Jour 1 16/08/14 Départ de France sur Emirates pour Dubai (06h20 de vol). Escale de 03h00.


Jour 2 17/08/14 Vol Dubai-Singapore (07h50) sur Emirates. Un peu avant le décollage, arrêt brutal de l'éclairage, de la climatisation et des réacteurs. Le commandant informe qu'il s'agit d'une panne électrique, qu'il lance un diagnostic afin de procéder à une réparation rapide.

Décollage avec une heure de retard. En vol, entre le sud de l'Inde et la Malaisie, au dessus de l'océan, hôtesses et stewards se précipitent vers l'avant de l'appareil avec des extincteurs dans les mains. Nous ne sommes pas informés de ce qui se passe. Une demi heure plus tard le petit déjeuner est servi normalement ! Escale de 03h00 à Singapore. Vol sur JetStar (low cost australien) de Singapore à Denpasar (02h40)

Arrivée à l’aéroport de Denpasar en début de soirée. Nous avons l'agréable surprise d'être accueillis par Roy, le chauffeur guide rencontré en 2010. Vu l'heure tardive, nous nous rendons à l'hôtel de Sanur, en convenant d'un rendez vous pour le lendemain.

Hotel Flash Back & Poch Café jalan Danau Tamblingan 110, Sanur


Jour 3 18/08/14 Sanur

Journée libre sans guide ni voiture pour se reposer de l'avion et des escales. Rencontre avec l'un des responsables de l'agence. Règlement du solde et dernières mises au point.

Change d'argent : dans la même rue on change 1 euro entre 15500 roupies et 16000 roupies. D'où l'importance de vérifier auprès de plusieurs money changers.

Déjeuner au Mila's warung, restaurant mixte végétarien, vegan et carné (produits bio) à des prix agréablement bas (25000 à 50000 rps) n° 70 jalan Baturi tel 62 361 281 351.

Cerise sur le gâteau la patronne et les serveuses sont des jolies femmes, ce qui change des serveurs moustachus des restos pour touristes.

Pour y aller à pieds : lorsqu'on est dans la rue principale jalan Danau Tamblingan marcher vers le sud, après un espace boisé, prendre à droite jalan Karang Sari jusqu'au by pass(4 voies) traverser, et prendre en face à droite jalan Betngandang jusqu'au bout, juste en face après le virage le Mila's warung. C'est à 20 minutes à pieds de l'hôtel Flash Back

Fin d'après midi et soirée dans la famille de Roy.

Hotel Flash Back


Jour 4 19/08/14 Denpasar - Florès (Ende) - Moni

Le billet d'avion Garuda indique une convocation à 5h30, départ à 06h00 arrivée à 08h45 à Ende.

Lever à 03h30, départ de l'hôtel à 04h30, une heure de route pour l'aéroport. Peu de circulation.

A l'aéroport nous constatons que les horaires ont changé: départ à 07h00, arrivée estimée à 09h55. L'avion fait escale à Labuhan Bajo.

Arrivée à Ende, il fait chaud et sec. 38° à 10h

Rencontre avec le guide Max (Maxime ou Maximilien) qui contrairement aux autres guides de Bali Authentique se fait assister d'un chauffeur - Reynolds- qui est un cousin qu'il souhaite former au métier !

Arrêt en cours de route pour voir un pont suspendu ordinaire, sans grand intérêt.

Route pour Moni. Le développement du tourisme incite le gouvernement à élargir les routes et les rendre plus carrossables. Longue attente sur un chantier (45 mn), nous devons attendre que les pelleteuses dégagent la route.

Déjeuner à Moni au Bintang Lodge en compagnie du guide

Le programme prévoyait la visite de quelques villages de l'ethnie Lio connus pour la culture de la noix de cajou et la réalisation de très beaux ikats.

En guise de villages, de maisons et d'activités, nous visiterons une maison musée dans le village moderne de Rangga Gawa, où Maria, la soeur du chef, fait visiter ce qui fut jadis une maison traditionnelle. A voir la poussière accumulée, on s'aperçoit qu'elle ne sert plus depuis longtemps.

Les commentaires du guide " ce n'est pas la saison des noix de cajou, je préfère vous faire visiter ce village. Tous les autres se ressemblent et en plus ils ont l'électricité et la télévision !"  Dommage !

Dîner à Moni au Hidayah Café en compagnie du guide et du chauffeur, le guide nous ayant informé que ses derniers clients avaient souffert de troubles intestinaux après avoir dîné à l'hôtel Ecolodge! Nous l'avons cru !

Faute d'avoir affaire à un connaisseur, et ayant oublié Lonely Planète dans la chambre, nous avons manqué le fameux gâteau de Moni, tourte aux légumes et aux pommes de terre nappé de fromage. Il parait que c'est un régal.

Pendant le repas le guide demande si nous aimons les courses de chevaux. Nous répondons que cela ne fait pas partie de nos préoccupations.

En prévision du prochain trek, le guide explique que nous avons deux options : la première est un trek long de 8 heures de marches où l'on traverse de nombreux villages, avec moins de temps pour visiter. La seconde est un trek plus court de 4 heures de marche avec moins de villages mais plus de temps pour visiter. Nous choisissons la première option, le trek long avec plus de villages, n'en ayant pas vu beaucoup jusque maintenant. Il argumente pour que nous choisissions la seconde option. "Les clients qui prennent la première arrivent exténués, tard le soir et n'ont pas le temps de faire des visites."

S'il sait d'avance laquelle choisir, pourquoi donner le choix ? A court d'arguments et ne connaissant pas la région, nous capitulons.

Nous terminons la journée un peu frustrés de ne pas avoir eu accès à la culture Lio. En dehors du pont suspendu et de la maison musée, nous n'avons rien fait de la journée !

Hôtel Ecolodge Moni


Jour 5  20/08/14 Moni - Ende - Bajawa

Lever à 03h30 et départ à 04h30 pour assister au lever de soleil sur le volcan Kelimatu(1639 m) : 30 minutes de voiture + 30 minutes de marche.  Il y a un monde fou sur Inspiration Point.

Une fois le jour levé, la vue sur les lacs colorés du cratère est impressionnante. L'un est turquoise le Tiwu Nuwa Muri Koo Fai (lac des jeunes hommes et jeunes filles), juste à côté séparé par une mince falaise, un lac noir, le Tiwu Ata Polo (lac ensorcelé ou enchanté).

De temps en temps un pet gazeux s'échappe du premier, faisant flotter dans l'atmosphère une odeur caractéristique d'anhydre sulfureux. A l'arrière du point de vue un troisième lac isolé et marron foncé le Tiwu Ata Mbupu (lac des gens âgés).

Les 3 lacs changent parfois de couleurs, allant du rouge orangé au noir en fonction de l'activité gazeuse du volcan au contact des minéraux dissous dans l'eau, et des variations de la densité de l'eau lors de fortes pluies. Ce qui est le plus surprenant est que dans le même cratère, séparé par une cloison rocheuse, deux lacs ont des couleurs totalement différentes.

Ayant repéré que j'avais un second appareil photo équipé d'un téléobjectif, le guide me demande de lui prêter pour faire des photos d'oiseaux, ce qui serait sa spécialité. Je lui ai prêté croyant que cela s'arrêterait là. Il n'a pas voulu quitter l'appareil de la journée.

Pause un peu longue sur le parking, avant le retour à l'hôtel pour prendre le petit déjeuner.

Route pour Ende, par le même itinéraire.

Le programme prévoyait "la visite de la maison d'exil/musée de Soekarno". Nous avions négocié la possibilité de visiter le village de Wologai à la place, parce qu'il est sur la route et que cela nous intéresse davantage que le musée de Soekarno.

Le T.O n'y voyait pas d'inconvénient.  Nous en informons le guide à notre arrivée.

On aperçoit le village de Wologai de la route. Le guide dit qu'il ne peut pas nous y emmener: le village a brûlé il y a quelques temps. L'incendie serait dû à des rivalités de personnes quant à l'accueil des touristes. L'intérêt de ce village était l'authenticité de ses habitations et un tambour en peau humaine. Le tambour a péri dans l'incendie, mais les habitations ont été reconstruites.

Le guide nous donne le choix entre accepter de ne pas y aller ou prendre le risque de déclencher de nouvelles hostilités !

Choix que nous avons trouvé disproportionné et un peu "fou" !

Nous n'avons pas insisté. Nous découvrirons plus tard auprès d'un spécialiste de Florès que le village se visite toujours sans problème. Le guide raconte un peu ce qu'il veut.

De nouveau un long moment d'attente sur la route et sur le même chantier qu'à l'aller.

