Zinn - Méditer - Les Arènes - 2010

                    Sylvia Boorstein - Don't  just do something Sit There - HarpeOne- 1996

                    Steve Hagen - Buddhism the practice of being aware, right now, every day plain and simple  Harmony edit. 1998

                    Mihály Csíkszentmihályi - Vivre - Pocket Evolution- 2006

                    Dona Velden - Cuisiner c'est Méditer - Comment la cuisine peut nourrir notre vie spirituelle- First édit- 2017



1 -  Sutta Piṭaka - Saṃyutta Nikāya - Magga Saṃyutta - Vibhaṅga Sutta

2 -  Sutta Pitaka - Majjhima Nikaya - Mulapariyaya vaga - Satipatthna Sutta

3 -  Eric Berne- Des jeux et des hommes - Stock-Paris-1964

4 -  Frederic Lenoir - Petit Traité de vie Intérieure - Plon- 2010

5 - Thich Nhat Hanh - Le coeur de l'enseignement du Bouddha- la Table Ronde- Paris- 1998

6 - 7 - 8 - Moussa Nabati - le bonheur d'être soi- Fayard- 2006

 

Introduction
Histoire
Enseignement
4 nobles vérités
Noble sentier octuple
Vue Juste
Pensée juste
Attention juste
Parole juste
Action juste
Effort juste
Concentration juste
Moyens d'existence justes
Idées reçues et paradoxesBouddhisme_laic_introduction.htmlBouddhisme_Histoire.htmlBouddhisme_Enseignement.htmlBouddhisme_Quatre_Nobles_verites.htmlBouddhisme_Noble_Sentier_Octuple.htmlBouddhisme_vue_juste.htmlBouddhisme_pensee_juste.htmlBouddhisme_parole_juste.htmlBouddhisme_action_juste.htmlBouddhisme_effort_juste.htmlBouddhisme_concentration_juste.htmlBouddhisme_moyens_existence_justes.htmlBouddhisme_moyens_existence_justes.htmlBouddhisme_et_paradoxes.htmlBouddhisme_et_paradoxes.htmlshapeimage_2_link_0shapeimage_2_link_1shapeimage_2_link_2shapeimage_2_link_3shapeimage_2_link_4shapeimage_2_link_5shapeimage_2_link_6shapeimage_2_link_7shapeimage_2_link_8shapeimage_2_link_9shapeimage_2_link_10shapeimage_2_link_11shapeimage_2_link_12shapeimage_2_link_13shapeimage_2_link_14