Après deux ans de dictature sanitaire, comme de nombreux citoyens du monde nous étions impatients de repartir vers d'autres horizons, d'autres mentalités, d'autres cultures.

Nos destinations favorites étant encore sous le coup des restrictions sanitaires, et n'ayant jamais eu l'opportunité de visiter l'île en profondeur, pour une nouvelle évasion nous choisissons la Réunion.

Passionnés de rencontres, de paysages, de cuisine, de médecines et produits naturels, nous partions avec l'intention d'être ouverts à ce qui se présente.

Lors de notre préparation de voyage, nous avions, entre autres, découvert les actions de l'APLAMEDOM (associations de Plantes Aromatiques et Médicinales des DOM). https://aplamedom.org/

La médecine par les plantes faisant partie du patrimoine Réunionnais, nous avions l'intention de rencontrer des tisaneurs : "Tisaneur est un métier issu de la médecine traditionnelle Réunionnaise créole et héritage d'un savoir faire familial consistant en l'élaboration de tisanes thérapeutiques grâce aux herbages. Le tisaneur cueille ses propres herbages en forêt qu'il prépare et distribue lui-même aux nécessiteux". Marc Rivière Pharmacien de Saint louis


Notre évaluation :

En 1988 je suis allé à la Réunion en solo. J'étais basé à Boucan Cannot. Bien qu'ayant loué une voiture quelques jours, me déplacer n'avait pas de sens, du fait de ne pas pouvoir partager. J'ai juste visité le grand Brûlé, les Trois Bassins, et le Piton Maïdo, où j'ai fait la plus belle méditation qu'il m'a été donné de faire.

J'ai écourté mon séjour : un soir je suis allé au dancing des Roches Noires à Saint Gilles parce que cela me rappelait les dancing belges de ma jeunesse. A peine entré, "Zoreille dehors" a fusé de tous les côtés. Des jeunes alcoolisés sont venus chercher la bagarre alors que j'étais seul et que je n'avais rien fait.

Une autre fois je marchais en ville avec une Réunionnaise rencontrée à l'hôtel. Des automobilistes n'arrêtaient pas de klaxonner avec des gestes d'hostilité. Un autre jour j'ai été invité à manger chez des gens à Saint André. Parce que je parlais avec une jeune créole à table, un des invités n'a pas arrêté de nous fusiller du regard. Les zoreilles risquent de leur prendre leurs filles ! L'inverse, un Réunionnais avec une Zoreille ne pose pas de problème ! Cette forme de discrimination m'exaspère.

En 1992  nous sommes allés, en couple, en vacances une semaine à la Réunion. Hôtel les Aigrettes à Saint Gilles. Un cauchemar : hôtel en travaux, petit déjeuner au bord de la piscine avec marteaux piqueurs, chambres à peine terminées, sans en avoir été informés ! Après dépôt de plainte nous avons été dédommagés.

Nous avions loué une voiture quelques jours : Trois bassins, le souffleur de Saint Leu, le piton Maïdo dans les nuages. Seul luxe, nous avons tenté une sortie en mer dite "pêche au gros", tout en sachant que cela ne nous intéressait pas de massacrer un marlin. C'était davantage pour découvrir la faune marine. Nous n'avons rien vu.

En 1996 j'ai été recruté comme cadre pour travailler dans une association qui prend en charge de jeunes délinquants. Si une partie des équipes m'appréciait, certains ne me voyaient pas d'un bon oeil : un zoreille vient leur prendre leur boulot et risquer de les gêner dans leur évolution de carrière. On est allé jusqu'à évoquer des "cérémonies malgaches"!

Mettre en place un projet de réinsertion devenait compliqué du fait que certains délinquants eux-mêmes ne supportaient pas qu'un zoreille se mêle de leurs affaires. Ils ne s'adressaient à moi qu'en créole, afin de me tenir à distance. Constatant de graves problèmes financiers dans la gestion de la structure, j'ai démissionné afin de ne pas être associé à ce qui se passe.

2022 malgré tout cela, 26 ans plus tard, sans rancune, nous souhaitons tenter une nouvelle aventure, persuadés que cela devrait mieux se passer, qu'il y a de belles choses à voir et de belles personnes à rencontrer, motivés pour faire une visite plus approfondie.


Les vols :

Départ de Nice pour Paris et Saint Denis de la Réunion, sur Air France.