Si le guide est informé que le village a brûlé, il devrait aussi être informé que la route est en travaux depuis un certain temps et pour un certain temps. Il devrait être capable de prévoir les départs et les trajets en fonction des risques d'attentes sur les chantiers de façon à ne pas pénaliser les clients qui voient leur marge de manoeuvre restreinte par un programme mal géré.

Nous avons longé une longue plage de galets bleus (Blue stone beach) pendant 30 minutes en voiture, avant d'obtenir l'autorisation de nous arrêter 5 minutes, montre en main, pour faire une photo.

Il s'agit d'une enfilade de plages de sable noir (Nangamboa, Nangapanda, Penggajawa...), recouvertes de galets allant du bleu turquoise au mauve clair en passant par une gamme de verts. La route est jalonnée de tas de pierres bleues de teintes et gabarits différents, ramassées par des hommes et des femmes, qui attendent acheteurs, transporteurs, exportateurs.

Les japonais affectionnent ces pierres bleues pour décorer leurs jardins, leurs salles de bain, leurs aquariums.

Nous observons que les coupes de pans de montagne qui encadrent la route laissent apparaître de galets bleus encastrés dans une roche sédimentaire. Lorsqu'ils sont sur la plage, mouillés par les vagues, leurs couleurs deviennent encore plus vives.

Le programme prévoyait de visiter un premier village Ngada avant d'arriver à l'hôtel. Le programme a été modifié la vieille du départ de France à la demande du guide qui proposait d'effectuer une  marche vers une colline où la justice était naguère rendue.

Nous n'avons pas visité le village Ngada, et n'avons pas fait la marche parce qu'il était trop tard !

Nous n'avons pas non plus profité de la plage de galets bleus.

Arrêt photo au séminaire de Todabelu (district de Mataloko), mission allemande et premier centre de diffusion de la religion catholique sur l'île.

Arrivée en fin de journée à Bajawa. Le guide nous reparle de course de chevaux en insistant: "ce n'est pas comme chez vous, ici à Flores les jockeys sont de jeunes enfants, ça vaut le coup d'être vu etc..."

En dehors du volcan à 04h30 du matin, nous n'avons pas fait grand chose parce que le guide ne sait ni anticiper ni gérer le temps. Par contre il a de la suite dans les idées.

Dîner au Dito's restaurant. Des amis du guide. Tarif en adéquation!

Hôtel Silverin 


Jour 6 21/08/14  Randonnée vers Luba -  Bena - Tololela

Lever 06h30 départ à 08h00, en direction du village Ngada de Luba.

Petite route faisant face au volcan Inerie (2245 m) qui pointe son cône dans un ciel bleu roi sans nuage. Paysages agréables, belle ambiance lumineuse.

Plutôt que d'aller directement à Luba en voiture, ce qui aurait permis de gagner du temps, le guide nous fait déposer sur la route, pour marcher une heure sur le bitume. En cours de route un joli point de vue: Manu Lalu ou Roster. Continuation sur la route bordée d'arbres, de vergers, de jardins potagers. Quelques contacts rapides avec des villageois.

Nous observons qu'une grande partie des habitants de Florès ont des traits de type papou ou mélanésien: nez épaté, cheveux crépus, peau foncée.


Arrivée à Luba : village figé dans le temps, gardé par une poignée des veuves nonagénaires. Difficile de savoir si le maintient en vie de ce village relève d'un objectif touristique ou de la pérennisation de valeurs ancestrales. Probablement un peu des deux: les lieux sont vétustes, de nombreuses maisons ne sont plus occupées, il y a peu d'animation et beaucoup d'étalages de produits artisanaux. Nous n'avons pas droit à des explications, parce que "tous les villages étant les mêmes", nous devons attendre d'être dans le dernier village pour avoir les explications sur ce que nous voyons.

Les femmes âgées ont la bouche et les dents ravagées par le bétel: association de feuille de bétel (Peper betle), de noix d'arak (arec) coupée en fines tranches ou réduite en poudre, de chaux issue de coquillages calcinés (ou de cendre de bois) qu'elles mâchent à longueur de journée. Ce mélange active la salivation, ce qui occasionne les crachats oranges (dus aux tanins de la noix d'arak), agit comme stimulant, euphorisant, anti-inflammatoire, coupe-faim. Ce mélange n'est pas sans danger. voir le livre de K. Hostettmann - Tout savoir sur les plantes qui deviennent des drogues - édition Favres-2002 

Elle disposent toute de leur équipement pour préparer leur chique: tube à chaux, pince pour couper finement les noix.

Beaucoup d'hommes semblent "accros" à  l'alcool d'arak et au vin de palme, les femmes au bétel.


Petite marche d'une demi heure pour atteindre le second village de Bena. Nouveau site, même type de village dans un cadre différent. Un autre village figé dans le temps gardé par des femmes et quelques hommes âgés.

Nous rencontrons quelques jeunes couples avec des enfants. Une fille choisie dans la descendance est censée assurer avec sa famille la prise en charge de l'aïeule et l'entretien de la tradition. Si la plupart des personnes âgées vivent dans le village traditionnel, les jeunes femmes vivent ailleurs et n'y viendraient que pendant la journée. Si une femme du clan décède, son mari venu d'une autre famille doit quitter le village et retourner dans sa famille. Il garde le droit de voir ses enfants.

Grâce à Lonely Planet, nous découvrons qu'à Bena il existe un système de castes qui interdit tout mélange, parfois sous peine de mort. Nous découvrons qu'il y a encore des sacrifices d'animaux rituels. Nous découvrons que les ombrelles en paille auxquels font face des maisons miniatures sur pilotis sont des symboles mâles (ngadhu) et femelles (bhaga) marchant par paires. Chaque paire est associée à une famille du village, en relation avec le culte des ancêtres. Le nombre de paires donne un indication sur le nombre de familles vivant dans le village.

A Bena l'un des symboles féminins était rempli de bouteilles de bière vides. Offrandes ou dépôts d'ordures ?

Comme à Rangga Gawa nous découvrons la place que tient la fertilité et les cérémonies s'y référant dans ces communautés. Les vieilles gardiennes disant qu'elles n'ont jamais connu de femmes stériles...la puissance de l'inconscient collectif.


Tout le monde "bricole" pour fabriquer des articles pour touristes. Il était prévu d'y prendre un repas, mais la personne qui devait le faire est absente. Pendant que nous parcourons le village en essayant de deviner ce que nous voyons, le guide cherche quelqu'un pour faire bouillir de l'eau afin d'y plonger des nouilles instantanées.


Après une soupe de nouilles et un peu de riz, à 13h nous entamons une randonnée de 03h30 en direction du village Ngada de Tololela, sous un soleil de plomb: 42° C mesurés avec un thermomètre numérique.

Le programme prévoyait de découvrir "un lieu magique fréquenté uniquement par les locaux où un frais torrent descendant de la montagne rencontre une source d'eau brûlante". Nous ne l'avons pas vu !

Sentier de randonnée sur les contreforts du volcan Inerie avec des côtes abruptes traversant une forêt et des plantations, pratiquement sans ombre.

Nous arrivons au village où nous devions loger, au moment des funérailles d'une jeune fille de 15 ans. Notre hébergement est remis en question. Il faut attendre que le chef de village délibère.

Le guide, qui dit avoir ses habitudes et des connaissances, devrait se renseigner au moins la veille pour savoir si tout est ok, afin de pallier éventuellement aux défections. 

Finalement, vers 17h00 le kepala kampung accepte que nous soyons hébergés dans une extension du village, un peu plus bas, chez Herman et Catarina ! En réalité nous logeons sur le perron de la maison familiale, accessoirement fermé par une bâche le soir pour nous protéger de la fraîcheur de la nuit.

A défaut d'activités prévues dans le programme, la famille propose de nous joindre aux funérailles !

Le guide s'empresse de dire que comme nous n'apportons rien, il est normal de donner de l'argent à la famille de la jeune fille.

Il demande combien nous avons l'intention de donner en précisant que "si ce n'est pas sassez, ce n'est pas la peine d'y aller". Nous envisageons de donner 100 000 rps.

Il demande alors si "nous les donnons de plein grès ou parce que nous nous sentons obligés".

Je réponds que nous n'avons pas le choix mais que je respecte la tradition. "Dans ce cas ce n'est pas la peine d'y aller, si vous ne donner pas avec le coeur, ça ne sert à rien." L'impression que ce guide est "dérangé" se confirme !


Nous nous rendons à la veillée funèbre. Nous devons rester assis environ une heure dans une pièce exiguë, contre la caisse en bois qui fait office de cercueil dans laquelle le jeune fille est allongée, visage découvert.

