Rendez-Vous en Terres "inconnues"
du 12/04/2015 au 03/05/2015
Départ : Dimanche 12/04/2015 France vers Saigon via Dubai (8 heures d'escale)
Jour 1 - Lundi 13/04/2015 arrivée à Saigon, à 19h35, formalités d'immigration un peu longues parce que des passagers donnent des bakchichs à des intermédiaires qui les font passer avant les autres au guichet d'obtention des visas (lettre d'invitation, formulaire rempli, une photo d'identité au format normal, + 45$)
Récupération des bagages. Change d'argent en prévision des premières dépenses. Nous sortons de l'aéroport vers 20h45. Un chauffeur parlant français nous attend pour nous conduire à l'hôtel. il fait 32° à 21h.
hôtel Ruby River, juste correct, et presque vide. Il est nettement moins professionnel, moins confortable, moins bien situé que le Sanouva des années précédentes.
Jour 2 - Mardi 14/04/2015 Sài Gòn - Buôn Ma Thuột - Pleiku
• Départ à 04h00 (am) pour l'aéroport pour un vol Sài Gòn - Buôn Ma Thuột - (06h00_07h00) à bord d'un ATR 72. Un vol pour Pleiku était initialement prévu, mais l'aéroport de Pleiku est fermé pour travaux, ce qui nous oblige à faire le trajet de Buôn Ma Thuột à Pleiku en voiture.
Route en travaux :184 km et non 260 km comme annoncé par l'agence. Soleil et vent , 25°.
Accueil par le guide Thuyết (parole) et le chauffeur Tuân (obéissance), équipe des hauts plateaux.
• 07h20 départ pour Pleiku. Sur la route arrêt vers 10h10 pour visiter une plantation de poivriers.
Longues lianes qui s'enroulent autour de poteaux de ciments. Quelques cueilleurs s'affairent sous un soleil écrasant. Les grappes sont cueillies à la main, puis égrainées par une machine avant d'être séchées au soleil. Le producteur vend le poivre 195 000/200 000 vnd le kg. (8,30€)
Arrivée à Pleiku à 12h10. Ayant signalé à l'agence que nous sommes végétariens, le chauffeur trouve un restaurant végétarien populaire avec des plats variés préparés à base de différentes formes de tofu et de légumes. Thiêm Chay Thao Dân 38A Tăng Bạt Hổ, Pleiku. Un régal.
• Dépôt des bagages à l'hôtel et récupération d'un guide local : Mr Chung (fidélité) imposé pour la visite de l'après midi !
• 14h00 Départ en direction du village de Dek'tu, à 24 km de Pleiku. Le guide et le chauffeur restent à l'entrée du village. Nous arpentons un chemin de terre en compagnie de Mr Chung.
Village Bhanar ou Ba Na, animistes. Nous ne rencontrons pratiquement personne, si ce n'est deux femmes qui fument un cigare local. Une grande maison commune (Nhà Rông) au toit de chaume, aux murs de planches, quelques maisons authentiques en bois sur pilotis en mauvais état, le reste du village est en ciment. La moitié du village est habitée par des Kinhs.
Comme chez les Mnongs des villages Lê et M'lieng du Lac Lak les habitants rencontrés sont en pantalons de jogging, en tee shirt "addidas", la tenue "ethnique" de l'assimilation. Les Kinhs sont considérés comme des colons Vietnamiens imposés pour contrôler l'intégration des minorités ethniques. D'où les maisons en ciment, les tenues "addidas", la disparition des maisons et des cimetières d'origine.
Visite du cimetière: quelques tombes ressemblant à des petites huttes rectangulaires en ciment avec un toit de tôles. Les tombes sont abandonnées lors d'un rituel, environ 1 mois après les funérailles d'après les dates inscrites. Nous n'avons pas vu de totems.
๏ Nous étions censés voir le village de Dekrol : personne ne connait ! Surprenant car de nombreuses agences locales l'inscrivent dans leur programme. Cela faisait partie de notre programme ! Nous pensons avoir affaire à un sous-traitant qui arrange le programme un peu comme il veut.
