Jour 1 Départ de France sur Emirates avec courte escale à Dubai: nous sommes toujours surpris de constater qu'en dehors des Airbus A 380, les autres avions stationnent sur un parking à 35 minutes en bus de l'aéroport, ne bénéficiant pas de hub de débarquement ou d'embarquement.
Jour 2 Colombo - Warana - Yakkala - Gampaha 75 km
Arrivés à Colombo à 8h45. Mohara nous attend à l'aéroport. Il est prévu de déjeuner avec sa famille à Colombo.
Sur la route nous faisons un arrêt au Kelaniya Raja Maha Vihara (entrée gratuite). Un temple célèbre dans la banlieue Est de Colombo (7 km) : parce que Bouddha y serait venu lors de sa dernière visite (le stupa se dresse à l'endroit même où il aurait fait son sermon), parce que ce temple organise une belle Duruthu Perahera au moment de la pleine lune de Janvier, parce qu'il rassemble des milliers de pèlerins qui viennent de toute l'île, surtout les week end et les jours de poja.
Construit vers 543 avant JC, ce tempe a été détruit à de nombreuses reprises par les envahisseurs Indiens, et finalement par les Portugais, pour être reconstruit au 18ème siècle par le roi de Kandy sous l'impulsion des Hollandais. Les fresques du 18ème et celles du 20ème de Soliya Mendis sont particulièrement remarquables. Comme dans la plupart des temples bouddhistes anciens, on y trouve une chapelle hindouiste dédiée à Vishnu, Kataragama et Vibishana.
L'après midi et le lendemain nous avons prévu de découvrir un certain nombre de petits temples de la région entre Gampaha et Kurunegala.
Jolies petites routes de campagne, traversant des villages et des petites villes authentiques. Terres cultivées et forêts alternent dans une débauche de verdure. S'orienter semble difficile : peu, voire pas de panneaux indicateurs, lorsqu'il y en a ils sont en cingalais. Lorsque Mohara s'arrête pour demander la route, les gens donnent des indications contradictoires. La plupart des habitants ne connaissent pas le nom des temples que nous cherchons sauf si nous leur montrons une photo: à prévoir lors de la préparation d'un programme.
Sapugaskanda Raja Maha Viharaya (entrée gratuite), un petit temple associé à un monastère peu connu, situé sur le sommet d'un rocher d'où descendent des centaines d'arhats (méditants ayant atteint la sagesse). Sans grand intérêt.
Warana ou Varana Rajamaha Viharaya (entrée gratuite) un petit temple dont les ruines relèvent d'un ermitage qui aurait été construit entre le 3ème et le 2nd siècle avant JC, niché dans la verdure et abrité dans des grottes du style Dambulla. L'environnement est très photogénique. Il y a trois niveaux dans ce monastère, on a tendance à s'arrêter au premier par omission. Le cadre est très photogénique.
Pilikuththuwa Rajamaha Viharaya (entrée gratuite) à Yakkala un autre ermitage constitué de grottes datant du 3ème et 2nd siècle avant JC. Transformé et restauré en tant que temple au cours de la période Kandyenne. A l'entrée se trouve un bâtiment d'enseignement qui date de 1910. Suivi d'un bô tree. Les fresques de la grotte seraient teintées d'influence portugaise. Elles datent du 16ème. Un petit pont de bois de style kandyen enjambe un ruisseau sur le chemin de méditation emprunté par les moines ermites, entre deux rochers.
A voir pour le cadre qui est agréable, et le plaisir de parcourir la campagne avoisinante qui est très rustique.
Nous devions voir le Koskandavila Maha Viharaya et le Maligathenna Temple, mais faute de temps ce sera pour une prochaine fois.
Hotel Wet Water Resort Gampaha
Jour 3 Gampaha - Nittambuwa - Polgahawela- Arankele forest hermitage - Rambodagalla - Habarana 198km
Deuxième journée de découverte de temples peu fréquentés par les touristes entre Gampaha et Kurunegala.
Sur la route A1 de Colombo à Kandy, un peu avant Kalalpitiya le Dhathukanda Purana Rajamaha Viharaya (entrée gratuite), un petit monastère assorti d'un temple bouddhiste et d'une chapelle hindoue dans un cadre plein de charme avec une belle vue sur toute la région. Une statue de Bouddha assis, entouré de ses 80 arhats se tient au sommet du rocher. Joli cadre, belle ambiance. Nous partageons un instant avec un jeune moine de 8 ans.
Sur la route de Colombo à Kandy le village de Polgahawela a donné naissance à un temple impressionnant le Sri Gautama Sambuddha Raja Maligawa (entrée gratuite), dont la première première pierre a été posée en février 2011, l'inauguration ayant eu lieu en juillet 2012. (fermeture de 11h30 à 13h30- photos interdites à l'intérieur)
Il s'agit d'une branche (école) du bouddhisme (Mahamevnawa) assez récente créée en 1999 par le moine Kiribathgoda Gnanananda Thero, avec des ramifications en Inde, aux USA, au Canada, en Allemagne, en Italie, en Australie, en Corée du Sud, en Grande Bretagne, à Dubai.
Le temple et le monastère ont été réalisé grâce aux dons de fidèles Cingalais et du monde entier. Il a été construit en partie par des bénévoles ou des volontaires, tout le personnel y compris les architectes et les entrepreneurs veillaient à respecter des temps d'enseignement du Bouddhisme Mahamevnawa, dispensés sur le chantier chaque jour.
Ce temple se démarque beaucoup des autres temples du Sri Lanka: à la fois très épuré et très kitch, regorgeant de statues et de bas reliefs dorés à l'extérieur, l'intérieur est sobre et raffiné.
Derrière le côté "vitrine" du site, derrière son immense stand de ventes d'articles dérivés, l'enseignement de base du bouddhisme reste commun à toutes les écoles: prendre conscience de la souffrance pour s'en libérer et tenter d'atteindre le nirvana.
Si architecturalement, picturalement, le temple est intéressant à découvrir, si les pojas doivent y être spectaculaires, il semble important de relativiser et de comprendre que beaucoup de dévôts et parfois des moines ont besoin de ce côté rutilant pour donner sens à leur foi. Plus le guru est important et réputé, plus le temple est imposant ou "riche" et plus on est subjugué par quelque chose qui semble nous dépasser. Les conditions de vie des 120 moines qui y résident me laissent songeur !
A 27 km de Kurunegala, sur la route B159, l'Arankele forest hermitage (entrée gratuite) contraste complètement avec ce que nous venons de voir: un vieil ermitage isolé dans la forêt, datant du 6ème siècle, dont les ruines réparties sur plusieurs hectares témoignent de la grandeur du monastère à l'époque.
Des moines reclus vivaient dans des grottes et se consacraient à la méditation au milieu d'une jungle hostile (à l'époque il y avait de nombreux animaux sauvages).
Ces moines étaient appelés Pansukulika. Pansukulika se réfèrant à un voeu de ne porter que des robes faites de chiffons. Ils observaient une austérité extrême, leur piété et leur mode de vie austère avaient suscité l'admiration des dévôts.
Aujourd'hui encore, quelques moines vivent sur le site, habitant des grottes ou des petites maisons très simples, pour se consacrer à la méditation et à la prière. On peut les rencontrer, ils sont très avenants. Ils n'ont rien des moines joufflus et repus que l'on rencontre dans la majorité des monastères Sri Lankais.