Les visiteuses se succèdent, certaines éclatants en sanglots, pas toujours très authentiques.

Ensuite nous passons dans une pièce attenante où est servi un thé ou un café. Puis dans une autre pièce où est servi de l'alcool de riz, du vin de palme, une grosse assiette de riz et de la viande de porc. Nous ne mangeons que le riz.


Ayant du laisser nos chaussures à l'entrée, nous avons eu la surprise de découvrir que certains hommes assis sur le perron qui buvaient de l'alcool s'amusaient à cracher dans nos chaussures. Cela les faisaient beaucoup rire...nous beaucoup moins.


Retour dans la famille où nous prenons le repas préparé avec des ingrédients que le guide avait achetés au marché avant le départ. Tempeh frit, riz et épinards d'eau. Les voisins se sont invités, d'autant plus que nous avions apporté des cadeaux pour la famille qu'il a fallu partager avec les voisins, et le guide !

Après le repas, le guide nous donne des explications sur l'ethnie Ngada, dont il est originaire. Nous nous attendions à découvrir concrètement à quoi correspond tout ce que nous venions de voir.

Son beau-frère anthropologue aurait écrit un livre introuvable sur l'ethnie Ngada, le guide est le seul à l'avoir lu. Long monologue sur les origines du peuple Ngada, sur l'importance des cérémonies et des donations, sur la différence entre les coutumes matrilinéaires et le matriarcat: les biens et les terres sont cédés de mères à filles. Les maris viennent habiter chez leurs femmes.

Si la femme décède avant le mari, il doit quitter le village et retourner dans sa famille. Il garde cependant un droit de visite auprès de ses enfants.

Malgré tout si les femmes semblent prendre les décisions dans le cadre familial, ce sont toujours des hommes qui sont chefs de villages.

Nous découvrons comme à Sulawesi, que ces ethnies sont soumises à un important système de rituels sociaux (naissances, mariages, funérailles, début de construction de maison, fin de construction de maison etc...) pour lesquelles il faut inviter un maximum de personnes qui sont soumises à un non moins imposant système de dons et de dettes.

Il est important de rendre au moins l'égal de ce que l'on a reçu, si possible un peu plus...escalade infernale qui aboutit à des dépenses phénoménales pour ne pas perdre la face. D'où ces cornes de buffles et ces mâchoires de porcs accrochées devant les maisons, témoins de l'importance des relations sociales, et de la popularité des propriétaires du lieu, qui sont toujours informés de la valeur de ce qu'on leur offre.

Mal assis, j'ai détourné la tête un instant pour me détendre. Cela a entraîné une réaction surprenante de la part du guide :

"Puisque-vous n'écoutez plus j'arrête, ça ne sert à rien, vous êtes fatigués, vous n'êtes plus concentrés. Ce n'est pas intéressant dans ces conditions". Il ne fait que confirmer nos impressions.

Nous nous couchons sur des nattes, avec une couverture d'emprunt.

Logement chez l'habitant.


Jour 7 22/08/14  Tololela - Ruteng

Lever tôt (06h30) car le guide veut partir tôt (08h30). Il dit que des centaines de personnes vont arriver pour les funérailles et qu'il faut partir avant.

Les wc sont des toilettes turques assez propres dans une cabane en parpaings (prévoir le papier) la douche est une cuve en béton dans une cabane en parpaings dans laquelle on puise de l'eau avec un godet pour s'asperger. Les portes ne ferment pas, il peut être utile d'avoir un(e) partenaire qui se tient devant.

Après un petit déjeuner frugal : banane plantain cuite à l'eau, le programme prévoyait de "participer aux activités traditionnelles du village puis, à la mi-journée, de descendre vers la côte sud, avant de rejoindre en voiture Bajawa, où l'on devait flâner sur le plus grand marché traditionnel de Florès ".

En fait d'activités nous avons eu l'autorisation d'aller dans le village faire quelques photos, le guide nous suivant pour nous rappeler que l'on part dans 15, puis 10, puis 5 minutes.


Cela nous a permis de rencontrer quelques villageois souriants, ouverts, accueillants que nous aurions aimés connaître un peu plus, ne fut-ce qu'à travers l'évocation de leurs occupations quotidiennes.


Départ à pieds à 08h30 par un sentier (30 minutes de marche) qui rejoint une route où nous attendait la voiture. Route vers le village (banlieue de Bajawa) où habite le guide, sa famille et la famille du chauffeur.


Le guide reparle de la course de chevaux et dit que ses enfants viendront avec nous pour voir leur grand père (son père) qui est président du comité d'organisation. Nous comprenons mieux pourquoi il insiste tant et pourquoi nous avons dû quitter le village de Tololela précipitamment.


C'est aussi à partir de ce village que se situe la ballade à pieds sur une colline que le guide a "proposée" en remplacement de la visite de villages Ngadas prévue dans le programme initial.


Affublé de mon appareil photo qu'il me réclame tous les matins comme un dû, il arpente les rues de son village, saluant ostensiblement tous les habitants.


Un chemin pentu mène du village à une colline appelée Bedhi Meluna. (02h00 de marche environ aller/retour).

En 1929 elle aurait servi à catapulter dans les airs à l'aide de bambous tendus un couple qui aurait commis un inceste.

Cette colline est surprenante dans la mesure où elle ressemble étrangement à celle du Golgotha (en Israel) où le Christ a été crucifié avec les deux voleurs. Quatre croix disposées de la même façon sont plantées à son sommet. Le Golgotha était un endroit où les romains rendaient la justice en crucifiant les condamnés.

Le paysage est agréable, mais pas exceptionnel : belle vue sur le volcan Inerie et sur les environs, mais il y a tellement de panoramas spectaculaires à Florès que cela ne valait pas la peine de modifier le programme.


La matinée ayant été consacrée à son village et à cette ballade, nous n'avons pas fait le marché traditionnel de Bajawa, qui n'a lieu qu'une fois par semaine, le matin.


Déjeuner à Bajawa : Lucas restaurant. Un de ces warungs qui "poussent" partout en prévision d'un futur afflux touristique. Repas chers comparés aux restaurants de Bali.

Après le repas, le guide propose de voir des sources d'eau chaudes non prévues au programme.


Ses enfants n'étant pas là,  il propose deux options : faire les sources d'eau chaude en premier ou faire les courses de chevaux en premier.

Nous proposons de commencer par les courses de chevaux puisqu'on ne peut pas y échapper, de façon à profiter d'un bon éclairage. En fin d'après midi, il risque d'y avoir moins de lumière ce qui peut gêner les prises de vue à hautes vitesses.

De nouveau il argumente pour dire qu'il vaut mieux faire les sources en premier. Pourquoi donner le choix, s'il décide de ce qui est mieux ? Ce comportement commence à nous énerver.

En route il apprend que les courses de chevaux n'ont plus lieu là où il pensait. Il dit alors que c'est trop loin : "it's too far away".

Nous sommes conduits aux sources d'eau chaude de Mengeruda, sans intérêt. Des bassins plus ou moins aménagés, avec une eau à 38°C pour la source et 33° pour le ruisseau mesurés avec une sonde numérique, dans lesquels les gens viennent faire leur toilette. Nous devons y rester un certain temps parce que le guide souhaite dormir un peu dans la voiture, il a mal à la tête.

Lorsqu'il s'éveille, nous avons le choix entre rentrer à l'hôtel ou aller aux courses de chevaux.

Je dis ne pas comprendre, il y a deux heures il disait que c'était trop loin. Il répond "non, c'est à 3 km, c'est à côté". Fatigué de ce "jeu", je réponds qu'il n'a qu'à faire ce qu'il veut. Impression d'être le jouet d'un "psychopathe" !

Nous allons aux courses de chevaux. Effectivement il s'agit de courses de poney, montés à cru par des enfants ou des adolescents, sur lesquels les adultes font des paris comme partout dans le monde. J'ai essayé de récupérer mon appareil avec le téléobjectif, en vain, il refuse de me le rendre pour l'instant.

Chaque course ne compte que 3 chevaux, éventuellement un quatrième. Les concurrents ne font qu'un tour de piste. La présentation, la mise en place des participants sont d'une longueur et d'une monotonie effrayantes.

Le ciel s'est couvert, il fait gris et sombre. Après avoir assisté à une course, nous proposons de rentrer à l'hôtel. Il n'est pas d'accord, il faut assister à la seconde course, puis à la troisième...Nous découvrons que c'est dans la troisième que court le cheval qui appartient à son père. Tout cela pour en arriver là !