A l'aéroport de Nice un employé Air France acariâtre refuse que nous allions au comptoir d'enregistrement au prétexte qu'il faut s'enregistrer "aux bornes": des robots distribuent les cartes d'embarquement et les tickets de bagages. Y a t il un pilote dans l'avion ?

Mon épouse obtient sa carte d'embarquement, moi pas. J'hérite d'un simple papier sur lequel est écrit checkindocument_health_docs_todb ! Moi pas comprendre !

Nous revenons vers les comptoirs d'enregistrements "humains". Le cerbère nous arrête à nouveau. Je lui montre le bout de papier. Il ne comprend pas et m'empresse de réessayer.

J'obtiens le même bout de papier. J'interpelle un agent Air France qui passait, il confirme ne pas comprendre. Il nous emmène au comptoir d'enregistrement à la barbe du cerbère.

L'hôtesse avoue ne pas comprendre : je ne peux avoir ma carte d'embarquement qu'à condition que je fournisse un pass sanitaire ou certificat de vaccination COVID !

Heureusement je l'avais avec moi. Sinon je ratais l'avion et nos vacances !

Pour rappel, à compter du 1er août 2022, toutes les restrictions de voyages entre La Réunion et la métropole et entre La Réunion et l’étranger sont levées.

"Le port du masque dans les transports collectifs et notamment dans les avions reste toutefois fortement recommandé.

Depuis et vers La Réunion et en provenance ou à destination de métropole :
  - les voyageurs n’ont plus aucune formalité à accomplir avant leur voyage ;
  - la présentation du pass sanitaire n’est plus demandée à l’embarquement ; (mensonge)
  - les tests pré-embarquement pour les passagers non vaccinés sont supprimés ;

- la présentation de l’attestation sur l’honneur de non contamination et d’engagement à se soumettre à un test antigénique ou un examen biologique à l’arrivée sur le territoire national n’est plus obligatoire." (mensonge)

https://www.reunion.gouv.fr/voyages-en-provenance-et-a-destination-de-la-a9487.html

Bien qu'ayant un parcours vaccinal complet, et respectant scrupuleusement "les gestes barrières" depuis le début, j'ai été testé positif au COVID mi juillet. Et alors ? La période de contagion est terminée !

Air France peut-il garantir que sur les 330 passagers qui étaient à bord du Boeing 777 aucun n'avait été ou n'était contaminé COVID, ou porteur d'une autre maladie contagieuse ?

C'est du contrôle social, comme en Chine. On est "fliqué", "étiqueté", "tracé", "suivi", "discriminé". Cela conforte ma présomption de dictature propre à ce gouvernement.

Vol de 01h30 pour Paris sur un Air Bus A 320, escale de 02h00,  puis vol long courrier de 10h30 environ, sur un Boeing 777. L'avion n'est pas complètement rempli, ce qui permet de s'allonger un peu.

Vol de retour sans problème. Départ à 10h00 de Saint Denis, arrivée à Roissy vers 19h30 sans problème. Cette fois l'avion est complet. 45 minutes d'attente pour pouvoir descendre de l'avion, le personnel au sol étant un peu mou !  Le passage par Roissy nous fait craindre la perte de bagages actuellement en vogue suite à une mauvaise gestion de la reprise après Covid.

Retard sur le vol Paris Nice de 45 minutes à cause d'orages ! Arrivés à Nice à 23h45. Nous récupérons nos bagages sans problèmes.


Le Tour Operator :

Pour cette reprise de contact avec les voyages lointains, contrairement à nos habitudes, nous n'avions pas envie de tout gérer : location de voiture, réservation d'hébergements, visites à faire.

Fuyant les grosses agences de voyages nationales et internationales, et encore plus celles qui prétendent faire du voyage sur mesure à partir de kit prêt à vendre, nous cherchons une petite agence locale originale.

La Réunion est devenue une destination branchée pour une génération connectée selfies et exploits sportifs. Jeunes et moins jeunes semblent venir y chercher un "challenge" ou une "ré-assurance" qu'ils ne trouvent peut être pas ailleurs.

L'île s'y prête bien, avec ses nombreux sentiers de randonnées aux dénivelés vertigineux, son océan déchainé, ses paysages à couper le souffle : canyoning, parapente, trekking, trails, rafting, running, kitsurfing, plongée et snorkeling, équitation, pêche au gros, toutes les sources de frissons sont au rendez-vous.