• Retour à l'hôtel à 16h.
๏ Le guide annonce qu'on partira tard le lendemain parce qu'il n' y a pas grand chose à faire.
Surpris je prends le programme et lui montre tout ce que nous sommes censés faire le lendemain, le village de Plei Phun ou La Phun, la découverte de villages Gia Rai et Sedang, les villages de KonTum Konam, Kon Tum Kopong etc...
Le guide dit qu'il n'a pas le droit d'y aller, qu'il faut une autorisation spéciale.
A la place il propose de voir la cathédrale en bois, le séminaire. Visites que nous avions refusées dès le départ pour accorder du temps à la découverte de minorités ethniques de la région.
Nous avons encore l'impression que le sous-traitant arrange le programme comme il veut.
C'est une visite qui a été prévue avec l'agence de Hanoi, s'il faut un permis c'est à eux de le prévoir. Il demande au chauffeur d'appeler son employeur qui finit par accepter de faire ces visites ! Mais sont-elles les visites prévues ou des visites de remplacement pour "calmer" les voyageurs ?
Le guide dit très gentiment " Vous les Français vous aimez qu'on tienne les promesses". Notre réponse fut claire: "surtout quand on a payé pour qu'elles soient respectées". Nous prenons sur nous pour ne pas commencer le voyage sur une note négative !
Dîner à l'hôtel parce qu'il n'y a rien d'autre à proximité.
Hôtel Hoang Anh Gia Lai. Excellent hôtel, très professionnel, très confortable.
Jour 3 - Mercredi 15/04/2015 Pleiku - Kontum
Pleiku- Kon Tum 52 km et non 120 km comme annoncé par l'agence
• Départ à 09h00, de nouveau en compagnie du guide local Mr Chung ! Il nous emmène à 8 km de Pleiku voir le lac To Nung (Biên Hô) : un lac qui occupe le cratère d'un ancien volcan. Sans intérêt. Nous n'avons pas demandé à faire cette visite. Impression d'être "baladés" ! Soleil et vent, 23°
• 09h30 Nous prenons la direction du village de Plei Phun que nous atteignons après 39,5 km de route (45 minutes).
๏ Le guide fait remarquer que c'est loin, que "l'aller-retour ça fait beaucoup de kilomètres" nous le rassurons en disant que "c'est prévu dans le devis que nous avons payé" !
Marche de 30 minutes sur un chemin de terre dans un village Gia Rai "désert". Il n'y a personne. La maison commune est abandonnée, en piteux état. Elle n'est plus utilisée depuis longtemps.
Seul point agréable, le chemin vers le cimetière donne une belle vue sur des rizières.
Le cimetière est abandonné, en dehors de tombes récentes catholiques en carrelage, les tombes sont détruites, il ne reste qu'un totem, représentant une femme, debout en très mauvais état. Nous quittons le village vers 10h45, avec l'impression de ne pas avoir vu grand chose d'intéressant.
• En rejoignant la route pour aller à Kon Tum, au km 37, sur la paroisse de Yali (Ya Ly), une fête villageoise bat son plein. Tous les habitants sont en costume traditionnel. Il s'agit de Gia Rai catholiques qui fêtent la fondation de leur nouvelle église. Ils sont plusieurs centaines, ils viennent des villages voisins.
Nous demandons à aller à leur rencontre. Accueil chaleureux et convivial. Les villageois nous invitent à partager leur repas : des tubes de bambous dans lesquels ils cuisent du riz gluant. Ils nous offrent aussi des fruits. Nous apprécions cet instant authentique pendant que le guide panique en disant que "nous devons partir rapidement sinon nous risquons d'avoir des problèmes avec la police, et lui risque de perdre son travail" ! Mr Chung a disparu pendant cet arrêt !
๏ Nous découvrons à quel point notre guide à peur de tout ce qui peut se passer, nous nous demandons s'il est paranoïaque ou si cette région du Vietnam est réellement particulière ?
