Sri Lanka, un paradis sur la terre...
Une île qui envoute, au point d'avoir envie d'y revenir encore et encore....
Beaucoup comparent Sri Lanka à un bijou: on parle de la "perle de l'océan indien", certains invoquent un pendentif en forme de "diamant" qui serait délicatement attaché au sud de l'Inde, d'autres suggèrent la "larme de l'Inde", d'autres parlent de "paradis terrestre".
Serendivis pour les Romains, Taprobane pour les Grecs, Serendib pour les Arabes et les Perses, Cerentivu pour les Tamouls, Ceylan pour les Européens est une île qui a attiré et attire beaucoup de monde à travers l'histoire.
Combien de touristes s'y promènent aujourd'hui comme s'ils étaient dans le jardin d'Eden, insouciants, heureux, parfois très décontractés parce que le tourisme y est facile, pas encore vraiment dangereux, encore "relativement" bon marché.
C'est vrai que Ceylan ressemble à un "paradis":
avec une luminosité à faire blêmir un photographe. Elle joue avec les camaïeux de verts de la végétation et les bleus intenses des ciels et de l'océan, rendant l'île profondément photogénique. Même à la saison des pluies, les nuances de gris sont intenses et rarement neutres, déclinant la palette des teintes du noir au parme.
avec des plages magnifiques bordées de cocotiers ébouriffés par la brise marine, une mer souvent agitée aux vagues écumantes et aux courants impressionnants, avec une végétation et des forêts luxuriantes, une débauche de flore et de faune sauvages, des rizières et des plantations de thé à perte de vue, un climat qui se conjugue à tous les temps rendant l'île agréable quelque soit la saison ou le lieu où l'on se rend.
avec des ruines à faire fondre de plaisir un institut d'archéologie, comme les tombes préhistoriques d'Ibbankatuwa Ancient Burial Grounds du 10ème siècle av JC, les ruines d'Anuradhapura capitale de l'île du 3ème av JC au 10ème siècle après JC, de Polonaruwa capitale du 11ème au 13ème siècle après JC, les ruines du Mandalagiri Vihara de Medirigiriya, l'immense monastère d'Arankele niché dans sa forêt, des palais, des forteresses, des monastères telles que Sigiriya, Ritigala, Mihintale. Autant de sites racontant chacun à leur façon un passé emprunt d'invasions, de créations, de destructions, d'illusions.
avec des temples et des pèlerinages chargés d'une profonde dévotion. De Mihintale qui revendique la primeur de l'implantation du Bouddhisme dans l'île au 3ème siècle av JC, le monastère Aluvihara de Matale où se tint le premier concile Bouddhiste au 1er siècle av JC au cours duquel fut rédigé le premier recueil de textes originaux du bouddhisme: le Tipitaka (incendié par les Anglais en 1848), en passant par une multitude de temples plus ou moins anciens répartis dans toute l'île, jusqu'à l'apothéose de Kataragama, lieu de rencontre de toutes les croyances dans un contexte de tolérance inimaginable.
avec des centres d'intérêts aussi riches que variés: chutes d'eau, vestiges coloniaux, réserves naturelles, petits temples et villages méconnus, palais oubliés comme le Maduwanwela Walauwa, les mines de pierres précieuses, d'autres endroits particuliers comme le Pic d'Adam (Sri Pada), le Lipton Seat, World's End, et tous ces artisans qui pratiquent encore des métiers en voie de disparition comme les potiers, les ferblantiers, les tisseurs, les forgerons, etc...
avec une cuisine variée, contrairement à ce que laisse penser les Rice & Curry et les hoppers servis partout. Du murunga et son goût d'asperge, au garlic stir fried kankun, au mangoustant légèrement acidulé, aux différentes mangues qui rivalisent sans égaler celle de Jaffna, aux bananes roses sucrées et goûteuses de la région de Kandy, au curd, yaourt au lait de bufflesse gardé au frais dans son pot de terre crue, édulcoré de sirop de kitul qui n'a rien à envier au sirop d'érable, des soupes d'aloe vera aux différents sambars,le kalu dodol d'Hambantota, le faluda de Wadduwa, le sherbet de Batticaloa, l'île est aussi un paradis pour gourmets.
avec surtout un Petit Peuple respectueux de son histoire, de ses traditions, de ses valeurs, dont l'accueil, la chaleur, la douceur sont légendaires. J'entends par Petit peuple celui qui est la base du pays, qui va au temple tous les jours en espérant qu'un jour les conditions de vie s'amélioreront, celui qui travaille dur pour vivre pendant que l'élite et les oligarques brassent les fortunes générées par le tourisme, celui qui passe à côté de la redistribution des richesses, qui doit payer des pots de vin pour avoir accès à un peu de justice, celui qui se fait arrêter par la police tous les jours pour payer des "pocket money".