N'ayant plus besoin de nous prouver que nous sommes vivants, notre question était simple : que peut-on faire à la Réunion en dehors d'exploits sportifs.

En cherchant sur Internet, nous découvrons une petite agence locale qui affiche des valeurs qui nous correspondent et ressemblent à une agence indonésienne que nous affectionnons particulièrement: Bali Authentique. Des amis (Laurent, Thibault, Gurwan) passionnés par l'Indonésie, sa culture, son peuple, cherchent à mettre les touristes qui les choisissent, le plus possible en contact avec la réalité, avec la population et ses coutumes, avec la beauté du pays, loin de tout ce qui se vend sur catalogue.

Horizon Réunion semble correspondre à cela. Contacts, suggestions d'itinéraire et de visites, choix du mode d'hébergement, propositions d'activités et finalement tarif, nous conviennent.

Le tour de l'île et de ses sites les plus importants, en voiture de location, en hébergement chez l'habitant, sous forme de gites ou maisons d'hôtes, d'hôtels quand ce n'est pas possible, des indications de visites intéressantes en lien avec l'histoire et la vie de l'île. Le tout avec d'énormes marges de liberté.

Caroline Amogom Poule est à l'écoute des moindres demandes et tente lorsque c'est possible d'y répondre avec efficacité.

Elle a sillonné l'île, testé les activités suggérées, rencontré et testé les hébergements. On sent qu'elle sait de quoi elle parle.

Lorsque nous avons rencontré Caroline pour faire le point, elle est comme nous la percevions : fine, intelligente (de coeur et de tête), ouverte, très attachée à une île qu'elle souhaite faire découvrir d'une façon différente que la plupart des autres tours opérateurs.

Le tourisme est un métier, certains le font par passion, d'autres le font pour le fric. Les deux ne sont pas incompatibles, tout le monde a besoin de vivre, tout dépend ce qu'on fait passer en priorité.


Location de voiture et téléphone : Hertz et Orange mêmes impérities

- le 20 août 2022 dès notre descente d'avion nous allons chez Hertz, chez qui Caroline a fait la réservation.

L'employée refuse d'établir le contrat au nom de mon épouse, parce que la carte bancaire qui sert à l'empreinte de caution (1000 euros) est à mon nom. Elle impose de faire le contrat à mon nom. Je n'ai pas compris puisque quoi qu'il arrive ils sont assurés de récupérer 1000 euros de caution. Bien que ne supportant plus de conduire, je dois accepter et mettre mon épouse en conductrice additionnelle.

La couverture assurance du véhicule étant réduite au minimum et les options dispendieuses chez les loueurs (rachat de franchise 10€ par jour, bris de glace et crevaison 9€ par jour) avant de partir nous avions contracté au nom de mon épouse une assurance spécialisée dans ce genre d'options avec davantage de couvertures tels que vol du véhicule mais aussi des effets personnels, bas de caisse, erreur de carburant, perte des clefs etc...pour 5€ par jour. SerniTrip, recommandé par Que Choisir: https://serenitrip.fr/

Suite à cette position de Hertz, le contrat établi au nom de mon épouse devient caduque.

Sur le conseil de tout le monde, le loueur ne participant pas à la prise en main du véhicule, nous prenons la voiture, une Skoda Fada, en photo sous toutes les coutures. Pas une égratignure n'échappe à notre vigilance, et exigeons qu'elles soient ajoutées sur le contrat. Ce qui semble amuser l'employée !

La voiture est propre, récente, en bon état, agréable à conduire. Quelques griffes sur le bas de caisse, sur le pare-choc et le seuil du coffre.

Personne n'indique comment fonctionne la voiture: il faut appuyer sur la pédale d'embrayage pour mettre en route ! il faut tirer sur le levier pour passer la marche arrière ! Y a-t-il un GPS , comment le faire fonctionner ? Il faut tout deviner ! Il n'y a pas de constat amiable dans le véhicule, en cas d'accident. Au niveau commercial, ils sont assez nuls.

En voulant appeler Serenitrip pour demander la modification du contrat, nous découvrons qu'aucun de nos téléphones mobiles ne fonctionne. Nous ne pouvons ni appeler, ni recevoir d'appel, et encore moins nous servir d'internet (GPS etc...) : impossible d'appeler en cas de besoin, de faire des réservations, rien...sauf lorsqu'il y a de la Wifi et ça ne fonctionne qu'avec certaines applications !