A l'entrée du site, les vestiges de bains chauds, étangs, chemins de méditation, ancien moulin à herbes médicinales, réservoir d'eau. De grandes plateformes parsemées de socles de pierres laissent supposer une toiture supportée par des piliers de bois.
Le département d'archéologie pense qu'il s'agissait de salle d'enseignement, de méditation collective ou de cérémonies. On y trouve également les vestiges d'un hôpital ayurvédique, ainsi que des urinoirs. Ici pas de stupa, pas de Bô Tree, pas de fresques. Il s'agit de la pratique dans sa plus simple expression, comme à l'époque de Bouddha.
Le département d'archéologie pense qu'à sa meilleure époque l'ermitage comprenait 12 000 moines.
Nous reprenons la route pour nous rendre à 25 km de là, à Rambodagalla où s'élève la plus grande statue de Bouddha assis (Samadhi Bouddha): Monaragala Viharaya (entrée gratuite). Entièrement sculpté dans un rocher de granit, ce Bouddha est majestueux.
Commencé en 2002, nous l'avions vu en cours de "réalisation" en 2013, sous la direction d'un architecte et de sculpteurs Indiens. Elle est maintenant terminée, magnifique dans un cadre calme et serein, avec un petit plan d'eau au pieds de la statue, face à un vieux temple hindo-bouddhiste perché sur la colline. Ultime offrande à la paix de la part d'une population en réaction à la destruction des Bouddhas de Bâmiyân par les Talibans (en Afghanistan), en mars 2001.
Un employé tente d'imposer les donations comme obligatoires auprès des touristes étrangers. Les autres ne payant ni de droits d'entrée ni de donation, nous ne voyons pas pourquoi nous le ferions. Une donation n'est pas un droit d'entrée.
Arrivée tardive à Habarana. Quelques difficultés pour trouver la guesthouse qui se trouve au bout d'un chemin de terre. Toutes les habitations des environs sont transformées en guesthouses. La famille qui nous accueille est en deuil : funérailles de la belle mère, ce qui donne lieu à une distribution gratuite de repas (petits déjeuners, déjeuners et dîners) à tous ceux qui le souhaitent, pendant trois jours. Offrande qui est censées faciliter le dernier voyage de la défunte.
Guesthouse Mutu Village Habarana
Jour 4 Habarana - Trincomalee 160 km (aller retour)
Tôt le matin au départ d'Habarana, afin d'éviter les fortes températures de la journée, nous nous rendons au Pidurangala Ancient Forest Monastery afin de faire son ascension.
Il s 'agit encore d'un lieu où des moines vivaient en ermites. Ils vivaient sur et autour du rocher de Sigiriya avant que le roi Kassapa les en délogent pour établir sa forteresse. En compensation ils les aurait aidés à s'installer ici.
Du sommet du rocher, vue magnifique sur Sigiriya et toutes la région.
La randonnée passe par la cour du petit temple (entrée payante 500 rps). Nous empruntons ensuite des vieux escaliers de pierres, aux marches assez hautes pendant une vingtaine de minutes pour atteindre le premier palier, traversant une forêt assez dense. Bien qu'il soit encore tôt (09h30) il fait déjà un peu plus de 30° à l'abri des arbres.
Cette marche aboutit à un niveau plat où se repose un Bouddha de briques (6ème/7ème siècle après JC.), à l'abri d'un auvent de roche. Le fait qu'il n'y aie plus d'arbres permet au vent de rafraîchir l'atmosphère.
A partir de cet endroit, il n'y a plus de sentier. Des flèches peintes sur les rochers indiquent la direction à prendre. Il faut alors sauter de rochers en rochers, se faufiler entre dans les failles parfois très étroites pour atteindre une plateforme de roche lisse d'où on a une vue spectaculaire sur le rocher de Sigiriya.
De cette plateforme on peut encore s'élever d'un niveau en contournant le rocher par la droite pour atteindre le sommet. Le panorama à 360° sur la région, et le vent rafraîchissant récompensent cette ascension qui n'a rien de sportif si on la fait tranquillement. Il faut environ 40 minutes pour atteindre le sommet et 20 minutes pour redescendre.
La partie la plus difficile étant la montée des escaliers. Cette balade vaut la peine d'être faite.
Après cette petite randonnée, Mohara nous propose de découvrir un autre monastère pratiquement inconnu, proche d'Habarana dont la grotte est décorée de façon surprenante: le Sigiri Magallena Rock Temple de Digampathaha (entrée payante 500 rps).
A l'intérieur, tous les espaces ont été utilisés, soit par des statues, soit par des fresques, y compris le plafond de la grotte.
A l'extérieur, une volée de marches conduit au sommet d'un petit rocher plus accessible que le précédent d'où on a une belle vue sur le rocher de Sigiriya et de Pidurangala.
Mohara nous conduit ensuite au bord d'une rivière où les mahouts (cornacs) viennent baigner les éléphants avant ou après une journée de travail. Endroit isolé, sans touriste, en totale improvisation. Ce matin là, il n'y a qu'une femelle qui se prénomme Mutu(Perle).
Les autres pachydermes ont été conduits à Kandy pour les défilés de la Perahera qui durent toute la semaine. Les propriétaires d'éléphants tiennent beaucoup à être représentés par leur animal et leur mahout à ces festivités: ils en attendent notoriété et avancement virtuel dans le karma, et une place dans les tribunes officielles ou dans le défilé.
L'acquisition d'un éléphant est très réglementé par le gouvernement: il ne peut se faire qu'à partir d'un élevage, il doit être enregistré par un service spécialisé qui s'assure que l'acquéreur a les moyens de le nourrir et de le soigner. (il est interdit de capturer un éléphant sauvage pour le dresser)
Les mahouts sont employés par des propriétaires. Généralement ils sont attachés à un éléphant dès son acquisition, et ne le quittent pratiquement jamais, de jour comme de nuit. Il y a une relation très forte entre l'homme et l'animal. Bien souvent quand l'animal a des problèmes c'est que l'homme qui s'en occupe a des problèmes ( addiction à l'alcool ou troubles psychologiques). Nima Piethissa est un mahout de la région, devenu célèbre grâce à une interview de Lonely Planet.
Mutu se prélasse dans la rivière depuis un moment. Son mahout fait les présentations avant de se retirer et de nous laisser faire. Mutu est calme, elle se laisse masser avec des écorces de noix de coco. Commence une relation de confiance et de détente.
Nous, avec des mots, et le toucher, elle avec son souffle, ses mouvements de trompe. Elle finit par laisser apparaître le plaisir qu'elle prend à se qu'on s'occupe d'elle. Rien ne nous presse, nous avons le temps. Lorsqu'elle aspire de l'eau avec sa trompe pour se rincer, elle le fait délicatement en évitant de nous asperger.
Après une quarantaine de minutes, lorsque nous devons partir, elle se lève délicatement pour une dernière pose photo.
Pas de tickets, pas de tarif. Ici le mahout ne demande rien. Nous lui laissons un pourboire, histoire d'améliorer le salaire que lui donne son patron, mais surtout en reconnaissance du plaisir qu'il nous a permis de prendre dans cet échange improvisé.
Déjeuner dans un bon restaurant local d'Habarana déniché par le chauffeur: Hasthi Hotel.
Bel endroit, copieux et délicieux buffet. Nous découvrons qu'ils viennent de construire de belles chambres confortables.
Route tardive pour Trincomalee: nous traversons une zone empruntée parfois par des hordes d'éléphants sauvages lors de leurs migrations saisonnières, sans en voir aucun. Nous longeons un immense réservoir artificiel: le Kanthale Tank. Plus nous approchons de Trincomalee, plus il y a de mosquées dans les villes et de femmes en burqa dans les rues.