avec une culture, une créativité artistique, un folklore riches et variés. Le cinema Sri Lankais a produit quelques perles comme Baddeegama, the village in the jungle (1980) réalisé par Lester James Peries à partir du livre de Leonard Woolf, qui dénonce les conditions de vie particulièrement difficiles des paysans sous une administration coloniale corrompue et insensible. La terre abandonnée (2006) de Vimukthi Jayasundara qui pose la question de l'espoir sur une île meurtrie par 20 ans de guerre. Gamperaliya, changement au village (2009) et le Domaine (2003) de Lester James Peries qui racontent des histoire de familles, de villages ordinaires. Ini Avan, Celui qui revient (2013) de Asoka Handagama qui raconte comment un ex combattant tamoul qui retourne dans son village est confronté aux haines du passé, aux trafics louches et aux rancœurs qui sont autant de champs de mines pour celui qui revient. This is my moon de Asoka Handagama qui raconte une histoire entre un soldat cingalais déserteur, suivi par une femme tamoule dont il a abusé. Leur irruption dans un petit village laissé à l'abandon va bousculer la vie des habitants.
Sri Lanka est un des rares pays où, une fois que l'on a visité tout ce qui est "vendu" comme incontournable, il reste autant de choses sinon plus à découvrir en dehors des sentiers battus. Et généralement c'est gratuit !
Sri Lanka l'île des dieux et des démons....
Je n'oublie pas pour autant que les coulisses du paradis sont parfois un enfer pour ceux qui y vivent et parfois ceux qui s'y rendent. Le fait de découvrir de belles choses et de bonnes personnes ne doit pas occulter la part d'ombre de la réalité. Observations partagées par Lonely Planète, la Bibliothèque du Voyageur - Gallimard. Voir le documentaire - Enquête exclusive - Sri Lanka le côté obscure du paradis- M6- 09/07/2017
Le dire n'empêche pas d'apprécier, cela permet au moins d'aller au delà des apparences.
• http://www.lepoint.fr/monde/sri-lanka-la-face-cachee-du-tourisme-08-01-2013-1610987_24.php
J'y suis allé en 1980 (juste avant la guerre, lors des 1er attentats de Colombo), en 2001 et 2008 (pendant la guerre et le lendemain de l'attentat de l'aéroport), en 2009 (juste après la fin de la guerre), en 2013, en 2015 et en 2017 (en plein boom touristique) en 2019 quelques mois après les attentats du mois d'avril.
J'ai pu observer un certain nombre de changements, pas forcément en faveur d'un émerveillement.
Alors, faut-il "ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire "
pour que l'illusion de paradis perdure ?
✴ parce que, comme en Birmanie, derrière la tolérance apparente des communautés se dissimule un communautarisme très ancré : il n'y a pas de véritable séparation entre politique et religion, ce qui produit un bouddhiste à tendance nationaliste, ou un nationalisme à tendance bouddhiste, soutenu par le groupe radical Bodu Bala Sena, très éloigné des fondements du bouddhisme. Le Times qui le dénonce a été banni de l'île.
De nombreux moines et de nombreux bouddhistes ont pris fait et cause pour les conflits inter confessionnels et ethniques, à l'encontre des hindous, des tamouls, des chrétiens, des musulmans. Avec une montée en puissance depuis la fin de la guerre.
En 2013 120 lieux de prières chrétiens et une vingtaine de mosquées, en 2014 60 églises ont été attaqués par des bouddhistes.
En mars 2018 une mosquée et des commerces musulmans ont été attaqués dans la région de Kandy.
✴ parce que, comme en Inde, un certain nombre de femmes subissent des violences conjugales ou familiales, et qu'elles sont victimes de harcèlement sexuel, sans pratiquement jamais se plaindre, parce qu'elles ont été éduquées dans la soumission. On peut voir sur les murs, notamment à la campagne des affiches incitant les femmes à déposer plainte, à ne plus se laisser faire, ce qu'elles ne font pas, faute d'être réellement entendues dans un pays machiste et pourtant bouddhiste !
http://www.dailynews.lk/local/until-rice-boils-over-my-foot http://www.humanrights.asia/news/ahrc-news/AHRC-ART-041-2012
Depuis 2010 le Sri Lanka devient une destination potentiellement à risque pour les femmes. Voir la page conseils aux voyageurs du gouvernement Français, le guide Lonely Planet. http://tongs-et-srilanka.blogspot.fr/2013/07/deconseille-aux-femmes-seules.html
http://voyage.gc.ca/destinations/sri-lanka http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/sri-lanka-12338/
On commence à parler de quelques viols de touristes étrangères.
Cela ne relève pas que de voyous, mais aussi de chauffeurs, de guides, de membres de l'élite, comme Sampath Vidanapathirana, politicien proche de l'ex-président, qui lors d'un repas de Noël 2011 dans un restaurant de Tangalle, n'a pas supporté que des Occidentales refusent de danser avec lui. Avec ses comparses, ils ont créé une bagarre générale, tué le compagnon de l'une elle, afin de la violer en bande. L'affaire n'est toujours pas réglée sur le plan juridique ! http://www.salem-news.com/articles/january052012/lanka-rape-murder.php
✴ parce que l'armée (SLA) omniprésente, après sa victoire, s'est approprié les biens et les terres de nombreuses familles du nord et de l'est sur lesquelles elle exerce une pression constante, au point que 6 ans après la fin de la guerre, de nombreuses institutions internationales craignent que de nouveaux conflits apparaissent suite à cette discrimination. Sur certains de ces terrains, elle a même construit des hôtels de luxe pour touristes, dont elle se déclare propriétaire.