Heureux de revenir à l'hôtel, dans une chambre plus confortable. Pour éviter de devoir supporter le guide plus longtemps, nous mangeons des fruits et des barres de céréales dans la chambre.

Hôtel Silverin


Jour 8 23/08/14 Bajawa  - Ruteng

Le programme prévoyait de partir dans la matinée en direction du pays Manggarai,  avec l'occasion de se détendre sur l'une des plages de la région avant de déjeuner en bord de mer. Le guide dit ne pas connaitre cette plage et qu'il n'y a pas d'endroit pour déjeuner en bord de mer.

Nous avons visité au pas de course le marché hebdomadaire de Mataloko en compensation de celui de Bajawa râté la veille, une demi heure chrono, sans explication, le guide marchand devant, répondant à ses SMS et discutant avec sa femme qui était là par hasard (!) pour faire des achats en vue d'une cérémonie familiale (communion ou confirmation d'un enfant!)

Dommage car c'est une des choses les plus intéressantes que nous ayons faites à Florès.

Les marchés sont une mine d'informations et de découvertes sur le mode de vie des habitants de la région.

Particularités culinaires, particularités artisanales, particularités vestimentaires et ethniques, particularité agricoles...

Les villageois semblent apprécier que l'on s'intéressent à ce qu'ils font et vendent. Beaucoup demandent à être pris en photos...

Le guide se contentant de dire "Allez on y va " en français dans le texte !

Comme à Sulawesi, nous sommes surpris de constater comment les hommes traitent les animaux destinés à l'alimentation : après l'avoir acheté sur le marché, un homme attache un chien vivant tête en bas à sa moto, un autre attache un coq tête en bas à l'échelle d'un mini bus, un autre traine un cochon tête en bas sur le sol etc...Même si ces animaux sont destinés à être abattus, cela semble tellement éloigné du respect de la nature et des être vivants que ça nous renforce dans la pratique du végétarisme.

Ces personnes semblent méconnaitre le lien qui nous unit à tous les êtres vivants et le respect que nous devons à toute forme de vie, même si à un moment donné nous devons nous en nourrir.

Nous découvrons que tous les hommes sont "armés" et portent sur eux en permanence une machette au fourreau décoré, dont la lame est effilée comme une lame de rasoir.


Déjeuner dans un fast food routier le Bintang resto, moins romantique que le déjeuner sur la plage.


En début d'après-midi nous voyons le Ranamese crater Lake sans grand intérêt.


Sur la route de la grotte où a été trouvé en 2004 le squelette de "l'homo floresiensis", nous avons eu la chance de traverser le village de Rua où se déroulait un Penti : fête rituelle de fin des moissons et d'anticipation des nouvelles récoltes pour le peuple Manggarai. (juillet à novembre)

Nous avons pu assister à un caci, tournoi rituel avec bouclier et fouet entre équipes de villages voisins. Alternance de violence réelle (les coups sont réellement portés et des blessures s'en suivent) et de violence simulée...mettant en jeu la virilité des combattants, mais aussi un rapport symbolique aux culte des ancêtres ainsi qu'à la masculinité et à la féminité des éléments.


L'attaquant (paki) dispose d'un fouet en cuir de buffle, le défenseur d'un arc en bambou(agang) et d'un bouclier en cuir pour parer les coups. Ce qui importe est l'endroit du corps qui est touché plutôt que le nombre de coups portés. Les visages sont protégés par des masques ou des bouts de tissus. Les combattants torses nus portent des pantalons et des ornements traditionnels, ainsi que des clochettes. Les combats sont rythmés par des percussions et le cri des spectateurs.

Le guide commence à parler de donation. Si les gens du village payent pour le spectacle, je suis d'accord, si c'est uniquement parce qu'on est touriste, je ne donne rien. Il n'a pas insisté.

Personne ne nous a rien demandé, au contraire, les gens étaient contents que l'on assiste à cette fête. Ce sont les villageois qui ont tenté de nous faire comprendre les règles de la compétition et qui nous indiquaient les bons plans pour faire des photos.


Visite de la grotte Liang Bua où fut découvert le "petit homme de Florès". En dehors du fait de dire j'y suis allé, il n'y a aucun intérêt à aller dans cet endroit. C'est une caverne comme il y en a des milliers dans le monde, où un gardien (dont la rémunération est incluse dans le prix du billet) explique que sous nos pieds on a découvert le squelette d'un homme dont on ne connait pas les origines, et dont les ossements se trouvent au musée de la capitale.


Nous devions "découvrir les étranges rizières concentriques que l'on ne trouve qu'au pays Manggarai", mais le guide pense que ce n'est pas logique d'y aller ce jour parce qu'elles se trouvent sur la route entre Ruteng (15 km) et Denge que nous devons faire le lendemain.

Dîner à l'hôtel Sindha

Hôtel Sindha


Jour 9 24/08/14 randonnée en pays Manggarai - Labuhan Bajo

Lever à 06h00 pour un départ prévu à 07h30, parce qu'il y a une longue route à faire.

Le guide n'a pas prévu de faire le plein de carburant la veille, il faut aller à la station service qui n'ouvre qu'à 8 heures (c'est dimanche!). Le gérant était en retard, il y avait une file d'attente. Le guide avait oublié de retirer de l'argent, il a fallu trouver un ATM qui fonctionne, puis acheter des repas à emporter pour la randonnée vers Waerebo parce qu'il n'y aurait pas de restaurant à Denge. Finalement on est parti à 09H00.


Visite des rizières concentriques du village de Cancar (Golo Cara) au pas de course, la vue est intéressante : des dizaines de rizières concentriques, disposées en toile d'araignée. Il y a de nombreuses hypothèses sur la raison de ces configurations agréables à regarder. Il s'agirait de terres attribuées en fonction des besoins d'une famille et de la place de chaque membre de la famille, un peu comme les parts d'une tarte ou d'un gâteau, ce à quoi s'ajouterait une symbolique masculin/féminin.

L'idéal serait qu'un villageois explique ce que cela signifie pour eux, dans la réalité.

Il faut payer un droit de passage à la propriétaire du terrain que l'on traverse pour accéder au point de vue qui domine les rizières.


Visite d'une distillerie d'arak (arec) à la même vitesse, en compensation de celle de sopi d'Aimere, prévue au programme deux jours plus tôt .

Journée chargée: 4 heures de route + 4 heures de marche + une 1/2 heure de repas = 08h30, il est difficile d'envisager de faire d'autres choses.

C'est d'autant plus regrettable que la route de Ruteng à Denge est magnifique : très beaux villages, très belles scènes rurales, très belles vues panoramiques sur des plages immenses et sur l'île volcanique de Mules. Avec l'impossibilité de s'arrêter à cause du timing.

Nous avons demandé à nous arrêter pour photographier un groupe de femmes qui tissaient des tissus colorés, "pas le temps". Nous avons demandé à arrêter pour faire une photo du haut d'une falaise. La lumière, les teintes de la mer et la vue sur Mules étaient extraordinaires.  "pas le temps".

Par contre un quart d'heure plus tard on s'arrête plus bas en bord de plage : le guide avait besoin de fumer.

Il demande pourquoi je ne descends pas faire de photo, je réponds que c'était plus joli vu d'en haut.

"Il fallait le dire " réplique-t-il. Nous l'avions dit et la réponse avait été négative !


Arrivés à Denge à 12h30. Repas frugal : du riz au légumes et un oeuf froids achetés le matin.

Nous entamons l'ascension en direction de Waerebo vers 13 heures sous un soleil de plomb :

38 °C mesurés au thermomètre numérique.


Il ne s'agit pas ici d'un sentier de randonnée mais de roches et de troncs inégaux, disparates, à enjamber, à gravir comme un escalier géant, avec un bon dénivelé.

Monter des escaliers escarpés pendant 4 heures sous une chaleur étouffante, après plusieurs nuits d'insomnie dues à des hôtels bruyants, et une alimentation déséquilibrée, j'ai abandonné au bout de 01h30 de marche. Nous sommes redescendus à Denge.

Ce sont des vacances, pas des jeux olympiques.


A Denge nous rencontrons plusieurs trekkeurs expérimentés (ils venaient de faire le Rinjani à Lombok), arrivés en début d'après-midi disant attendre le lendemain matin pour entamer l'ascension, à cause de la chaleur.

Unspécialiste de Florès nous dit faire arriver ses clients la veille à Denge (ils logent au Blasius) pour faire l'ascension tranquillement le lendemain avec la fraîcheur du petit matin. Même Lonely Planète suggère de loger sur place et de marcher au petit matin ! Cela me rassure.