Nous nous rendons à l'hôtel JKab Park, que nous quittons aussitôt pour tentative d'escroquerie de leur part. Voir avis sur les hôtels. Nous devions y rester deux nuits.
Nous avons tourné pendant une heure pour essayer de trouver un hôtel ou une guesthouse ayant une chambre disponible à Trincomalee. En vain.
La ville et les environs affichent complet en cette saison: afflux massif de touristes notamment d'Inde du sud. Les plages d'Uppuveli et de Nilaveli et leurs hôtels luxueux font fureur...
Nous décidons de revenir à Habarana, à l'hôtel Hasthi et d'inaugurer une de leurs nouvelles chambres. Nous modifions notre programme en conséquence.
Nous irons à Trincomalee faire les visites prévues le lendemain et partirons directement vers Ampara avec une escale à Kalkudah, la route étant particulièrement longue.
Hotel JKab Park remplacé par Hasthi Hotel Habarana.
Jour 5 Habarana - Trincomalee again - Kalkudha 82 + 105 = 187 km
Seule ville de l'Est que nous ne connaissions pas encore, nous voulions voir Trincomalee pour son fort et ses Kovils (temples hindous). Tout monde en parle avec tellement d'emphase sur les différents forums que nous avons fini par le considérer comme incontournable.
Nous avons vu le port, le Fort Frederick, le Swami Rock et le Koneswaram Kovil ( entrée gratuite, ouvert de 06h00-11h00, de 11h30-13h30, de16h30-19h00, photos interdites à l'intérieur.)
Finalement tout cela ne valait vraiment pas la peine de faire autant d'aller retour et encore moins d'y passer deux jours.
La ville en elle même ne présente pas d'intérêt particulier. Des temples hindous de moindre importance, sans comparaison possible avec ceux de l'Inde du Sud. Des rues sales.
Si la promenade le long du port est agréable, le port, bien que naturel, n'a aucun intérêt.
Le Fort Frederick est banal: une porte fortifiée, quelques remparts, un immense parc occupé actuellement par une caserne militaire. Le seul intérêt est qu'il faut le traverser pour accéder au Koneswaram Kovil.
Swami rock, falaise de 130m offre une vue sur l'immensité de l'océan qui se décline d'un bleu turquoise à un bleu d'outre-mer. S'il n'y avait pas la légende, mi-fiction mi-réalité de Lover's Leap (le saut des amants) personne ne s'y intéresserait vraiment.
Reste le Koneswaram Kovil. Un temple hindou, créé au 3ème siècle, modifié, aménagé par les différentes dynasties et finalement détruit par les Portugais qui l'auraient précipité dans les flots. Il a été reconstruit en 1952.
Beaucoup plus simple et moins raffiné que les temples d'Inde du Sud, il est le temple hindou le plus célèbre du Sri Lanka parce qu'il renferme le lingam de Swayambhu, symbole phallique assorti de multes légendes qui lui confèrent une importance pas toujours compréhensible pour les non-hindous !
Le lingam de Swayambhu serait le lingam qui a la plus forte radiation énergétique, ce qui suppose qu'il soit enfoui sous le niveau du sol afin de protéger les dévôts. Celui de Trincomalee a été retrouvé en 1962 lors d'une plongée en mer par Mike Wilson, cinéaste qui s'est converti à l'hindouisme par la suite, devenant Swami Siva Kalki.
C'est grouillant de monde, beaucoup de touristes, et des Tamouls qui viennent pour une poja ou par curiosité. C'est très coloré, assez photogénique extérieurement.
Après cette troisième expérience septentrionale, nous sommes assez déçus par le nord du Sri Lanka. Il ne vaut pas le tapage que l'on en fait dans les guides et les forums. C'est très différent du reste de l'île et différent du Sud de l'Inde. Bien que la majorité des habitants soient affables, l'ambiance n'y est pas des plus agréables. Peut-être est ce du à toutes ces années d'occupation et de guerre. Nous quittons Trincomalee sans regret.
Sur la route nous nous arrêtons aux sources d'eau chaude de Kanniya (entrée payante 50 rps): 7 sources d'eau chaude de températures différentes de 36 à 42 °, contenues dans 7 bassins carrés peu profonds. Les gens plongent des sceaux dans les différents bassins et font ruisseler l'eau de la tête au pieds. Comme pour la majorités des sites au Sri Lanka ces sources sont liées à des légendes (Ramayana et autres) qui leurs confèrent un caractère sacré. Elles se situent sur un ancien site bouddhiste et sont majoritairement utilisées par des Tamouls dans le cadre d'ablutions rituelles .
Le parking et les environs sont jonchés d'ordures, de sacs et de bouteilles en plastic, malgré les pancartes qui rappellent que les hommes sont responsables de leur environnement. ici comme en Inde, tout le monde s'en fout.
Comme dans tous les endroits populaires, des boutiques vendent de tout, surtout beaucoup de gadgets, même des baguettes pour "corriger" les enfants.
Repas de riz sauté aux légumes dans un petit restaurant local où nous pouvions admirer un spécialiste du roti à l'oeuvre: il étire sa pâte, la fait tournoyer comme une pizza jusqu'à ce qu'elle ne soit plus que de l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette, le tout ruisselant d'huile.
Route un peu monotone longeant la côte pour atteindre Kalkudha.
J'avais gardé un souvenir de cette région (1980) qui ne correspond plus du tout à la réalité.
Les longues et magnifiques plages quasi désertes de Kalkudha et Passekudah, où il n'y avait qu'un hôtel ou deux qui ont été saccagés pendant la guerre, sont aujourd'hui envahies d'hôtels et de guesthouses.
Des touristes de toutes origines se prélassent sur les pelouses, pendant que des familles et beaucoup de groupes d'hommes envahissent les plages publiques. Les femmes sont en burqa, les jeunes filles se baignent en jean's et en tee-shirt. Les hommes brandissent leurs téléphones mobiles dès qu'ils aperçoivent une touriste en maillot de bain afin d'immortaliser son anatomie.
Ce qui oblige celles qui ne souhaitent pas faire partie de leurs collections,et de leurs partages sur les réseaux sociaux, à se cacher ou à aller sur une plage gardée d'un grand hôtel. Comme en Inde depuis 7 ans, les hommes de la nouvelle génération dégainent leurs portables dès qu'ils aperçoivent une femme occidentale.
Guesthouse Victoria Kalkudah
Jour 6 Kalkudha - Ampara 103km
Une jolie route côtière traverse de nombreux villages et de nombreuses petites villes pleins de charme, habités par des populations de pêcheurs, en majorité musulmans.
Mosquées et temples hindous se succèdent tout le long de la route, pendant que l'océan contraste avec d'immenses rizières et de verdoyantes plantations.
L'accueil dans ces villages est chaleureux, en comparaison avec la partie la plus nordique. Lorsqu'on veut visiter l'un des temples hindous (entrée gratuite), il y a toujours quelqu'un qui se propose pour expliquer la signification de chaque chose, ou indiquer un autre site intéressant à voir.
Dans les rues, les gens disent bonjour, bien souvent en tamoul : vanakam.
Cette région très éprouvée par la guerre et le tsunami, semble réagir différemment de ce que nous avons pu observer dans le nord.
Déjeuner au Terrel Residencies
Après midi, à 7 km d'Ampara, visite du Buddhangala monastery ou Buddhangala rock hermitage. (entrée gratuite).