Parce que La démobilisation de milliers de recrues n'a pas eu lieu. La guerre étant finie, il faut occuper les militaires qui gèrent des hôtels, des restaurants, des services publics. Ils construisent des terrains de cricket, ils cultivent et commercialisent des légumes sans tenir compte des cours du marché local. Ils donnent des cours de management à l'université. http://www.courrierinternational.com/article/2011/06/30/quand-les-soldats-jouent-a-la-marchande
En 2014 L'ONU a demandé une enquête exhaustive sur les exactions de l'armée régulière accusée entre autres de crimes contre l'humanité pendant la guerre contre les Tamouls. L'ex-président M.Rajapaska et de nombreux moines bouddhistes s'y sont opposés. A ce jour aucune suite n'a été donnée à cette demande !
✴ parce que conforté par la victoire sur les rebelles LTTE, le président Mahinda Rajapaksa, dont le portrait était omniprésent, sur les bords des routes et dans les villes, s'est investi dans des aménagements du territoire: construction d'autoroutes à travers toute l'île, qui privent les voyageurs des petites routes de villages qui font le charme du voyage. Il a aussi procédé à la construction d'un port gigantesque (avec l'aide coloniale Chinoise), d'un aéroport international portant son nom, d'un stade international de Cricket portant aussi son nom, dans sa ville natale (Hambantota) alors que l'île est déjà bien pourvue à ce niveau, et que de nombreuses victimes du Tsunami (2004) attendent encore un terrain, un toit, une activité professionnelle.
✴ parce que la fin de la guerre a fait place à un développement économique "mondialiste", dont est exclue la majorité du "petit peuple". Petit peuple entendu comme ceux qui ne profitent pas de la "mondialisation" tout en travaillant pour des salaires très bas pour ceux qui en profitent.
Comme en Inde, en Chine, en URSS, une classe moyenne est en pleine émergence. Les fringues, l'informatique et le numérique, la téléphonie, la politique et surtout le développement exponentiel du tourisme permet à de nombreuses familles de s'enrichir rapidement.
Ces nouveaux VIP circulent en cross-over ou en Suv aux vitres tintées, roulant au milieu des routes en forçant les autres véhicules à se ranger pour leur céder le passage. Ils achètent des résidences secondaires luxueuses sur la côte et dans les stations climatiques, créant une inflation vertigineuse du prix des terrains et de la construction. Ils deviennent les clients majoritaires de la plupart des hôtels où ils se conduisent en goujats.
Le retour du tourisme semble avoir signé l'ère de l'argent facile où tout le monde veut profiter au maximum de cette aubaine : les prix flambent à tous les niveaux: hôtels, entrées des sites, restaurants, mais aussi les produits de base, ce qui a pour conséquence de pénaliser le petit peuple. ll devient difficile de faire du tourisme ordinaire sans se sentir pressé comme un agrume.
✴ parce que ce sont des entreprises chinoises (néo-colonisation), utilisant des ouvriers, voire des prisonniers chinois qui construisent les routes, les ponts et différentes infrastructures alors que la main d'oeuvre locale attend désespérément du travail...Ce sont aussi des Chinois qui construisent des hôtels de luxe dans le sud.
✴ parce qu'il est souvent compliqué de comprendre l'histoire de cette petite île. Jusqu'à l'époque coloniale récente, l'histoire de l'île est un mélange de réalités et de légendes au point de ne plus pouvoir faire la différence entre ce qui est réel et ce qui est imaginaire.
Quelques repères qui permettent d'avoir une idée :
๏ On présente souvent les Veddas (arborigènes) comme étant les premiers habitants connus de l'île, dont on ne connait pas les origines exactes. Chasseurs cueilleurs, ils étaient animistes et vivaient dans la jungle. Il y a 30 ans on pouvait rencontrer leurs descendants après une randonnée en forêt de 2 heures. Extrêmement maigres et dévêtus, ils vivaient à peu près encore comme leurs ancêtres de chasse et de cueillette. Aujourd'hui ils sont obèses, en lisière de route, avec parking payant et droit d'entrée. Ils sont devenus une attraction pitoyable, pour touristes, locaux et étrangers. Leur aspect physique semble bien dégradé.
Mais des recherches récentes ont mis à jour des graffitis, des ossements, des tombes, des traces des premiers habitants de l'île, qui n'ont rien à voir avec les Veddas. Il y aurait donc des Cingalais d'origine...
๏ Le premier prince indien arrivé sur l'île, selon les textes anciens palis serait Vijaya (543 - 505 av JC). Prince déchu originaire de Sihor au Gujarat (nord ouest de l'Inde). Il est venu avec son armée, ses courtisans et courtisanes, ses amis. Il fût le premier roi "cingalais" (indien de Ceylan, Sinhala = Lion).