Le guide recommence avec ses options délirantes : il y a deux options, la première on loge à Denge et on part le lendemain pour Labuhan Bajo. En compensation des activités non réalisées, il propose de visiter les Cunca Rami waterfalls à 20 km de Labuhan Bajo. La seconde option, on part ce soir à Labuhan Bajo (3 heures de mauvaise route + 3 heures de bonne route) pour loger à Labuhan Bajo, ce qui permettrait de voir Mirror Cave en plus des chutes d'eau.

Je dis que je suis exténué, que je préfère dormir à Denge et que je me fous de ce qu'on pourra voir ou ne pas voir le lendemain.

Il argumente pour dire qu'il vaut mieux partir ce soir, que cela nous permettra de faire plus de choses. Je lui explique que je ne veux plus faire d'autres choses, que je suis fatigué. Il décide de partir malgré notre opposition à 18h00...


6 heures de route de nuit pour Labuhan Bajo. Son cousin conduit les 3 premières heures, les plus difficiles parce que la route est en mauvais état, lui les 3 heures suivantes sur bonne route.

Il roule vite, la musique à fond pour se tenir éveillé, fumant cigarettes sur cigarettes. Nous avons dû nous mettre du papier hygiénique dans les oreilles pour nous protéger du bruit.

Arrivée à 23 heures à Labuhan Bajo, un hôtel nouvellement ouvert avait des chambres disponibles:  la Belle Etoile. Ayant mis fin au programme de Waerebo moi même j'assume les frais.

Hôtel La Belle Etoile


jour 10 25/08/14 Labuhan Bajo

Le guide vient nous chercher en milieu de matinée pour nous emmener aux Cunca Rami waterfalls.

Sur place, après avoir chahuté avec elle, il prend une accompagnatrice locale, expliquant que c'est obligatoire parce que nous marchons sur le territoire d'un village. Nous devons au village de faire vivre sa population !

En réalité elle ne sert à rien si ce n'est marcher devant et empocher une donation ! Il a payé, moi pas ! Il invoque le fait que si on ne le fait pas, ils s'en prennent parfois aux véhicules. C'est du racket ! Cette cascade ne vaut pas la peine de se faire racketter.


Marche d'une heure dans une forêt et dans les rizières pour atteindre le chute d'eau, sous un soleil de plomb.

Il est possible de nager sous la cascade. Il y a plusieurs couples de touristes qui se baignent. Aucun ne s'est fait accompagner d'une guide locale ! Le guide "me prend la tête" parce que je ne souhaite pas aller nager.

En dehors des aficionados des filets d'eau et autres "voiles de la mariée", cette chute d'eau n'a esthétiquement aucun intérêt.


Le guide propose que nous mangions sur place, un repas préparé par des gens qui se trouvent là, sur un feu de bois : du riz et des oeufs ! Je refuse et préfère manger en ville. Il insiste, je refuse.

Finalement nous allons en ville. Nous demandons à être déposé devant un warung pour touristes dans la rue principale Soekarno Hatta histoire de manger autre chose que des nouilles, du riz et des oeufs. Il refuse et nous emmène dans un warung infecteet loin des restaurants pour touristes(Sinar Padang) qu'il choisit. Il mange avec son cousin, nous refusons de manger. Nous ne sommes pas des otages ! Quant à Mirror Cave ? "C'est trop loin !"


Après le repas "manqué" nous sommes conduits à l'hôtel prévu dans le programme pour la nuit. Hôtel Golo Hiltop.

Le gérant explique qu'il ne peut pas nous accueillir suite à une panne d'électricité. Il a réservé une chambre dans un autre hôtel que nous ne connaissons pas, qui n'est répertorié dans aucun guide ! Ayant été surpris par certains hôtels de Florès qui ne correspondent pas toujours à la description qui en est faite sur Tripadvisor, nous refusons.

Nous appelons le T.O qui réagit très rapidement et nous autorise à retourner à l'hôtel où nous étions la veille, acceptant de prendre en charge la nuit précédente.

L'hôtel étant éloigné de la ville, le guide propose de venir nous chercher pour nous emmener dîner.

Fatigués de la mauvaise nourriture, nous demandons au propriétaire de La Belle Etoile où faire un dîner différent à Labuhan Bajo. Il nous est conseillé un restaurant italien tenu par un italien qui utilise des produits bio venant de son jardin, avec une carte variée et raisonnable : Meditrerraneo, sur jalan Soekarno Hatta.

Nous indiquons l'adresse au guide, qui demande pourquoi nous voulons aller là. Parce que nous en avons envie !

"Oui mais si c'est pour manger une pizza, je connais un restaurant qui fait les meilleures pizza de Flores, c'est un Balinais qui... " STOP, nous voulons aller dans ce restaurant et rien d'autre. "D'accord vous avez une heure pour dîner. Je passe vous prendre dans une heure". Jusqu'au bout il nous aura traité comme des "objets" dont il fait ce qu'il veut.

Hôtel La Belle Etoile


Jour 11 26/08/14 Labuhan Bajo - Denpasar - Sanur

En fin de matinée, transfert à l'aéroport de Labuhan Bajo.  En route le guide veut faire un bilan: nous lui expliquons que ce circuit a été un "enfer". Le programme a été continuellement modifié et la plupart des activités prévues n'ont pas été respectées. Sa réponse est que "c'est de la faute du T.O qui proposerait des programmes qui ne sont pas réalistes".

Nous en doutons dans la mesure où d'autres guides Bali Authentique réalisent ces programmes de façon satisfaisante pour les clients.

Il dit s'excuser s'il a commis des erreurs, et demande si nous avons eu un problème particulier avec lui, nous lui confirmons qu'il nous a "gâché" le voyage par son comportement ambivalent, irrespectueux et sa mauvaise gestion du temps. Cela le fait sourire !

Vol Garuda prévu à 13h15 devant arriver à 14h35 à Denpasar. L'avion a 01h30 de retard. Départ à 14h45 arrivée vers 16h00.

Roy nous conduit à Sanur (02h00 de route l'après midi). Arrivée à l'hôtel à 18h15.

Nous rencontrons un responsable du T.O à qui nous confions sommairement nos déboires. Connaissant peu ce nouveau guide, il est surpris et déçu. Je reconnais que ce que nous avons vécu avec ce guide est tellement énorme que c'est difficilement crédible. Fatigués et ayant besoin de recul, nous proposons de faire parvenir ce compte rendu dès notre retour.

hôtel Flash Back 


Jour 12 27/08/14  Sanur - Padang Bay - Teluk Kodek - Senaru

Vers 08h00 nous sommes pris en charge à l'hôtel par le minibus de la société Gili Cat qui gère les fastboats du même nom. Deux heures de route pour rejoindre le port de Padang Bay. Une heure d'attente en plein soleil (pas d'abri), embarquement à bord d’un fastboat à destination Teluk Kodek, petit port de Lombok. Deux heures de traversée par beau temps avec une légère houle et des courants assez impressionnants.


Accueil par le guide Syarif. C'est un homme d'un certain âge, chauffeur/guide référencé auprès du T.O.

Route pour Senaru, Nous longeons la côte nord-ouest qui offre à voir de belles plages de sable blanc.

Nous sommes surpris par les attentions du guide: nombreux arrêts sur de petites plages, dans des villages traversés, dans la campagne pour faire des photos. Syarif semble connaître les endroits où il y a de bons plans et des scènes photogéniques.


Le programme prévoit "la visite d'un village traditionnel tout à fait à l'écart des itinéraires touristiques".

Le village sasak traditionnel de Senaru n'est pas à l'écart des itinéraires touristiques, il est même au départ de tous les treks pour le volcan Rinjani.

Nous y avons rencontrés quelques villageoises qui nous ont fait visiter leur maison. Elles nous ont offert de délicieuses bananes et des noix. Nous leur avons offerts des graines de légumes européens anciens à faire pousser dans leurs jardins.

Nous avons été étonnés de découvrir que dans ces grandes cases où vivent plusieurs familles, une pièce est dédiée aux rapports amoureux, de façon à protéger l'intimité du couple. Délicate attention.

Les filles se marient et ont des enfants très jeunes. Les hommes travaillent dans les champs, et, en saison, ils sont porteurs pour les treks du volcan.

Senaru est le point de départ et d'arrivée de trekkeurs et de porteurs pour le volcan Rinjani. La rue principale du village n'est qu'une enfilade d'agences de trekking souvent associées à une guesthouse et à un restaurant.

Hôtel Pondok Senaru


Jour 13  28/08/14 Senaru et environ

Départ à 08h00 avec un guide qui remplace Syarif pour une journée de randonnée.