C'est le curé du village qui nous a servi de guide en français et nous a fait découvrir les différentes particularités des villageois, et leurs rituels. Nous espérons qu'il n'en subira pas les conséquences. Nous aurions aimé rester un peu plus longtemps !
En cherchant à comprendre, nous découvrons dans différents documents et sur des sites web que les ethnies montagnardes de la région de Pleiku et Kon Tum sont en conflit avec le Vietnam depuis longtemps. Elles ont, par périodes, constitués des groupes rebelles en réactions à différentes oppressions dont elles ont été et sont encore victimes : suppression des écoles, des tribunaux coutumiers, interdiction de construire des maisons sur pilotis, confiscation et redistribution des terres à des colons vietnamiens Kinhs. Ces populations auraient aussi aidé les Américains contre les Vietnamiens du Nord, ce qu'elles ont payé très cher par la suite. Leur liberté de culte à été réduite, la langue vietnamienne leur est imposée, certains groupes ont été déplacés dans des villages en ciment afin de "faciliter" leur assimilation !
En 2004, ils se sont à nouveau révoltés contre l'oppression: ce qui a donné lieu à des représailles parfois brutales. Beaucoup ont fui vers les pays limitrophes. La région a été interdite au tourisme pendant plusieurs années. Certaines ONG signalent la haute surveillance et les persécutions dont ces minorités sont encore l'objet actuellement.
Nous comprenons mieux les angoisses de notre guide et les raisons pour lesquels il nous a été difficile de rencontrer des minorités si accueillantes. Mr. Chung est-il un agent de renseignement ?
• Nous abandonnons Mr Chung à Phú Hòa avant de reprendre la route Ho Chi Minh vers Kon Tum (village des tigres) où nous arrivons à 12h25.
Riz, manioc, café, bananes, cannes à sucre, hévéa, bois précieux, élevages font la richesse de la région. Le café est le Robusta. Il est vendu 20 000 dongs le kg (0,82 €). Cette année risque d'être une mauvaise année parce que le cours du café s'effondre et que la sécheresse qui sévit actuellement sur la région cause énormément de dégâts.
Le manioc dont la culture appauvri lourdement les sols est utilisé pour faire de la farine, du tapioca et de l'alcool.
La région est habitée par différentes ethnies minoritaires dont les plus importantes: les Sedang, les Bahnars, les Gie et Gie Trieng, les Jarai ou Gia Rai. Ayant le même type d'habitation, le même type de vêtements indigo à bandes brodées rouges et blanches, il est facile de les confondre.
Dépôt des bagages à l'hôtel. Le chauffeur trouve un petit restaurant végétarien plein de ressources culinaires. Cơm Chay, 84 Lê Lợi, Kon Tum. Soit il le connait soit il s'est renseigné avant. Nous apprécions l'efficacité de ce chauffeur. Dommage qu'il ne parle pas anglais ou français, il ferait un excellent guide.
Contrairement à Pleiku qui est une ville "banale" sans grand intérêt, Kon Tum est une petite ville pleine de charme, lovée dans les méandres de la rivière Dakbla qui l'enlace.
Avec ses petites rues bordées d'arbres, ses maisons aux mûrs garnis de fleurs, ses petits quartiers résidentiels, son marché très animé, ses terrasses de cafés et de restaurants au bord de la rivière, Kon Tum a un air de villégiature.
Après Đà Lạt, Buôn Ma Thuột et Kon Tum sont des étapes très agréables dans les hauts plateaux.
• A 14h40, le guide nous emmène visiter la cathédrale de Kon Tum (l'église des montagnards). Cette cathédrale et le séminaire ont tenu une place importante dans sa vie, il nous semblait délicat de refuser la visite.(il est un ancien séminariste)
C'est vrai qu'elle est belle cette église de bois et de verre. Construite sur pilotis entre 1913 et 1918, restaurée en 1990, elle est assez représentative de la culture montagnarde et de l'influence romane française. Le domaine de l'église abrite aussi plusieurs orphelinats qui accueillent des enfants des minorités ethniques, orphelins ou non.