Abonnés chez Orange en pack open fibre nous n'avons jamais rencontré ce problème: que ce soit en Asie, à Cuba, en Afrique, nos téléphones se connectent directement et nous pouvons les utiliser comme nous le souhaitons, sans manipulation particulière.

Nous nous rendons à la boutique Orange de la galerie marchande de Sainte Marie. Ils ne comprennent pas d'où cela peut venir. C'est la première fois qu'ils rencontrent ce problème. Seule solution, mettre un téléphone à notre disposition pour appeler le service technique 3900.

La "technicienne" qui répond ne sait pas ce qu'est et où se trouve la Réunion !

Je suis obligé de lui expliquer que c'est une île et un Département d'Outre Mer Français.

Elle me demande dans quelle ville on est et après" vérification" dit que la Réunion n'est pas couverte par le réseau Orange. Surpris, j'ai passé le combiné à Wendy, conseillère de la boutique Orange, à qui elle a répété la même chose : la Réunion n'est pas couverte par Orange. Stupéfaction dans la boutique Orange ! La conseillère raccroche, disant que cette personne est manifestement incompétente.

Seule solution, acheter un forfait bloqué Orange Réunion, en cas de besoin et pour faire ce que nous avons à faire. Wendy suggère de nous faire rembourser le forfait par Orange une fois rentrés en métropole.

- le 02 septembre 2022 retour du véhicule chez Hertz.

Un avion vient d'atterrir, les loueurs de voitures sont débordés. Nous attendons. Finalement un employé nous demande les clefs en disant qu'il n'a pas le temps de faire le constat de retour. Il le fera plus tard et nous téléphonera s'il y a un problème.

Jamais vu ça en location de voiture. Cela veut dire que nous devons revenir en métropole et attendre qu'on nous appelle pour nous dire qu'il y a une griffe sur le capot sans que l'on puisse constater et contester !

Nous allons enregistrer nos bagages et récupérer les cartes d'embarquement.

Nous revenons vers la voiture afin de la prendre en photo sous toutes les coutures. Un employé Hertz chargé de contrôler les véhicules est justement sur place. Nous lui demandons s'il peut contrôler la nôtre en notre présence. Il va chercher les clefs au bureau et fait le contrôle. Il dit que tout est OK, le note sur sa tablette numérique et nous fait signer. Il dit que nous pouvons passer au comptoir retirer l'annulation de garantie.

Après avoir fait la queue, la secrétaire (la même que lors de notre arrivée 15 jours plus tôt) nous demande de nous mettre sur le côté afin de laisser la priorité aux gens qui viennent chercher une voiture, bien qu'ils n'aient pas d'avion à prendre !!!

Nous attendons. Lorsque tous les clients sont passés, nous demandons à nouveau ce document. Elle regarde sur son ordinateur et dit qu'il n'y a pas trace de l'avis du technicien.

Une babacoute en plein abus de pouvoir. Inutile d'insister cela ne peut que lui procurer du plaisir.

Nous devons attendre notre relevé bancaire pour savoir si on nous a débité la caution.

Nous éviterons Hertz Réunion et ferons savoir comment ils fonctionnent. Etrangement leur questionnaire de satisfaction est fait de façon à ce qu'on ne puisse pas écrire plus de trois lignes !

Au niveau des téléphones et d'Orange, on est dans le même registre.

De retour en métropole, le 05 septembre 2022 je contacte le service client Orange Réunion pour annuler mon forfait comme proposé par la boutique de Sainte Marie. Sans problème.

Je contacte le service Orange métropole 3900, qui se trouve au Maroc (cherchez l'erreur) ! Après vérification il s'avère que nos abonnements incluent la couverture monde et que cette option n'a pas fonctionné. Cela arrive, parait-il, sans pouvoir expliquer pourquoi, et nécessite une manipulation pour réinitialiser le système. La technicienne fait la manipulation à distance afin de mettre à jour notre couverture monde, assurant que cela marchera la prochaine fois à la Réunion !