Mowgli comme il se fait appeler, a 38 ans, le corps et les traits d'un adolescent. Son visage angélique et ses cheveux longs bouclés font effectivement penser au Mowgli de Walt Disney.

Il parle de lui à la 3ème personne, avec une voix d'enfant, alternant entre l'anglais et le français.

Mowgli nous emmène voir deux cascades vertigineuses, en pleine forêt, en commençant par la plus éloignée que l'on atteint en traversant une rivière turbulente à pieds. La Tiu Kelep Waterfalls difficile à photographier, par manque de recul et à cause des embruns produits par la chute d'eau qui recouvrent les objectifs des appareils photo.

Nous revenons vers la première cascade Sindang Gila, spectaculaire et moins sauvage que la seconde parce que la zone est aménagée en aire de pique-nique.

Nous quittons les cascades pour une randonnée de 04h00 dans la réserve du Rinjani et dans les rizières. Il fait chaud et lourd.

Mowgli a prévu des pauses sous des balés, au sommet de rizières aérées.

Pauses qui nous permettent de nous rafraîchir et de rencontrer les villageois qui travaillent dans les rizières. Cela a donné lieu à des échanges parfois amusants. Le guide servant d'interprète.

Les gens qui travaillent dans les rizières le font pour un propriétaire et sont payés en riz.

Visite de la plus ancienne mosquée de l'île à Bayan Beleq. Une vieille mosquée en bambous construite par un missionnaire islamique Syeh Gaus Abdul Razak, au 16ème siècle. En face de la porte nord se trouve une jarre (gentong)qui contenait l'eau pour les ablutions rituelles avant la prière. Cette mosquée accueillait et accueille encore exceptionnellement les adeptes du Wetu Telu: religion basée sur un islam simplifié ( 3 prières, pas de jeûne...), un hindouisme "arrangé" et un animisme ancestral.

Autour de la mosquée, des cases en bambou abritent les tombes de missionnaires musulmans.

Visite du village sasak de Mowgli et de sa famille. Nous assistons à la construction traditionnelle d'un grenier à riz. Comme à Senaru, nous sommes surpris par la pauvreté du village et de ses habitants.

Lorsque nous avons quitté Mowgli, après lui avoir remis un pourboire, Syarif s'est précipité à l'extérieur du véhicule pour lui demander si nous avions donné un pourboire et combien nous avions donné !

Hôtel Pondok Senaru


Jour 14 29/08/14 Senaru - Tete Batu

En accord avec Syarif nous avons décidé de remplacer les temps de plage et de baignades, ainsi que la découverte d'autres cascades par d'autres visites (marchés et scène de vie).

Route vers Sembalunlawang : autre point de départ de treks vers le Rinjani avec une très belle vue sur le volcan et les environs.

Visite d'une école: nous sommes surpris par le comportement grossier de nombreux garçons. Gestes obscènes, tentatives d'ouverture de nos sacs, attouchements. Nous avons écourté la visite.

Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons des jeunes irrespectueux dans des écoles rurales indonésiennes.(quelques soient les confessions)

Nous laissons la voiture pour une randonnée d'une heure dans la plaine agricole de Sembalunbumbung.

Champs d'oignons, d'ail, de poireaux, de céleris, de fraisiers, de pommes de terres, de haricots (dont les haricots kilomètres),

de magnifiques salades à perte de vue avec en fond de jolies mosquées colorées. De magnifiques fruits et légumes, appétissants, malheureusement arrosés de pesticides, et d'engrais chimiques. Par contre le désherbage se fait manuellement.


Les gens qui travaillent dans ces champs le font pour des propriétaires pour des salaires allant de 1 million à 1 million deux cent mille roupies. (64 à 77 euros/mois)

Ce qui nous frappe est la générosité de ces personnes qui partagent avec plaisir ce qu'elles ont, parfois une partie de leur repas frugal : krupuk de tofu, bananes.

Syarif sert d'intermédiaire lors de ces rencontres, expliquant qui nous sommes, ce qui permet à nos interlocuteurs de mieux nous situer (nos origines, nos professions, nos centres d'intérêts). Le fait de placer quelque mots d'indonésien dans l'échange permet de détendre l'atmosphère et d'ouvrir la relation.


Continuation vers le sud de Lombok, par une route forestière peuplée de singe noirs et de singes gris, en passant par un col embrumé (2200 m) entre les monts Propok et Adas.  Nous n'avons pas vu les rizières en terrasses de la région de Lemor.

Déjeuner au Warung KFC à Masbagik. Nous observons que depuis le début Syarif se fait payer ses repas par nous, sans que cela ait fait l'objet d'un accord, même tacite.

Après midi consacrée à la visite d'artisans. Il y a plein d'artisans dans la région : des potiers à Masbagik, à Loyok, à Rungkane, du tissage à Peringasala, du tressage de bambou à Loyok. Nous avons été rassurés de constater qu'il s'agissait en priorité d'artisanat à usage indonésien. Les potiers de Masbagik, fabriquent des vases, des plats, des assiettes, des braseros pour le marché et l'usage quotidien indonésien.

Nous souhaitions acheter une toupie traditionnelle, spécialité de la région, pour le fils d'amis qui en fait
collection.

Syarif a trouvé un forgeron qui fabrique des gansing à Panaka, banlieue de Masbagik. Il se nomme Suerman. Ces toupies destinées aux adultes pèsent de 1 à 2,5 kg. Elles sont lestées de métal afin d'être suffisamment lourdes pour terrasser la toupie des autres joueurs, un peu comme lorsqu'on pointe une boule en pétanque. C'est l'équipe ou le joueur qui a encore une toupie en rotation qui gagne la partie.


Continuation pour Loyok, village où l'on tresse le bambou pour en faire des paniers, des boites, des plateaux, toujours à usage indonésien comme ces grandes boites colorées que l'on voit à Bali sur la tête des femmes qui se rendent aux temples avec leurs offrandes. Nous sommes impressionnés par la dextérité des femmes qui tressent le bambou. Elles teintes certaines lamelles de bambou afin de créer des motifs géométriques.

Tout a l'air simple lorsqu'on les regarde faire, elles parlent entre elles, s'occupent de leurs enfants. 



Hôtel Green Orry Inn


Jour 15 30/08/14 Tetebatu - Kuta

Il était prévu de visiter une des plus anciennes mosquée de l'île, et un village sasak qui a préservé l'architecture originale du sud de l'île. Nous ne les avons pas vus.

En quittant Tetebatu nous avons rendu visite à un autre forgeron qui fabrique des toupies. Un joueur de gansing qui travaille à l'hôtel nous avait laissé entendre qu'il en avait peut être des petites. C'est au village de Bangket Daya, à 5 km de Tetebatu.

Il s'appelle Samin. Toutes les toupies sont destinées aux adultes, elles sont volumineuses et lourdes.


En route nous découvrons le charme des petits marchés et leurs charrettes bariolées attelées qui transportent les gens et les marchandises : les cidomos.


Sur la route, à la sortie du village de Lingsar nous assistons à l'entraînement de course de vaches attelées: Malean Sampi. Un homme à moitié-debout en équilibre sur une barre de bois et à moitié assis sur un essieu de bambou se fait tracter le plus vite possible par une paire de boeufs dans une rizière boueuse. Des compétitions sont organisées entre plusieurs attelages lors de festivités importantes comme la fête nationale. Elles rassemblent un public nombreux.

Lorsque c'est sur la terre ferme comme à Bali, cela s'appelle karapan sapi.

Nous visitons ensuite le village de Karang Bayan . Est-ce le village sasak prévu dans le programme ?

A droite de la rue principale, des familles hindoues, à gauche de la rue des familles musulmanes. De nombreuses familles vivent de la production et de la vente de vin de palme: tuak.

Des porteurs en moto viennent récupérer d'énormes bidons en plastic remplis de vin pour les acheminer au marché voisin.

En fonction du temps de fermentation, et des ingrédients ajoutés le taux d'alcool est plus ou moins élevé. Parfois frelaté, ce vin crée régulièrement des décès en séries en Indonésie.


Dans la forêt proche, nous faisons la connaissance de Heri. Il est producteur de demi-sphères de sucre de palme: gula merah.

Nous avons la chance d'assister à tout le processus qui dure un peu plus d'une heure trente: récolte de la sève de palme au sommet de l'arbre, cuisson du jus jusqu'à évaporation et constitution de la mélasse. Coulage dans les demis noix de coco, refroidissement et dégustation avec de la chaire fraîche de noix de coco. Un régal.