Un monastère qui date du 4ème siècle avant JC, avec des grottes disséminées dans une jungle infestée d'animaux sauvages, occupées par des moines ermites.
Enfouis dans une forêt hostile le monastère et ses ruines ont été ignorés pendant des centaines d'années. C'est en 1964 qu'il a été découvert et réhabilité par un moine nommé Kalutara Dhammananda (grand prêtre titulaire aujourd'hui). Avec l'aide de bouddhistes bénévoles, il a nettoyé la zone et a entrepris des petites constructions.
Lors de la réhabilitation, un coffret en or contenant des reliques a été découvert à l'intérieur des ruines du stupa. Bien que des noms apparaissent sur le coffret, il est difficile de déterminer l'origine de ces reliques: probablement des chefs religieux.
Un nouveau stupa et des nouveaux bâtiments ont été construits en 1974. Pendant la guerre le monastère a subi plusieurs tentatives de destruction par des musulmans et des tamouls.
Situé en territoire rebelle, les moines ont refusé de quitter l'endroit malgré les menaces du LTTE. L'armée Sri Lankaise a fini par protéger le lieu. Il a fallu attendre 2009 et l'arrêt des hostilités pour que le site soit à nouveau visité.
Actuellement une douzaine de moines vivent là en permanence consacrant leur vie à la méditation, dans le monastère, dans des grottes, dans la forêt, de jour comme de nuit parfois au milieu d'éléphants sauvages.
Comme à Arankele, ces moines au regard profond, n'ont rien à voir avec les bikkus bedonnant et "arrogants" que l'on rencontre dans la plupart des temples de l'île.
Maigres, humbles, le regard fixé sur le sol, ils se déplacent comme s'ils marchaient sur un nuage.Tout ce qu'ils possèdent est un tapis de méditation. Ils ne font qu'un repas tous les deux jours.
Des stèles de méditation sont disposées dans la forêt pour les moments où ils quittent leur grotte. Le guide dit que même lorsqu'il y des éléphants pendant qu'ils méditent dans la forêt, les animaux ne les remarquent pas.
Des statues en ciment gris anthracite récentes gâchent un peu le paysage. Elles sont surtout destinées aux pèlerins qui sont de plus en plus nombreux. Il est possible d'aller visiter quelques "caves" dans la forêt, accompagné par un guide habitué à repérer un danger éventuel.
Hotel Terrel Residencies Ampara
Jour 7 Ampara - Mahiyanganaya - Hunnasgiriya - Kandy 202km
A 4 km d'Amapara sur la route en direction de Maha Oya, nous visitons la pagode japonaise de la paix Peace Pagoda - Sama Chaitya (entrée gratuite).
Elle fait partie d'un mouvement international de promotion de la paix initié par le moine bouddhiste japonais Nichidatsu Fujii (1885-1985), fondateur de l'ordre Bouddhiste Nipponzan-Myohoji. Inspiré par une rencontre avec le Mahatma Gandhi en 1931/1933 (les dates varient selon les sources) il a décidé de consacrer sa vie à la promotion de la non-violence. En 1947, il a commencé à construire des pagodes pour la paix mondiale à Hiroshima et à Nagasaki, puis un peu partout dans le monde.
Il y a en 5 au Sri Lanka: Amapara, Unawatuna, Adam's Peak, Walapane et Bandarawella.
Celle d'Ampara a été inaugurée en février 1988. Construite pour fêter le 99ème anniversaire de Nichidatsu Fujii, les travaux auraient débuté en 1984.
La pagode se compose à l'entrée d'une maison des images comprenant de nombreuses statues, d'un bodhi tree, et d'un grand stupa qui surplombe une étendue d'eau peuplée d'oiseaux, où viennent s'abreuver des éléphants sauvages. On peut les observer pratiquement tous les jours au crépuscule à partir de la terrasse du stupa. (17h-18h)
La base supérieure du stupa est ceinte de 99 petits stupas.
Continuation vers Mahiyangana, à travers de beaux paysages, sauvages et très verdoyants.
Nous visitons une nouvelle fois le temple Mahiyangana Raja Maha Vihara (entrée gratuite). La première fois le temps était maussade, et le coeur n'y était pas à cause d'un chauffeur qui "nous avait pris la tête" (2009). C'est un des trois endroits où Bouddha s'est rendu.
Le stupa abriterait une clavicule de Bouddha, apportée par un moine nommé Sarabhu Maha Thera. Lorsqu'on découvre le nombre d'ossements de Bouddha disséminés dans les différents temples bouddhistes du monde, on finit par se demander s'il a bien été brûlé, ou combien il avait de corps. Une explication plus logique voudrait que ces reliques appartiennent à différents disciples de Bouddha ayant comme lui atteint l'éveil. Les êtres réalisés s'appellent tous Bouddha.
Le temple a été détruit à plusieurs reprises par des ennemis venant d'Inde, reconstruit, aménagé, agrandi par différentes dynasties. Une restauration de grande envergure a été entreprise en 1953.
Comme dans de nombreux sites bouddhistes on y trouve un temple hindou.
Déjeuner dans un restaurant de bord de route où ne serions jamais allé si nous avions été seuls. Vraiment pas attirant du tout.
Nous reprenons l'A 26 pour Kandy avec ses 18 virages en épingle à cheveux, surplombant la plaine de Mahaweli et le lac Victoria.
Nous nous efforçons d'arriver à Kandy et à l'hôtel avant 17h, la circulation devant infernale à cause des festivités.
Nous résidons à Kandy en plein période de Perahera, les touristes locaux et étrangers affluent de partout créant des bouchons sur toutes les routes autour de la ville.Tous les hôtels sont complets, les prix flambent, sauf dans le nôtre.
Nous constatons que les prix de location de chaises continuent d'augmenter de façon honteuse: en 2008 nous avions obtenu une chaise en plastic pour 5000 roupies, devant le Queen hôtel face au temple de la dent (le meilleur endroit - il faut réserver pratiquement un an avant); en 2013, 90$ au Queen, et 7500 roupies la chaise dans une rue secondaire; aujourd'hui elles sont à 11 000 roupies (70 euros) par personne dans une rue secondaire. De la pure folie !
Hotel Kandy Holiday Home, en retrait de toute cette excitation.
Jour 8 Kandy - Pinnawela 84 km aller-retour
Bien que l'ayant vu en 2003, nous souhaitons revoir l'orphelinat des éléphants de Pinnawela, curieux de découvrir comment il a évolué.
Départ à 08h00 afin d'être au repas des pachydermes de 09h15 et au bain de 10h00.
La circulation pour sortir de la ville est dense. Nombreux camions, nombreux bus de transport public.
A l'instar de nombreux sites et autres manifestations Sri Lankais, l'orphelinat des éléphants de Pinnawela est devenu une véritable "pompe à fric", pratiquant en plus la discrimination: il y a plus de touristes locaux et asiatiques que de touristes occidentaux.
2500 roupies l'entrée pour les occidentaux, 10 fois moins pour les locaux et les Indiens.
Donner le biberon à un éléphanteau nécessite aujourd'hui d'acheter un ticket: 350 roupies.
Avant c'était en fonction de la bonne volonté du soigneur. S'il était en état de de grâce, ça pouvait être gratuit.
On n'a plus le droit d'apporter ses bananes, il faut les acheter avec le ticket d'entrée : 250 roupies.
On ne peut plus approcher les éléphants, ni se faire photographier à côté d'un animal sans devoir verser un pourboire à un mahout.