J'ai demandé pourquoi sa collègue que nous avons eu le 20 aout n'a pas été capable de faire cela au lieu de dire que la Réunion n'était pas couverte par le réseau. La réponse est sans appel : c'est parce que j'ai du mal m'exprimer. Je suis curieux de savoir ce qu'en pense Wendy à Sainte Marie ! Supposant que c'est moi qui me suis mal exprimé, la personne refuse de procéder à une indemnisation.

Le 09 setembre 2022, toujours au 3900, toujours au Maroc, j'engage une plainte et obtient gain de cause, 25 euros d'indemnités, le coût du forfait.


  1. Puce Nous avons aimé :


  1. - Salazie et ses environs. Hell Bourg, son environnement, son calme, ses cases créoles, ses petits restos. Lorsqu'il fait beau c'est un endroit très agréable où résider.

  2. - Les guides de la région: Michel Balvay, François Folio, Michel du jardin des parfums. Des guides intelligents, plein d'humour et de bon sens, qui sont davantage dans le partage que dans le débit.

  3. - Toute la côte Est, plus discrète, plus authentique, plus sauvage que le sud ou l'ouest

  4. - Saint Anne, pour son église et son calme.

  5. - Les petits producteurs de vanille pour leur passion et leur simplicité

  6. - Saint Philippe et le Cap Méchant, pour la beauté et la fureur de l'océan

  7. - Notre séjour au Puits des Français et les échanges avec Valérie et Jacky, parce qu'on s'y est senti vraiment très bien.

  8. - La cascade de Grand Galet, parce qu'elle est belle malgré le manque de recul pour la cadrer entièrement.

  9. - La maison de la Ruralité et ses tresseuses, pour le partage de leurs moments de vie.

  10. - La petite route qui monte au Volcan, pour son côté campagne tranquille.

  11. - Saint Pierre, la ville, son marché forain, parce que c'est une ville où on se sent bien, malgré ses nombreux embouteillages.

  12. - Max Thia le gardien du temple, pour sa sagesse, et sa force tranquille.

  13. - Entre Deux et son ambiance paisible, un village où il doit faire bon vivre. Il devrait y avoir un gîte comme le Puits des Français, ce serait génial.

  14. - Kakouk, à nos yeux un vrai tradi-praticien qui mérite d'être connu. Il nous laisse un souvenir inoubliable. Après 10 jours de traitement, j'ai vu les séquelles pulmonaires du Covid nettement régresser.

  15. - Le musée Villèle pour son guide Jean Marie, parce que nous aimons les gens qui parlent vrai, et remettent les choses et les gens à leur place, calmement.

  16. - Tous les contacts avec les Réunionnais qui appréciaient de partager un instant, des passages de vie, des expériences : Edwige la cheffe de Hell Bourg, Jean Paul le jardinier, Marie Ange, Rosane, Monique les tresseuses, Colette la brodeuse de Cilaos, Jean Marie l'opérateur du monte-charge, Richard, Clarisse, Leila, Jean Jacques, les agriculteurs de l'îlet à Cordes...

  17. -Le Maïdo et Mafate, parce qu'on en prend plein les yeux et qu'on y resterait des heures tellement c'est grandiose, en attendant que le soleil veuille bien donner un coup de projecteur.

  18. - Tous les petits restaurateurs peï qui voyant qu'on découvrait et savourait leurs plats venaient parler et échanger cuisine, en toute simplicité. C'est vrai qu'un gratin de chouchou ce n'est qu'un gratin de chouchou, mais quand c'est bien fait, qu'est-ce que c'est bon ! C'est comme les spaghettis carbonara du chef Zanoni. Ce ne sont que des spaghettis, mais préparés à sa façon, c'est à tomber.

Ils nous ont appris que les camarons sont des crevettes d'eau douce. Pas assez nombreuses pour nourrir l'île. L'océan indien n'étant pas pourvoyeur de crevettes, la majorité des crevettes viennent d'élevages de Madagascar, voire d'Asie(surgelées!). Quand on connait leurs conditions d'élevage et les produits utilisés, nous évitons les camarons !

  1. - le fait que c'est la préfecture qui impose le prix du carburant à toutes les stations-services. Le prix de l'essence et du gasoil est le même partout quelle que soit l'enseigne. Bel exemple de justice sociale. La métropole devrait s'en inspirer !


  1. Puce Nous n'avons pas aimé


  1. - Hertz et son manque de professionnalisme.