La demi sphère de sucre coûte 4000 rps, et se conserve assez longtemps.


Syarif demande de lui donner un pourboire fixant lui même le montant. Comme c'est la seconde fois qu'il intervient à ce niveau, nous lui faisons part de nos habitudes de voyages, et de notre capacité à être généreux sans avoir besoin d'un "coach". 

Ce malentendu éclairci, le guide nous emmène dans tous les recoins du village pour nous faire découvrir les activités quotidiennes de ses habitants, servant d'intermédiaire chaque fois que nous voulions poser des questions. Les enfants qui jouent, les femmes qui lavent le linge ou préparent le repas, d'autres qui cuisinent des spécialités locales qu'elles vendent dans une petite boutique. Nous avons goûté à tout: krupuks, beignets de maïs, petites bananes sucrées. Délicieux.

Visite d'un autre village connu pour ses coopératives de tissage: Sukarara. Nous sommes accompagné d'un guide imposé par le village, pas très efficace, il élude certaines questions. Il ne s'agit pas toujours de vraies coopératives !

Sarongs, linge de maison, tissus de décoration, ce village est un festival de couleurs et de matières.

Pas une maison sans métier à tisser. Toutes les femmes travaillent 8 heures par jour, en plus du travail domestique.

De l'adolescence à un âge avancé, elles passent leur vie assises par terre ou sur une table surélevée les jambes allongées utilisant leurs jambes et leur dos pour tendre les fils de chaîne. Leur corps étant une partie du métier à tisser.

Nous avons été impressionnés par leur capacité à réaliser des motifs sophistiqués sans modèles, sans support, uniquement de mémoire. La mise en place des fils de chaîne et de trame est un vrai casse-tête.

Nous ne sommes pas arrivés à connaitre leur salaire (qui ne doit pas être très élevé). Les pièces réalisées sont vendues relativement cher dans des boutiques qui sont parfois de vraies coopératives, parfois des boutique de propriétaires.

On nous a expliqué le principe des coopératives: en plus des salaires une partie des revenus des ventes est versé au village...impossible de savoir dans quelle proportion, ni dans quel but, ni à qui.

Les guides parlent peu d'un autre attrait des villages de la région : les maisons et leurs mûrs en bambou tressé, souvent avec des motifs géométriques de couleurs qui leur donnent une touche originale.

Fin de journée sur la plage de Kuta, qui ne vaut pas le tapage fait dans les guides. Il y a beaucoup de plages plus jolies et plus photogéniques à Lombok.

On y rencontre beaucoup d'Australiens, des groupes de jeunes, qui passent la journée à boire de la bière devant les téléviseurs à écrans plats des bars, des restaurants et des hôtels, à regarder des matchs de  football. Ils seraient adeptes de surf ! Le soir on les retrouve ivres ou sous l'emprise "d'herbes médicinales" locales en compagnie de jeunes indonésiens dans le même état, dans les différents warungs qui bordent la plage.

Hôtel Kuta Paradise


Jour 16 31/08/14 Kuta - Tajung Luar - Kuta

Départ  tôt le matin en direction de l'est de Lombok pour se rendre au marché au poisson de Tanjung Luar.

Impressionnant marché, très animé. Nous n'avons jamais vu une telle variété et diversité de poissons frais, et d'algues qu'ils appellent agar-agar.

Ce sont essentiellement les femmes qui vendent les produits de la pêche. Elles sont accueillantes, sauf rares exceptions.

Elles acceptent plus facilement de se laisser photographier quand on leur montre le résultat sur l'écran de l'appareil. Il s'établit alors une réelle complicité, la photo devant un moyen de communiquer.

Il est important d'arriver au lever du jour, le marché débutant de bonne heure. Les rayons de soleil raglans font ressortir les couleurs des bassines en plastique rose, mauve, bleu, vert, ce à quoi s'ajoute les vêtements de couleurs pastels des femmes de la région. Un festival de lumière et d'ambiances pour les photographes.

A l'arrière du marché les cuisines en plein air où sont préparés les poissons en saumure, les pâtes de poissons. Un autre festival celui des odeurs.

Sur la droite du marché, le marché aux légumes, aux céréales, aux épices et tous ce qui se consomme autre que le poisson. Nous avons découvert qu'ils vendent des graines germées, et des insectes pour la consommation.

Le marché aux requins tend à disparaître faute de prises. La sur-pêche, notamment chinoise (pour les fameux ailerons), a décimé la réserve marine. Les pêcheurs sont obligés d'aller de plus en plus loin. Lorsqu'on découvre la taille des bateaux, on comprend que ces pêcheurs risquent leur vie régulièrement , sur une mer la plus agitée et la plus imprévisible du monde.

Ils partent parfois plusieurs semaines ce qui se impose l'embarquement d'énormes pains de glace pour conserver le poisson.

Le long des bateaux sont accrochés des paniers d'élevage de langoustes, qu'ils achètent toutes petites avant de les engraisser avec les abats de poissons afin d'assurer des revenus complémentaires.


Visite du village Bugis sur pilotis. Etonnés que nous les saluions d'un salam aleykoum, les villageois nous ont accueilli de façon ouverte et chaleureuse. Nous avons pu partager de sympathiques scènes de vie quotidienne.

De nouveau le guide a servi d'intermédiaire, donnant les informations réclamées par les villageois sur nos origines et nos activités, afin d'établir une complicité plus conviviale. Il en profitait pour nous apprendre quelques mots qui permettaient d'ouvrir des portes et des sourires. Nous avons été impressionnés par l'accueil des habitants de ce village. Nous y avons passé un très bon moment plein de contacts.

Il était prévu de visiter un village qui construit des bateaux, et des villages traditionnels, nous ne les avons pas vus.

Par contre nous avons visité des marais salants (sur la route), un séchoir à tabac (sur la route), où nous avons observé des jeunes enfants en train de travailler. Le propriétaire s'est empressé de nous affirmer qu'il s'agissait d'enfants de la famille qui donnaient un coup demain. Son empressement à se justifier alors que nous n'avions rien demandé ne nous a pas convaincu.

Ne trouvant pas de warung sur la route, Syarif a acheté des nouilles et à demandé à une femme du village de nous les cuisiner avec un peu de légumes et un oeuf. 

Sur la route pour Kuta nous avons croisé une procession animée qui fêtait la circoncision de 4 enfants : 2 garçons et 2 filles de 5/6 ans étaient portés sur des palanquins sculptés en forme de chevaux. Les porteurs avançaient en dansant de façon très particulière et très photogénique sur la musique de l'orchestre qui les suivait. Lorsque nous nous sommes étonnés de voir des filles il nous a été dit que l'on ne coupait pas le clitoris entièrement, il est juste entaillé !

Aucune tradition ne nous convaincra que le fait d'exciser totalement ou partiellement une femme (une fille) est la même chose que couper le prépuce d'un garçon.

Visite de la belle plage de Tanjung An, avec une mer allant du bleu turquoise au bleu marine. Très beau point de vue au sommet d'un rocher.

La plage de droite est en sable blanc fin comme du talc, la plage de gauche est en sable beige granuleux (résidus de coraux).

Hôtel Kuta Paradise


Jour 17 01/09/14 Kuta - Senggigi

Départ de bonne heure pour visiter le marché hebdomadaire de Sengkol. Charmant petit marché où l'on peut découvrir tout ce qui se vend et s'achète.

Contrairement à la plupart des marchés indonésiens que nous avons parcourus jusque maintenant, celui-ci se démarque par l'agressivité de nombreuses femmes. Elles ne supportent pas qu'on les photographie, pas plus que l'on s'arrête devant leurs stands, même sans photographier.

Nous demandons toujours l'autorisation de prendre une photo "bolé photo". Sur ce marché cela déclenchait parfois des agressions verbales et des regards foudroyants. Alors que les hommes prenaient plaisir à se laisser photographier. Le guide explique que c'est dû à la proximité de Kuta et à l'afflux de touristes ! Pas convainquant !


Continuation vers Ampenan, où nous visitons un atelier artisanal qui produit du tofu : trempage des grains de soja, mixage pour faire le lait de soja, chauffage du lait, pressage pour extraire le lait et récupérer l'okara, qui est destiné à l'alimentation des porcs, mise en oeuvre du caillé. Une fois caillé, le soja est versé dans une presse en bois pour en extraire l'eau et lui donner forme, avant d'être découpé en cubes.

Nous visitons ensuite le temple chinois kelenteng Pao Hwa Kong, jalan Yos Sudarso 180, à Ampenan. Construit aux environs de 1806/1840 et dédié comme la plupart des temples chinois à un général, ici Chen Fu Zhen Ren mi-homme mi-dieu, connu comme ayant construit un palais à la demande d'un roi balinais dans un temps record.