Il y a quelques années, on pouvait accéder à la rue qui mène à la rivière où se baignent les éléphants sans acquitter de droit de passage.(sans forcément visiter l'orphelinat)
Aujourd'hui juste avant le départ pour le bain, des gardes entravent la rue et exigent le tickets d'entrée de l'orphelinat pour laisser passer.
Pendant que les éléphants se baignent, les mahouts n'ont de cesse de proposer aux touristes de venir faire semblant de laver un éléphant (30 secondes), le temps d'une photo, pour obtenir un pourboire.
Nous visitons un atelier de fabrication artisanale de papier et objets divers à base d'excréments d'éléphants qui se trouve dans la rue. Se basant sur le principe que ces excréments sont composés à 99% de fibres prédigérées, ils les font bouillir afin d'éliminer les bactéries. Cela donne une pâte qui est séchée et pressée dans un laminoir jusqu'à obtenir l'épaisseur désirée. Boaf !
Retour à Kandy pour le déjeuner qui se révèle laborieux. Nous voulions découvrir un restaurant où tout est à base de soja, recommandé dans Lonely Planet. Nous pensions découvrir un endroit comme ceux que nous avions connus au Vietnam où le soja est décliné dans toutes les structures possible. Que nenni ! Il s'agit d'un comptoir peu engageant, et non d'un restaurant, qui ne vend que des glaces à base de soja et du tofu frit peu appétissant.
Dans un restaurant musulman de la rue Dalada Vidaya, nous avons voulu tester des rotis aux légumes, des samosas au légumes et autres spécialités aux légumes exposées dans la vitrine. Une fois assis, nous découvrons que les rostis aux légumes ne se servent plus après 14h ! que les samosas et autres beignets présentés comme étant aux légumes ne l'étaient pas. Ils ne sont qu'à la viande.
Nous sommes allé au Muslim hotel de la même rue prendre un riz sauté au légumes ordinaire.
Retour à l' Hotel Kandy Holiday Home en milieu d'après midi, avant l'effervescence de la Perahera.
Jour 9 Kandy - Haputale 145 km
Cette année nous avons voulu éviter de prendre la route de Kandy - Bandarawella qui passe par Nuwara Ellya. Cette route est monotone (succession de forêts de sapins et de plantation de thé) et trop touristique, nous finissons par en connaitre tous les recoins et les cascades par coeur.
Nous avons opté pour la B195 et la B413 pour atteindre Hanguranketa.
Magnifique route, en bon état, qui longe le réservoir Victoria. Beaux paysages, alternance de forêts, de plantations et de champs cultivés en espaliers, jolis petits villages, population très accueillante. Aucun touriste.
Hanguranketa était une résidence royale où séjournaient les souverains de Kandy. Le palais a été entièrement détruit lors de la rébellion de 1817/18. Rébellion organisée contre les Britanniques et leur façon d'administrer la région. Le roi, qui prenait davantage parti pour les Anglais que pour son peuple, a été déchu.
Un sanctuaire a été édifié vers 1830 avec les vestiges du bâtiment. On peut admirer, sur les murs de l’avant-corps, des peintures illustrant les vies antérieures du Bouddha, mais aussi des épisodes de l’histoire cinghalaise (comme l’arrivée de Vijaya) et, au plafond, les planètes et les signes du zodiaque.
Le temple Potgul Vihara, jaune citron, est connu pour sa librairie qui est une des plus anciennes librairies bouddhistes de l'île. Des centaines de livres relatant l'enseignement de Bouddha dont une copie du Tipitaka (livre des enseignements de Bouddha) qui a été brûlé par les Anglais à l'Alu Vihara de Matale. Tous ces livres sont écrits sur des feuilles de ola (partie centrale d'une feuille de palmier), certains ont une couverture en argent travaillé ou en ivoire.
Comme dans les caves de l'Alu Vihara les mûrs extérieurs affichent des fresques qui montrent ce qu'attend ceux qui transgressent les enseignements. Le monastère vient d'être cambriolé par des voyous qui se sont emparés de nombreux objets anciens, nous leurs souhaitons de connaitre le sort de l'un de ces tableaux.
Continuation vers Rikillagaskada à 7 km de Hanguranketa pour voir la première plantation de thé du Sri Lanka: Loolecondera Estate, à Deltota (18 km par B364), créée par James Taylor en 1867. C'est d'ici qu'est partie toute l'histoire du thé de Ceylan. Sa première tea factory est entrée en fonction en 1872. On peut encore y voir quelques bâtiments d'époque du moins ce qu'il en reste.
Jolie petite route bordée de plantations de thé avec des cueilleuses qui ne réclament rien.
Paysages magnifiques: alternance de forêts, de jardin potager, de champs cultivés, de plantations de thé.
A la hauteur de Walapane, route avec des rizières en espaliers d'où on aperçoit le lac Victoria avec ses petites îles en forme de cônes.
Le jour commençait à décliner, notre chauffeur ne connaissant pas la région, il a semblé plus confortable pour tout le monde de rejoindre Nuwara Ellya (malgré tout) à partir de Ragala, afin de reprendre une route plus connue.
Sur la route B44, entre Welimada et Dyrabba Junction, à la hauteur de Yalpathwela nous avons aperçu un monastère assez original, complètement rose qu'il faudra prévoir de visiter la prochaine fois, la nuit commençant à tomber.
Nous arrivons à Haputale au crépuscule, nous sommes hébergés dans un petit hôtel familial niché dans les plantations qui nous a surpris par sa modernité, sa qualité de confort et son excellent restaurant.
Hotel Leisure Mount View Holliday Inn
Jour 10 Haputale - Lipton's seat - Ella - Maligawila - Kuda Oya. 180 km
Nous souhaitions visiter la tea factory (Lipton) de Dambatenne, pour changer un peu de Gleenloch, de Blue Field. ou MacWood Contrairement aux premières, ici la visite est payante 250 rps /pax, l'accueil est glacial et les photos interdites.
Nous sommes partis sans visiter. Sur place nous découvrons que Rainforest est en partenariat avec la plantation de Dambatenne. Grandes affiches vantant les préceptes du commerce équitable, durable, écologique: "bons salaires, meilleures conditions de travail, d'habitations et de vie, accès à l'éducation, à la santé, bla bla bla" etc...Tout au long de la plantation des panneaux évoquent de belles intentions écologiques et solidaires...
Après avoir vu le film "le business du commerce équitable" de Donatien Lemaître et après avoir lu "Les coulisses du commerce équitable" de Christian Jacquiau, nous ne croyons plus aux allégations de Max Havelard, de Rainforest et quelques autres.
Puisque nous ne visitons pas l'usine, nous allons à la rencontre des cueilleuses. Il semble difficile de parler de salaires avec elles. Aucune n'ose s'exprimer. Le maton (l'homme qui surveille les cueilleuses) semble craint. Il s'approche dès que nous essayons de leur parler. Il est le seul à parler des salaires.
Les informations qu'il donne sont surprenantes : si la cueilleuse travaille plus de 18 jours par mois et qu'elle cueille au moins 20 kg par jour elle gagne 650 rps par jour, si elle travaille moins de 18 jours par mois, elle gagne 450 roupies par jour. Si elle cueille plus, elle gagne une prime qui peut être de 9 rps par kg. Elle serait payée toutes les deux semaines.
Le chauffeur nous dit discrètement qu'en réalité elles gagnent moins.
Tout ce que nous sommes arrivés à savoir est que ces familles n'ont pas les moyens de faire faire des études à leurs enfants en dehors de l'école primaire qui est prise en charge par l'entreprise. Ici pas d'école Montessori !