๏ Tous les rois "cingalais" ont eu à combattre des nombreuses invasions venant d'Inde du sud (Cholas et Tamouls) jusqu'au 15ème siècle, laissant des traces de chaque dynastie dans ces vestiges que nous visitons et admirons. Sachant que chacun changeait de capitale en fonction des invasions, et construisait, aménageait ou anéantissait ce qu'avaient fait les prédécesseurs. Il est parfois difficile de savoir qui a été à l'origine de quoi. Tous les Cingalais auraient du sang indien qui coule dans leurs veines.
๏ Vient ensuite la période des colonisations. Différentes puissances étrangères attirées par le commerce des épices, des pierres et des bois précieux, de la soie, du café, du thé et du latex se sont imposées à l'île.
Ici encore l'histoire a ses mystifications. Lorsqu'on aborde le thème de la colonisation, comme en Inde et d'autres pays d'Asie ou d'Afrique, les historiens parlent des commerçants arabes (du 6ème au 15ème siècle) qui avaient le monopole du commerce et qui comme les autres venaient s'approprier les richesses du pays, en diffusant leur culture et leur religion.
Par contre lorsqu'on parle des Portugais(1505), Hollandais(1658), Britaniques(1802), on parle de "colons". Comme les premiers, ils ont marqué l'île de leur culture, de leur religion tout en la dépossédant de ses richesses. Les occidentaux sont des colons, les Arabes des commerçants...Amusant !
On rencontre parfois des Cingalais qui ont un teint clair, des yeux bleus ou verts et des cheveux châtains, ce sont des Burgers, descendant de couples mixtes Portugais-Cingalais.
๏ Les Tamouls du Nord de l'île, de caste supérieure, sont les descendants des anciens envahisseurs Indiens, alors que les Tamouls des plantations, sont des Indiens du sud de basses castes qui ont été introduits beaucoup plus tard par les Britaniques pour travailler dans les plantations et dans les fermes, les Cingalais refusant ces travaux.
Les Britaniques, les Portugais et les Hollandais ont quitté l'île, lui concédant son indépendance (1948), les "commerçants" arabes sont restés, et continuent d'affluer au point de devenir un certain pourcentage de la population, dont certains semblent présenter un danger pour la paix de l'île du fait de leur fondamentalisme.
De nouveaux "colons" apparaissent: le nombre de touristes chinois est en constant augmentation(ils sont assez mal vécus par les locaux), des entreprises chinoises avec des cadres et parfois des travailleurs chinois construisent des routes, des ports de commerce, des hôtels, grâce à de subtils jeux de corruption ils envahissent le pays de leurs produits, comme le riz qui est était produit en quantité suffisante dans l'île, le blé, etc.
๏ Dès l'indépendance, le Parti National Uni retire la nationalité cingalaise aux tamouls des plantations. Le Parti National Socialiste instaure en 1956 le cingalais comme langue nationale officielle. Des émeutes éclatent au sein de la population tamoule. Le premier ministre Solomon Bandaranaike tente des négociations, ce qui a servi de prétexte à son assassinat(1959) par un moine bouddhiste, Somarama Thero. En réalité Thero a agi à la demande du moine en charge du temple Raja Maha Vihara de Kelaniya, à qui Bandaranaike avait refusé un contrat avec un homme d'affaire.
Un an plus tard, sa femme Sirima Ratwatte Bandaranaike le remplace et devient la première femme premier ministre au monde.
๏ 1972 la constitution change le nom de Ceylan pour Sri Lanka et confirme la prépondérance du bouddhisme. Donner la priorité au bouddhisme et au cingalais a pour conséquence de favoriser les cingalais bouddhistes pour les emplois dans l'administration et pour l'entrée à l'université. Des jeunes tamouls se révoltent et commencent une lutte pour la création d'un état tamoul indépendant.
๏ En 1981, des nationalistes cingalais brûlent la bibliothèque de Jaffna qui contenaient nombres d'archives historiques sur les racines et la culture Tamoules dans le nord de l'île. Cela entraine des représailles inter-ethniques. Lors du "juillet noir", 3000 tamouls sont assassinés. Cela aboutit à la création des LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam) qui entrent en guerre contre le Sri Lanka.
Une guerre qui dure 26 ans, ponctuée de périodes de répit avec des tentatives de négociations internationales.
De part et d'autres des atrocités ont été commises, tant de la part des rebelles que des l'armée régulière (SLA): enlèvements, viols, pillages, racket, attentats, massacres, destruction de temples, d'églises, de mosquées.
En 2009 l'armée Sri Lankaise remporte la victoire, avec l'extermination des rebelles et de milliers de civils, à tel point que le Conseil des droits de l'homme de l'ONU demande une enquête sur les exactions commises pendant cette guerre. Certaines s'apparentant à des crimes contre l'humanité. Enquête à laquelle le gouvernement ne semble pas répondre. En 2017 le gouvernement Sri Lankais n'a toujours pas donné suite à cette demande.