  2. - Pro Vanille à Bra Panon et sa visite bidon

  3. - Le Labyrinthe en champ thé et sa visite encore plus bidon

  4. - Grande Anse et sa plage populaire

  5. - Le Domaine du Café Grillé, sans William, dommage

  6. - Franswa Tiber, son arrogance, son délire paranoïaque. Peut être est-il bon tisaneur, nous ne le saurons pas. Il semble lui manquer une qualité importante quand on veut aider les gens : l'empathie ! La jeune femme qui l'accompagne semble plus fine et plus intelligente.

  7. - Le cirque de Cilaos, parce que si on ne randonne pas on s'y ennuie à mourir.

  8. - Stella Matutina, trop musée, trop vitrine. Un assemblage d'objets et de documents, sans plus.

  9. - Saint Gilles et la côte Ouest avec leur côté bling bling. Pour ceux qui aiment les plages et les boutiques.

  10. - Le manque de liberté : comme en métropole depuis quelques années, davantage depuis le Covid, il faut réserver pour tout : visites, restos, activités, hébergements.

Si on n'a pas réservé on ne peut rien faire ou tout devient galère. Il n'y a plus de place pour l'improvisation, pour l'inattendu, pour l'authenticité, pour l'erreur.

Il faut avoir tout programmé, savoir précisément où on se trouvera à l'instant T. Tout ou presque doit être prévu. Ce qui semble relever d'une angoisse existentielle : la peur de ne pas avoir de place, de repas, d'activité, de ne pas être devant. La peur du vide.

  1. - L'absence de plus en plus flagrante de musique peï. Alors qu'avant on entendait un peu partout (rues, maisons, magasins, restaurants) des airs de maloya et de sega, aujourd'hui on est abasourdi de rap et de tempo binaire, onomatopées creuses et basses agressives.


Quelques mentions spéciales

  1. - L'éducation nationale : Nous découvrons à la Réunion que bon nombre d'anciens regrettent qu'on ne leur aie pas appris l'histoire de la Réunion. Ils ont appris l'histoire de France comme on apprenait aux Sénégalais que leurs ancêtres étaient Gaulois. Il semble qu'aujourd'hui encore les enfants Réunionnais n'apprennent pas l'histoire de la Réunion à l'école. C'est pourtant leurs racines.

Alors qu'il va aux Etats Unis pour vomir sur la France en dénonçant le racisme des Français, occultant que l'anti-racisme actuel est aussi du racisme, Pap N'Diaye, ministre de l'éducation, aurait du prévoir dans son programme une refonte de l'apprentissage de l'histoire en fonction des élèves auxquels il s'adresse, lui qui profite de son métissage pour montrer qu'il adhère au wokisme américain !

Les américains raffolent des frenchies qui crachent dans la soupe comme Asa Traoré, Rama Yade, Macron, et maintenant Pap N'Diaye.

Nous commettons la même erreur en métropole avec les enfants issus de l'immigration. Leur apprendre l'histoire de France c'est bien pour leur culture, mais en parallèle ce serait bien de leur apprendre l'histoire de leurs origines ! Pour certains ce serait l'occasion de découvrir d'où ils viennent et pour d'autres l'occasion de découvrir que si le Maghreb a été colonisé par la France pendant un siècle, il a été colonisé par les Arabes pendant 5 siècles et que leur culture n'est peut être pas celle d'origine. Je pense ici aux Amazighs et aux Berbères. 

  1. - L'esclavage : dont on parle si peu ou si mal quand on en parle

Nous rendons grâce à Jean Marie, l'homme qui nous a servi de guide au musée Villèle.

Il est une des rares personnes qui aborde  l'esclavage sans utiliser la langue de bois. Peut être peut-il se le permettre parce qu'il est de "couleur".

Sans arrogance, sans agressivité, Jean Marie partage la façon dont les esclaves étaient vendus, transportés et traités dans les plantations.

Il raconte que les esclaves étaient souvent capturés et vendus par les Africains eux-mêmes, contre de l'or, des pierres, des tissus, des armes, des arrangements militaires. A ma connaissance, seul Tidiane N'Diaye (le père du ministre de l'éducation) dans Le génocide voilé - a pu le dénoncer sans se faire lyncher.

Jean Marie ajoute que nombre d'esclaves affranchis avaient leurs propres esclaves.