On peut se demander si elles gagnaient plus, et que les enfants puissent faire des études, combien d'enfants reviendraient sur les plantations pour reprendre le travail des parents dans ces conditions ?
Autre question qui revient dans le film de Lemaître, à laquelle il nous parait encore plus difficile de répondre: le harcèlement sexuel de la part des matons et des cadres sur les employées. La encore silence. Le chauffeur dit que c'est un fait et que l'on en parle dans la presse locale. Mais les femmes se livrent très peu, craignant de perdre leur emploi.
Quant aux conditions de logement, nous sommes allés visiter quelques lotissements de familles de cueilleuses, les photos parlent d'elles mêmes sur leurs conditions de vie. Baraques en parpaing au toit de tôle, fenêtres sans vitre, pas d'eau courante ni d'au potable, pas d'espace pour se laver, wc dans le caniveau etc... De vrais bidonvilles.
La plupart des familles pour tenir le coup cultivent des jardins potagers, pour leur consommation personnelle et pour vendre les légumes sur le marché.
Nous voulions revoir le Lipton'seat pour le plaisir de la vue: impossible, ce matin il y a un brouillard monstre. Malgré tout, les plantations sont envahies de randonneurs qui les sillonnent dans tous les sens. Nouveau hobby à la mode: faire de la rando dans les plantations au Sri Lanka. Waoouu c'est le top!
Nous avions contacté la Stassen Bio Dynamic Tea plantation and Factory à Idalgashinna pour programmer une visite. Une plantation qui cultive le thé selon les règles de la Biodynamie de Rudolf Steiner. Il nous a été répondu que comme nous n'étions pas clients, nous n'avions pas le droit de visiter ! Comment savent ils que nous ne sommes pas clients, ils n'ont pas de boutique ?
Route pour Bandarawella et Ella. Nous ne pouvons nous empêcher de nous arrêter devant les chutes de Rawana Falls. Elles n'ont rien d'extraordinaire si ce n'est l'ambiance. Tous ces gens qui s'arrêtent pour se rafraîchir dans un bain collectif...
Déjeuner dans un petit restaurant local de bord de route après les Rawana Falls.
Ella a bien changé: guesthouses et hôtels poussent comme des champignons après la pluie. Un tas de restaurants affichent pizza, burgers, bière, red bull et wifi gratuite. Ella serait devenue une destination "fashion" pour les nouveaux backpackers, moins fauchés que ceux qui les précédaient.
Nous poursuivons pour rejoindre le site de Maligawila à Monoregala (entrée gratuite), un site que nous avions visité juste après la guerre. Il y avait des militaires partout, il était interdit de prendre des photos.
Il n'y a plus de militaires ni de policiers. L'endroit n'est pas très touristique. Deux statues de Bouddha très anciennes dressées dans une forêt. C'est l'ambiance et la lumière qui sont intéressantes: de nombreux pèlerins viennent sur ce site.
Nous aimerions un jour être accompagné d'un spécialiste pour nous faire expliquer pourquoi certains sites attirent autant de gens.
La première statue représente un Bouddha debout datant du 7ème siècle, construite sous l'égide du prince Agga Bodhi. Avec le Bouddha d'Avukana c'est une des plus hautes statues de Bouddha auto-portées du Sri Lanka. Quelques ruines témoignent de l'existence d'un temple et d'un monastère à cet endroit qui faisait partie de la forêt de Yale. Découverte au sol en 1951, cassée en plusieurs morceaux, elle a été restaurée avant d'être relevée en 1980.
A 500 mètres, en haut d'une volée de marches se trouve une autre statue de Bouddha datant aussi du 7ème construite à la demande du roi Dappula Ier: Le Dambegoda Bouddha ( ou Maithree Natha Bodhisattva ou encore Avalokithswara Bodhisattva).
Sur le chemin du retour, nous visitons une nouvelle fois un temple avec un stupa de briques nues immergé dans les rizières: le Dematamal Viharaya situé à Helagama sur la route Buttala-Okkampitiya (entrée gratuite).
Nous découvrons que nous n'en avions vu que la moitié lors de notre précédente visite, à cause d'un violent orage. La présence de ruines à l'arrière et sur le côté du bâtiment principal témoignent d'une histoire très ancienne de ce complexe monastique.
Un bâtiment (la maison des images) sur le côté contient une très ancienne statue de Bouddha.
Le site date du 3ème siècle avant JC. Il aurait joué un rôle dans le conflit qui opposait le prince Tissa et son frère Gemunu qui deviendra le roi Dutugemunu. Plusieurs légendes rivalisent pour expliquer ce qu'il s'est passé entre les frères dans ce monastère, où l'un d'eux s'était réfugié. De nombreux pèlerins affluent de toute la région, parfois avec des moyens de transport collectif originaux: charrette tirée par un motoculteur.
Avant d'arriver à Kuda Oya, nous voulions visiter les statues sculptées dans la falaise de Buduruwagala. Une longue piste en mauvais état y conduit. Sur place, il n'y a personne en dehors d'un gardien qui demande 300 roupies par personne pour entrer.
Les statues n'étant pas en bon état, ni spectaculaires à voir, l'état ne faisant rien pour en faciliter l'accès, nous estimons que la dépense ne le vaut pas. Nous n'avons pas fait la visite.
Eco Lodge Gangadhara
Jour 11 Kuda Oya
Nous avions choisi cette étape en fonction de la publicité qui en est faite: un éco-camp dans la jungle, avec des activités découvertes "hors piste".
Ayant connu des éco-camps au Kenya, en Afrique du Sud, en Namibie, au Sénégal, nous nous attendions à quelque chose d'original, tant sur le plan hébergement que sur le plan activités. Grosse déception, voir évaluation de l'hôtel.
La balade découverte est banale: on marche au bord d'une rivière, puis on traverse un village dont les gens n'aiment pas être photographiés, pour arriver à un étang peuplé de quelques oiseaux : cormorans(indian cormorant), aigrettes, ibis(Black headed Ibis), hérons...
Le guide du camp évoque la présence d'éléphants pour créer le suspens, allant jusqu'à montrer des traces circulaires sur le sol qui seraient des empreintes de pachydermes. Nous n'avons observé nulle part des traces d'excréments, sèches ou fraîches que l'on trouve partout où il y a des éléphants.
Nous nous sommes concentrés sur quelques oiseaux : la perruche à collier (Rose Ringed Paraket), qui est aussi grosse qu'un perroquet et que l'on a du mal à distinguer parce qu'elle est de la même couleur que le feuillage, le Rhipidure à grands sourcils(White Browed Fantail) qui est un petit oiseaux très vif, qui passe son temps à faire des acrobaties de branches en branches et à déployer sa queue en éventail, le Loriot masqué jaune et noir (Black headed oriole) dont le chant est particulièrement agréable, le guêpier d'orient (Green Bee eater) avec son habit vert et son collier bleu turquoise, souvent accompagné de sa femelle dont le bec est nettement moins long.
Nous apprenons que le personnel des hôtels gagnent entre 25 000 et 50 000 roupies par mois(150/300€) en fonction du sexe, et des avantages mis à disposition: repas, logement, entretien du linge.
Eco Lodge Gangadhara
Jour 12 Kuda Oya - Ambalongoda 202 km
Route pour Ambalangoda en passant par Empitiya. Nous longeons le parc de Uda Walawe. Il y a 3 ans on pouvait observer des éléphants qui venaient quémander de la nourriture le long de la clôture. Les autorités du parc estimant que c'était un manque à gagner (puisqu'on pouvait voir les éléphants sans payer) ont installé une clôture intérieure afin d'empêcher les éléphants de s'approcher de la clôture de la route.