Parler du massacre de Vankalai à des Sri Lankais même modérés relève du déni. Personne ne veut admettre que l'armée a été capable de faire de telle choses. https://en.wikipedia.org/wiki/Vankalai_massacre
๏ L'histoire du peuple Cingalais est marquée par les guerres, les conflits, les invasions, les colonisations depuis le début jusqu'à ces derniers temps. Je luis souhaite de connaître enfin la paix et l'indépendance.
๏ le bouddhisme Sri Lankais est parfois tellement dilué dans de nombreuses légendes et associé à tellement de divinités qu'il semble assez éloigné du bouddhisme originel.
Par exemple l'histoire raconte que Bouddha serait venu visiter l'île trois fois.
Or Bouddha a vécu de 563 à 480 av JC ( à 150 ans près, selon les différentes sources). Il a atteint le statut de Bouddha (éveil) vers l'âge de 35 ans, il est décédé à 80 ans. Il a consacré environ 45 ans à dispenser son enseignement.
L'histoire dit que le bouddhisme a été introduit au Sri Lanka par Mahinda, fils d'Ashoka, en 250 av JC, soit 200 ans après la mort de Bouddha. Donc à l'époque où Bouddha serait venu sur l'île, il était inconnu.
-Sa première visite aurait eu lieu vers 528 av JC à Mahiyangana, certains historiens allant jusqu'à préciser la date (le jour de pleine lune de janvier) alors que l'on a bien du mal à situer avec précision son année de naissance et de décès à 150 ans près !
-Il aurait déjà converti certaines familles royales (Yaksas ou Raksas et les Nagas) au bouddhisme. Donc Mihintale ne serait plus la première introduction du bouddhisme au Sri Lanka !
-La seconde visite aurait eu lieu vers 523 av JC à Nagadepa, où il serait intervenu pour séparer deux rois qui se disputaient la propriété d'un trône en pierres précieuses. Il aurait proposé pour les réconcilier de donner le trône au monastère ! Il aurait parcouru 4600 km(A/R) à pieds ou en char à boeufs pour ça ?
- La troisième visite aurait eu lieu en 520 av JC à Kelaniya (banlieue de Colombo), visite au cours de laquelle il aurait laissé la trace de son pieds au sommet de l'Adam's Pic. Hollywood boulevard et la Walk of Fames avant l'heure ! Une empreinte sans forme particulière (de 1 mètre de long !) qui serait à la fois l'empreinte de Bouddha, pour les bouddhistes, de Vishnu pour les hindous, d'Adam pour les musulmans, de Saint Thomas pour les chrétiens. Rien de très crédible dans tout cela.
Bouddha aurait donc passé une partie de son temps à faire des aller/retour entre l'Inde et le Sri Lanka !
๏ si les temples sont bondés de pèlerins qui viennent parfois de loin pour apporter des tonnes d'offrandes et beaucoup d'argent, en faisant un tas de rituels, cela ne veut pas dire qu'ils sont bouddhistes (dans le sens où ils pratiqueraient la spiritualité bouddhiste).
La majorité des dévôts vont dans les temples parce qu'ils aspirent à une vie meilleure ou pour demander la réalisation d'un souhait: réussir une affaire, réussir un examen, trouver l'âme soeur, avoir un enfant, garder ses parents en bonne santé, gagner à la loterie, améliorer son karma ou son existence, parfois simplement par habitude, parce que c'est la tradition d'aller au temple tous les jours, toutes les semaines, tous les ans. Ce qui n'enlève rien à leur ferveur. Ils croient dans ce qu'ils font.
Comme la plupart des chrétiens qui ne connaissent que ce qu'on leur a appris au catéchisme, ou la plupart des musulmans qui ne connaissent que ce que leur raconte leur imam, la plupart des bouddhistes interrogés ne connaissent pas l'enseignement fondamental du bouddhisme. Ils ignorent les 4 nobles vérités, les Incommensurables, et le Noble Sentier Octuple avec son application concrète dans la vie quotidienne.
Ils ont appris des prières, des rituels que les bonzes et les parents enseignent, et des valeurs sociales propres à toutes les religions, sans se poser de question ni remettre leur mode de vie en question. Ceci est une observation, pas une critique: on peut dire la même chose des chrétiens, des musulmans, des juifs. En dehors des personnes qui sont passées de la religion à la spiritualité ou à la philosophie de vie, la grande majorité des pratiquants sont des croyants, dans le sens où ils s'en tiennent à croire ce qu'on leur a dit. D'où la multitude d'interprétations.
De nombreux moines ont eux mêmes tendance à ignorer les préceptes de bases destinés aux bikkus. Beaucoup vivent dans l'opulence, confondant les donations avec leur propre compte bancaire, arborant voiture haut de gamme avec chauffeur, ordinateurs et appareils photos high-tech, parfois bijoux en or. Quand ils ne sont pas carrément corrompus ou animés de passion politique nationaliste violente. Beaucoup d'autres prient un tas de dieux et de démons qui n'ont jamais existé dans la philosophie bouddhiste.