Il affirme que la traite arabo-musulmanne a duré plus longtemps et a véhiculé beaucoup plus d'esclaves que la traite atlantique. Le dire en France aujourd'hui, comme aux Etats Unis, quand on est "blanc", entraine une lapidation médiatique, voire des menaces de mort.

Jean Marie parle aussi du rôle des pirates dans la traite négrière. On parle souvent des colons, mais rarement des pirates qui étaient nombreux à l'époque. Ils écumaient les mers et les côtes, massacrant des gens pour les piller et faire commerce de leur butin et de leurs captures.

Il raconte ce qui se passait dans le domaine des Desbassayns, mais combien y avait-il de familles et de domaines de ce type à la Réunion à l'époque ? Des documents officiels relèvent que 56% de la population Réunionnaise étaient des esclaves.

  1. - Le vivre ensemble, concept dont on se gargarise en métropole avec de nombreuses polémiques, semble être une réalité à la Réunion. Effectivement, au premier regard, différentes communautés vivent en harmonie. Mais ne serait ce pas une vitrine ? Combien de personnes nous ont fait part de leur regret de voir disparaitre la solidarité lontan, à quoi s'ajoute une montée en puissance des incivilités.

Nous avons aussi observé que si les mariages mixtes ne sont pas rares, il existe malgré tout, une forte tendance à rester entre-soi, à ne fréquenter que des gens de sa communauté.  

On vit ensemble, mais on est quand même mieux entre-soi !

La grande différence avec la métropole est que la population de la Réunion s'est constituée sur la base d'un brassage ethnique et d'un métissage dès le départ. Ce qui n'est pas le cas de la métropole.

  1. - Les emplois de complaisance (emplois aidés). Nous avons été impressionnés par le nombre d'employés municipaux, dans pratiquement toutes les communes. Un nombre inimaginable d'employés nettoient les rues et les routes en permanence. S'il est évident que beaucoup de Réunionnais ne prennent pas soin de leur environnement, laissant des traces partout de leur incivilité, cela ne semble pas justifier cette prolifération de gilets oranges. Lorsque les gens parlent, on découvre qu'il s'agirait de "manoeuvres électorales" !

  2. - La circulation à la Réunion :

Utiliser une voiture à la Réunion diffère un peu de ce qu'on connait en métropole, bien que l'on retrouve les mêmes catégories de conducteurs(trices). Par contre on a l'Impression qu'il y a plus de véhicules que d'habitants. C'est la densité qui est impressionnante.

S'il y a beaucoup de personnes "normales" qui roulent prudemment, respectent le code de la route et les autres usagers, ils-elles sont courtois, prévenants, solidaires, apparemment bien éduquées, il y a aussi beaucoup de personnes atteintes du syndrôme "ça passe ou ça casse".

Des jeunes hommes de 20/30 ans dont la tête ne dépasse pas le volant, toisant les passants et les automobilistes comme des guerriers, à bord de petites voitures pétaradantes ou customisées, une musique "binaire" faisant vibrer l'air à leur passage. Ils roulent au milieu de la route, prennent les virages à gauche, ne respectent ni priorité, ni limite de vitesse.

Il y a des femmes de 30/45 ans, petites, boulottes, dont la tête ne dépasse pas le volant, toisant les autres comme des amazones prêtes à en découdre, à bord de petites voitures mais plus souvent à bord de SUV qui leur donnent une impression de puissance et de domination. Elles roulent au milieu de la chaussée, déboitent n'importe où, n'importe comment, persuadées que tout leur est dû, respect, priorités, soumission etc....

Et enfin les égos boursouflés, hommes ou femmes, 30/50, ans qui roulent en SUV ou grosses berlines(BMW, Audi, Mercedes, Land Rover, Toyota,) au milieu de la route, prennent les virages à gauche, ne respectent ni les priorités, ni la vitesse, faisant des appels de phares pour qu'on les laisse passer.

  1. - Les Chauffe-galets.

Nous avons découvert plus que les autres fois, la présence d'hommes qui passent leur journée debout dans la rue, une bouteille à la main devant des épiceries. Comme ils y sont à longueur de journée, on suppose qu'ils ne travaillent pas. Ce qui semble paradoxal, quand on entend les gens se plaindre de pénurie de main-d'oeuvre.

Pourquoi dans la rue, pourquoi pas dans un bar ou un bistrot ? Cela correspond-il à une misère sociale ?