Nous nous arrêtons à Kolonna pour revoir le petit palais Maduwanwela Walauwa.(entrée gratuite) Rien n'a changé. Nous sommes toujours aussi impressionnés par ce que nous découvrons et par ce que cela laisse imaginer de la vie qui s'y déroulait. Un pièce pour la couture, une pièce pour les bonbons, une pièce pour le bétel, une pièce pour le mari, une pièce pour la femme, etc...un tas de pièces et de cours intérieures sans pratiquement aucune fenêtre sur l'extérieur. Des portes basses pour obliger les gens à s'incliner. Le propriétaire des lieux devait avoir un sacré tempérament.
Arrêt déjeuner à Galle à l'hôtel restaurant du Rempart. Alors que nous sommes généralement peu nombreux à cette période, l'endroit était noir de monde: touristes étrangers et touristes locaux. Les serveurs nous ignorant totalement, nous sommes partis.
Nous avons acheté des samosas végétariens dans un petit restaurant indien en face du parking du phare, les meilleurs samosas testés au Sri Lanka.
Continuation pour Ambalangoda sous la pluie.
Sumudu Guesthouse Amabalangoda
Jour 13 Ambalangoda
journée de poja du fait de la pleine lune (nuit 28/29/08) Poja peut être traduit comme 'jour de jeune".
Les commerces ordinaires, les bureaux, les marchés sont fermés pour cause de poja day.
Nous voulions visiter l'école de danse Bandu Wijesuriya Dance Academy, fermée pour poja day.
Le lendemain, comme pour la Kerala Kalamandalam Deemed University en Inde du Sud, l'école est fermée parce que c'est le lendemain de la poja day !
A condition d'être discret il est possible d'assister aux répétitions de danses classiques Sri Lankaises. A reprogrammer pour une prochaine fois, loin de la plein lune.
Profitant de la journée de poja, nous visitons plusieurs temples:
le mémorial Tsunami Honganji Vihara avec une grande statue de bouddha debout, offert par le Japon en signe de solidarité lors du Tsunami 2004.
le petit temple Seenigama Devol Devalaya (entrée gratuite) en bordure de route, juste avant Hikkaduwa. Ce qui le rend attrayant est la petite île photogénique qui lui fait face, occupée par le temple Seenigama Muhudu Vihara. Alors que toute la région a été dévastée par le Tsunami de 2004, le temple et ses arbres n'ont pas souffert de l'agression des vagues.
le très original temple Kumarakanda de Dodanduwa (entrée gratuite) avec ses escaliers hispaniques.
Belles fresques. Beaucoup de femmes habillées de blanc viennent prier en ce jour de poja: ambiance chaleureuse et sereine. Nous sommes toujours surpris de l'accueil que nous réserve les familles dans de nombreux sites.
Comme nous sommes à proximité, nous allons visiter une mine de pierre de lune (moonstones mines), dans le village de Meetiyagoda. Une rue du village n'est qu'une enfilade d'ateliers de taille et de magasins de pierres précieuses, qui possèdent au moins une mine à proximité pour les démonstrations.
Un puits de mine peut descendre jusqu'à 25 m, avec au fond une galerie de 15m de long. Les mines sont exploitées de 5 à 8 ans, après quoi elles sont rebouchées. A la saison des pluies elles sont difficilement exploitables parce qu'elles se remplissent d'eau. Avant de descendre un mineur vérifie à l'aide d'une bougie s'il y a assez d'oxygène.
Bien que la particularité de la région soit la pierre de lune, les ateliers et les magasins traitent toutes les pierres précieuses.
La pierre de lune se vend 1 euros le carrat. Il y en a des bleues, les plus jolies et des blanches. Certaines, très rares, contiennent des aiguilles de rutiles qui produisent une étoile lorsqu'elles sont exposées à la lumière.
Comme dans les plantations, il semble difficile d'aborder le thème des salaires, comme s'il y avait un tabou qui pèse sur cette réalité.
Nous sommes parvenus à savoir qu'une femme gagne environ 25000 roupies (150 €) par mois si le travail est soigné, qu'un homme gagne plus, voir le double pour le même travail. Si le travail est exceptionnel ou que la personne taille des pierres de qualité supérieure du fait de sa dextérité, des primes peuvent est ajoutées.
Nous avons observé que contrairement à l'Inde les tailleurs n'ont pas les doigts déformés ou rongés par l'abrasion.
Nous avons visité une des mines, et l'atelier de A.C.Malliyawadu, que nous remercions pour son accueil ainsi que Nilusha Chamali qui nous a fait découvrir le monde des pierres, Isha Punchilewa, et Ishanka Ruwanmall qui nous ont fait découvrir l'art de tailler les gems avec beaucoup de gentillesse.
Recherche infructueuse de restaurant local pour le déjeuner. En dehors des restaurants pour touristes, chers et pas forcément plaisants, tout est fermé pour cause de poja.
Les plages sont bondées de monde. Je n'ai jamais vu autant de Cingalais à la plage. Sur le plages publiques les femmes et les jeunes filles se baignent habillées. (même sur la côte sud).
Nous poursuivons notre tournée des temples avec le plus vieux temple et monastère du sud de l'île :
Sunandaramaya Mahavihara d'Ambalangoda. Au bout d'une impasse, dès le portail qui est magnifique mais en travaux, règne une ambiance sereine et paisible dans ce petit temple.
A l'entrée un vieux moine prenait la pose et cherchait à attirer l'attention. Il voulait échanger nos adresses pour correspondre et disait avoir visité la France. Dans sa façon d'insister, de vouloir accaparer notre attention, et son obsession à échanger nos adresses il me rappelait un moine "déjanté" qui m'avait accosté à Galle, sur les remparts en 2001, exactement de la même façon. Après vérification dans mes archives photos, il s'agit du même moine, Sri Sudhamma, 14 ans plus tard ! Mêmes marques sur le visage,e mme baratin.
Du fait de la poja, des centaines de femmes habillées de blanc méditent, prient, nous adressant des sourires pleins de chaleur.
C'est le genre de temple où l'on resterait bien assis pendant des heures à contempler, tout ce qui se passe et tout ce qui ne se passe pas.
A l'inverse, alors que nous étions encore sous le charme du temple précédent, nous voulions voir le Bouddha couché le plus long d'Asie du Sud Est (35m) au temple Galagoda Shailatharama Viharaya de Karandeniya.
Après avoir gravi une bonne centaine de marches nous sommes arrivés sur un plateau rocheux où nous avons eu à subir par deux fois les provocations de voyous cingalais: des adolescents arrogants et grossiers, qui cherchaient à prouver qu'ils pouvaient avoir une ascendance sur des touristes. Effleurements, bousculades, moqueries, regards toisants, tentative ou simulacre de vol de chaussures, pour nous faire réagir.
C'est la seconde fois que nous subissons ce genre de problème au Sri Lanka, la première était à Batticaloa, juste à la fin de la guerre dans un temple hindou. Cette pratique est beaucoup plus fréquente en Inde, notamment au Gujarat.
Pour couronner le tout, au moment d'entrer dans la salle où repose le fameux Bouddha, alors qu'aucun Sri Lankais ne paye l'entrée, un moine me réclame 250 roupies de façon très agressive (il avait du oublier de faire la sieste). Nous abandonnons la visite, n'ayant pas envie de cautionner un endroit aussi désagréable. A revoir une autre fois, si possible sans voyous, et avec des moines plus zen.