๏ La relique de la dent qui semble être la clef de la souveraineté Sri Lankaise et le support à la cohésion de tout un peuple est elle même un tissu de légendes, toutes aussi incroyables. Lors de l'incinération de Bouddha, des fidèles auraient récupérés des parties du corps qui n'ont pas été consumées. Dont une dent. Cette dent serait restée en Inde 8 siècles, avant que des extrémistes hindous la dérobent pour la détruire. Chaque fois qu'ils tentaient de la casser avec une masse, c'est la masse qui était détruite. Apeurés, ils auraient rendu la molaire. Le roi Guhasiva décide de cacher la dent dans la chevelure de sa fille, la princesse Hemamala, et l'envoie sous bonne garde au Sri Lanka pour la mettre à l'abri à Anuradhapura. Un temple lui est dédié et une procession organisée : la première Esala Perahera. En 1284, des envahisseurs pandyens (Inde du sud) s'empare de la relique et la ramène en Inde. Le roi cingalais Parakramabahu entreprendra une expédition militaire pour la récupérer.
Elle devient un symbole de pouvoir et d'affirmation de la souveraineté Cingalaise. Au fur et à mesure des invasions et des changements de capitales, la dent est déplacée et un temple lui est dédié. Ce qui explique pourquoi on trouve un temple de la relique dans chaque ancienne capitale (Anurdhapura, Polonaruwa, Kurunegala, Gampola, Kotte).
Au 16ème siècle les Portugais s'en emparent et l'emmènent à Goa (côte ouest de l'Inde). Les Cingalais nient cette version! La dent sera réduite en poudre en présence de nombreux témoins et de notables. La poudre a été jetée dans la mer. Ici les légendes divergent : une légende dit que la dent se serait rematérialisée, une autre légende dit que le dent détruite par les portugais était une réplique.
En 1592, la dent serait réapparue à Kandy qu'elle ne quittera plus. Les Anglais l'auraient examinée vers 1815: il s'agit bien d'une dent, de 5 cm de long, donc probablement pas d'origine humaine. Jusqu'à ce jour il est difficile de dire si cette dent est un mythe ou une réalité. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une mystification du même ordre que le suaire de Turin.
Il y a aussi une relique de la dent de Bouddha à Singapour ! je l'ai vue, il est difficile de croire que c'est une dent humaine (7 à 10 cm de long).
A Anuradhapura la dagoba Thuparama contiendrait une clavicule de Bouddha, à Mihintale une dagoba contiendrait un cheveu de Bouddha, dans de nombreux autres pays d'Asie des temples prétendent détenir des ossements de Bouddha. A se demander s'il a véritablement été incinéré ! Un pied d'une mètre de long et une dent de 5 cm ne semblent pas poser d'interrogation.
๏ comme en Inde, les Sri Lankais multiplient les centres de soins ayurvédiques à mesure que le tourisme se développe.
1- L'Ayurveda est une "science de la vie ou de la longévité" dont les origines remontent aux Védas (livres sacrés Hindous).
Son objectif vise l'harmonie et l'équilibre entre le corps et l'esprit, entre nous et le monde, entre le microcosme et le macrocosme.
Contrairement à ce que laisse penser ces "centres de soins", l'Ayurveda fait appel à de nombreux domaines pour atteindre cet équilibre: une manière d'être, de vivre, de penser, une alimentation et une hygiène de vie particulières, la pratique de yogas, de méditation, de techniques de respiration.
Lorsqu'un déséquilibre apparaît, il fait l'objet d'un diagnostic, par un praticien compétent, reposant entre autres sur l'étude des humeurs (Vata, Pitta, Kapha). Une modification de l'alimentation et des soins particuliers sont proposés en fonction de ce diagnostic.
On ne mange pas n'importe quoi, on ne masse pas n'importe quelle partie du corps, avec n'importe quelle huile.
Généralement le massage n'est efficace que lorsqu'il est accompagné d'un mode alimentaire particulier, d'exercices spécifiques, à quoi s'ajoutent certains médicaments élaborés selon des règles précises, souvent à base de plantes.
2- La majorité des centres de massages et de soins sont des "simulacres", même dans les hôtels de luxe (Resorts & Spa).
Le personnel et les médecins ne sont pas toujours sérieusement formés. Parfois il s'agit du personnel des hôtels qui prodigue des massages soit pour arrondir les fins de mois, soit pour "tripoter" des occidentales. Sur différents forums de plus en plus de femmes se plaignent d'avoir été agressées sexuellement par des masseurs peu scrupuleux. Le salon Haza à Negombo est particulièrement visé, restez prudentes avec les autres aussi.
De nombreux touristes confondent Ayurveda et soins cosmétiques ou séances de remise en forme !
On les retrouve au bord de la piscine avec des verres de bière ou d'alcool, des cigarettes, juste après leur séance de soins "ayurvédiques".