• A quelques pas de l'église, le village de Kon Tum Konam (en aval, bas du fleuve). Le guide explique avec désolation la disparition progressive des maisons traditionnelles. Il en reste 3 ou 4 dans des états de dégradation avancée, souvent occupées par des femmes Bahnars très âgées. Leurs descendants n'ayant plus le droit de construire des maisons traditionnelles.
Nous passerons un bon moment avec une nonagénaire, Mme Byũn qui prend beaucoup de plaisir à nous rencontrer. Le guide ne parlant pas son dialecte, nous communiquons par gestes. La maison commune (nha rong) est couverte d'un toit de tôles rouges. Quand au cimetière et ses totems, ils n'existent plus.
• Un peu plus loin, visite du village de Kon Tum Kopong (en amont, haut du fleuve), dans le même état que le premier, des maisons en ciment, essentiellement occupées par des Kinhs, remplacent les maisons traditionnelles des ethnies montagnardes (il en reste 3). La maison commune a gardé son toit de chaumes, pour combien de temps ? Selon le guide, ces nah rong ne servent plus aux réunions, ni aux instances villageoises. Elles sont plus ou moins entretenues pour le folklore. Elles abritent les jeunes garçons célibataires du village qui s'y retrouvent pour la nuit ! Le cimetière et ses totems étaient aussi détruits.
• Sur le retour, visite du pont suspendu de Kon klor, sans grand intérêt si ce n'est sa taille: 292m de long, et son utilité pour les gens de la région. Il est flanqué d'un nah rong situé dans un grand jardin, inaccessible parce que clôturé.
• Visite du séminaire Thua Sai Kon Tum, édifié entre 1935 et 1938, dans le même style que l'église des montagnards, en bois précieux, où le guide a fait ses études et appris le français. Une salle à l'étage fait office de musée des minorités de la région. Le séminaire tient lieu d'évêché actuellement. Nous avons été conquis par la statue de la Vierge qui s'érige devant les escaliers au bout d'une allée de frangipaniers: une femme épanouie, portant un panier sur le dos à l'image des femmes de la région, plus séduisante que la "mater dolorosa" à laquelle nous sommes habitués en Europe.
• A 17h10, nous visitons rapidement le marché de Kon Tum, intéressant, avant de rejoindre l'hôtel à 17h30.
๏ Le guide nous demande de lui remettre le solde du voyage. Il semble embarrassé de devoir se substituer à l'agence, et de devoir réclamer une somme aussi importante. Nous le rassurons, c'est une situation normale.
Dîner au restaurant Dakbla's, salle originale, menu original, prix corrects. Nems calcinés tant ils ont été recuits
hôtel Indochine, bien situé, moins professionnel que celui de Pleiku et de Buon Ma Thuot, mais correct. Les chambres donnant sur le fleuve sont plus spacieuses et plus agréables que celles donnant à l'arrière (la nôtre).
Bon à savoir : A 5 km de Kon Tum se trouve le village de Kon Ko Tu, le plus visité actuellement par les touristes de passage parce que c'est celui où il reste le plus de maisons traditionnelles. Il dispose un logement intégré authentique (Nha Rong) géré par la communauté. ici les bénéfices servent aux habitants. A découvrir une prochaine fois. Apparemment inconnu du guide et peut être de l'agence !
Jour 4 - Jeudi 16/04/2015 Kon Tum - Hội An
Initialement nous devions rejoindre Hội An en avion au départ de Pleiku afin d'éviter une longue route, et de bénéficier d'une journée de visite libre à Hội An. L'aéroport de Pleiku étant en travaux, c'est en voiture que nous rejoignons Hội An. 25°, soleil et ciel bleu.
• Départ à 07h30 par la route Ho Chi Minh, en travaux sur de longs tronçons.
• 09h25 arrêt au village de Nông Nội, pour faire une photo de la maison commune à l'entrée d'un village Sedang. De nouveau le guide s'est montré très anxieux et ne souhaitait pas que nous pénétrions plus avant dans le village. Un panneau en vietnamien et en anglais indiquait clairement "Khu Vuc Cam (zone interdite) Restricted area. No trepassing". Cool !