Sur le chemin du retour nous faisons le plein d'énergie positive en visitant le petit temple et le monastère centenaire de Kandegoda sur la route d'Elpitiya à Ambalangoda. Il servait autrefois de centre d'enseignement du Bouddhisme. Un lieu paisible comme nous les aimons.
Sumudu Guesthouse Amabalangoda
Jour 14 Ambalongoda - Wadduwa 50 km
Route pour Wadduwa où nous nous réjouissons de retrouver la famille que nous avons connue après le tsunami.
Après avoir beaucoup cherché un hébergement abordable et confortable autre que les hôtels de luxe dispendieux ou les guesthouses minables qui pullulent sur la côte, nous avons enfin trouvé un lieu magique.
L'endroit idéal pour se reposer, en paix, loin de toute excitation, au coeur d'un village traditionnel, avec un parc entretenu, sans piscine avec des gosses qui braillent à longueur de journée en éclaboussant tout le monde.
Un lieu serein, géré par des gens épanouis et cultivés, accompagnés d'une équipe chaleureuse et efficace, sans faire de chichis.
Un lieu où l'on peut savourer des repas locaux variés, frais et sains. Un lieu où il est bon de rester un certain temps avant de reprendre contact avec la réalité européenne.
Hotel Little Villa
Jour 15 Wadduwa nous sommes invités chez nos amis pêcheurs, échange de cadeaux, nous passons la journée ensemble. D'abord chez eux où nous avons partagé un repas digne d'un bon restaurant local. Rasika a préparé un déjeuner savoureux, frais, sans piment et sans viande.
Nous avons passé l'après midi ensemble à la plage et chez la belle-soeur. Avec quelques mots et beaucoup de gestes nous avons échangé, partagé notre quotidien. Nous nous sommes découverts un peu plus, peut être attachés un peu plus.
Nous laissons une enveloppe avec une somme confortable à la famille afin de l'aider dans ses difficultés quotidiennes. Ce qui l'amènera à nous contacter par la suite pour nous en demander davantage ! Passant du partage à la mendicité.
Hotel Little Villa
Jour 16 Wadduwa
le matin, nous visitons le village autour de Little Villa, en tuk tuk, avec Dilipa.
C'est un beau village rustique, plein de chemins qui se faufilent entre les plantations de cocotiers, de cannelle, de bananiers, avec des rizières, des jardins potagers, des ateliers, quelques jolies maisons, des écoles, un dispensaire.
Nous avons découvert un temple aux fresques extraordinaires: le Maha Vihara de Molligoda, un quartier de Wadduwa. L'endroit est beau et paisible, l'intérieur est encore plus surprenant. Plusieurs fois centenaire, les murs et les plafonds du temple ont été décorés par des artistes qui n'ont rien à envier aux occidentaux de la Renaissance.
La finesse des traits, les palettes de couleurs sont très intéressants. Le plafond de l'entrée est décoré les signes du zodiaque cingalais.
Une pièce du temple reste fermée et n'est ouverte qu'une fois par an: elle renfermerait une énergie particulière, trop forte pour être en contact avec les visiteurs. J'aurais aimé savoir si elle contenait un lingam !
Autre surprise: le gardien du temple qui entretient les locaux et le linge des moines, est un ancien ouvrier de Renault Boulogne-Billancourt. Il vit avec sa pension française, mais ne parle pas français. Il s'intéresse aux arts divinatoires et au zodiaque. Il a une façon très intéressante de faire visiter le temple, et ses capacités de "voyance" sont surprenantes.
Hotel Little Villa
Jour 17 Wadduwa - Colombo 50 km
Depuis que nous venons au Sri Lanka, nous n'avons jamais pris le temps de visiter Colombo.
Nous visitons le Gangaramaya Temple (donation obligatoire ou entrée payante 200 rps pour les étrangers). Un des temples les plus importants et les plus riches du Sri Lanka. L'histoire ou la légende raconte qu'un célèbre marchand du 19ème siècle (Don Bastion) aurait acheté ce terrain marécageux à des Maures pour y construire le temple et le monastère afin de favoriser le développement du bouddhisme.
On y trouve de tout, un temple, un dagoba, un hall de méditation au pied du Bô Tree, un monastère, une bibliothèque, un musée constitué d'un tas d'objets, de statues, de cadres, de bibelots, d'ivoire, de bijoux, ayant un rapport ou pas avec le bouddhisme venant de tous les pays d'Asie: Tibet, Inde, Thailande, Birmanie, Indonésie, Vietnam, Chine, Japon.
On y trouve aussi une vieille Roll's Royce et une Mercedes plaquée or ayant été offertes au moine supérieur !
Les dévôts offrent beaucoup d'argent à ce temple, où ils viennent nourrir chaque jour la centaine de moines qui se succèdent le long des tables, attendant qu'on les serve. C'est la dana, devoir religieux d'alimenter les moines pour obtenir des mérites et une meilleure position dans l'échelle des réincarnations.
Ce temple est connu pour une perahera qui attire de nombreux Sri Lankais: la Navam Perahera à la pleine lune de février.
Il est connu pour son centre de formation international au bouddhisme.
Il est aussi connu pour ses prises de positions et son engagement politiques souvent très nationalistes.
Il est encore connu pour la façon dont les éléphants y sont maltraités. Lonely Planet, Wikipedia et https://www.youtube.com/watch?v=7ueShd6RgyY
Ce temple est intéressant à visiter, pour sa richesse et son exubérance, mais il me dérange en même temps à cause de cette richesse et de cette exubérance qui semblent en opposition avec l'esprit du bouddhisme, même si ce sont des cadeaux, des offrandes.
On peut se demander, si les gens "achètent" leur place au paradis avec ces dons et ces offrandes, à qui profite le fait de croire dans le cycle des renaissances ou dans un karma et si cette croyance ne vaut pas le coup d'être entretenue, parce que ça rapporte ! Business is business, un investissement c'est un investissement même si c'est sur du vent. Etonnant qu'une startup n'y aie pas encore pensé !
Nous découvrons le fabuleux quartier de Pettah et sa vieille mosquée Jami Ul Alfar (1909) aux couleurs de gâteau à la
framboise. Un véritable bouillonnement humain. Dépaysement garanti.
Lieu de prières et de commerces où l'on trouve de tout et tout le monde: Hindous, Bouddhistes, Chrétiens, Musulmans se côtoient dans une effervescence impressionnante. L'argent n'a pas de religion! Prévoir d'y passer au moins deux heure à observer les allées venues étourdissantes.
Il parait que la mosquée peut parfois se visiter, en dehors du vendredi.
Visite de curiosité à deux immenses magasins d'artisanat Cingalais de qualité: Barefoot, Laksala. C'est beau, les prix sont fixes mais c'est très cher.
Nous traversons le centre de Colombo, avec ses grandes avenues bordées de magasins de luxe. Impression d'être dans n'importe quelle mégapole de la mondialisation: mêmes boutiques, mêmes marques, mêmes buildings, même clientèle, mêmes grosses voitures qui stationnent en double file, mêmes regards condescendants de ceux qui en descendent.
Retour brutal à une réalité qui semble tellement loin de tout ce que nous venions de découvrir, qui réactive l'appréhension du retour.
Il est temps de déjeuner et de nous préparer pour aller à l'aéroport.
Sri Lanka
A la recherche de petits temples perdus...
du 17 Août au 04 Septembre 2015