Les vrais massages ayurvédiques sont toujours pratiqués par une personne du même sexe que la personne massée.
Trop de tourisme tue le tourisme : la face cachée du Sri Lanka
Allant au Sri Lanka régulièrement et l'ayant connu avant la guerre, pendant la guerre et après la guerre, nous avons assisté à sa "brutale" évolution et à sa descente aux "enfers" de la mondialisation.
Depuis 2010 (un an après la fin de la guerre) les touristes affluent de façon exponentielle, avec des origines plus diverses et plus fortunées qu'avant. La guerre est finie, le paludisme est en régression, le tsunami commence à faire partie du passé.
La middle class du Golf Persique en a fait sa villégiature d'été pour fuir la chaleur du désert, les émergents Russes, Indiens et Chinois semblent attirés par cette destination "exotique" bon marché pour les "nouveaux riches radins".
Avant 2010 la majorité des touristes venaient au Sri Lanka pour découvrir son patrimoine, ses sites remarquables, sa culture, son petit peuple, avenant, honnête, d'une extrême gentillesse, avec un ou deux jours de balnéaire à la fin su séjour pour se reposer d'un voyage parfois inconfortable.
Depuis 2010 on voit apparaître des touristes qui viennent au Sri Lanka pour bronzer et se retrouver entre eux, pour se reposer de leur année de métro-boulot-dodo ou prise de tête fac-grandes-écoles, pour faire du surf, du snorkeling, du rafting, de la randonnée sportive, pour voir des baleines et des dauphins et éventuellement des éléphants. Des séjours exotiques, pas trop compliqués, encore bons marchés comparés à d'autres destinations.
Le rice & curry commence à être remplacé par les pizza, les burgers, les frites. Le thé, le faluda, le nannari sherbet sont remplacés par red bull et coca cola ! La bière Cingalaise ayant déjà ses adeptes depuis longtemps. Les soirées folkloriques ont fait place aux raves party alcoolisées, enfumées, comme à Hikkaduwa, Arugam Bay, Midigama. On y retrouve les mêmes plastic hipsters qu'à Kuta (Indonésie) Van Vieng (Laos) Goa (Inde) avec le même look, les mêmes habitudes, les mêmes bars branchés en bois, bambou et rotin style désign new generation" Silly Conne Vallée".
Tout cela contribue à plonger de nombreux Sri Lankais dans la fièvre de l'or, de l'argent facile et à faire passer les occidentaux pour des "hédonistes adolocentrés et des filles faciles".
Beaucoup de familles aisées et des investisseurs étrangers se mettent à acheter ou faire construire des hôtels, des restaurants, des agences de tourisme, de nombreux opportunistes se font une place au soleil, soit en utilisant des aides distribuées à la suite du Tsunami ou de la guerre, soit en rachetant pour une "bouchée de pain" des terrains appartenant à des victimes du Tsunami, qui, elles, n'ont toujours pas été indemnisées, quand il ne s'agit pas d'hôtels directement requis par des membres de l'armée, suite à des confiscations, des expropriations, des épurations de familles supposées avoir eu des relations avec des rebelles.
http://www.lepoint.fr/monde/sri-lanka-la-face-cachee-du-tourisme-08-01-2013-1610987_24.php
Les prix des terrains explosent, les prix des hôtels sont multipliés par 3 ou 4, les entrées dans les sites ont doublé. Le gouvernement se flatte de favoriser un tourisme de luxe.
Avant 2010 il y avait deux saisons touristiques : la haute saison de décembre à mars, et la basse saison de juin à septembre.
La différence du nombre de touristes et des prix des hôtels était flagrante. Aujourd'hui à part quelques mois comme octobre et mai, il n'y a pratiquement plus de saisons. Il y a du monde tout le temps.
Devant cette demande importante de nuitées, et la crainte de ne pas pouvoir faire face à la concurrence, de nombreux hébergements se sont mis sous la coupe des centrales de locations (booking, agoda, expédia etc...) qui ont mis en place un véritable racket, avec des contraintes et des commissions importantes limitant les marges de manoeuvres des petits exploitants, ce qui est une atteinte à la liberté du tourisme individuel.(voir Que Choisir n°520 Décembre 2013, Que Choisir n° 537 Juin 2015, Que Choisir n° 559 Juin 2017.)
Depuis 2010 de nombreux hôtels et services touristiques, dérogent aux règles de base de l'éthique du tourisme:
• ils appliquent des augmentations importantes en juillet-août du fait de l'importance de la demande.(notamment sur la côte Est)
• beaucoup n'indiquent pas leur tarif sur leur site web, et quand ils l'indiquent, il n'est généralement plus d'actualité !
• la majorité des hébergements ne répondent pas aux mails de demande d'informations qu'on leur envoie, pas plus que l'office du tourisme, ni le département de protection de la vie sauvage. Il y a tellement de clients qu'ils n'en ont rien à foutre.