Nous avons aussi été impressionnés par le nombre de clochards qui dorment dans la rue. Il y a en a aussi en métropole, mais la plupart viennent d'ailleurs ( pays de l'Est et Afrique). Ici il s'agit de Créoles !

  1. - Nous sommes restés sans réponse à de nombreuses questions : lorsque nous achetons de la vanille en métropole, même bio, il est affiché Vanille Bourbon. Mais derrière en tout petit, origine Madagascar. Nous avons un département qui produit la meilleure vanille du monde, et nous sommes obligés d'acheter une vanille qui vient d'ailleurs. Pourquoi ?

Nous avons un département qui ferme ses usines sucrières les unes après les autres, il n'en reste plus que deux en activité. Pendant ce temps, lorsque nous achetons du suce de canne, même en bio, il vient du Brésil. Pourquoi ?

Alors qu'il pousse partout sur l'île, le chouchou est introuvable sur nos marchés et dans nos magasins. Il y en a, mais il vient du Costa Rica. Pourquoi ?

Quand on essaye de comprendre, on entend des choses du genre directives européennes, quotas, lobbying, quand ce n'est pas taxe carbone etc... Impression que les gouverneurs ont changé de statut, mais pas de stratégie !


S'il fallait conclure

Comme au retour de la plupart des vacances c'est en revenant que nous réalisons la différence.

Dès que l'on pose les pieds en France, parfois déjà dans l'avion, ça commence: avec les "randonneurs" qui montent dans la cabine avec leurs sacs à dos et vous martèle le visage à chaque mouvement, sans faire attention, sans s'excuser. Ce sont les "voyageurs" qui ne respectent pas les zones d'embarquement pour monopoliser les coffres de rangements avec un tas de paquets Duty Free et des bagages à main parfois aussi volumineux que les bagages de soute.

Assis sur un nuage on se prend les incivilités, l'agressivité, la tension des gens de façon violente. Nous réalisons à chaque fois à quel point une grande partie des humains sont tendus, opportunistes, égocentriques, incapables de vivre ensemble, quelles que soient leurs origines.

La Réunion parait cool en comparaison, malgré la montée en puissance d'une nouvelle génération semblable à toutes les nouvelles générations du monde, converties à Saint-Ternet et son église américaine.

La Réunion nous a impressionnés par ses contrastes: la puissance de l'océan, du volcan, des cyclones V/S la douceur de ses couleurs, de ses paysages, de ses habitants. Même si les montagnes sont escarpées, aux arrêtes saillantes, elles sont plissées et velues comme de vieilles couvertures. La majorité des Réunionnais semble assez zen. Nous aimons observer leur façon de prendre les choses. Le ying et le yang, au naturel.

Ce voyage nous a convaincus de revenir, un jour, il y a encore des choses à voir, à faire, comme approfondir nos contacts avec les petits restos locaux pour apprendre des recettes créoles et des savoir-faire (cours de cuisine) qui disparaitront comme le reste (MacDo, KFC, Pizza Machin ont déjà tout prévu !)  Découvrir la production artisanale du chocolat à partir des cabosses, participer à la fécondation de fleurs de vanille avec un artisan, rencontrer des vieux musiciens qui jouent encore la musique lontan, apprendre des accords et le rythme de base d'une maloya, assister à une fête de village, à un concert peï, etc...Un tas de choses qu'on ne  trouve pas dans les catalogues et qui pourrait faire l'originalité d'une agence locale, comme le fait Bali Authentique en Indonésie.

La Réunion nous a passionné au point de nous donner envie d'y passer une partie de notre retraite, tant qu'il est encore temps ! Nous ne prendrions ni la place ni la femme de personne !

Ce serait dans la moitié Est de l'île, en traçant une ligne de Saint Denis à Saint Pierre.

Si nous devions avoir un projet pour nous occuper, ce serait un Ti Resto végétarien dans la cour, ça manque, ouvert uniquement le midi, avec une cuisine à thème: plats Réunionnais et plats du monde maison : Grecs, Libanais, Indiens, Indonésiens, des tartes de légumes, des salades composées, du pain au levain, du  fromage peï etc...

Sans réservation, premier arrivé premier servi, quand il n'y en a plus, on ferme. N'ayant pas d'enfant, si nous avons un(e) employé(e) il(elle) hériterait du restaurant à notre décès.







 

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