L'objectif de ce temple est de protéger les citoyens chinois qui prospéraient dans la région. Il est un lieu de prière mais aussi, comme la plupart des temples chinois, un espace communautaire qui s'adresse aux confucianistes, taoistes et bouddhistes.

Plus surprenant, il est ouvert à toutes les religions dont certains fidèles viennent pour prier: des musulmans, des chrétiens et des hindous. Bel exemple de tolérance.

Les fidèles affluent surtout les 1er et 15ème jours du mois lunaire pour demander santé, fortune, emploi, ou la rencontre de l'âme soeur.

On retrouve le décor des temples chinois, avec lampions, bougies, encens, offrandes de nourritures et de boissons, dorures, multiples statues de dieux et déesses divers. Une salle est dédiée à Bouddha, une autre au général.

Visite d'un atelier de marqueterie. De la simple boite à bijoux aux meubles les plus sophistiqués, ces artisans excellent dans l'art de décorer les supports de nacre. Si le prix des salons (canapé, deux fauteuils, une table basse) n'est pas très élevé par rapport au travail que cela représente, celui des petites boites l'est beaucoup plus.


Suite à des lectures exagérément positives, nous souhaitions visiter le temple Pura Lingsar. Construit en 1714, il s'agit d'un temple hindou de facture balinaise auquel le peuple sasak a ajouté une dimension wetu telu. La partie hindoue est au nord du site, la partie wetu telu au sud. On y retrouve le même principe de sources sacrées qu'un peu partout à Bali.

Après avoir vu les temples de Bali, celui ci est sans intérêt : sale, en mauvais état, sans grande activité. Guide local et donation obligatoires !

Nous avons été invités à déjeuner dans la famille de Syarif. Nurma, son épouse, nous a fait découvrir la richesse de la cuisine de Lombok, mieux que dans n'importe quel restaurant. Un vrai régal. Bien que nous trouvons cela indélicat, nous ne lui tiendrons pas rigueur de s'être fait payer ses repas pendant le circuit.

Nous avons découvert le cimetière chinois, avec des caveaux impressionnants par la taille et le décor. Nous sommes surpris de découvrir le nombre de chinois ayant vécu dans la région et l'espace que demande une tombe pour chaque personne.

Au bout de la plage de l'hôtel, sur la gauche, le petit temple balinais Batu Bolong, dont l'accès est maintenant interdit et réservé aux personnes venant prier.

Diner chez Alfredo, à 50 mètres sur la plage à droite du Sunset House.

Hôtel Sunset House


Jour 18 02/09/14 Senggigi - Teluk Kodek - Padang Bay - Ubud

Retour à Bali en fastboat en fin de matinée. 02h00 de traversée, avec une escale à Gili island. Mer légèrement agitée, le bateau trop léger pour sa puissance fait du tape-cul.

02h30 de route pour aller à Sanur avec la navette de Gili Cat. 01h30 pour rejoindre Ubud.


Chaque fois que nous retrouvons Ubud, nous constatons des changements, pas toujours en sa faveur. Alors qu'il y a 3 ans on pouvait encore voir quelques rizières dans le bas de Monkey Forest, aujourd'hui il n'y a plus que des boutiques de fringues (Polo, Ralph Lauren, Uluwatu etc..) de décoration intérieure chiques et chères, de produits cosmétiques qui se veulent "naturels", des restaurants "branchés", des bars à bière, de warungs vegan et wi-fi.

Dîner au warung Sopa, excellent restaurant végétarien, avec une variété de plats originaux. Jalan Sugriwa 36

Hôtel Ubud Bungalow Monkey Forest road


Jour 19  03/09/14 Ubud

Grande ballade à pieds dans les rizières: 15 minutes pour aller de l'hôtel au Palais Royal, 15 minutes du Palais Royal au début des chemins qui s'élancent dans les magnifiques rizières d'Ubud.

Deux heures de balade dans ces rizières en espaliers qui font le charme de la région. Leur avantage sur les grandes rizières de Jatiluwih est qu'elles sont plus petites, plus intimes et qu'elles créent d'autres configurations.


Nous avons de la chance pour notre 4ème séjour à Ubud, il y a enfin du soleil. Jusqu'à cette année, nous avons toujours eu des pluies diluviennes à Ubud.

Comme pour la Monkey Forest, les sentiers de randonnées sont maintenant jalonnés de boutiques, de restaurants "organic", de centres de yoga, de méditation, d'ateliers d'artistes étrangers en quête d'exotisme, de guesthouses, de "cliniques du corps et de l'esprit" qui empiètent sur les rizières. On y construit même des hôtels.


Déjeuner au Warung Bodag Maliah excellent vegétarien, menu original, à 20 minutes à pieds du centre d'Ubud, au milieu des rizières. A partir du Palais Royal, prendre la direction de l'Abangan Bungalow sur Ubud main road. Prendre à droite juste avant le pont, longer Abangan Bungalow, et suivre le sentier à gauche qui monte dans les rizières, c'est à 10 minutes de marche.


Ubud était une ville artistique. On y trouvait des peintres, des sculpteurs, des galeries, des musiciens, des écoles de danses d'abord indonésiens et parfois occidentaux. Elle a gardé ce côté artistique, mais depuis le roman autobiographique Mange Prie Aime (Eat Pray Love - 2006) d'Elisabeth Gilbert, et le film (2010) du même nom interprété par Julia Roberts il semble qu'Ubud se teinte d'une tendance "new-age - bobo ".


Si tous les hommes d'Ubud avaient et ont tendance à "jouer aux taxis", aujourd'hui tout le monde s'improvise masseuses, réflexologues, professeurs de yoga ou de mindfulness, restaurants bio ou vegan, guesthouses ou "centres de soins", quand ce n'est pas guérisseur !

Il y a même un immense magasin de produits bio, chers, doté d'une salle de spectacle multiculturelle ultra moderne (Paradiso) et d'un restaurant "organic" cher également. Down to Earth

Ketut Liyer le vieux balian qu'Elisabeth Gilbert avait rencontré, dont le personnage est si sympathique dans le film Mange Prie Aime, fait fortune depuis la sortie du film, malgré son âge avancé (plus de 90 ans): on vient le voir du monde entier pour s'entendre dire la même ritournelle, à un tarif prohibitif de 60 $.

Wayan Nuriasih, la guérisseuse pour qui Elisabeth Gilbert avait mobilisé ses amis afin de lui acheter une maison après qu'elle ait quitté son mari, est toujours à Ubud, elle tient un restaurant et un cabinet de consultation. Elle aussi fait fortune grâce au film avec des consultations entre 60 et 80 $.

J'ai voulu la  rencontrer pour voir à qui elle ressemble et si elle est correspond à l'image que le livre et le film en font : un être humain exceptionnel doté d'un savoir et d'un pouvoir de guérir.

Il m'a été impossible d'avoir une conversation normale avec elle, elle a passé tout le temps à essayer de me vendre un de ses soins, à me parler de ma santé qui avait grand besoin d'elle, et de tout ce qu'elle pouvait faire pour m'aider à avoir une vie meilleure. A aucun moment nous n'avons pu échanger simplement. Nous sommes loin des véritables chamans.

Business is business...


Une dernière visite au Palais Royal dont les accès se réduisent d'années en années. En dehors de la cour centrale, on ne peut plus circuler dans le palais.

Un passage rapide par le marché où se rassemblent les touristes Japonais: on y trouve tout et n'importe quoi, pas toujours de bon goût et pas toujours de fabrication indonésienne. Une des spécialités de ce marché sont les pénis de toutes tailles, de toutes matières pour un tas d'usages !

Dîner au warung Sopa

Hôtel Ubud Bungalow


Jour 20 04/09/14 Ubud -  Denpasar - Kuala Lumpur

Déjeuner au Sagittarius, Monkey Forest

Dernière balade dans le centre d'Ubud, dernière rencontre avec le T.O. Transfert à l'aéroport de Denpasar (02h30 de route avec une circulation assez dense) Vol Malaysia Airways pour Kuala Lumpur (escale de 03h30). Aéroport sans charme, avec un personnel peu accueillant, des toilettes sales. Seul intérêt une boutique dédiée à Lonely Planète bourrée d'articles et de livres intéressants.


Jour 21 05/09/14 Kuala Lumpur Dubai France. Vol Emirates vers Dubai (06h15) Escale de 04h35. Vol Emirates vers France (06h15).

 

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16 août - 05 septembre 2014


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