• ils modifient parfois leurs prix au moment de payer, ne respectant pas les tarifs annoncés au moment de la réservation
• ils ne respectent pas les réservations, mettant des clients qui ont réservé devant l'obligation de chercher un nouvel hébergement le jour de leur arrivée. Ils ne sont même pas désolés ! De nombreux hôtels imposent un quota de nuits (notamment sur les côtes), ils n'enregistrent pas une réservation pour moins de 3 nuits, 7 nuits à Arugam Bay.
• ils ne respectent pas les standards officiels de classement, appliquant parfois des tarifs élevés à des hébergements minables.
1 étoile, 2 étoiles, 3 étoiles, 4 étoiles ne veulent plus rien dire, sauf pour les établissements de luxe de plus en plus nombreux. Certains pratiquent des tarifs 3 étoiles pour une chambre simple sans climatisation, sans eau chaude, parfois sans draps, avec salle de bain partagée.
• dans de nombreux établissement, le personnel n'a aucune formation, lorsqu'il ne s'agit pas de membres de la famille qui jouent aux hôteliers ou aux restaurateurs : le service laisse à désirer, les chambres ne sont pas entretenues, les salles de bain sont dans un état déplorable, les repas sont aléatoires, les bâtiments sont négligés Ce qui compte est de faire le plus d'argent possible à moindre frais.
• un certain nombre d'agences de tourisme ou de location, notamment celles qui sont gérées par des "expatriés" ou des couples mixtes opportunistes pratiquent des tarifs exagérément élevés, appliquant des barèmes basés sur le niveau de vie occidentale, alors que leurs employés touchent des salaires indexés sur le coût de la vie locale !
• un certain nombre de chauffeurs "plus ou moins certifiés" pratiquent des tarifs indexés sur le niveau de vie international, multipliant par deux, voire par trois, le tarif de base des chauffeurs professionnels.
• avant 2010, on rencontrait des artisans (forgerons, tisserands, potiers, ferblantiers, sculpteurs de masques, tresseuses de feuilles de palmiers, cueilleuses de thé etc..) en traversant les villages, sur les marchés, dans les plantations, au hasard du circuit.
Afin d'attirer et de distraire des touristes de plus en plus nombreux, ou pour les occuper entre une séance de massage et d'aqua gym, de plus en plus d'agences ou d'hôtels proposent des visites de villages, d'artisans, de plantations, avec parfois un repas dans une famille, un cours de danse ou de cuisine, à des tarifs (50$ par personne/3heures) qui n'ont rien à voir avec le niveau de vie au Sri Lanka, invoquant un tourisme équitable (une supposée redistribution des richesses) !
L'éco-tourisme est devenu un business à la mode. Les éco-lodges avec leur luxe et leurs tarifs prohibitifs (200$ la nuit) contrastent de façon impressionnante avec le salaire des employés et le niveau de vie des villageois qui les entourent.
Rainforest et Fair Trade(Max Havelar) nous abreuvent de propos lénifiants sur la protection de l'éco-système, sur une approche humanitaire et solidaire du commerce qui apporterait un certain confort aux population locales (écoles, logements décents, conditions de vie améliorées etc...). L'envers du décor n'est pas reluisant ! Vérifiez sur place ( ce que je fais) ou regardez le film "le business du commerce équitable" de Donatien Lemaître (Arte), le documentaire Enquête Exclusive Sri Lanka la face obscure du paradis sur M6 replay.
Le nombre de clients est tel que tous ces services peuvent se permettre de dire à ceux qui se plaignent d'aller se faire voir, parfois délicatement, souvent avec des arguments tirés par les cheveux, parfois très agressivement.
Ce à quoi s'ajoute un certain nombre d'escroqueries de la part de commerçants malhonnêtes de plus en plus nombreux, et un certain nombre d'harcèlements et d'agressions sexuels à l'égard des femmes, de la part de "mâles" locaux.
Ces remarques sont partagées par de plus en plus de touristes sur différents forums. Un parmi d'autres :
Cela me conforte dans la conviction que c'est la façon dont les "professionnels" du tourisme traitent les touristes qui crée le tourisme de masse et non l'inverse.
En dehors du "petit peuple", qui profite le moins de cette manne touristique, qui reste égal à lui même, la nouvelle génération Sri Lankaise est de moins en moins fiable, honnête, respectueuse. Dommage.
Je continuerai à militer, malgré tout, pour un tourisme individuel de qualité, dans lequel autant les voyageurs que les habitants du pays visité prennent du plaisir à partager, à se respecter, à se considérer avec bienveillance. Je continuerai à défendre un réel tourisme équitable et solidaire, différent des concepts à sens unique proposés par le tourisme business.
Je continuerai à chercher et recommander des chauffeurs, des hébergements, des activités, des rencontres, des sites à visiter, authentiques et accessibles aux petits budgets parce que j'estime que la richesse et la beauté du monde doivent rester accessibles à tous et qu'on ne visite pas un pays comme on visite un zoo. N'en déplaise à la génération smartphone ou à la civilisation du poisson rouge. Bruno Patino - La civilisation du poisson rouge - Grasset - 2019
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