• 10h15 arrêt de 15 minutes toujours à l'entrée du village de Dak Wak pour photographier la maison commune, sans pouvoir découvrir le village !
• 11h05 arrêt de 15 minutes et traversée à pieds du village de Dong Lei en ciment (maisons offertes par une banque!). Cabane communale en planche. Arrêt et visite sans aucun intérêt. Impression que le guide ne sait pas quoi faire pour meubler le programme.
12h Arrêt déjeuner à Phước Đức
• Départ à 12h56 pour un dernier tronçon vers Hội An où nous arrivons à 15h45. Soleil , 31°.
Normalement nous aurions du bifurquer à Khâm Đức pour aller directement vers Hội An, 240 km (14E). En réalité le chauffeur est passé par la voie la plus longue, via Danang, 314 km.(+ 01h30 sur itinéraire prévu)
• A Hội An nous cherchons une bijouterie pour changer de l'argent à un taux plus intéressant que dans les banques ou les hôtels. Cela se confirme à chaque fois.
Nous visitons à nouveau le Trung Hoa assembly hall, 64 rue Tran Phu aussi appelé Maison commune des cinq congrégations: Fujian, Canton, Hainan, Chaozhou, Hakka, que nous avions vu superficiellement lors de nos précédents séjours. Visiter Hội An, même si nous l'avons déjà vu, est un réel plaisir.
• Dîner au Mermaid 2, Tran Phu, Hội An: un des meilleurs restaurants authentiques de la ville pour tester les spécialités locales à des prix honnêtes. La salade de papaye verte Gỏi đu đủ et les Hoành thánh chiên sont à tomber par terre.
Promenade de nuit très agréable dans cette ville fascinante, où il règne encore une ambiance très particulière, bien que toutes les maisons aient vendu leur âme au "diable de la consommation", se transformant en bars "branchés", restaurants "fusion", gargotes à pizza et hamburgers wifi, bars à jus de fruits et légumes frais, boutiques de fringues ou d'antiquités de luxe, pour une clientèle qui a définitivement adopté la tenue vestimentaire des plages californiennes ou tropéziennes quelque soit sa destination.
Hotel Vinh Hung , notre hôtel préféré au Vietnam : cosy, chaleureux, confortable, bien tenu, professionnel et bien situé.
Jour 5 - Vendredi 17/04/2015 Hội An - Đông Giang - Hội An
il fait 32 ° à 08h00. Soleil. Rencontre avec le nouveau guide Việt et le nouveau chauffeur Sinh (création) .
• Départ à 08h00 vers le village de Đông Giang à 83 km de Hội An, territoire de la minorité Cơ Tu.
Très belle route verdoyante : rizières et forêts, plantations de thé, rivières, ponts suspendus et petites montagnes.
• Arrivée au premier village de Bho Hoong 1 à 10h00. Il fait 35°.
Nous devons à nouveau passer par un guide local (Pai) pour visiter le village. Ici il semble davantage qu'il soit question d'une combine commerciale qu'un problème d'autorisation. C'est un jeune qui gère des bungalows touristiques au sein du village pour une société basée à Hoi An: http://www.bhohoongbungalows.com
D'ailleurs la visite commence par les bungalows à louer. S'il n'y avait pas une société à but lucratif derrière qui invoque un tourisme "équitable et responsable" comme argument "d'authenticité", on pourrait imaginer que c'est une forme de tourisme intégré. Sauf que les habitants ne vivent pas dans cette forme d'habitation et que la majorité des bénéfices ne leur revient pas !
Un certain nombre d'activités semblent avoir des retombées économiques pour les gens du villages: artisanat, entre autres.
Très beau village, niché dans la verdure. Une jolie maison commune où se tenait une réunion, devant laquelle trône un totem de style amérindien. C'était autrefois un lieu de sacrifice.
Nous poursuivons la visite du village, et rencontrons des habitants très accueillants. Certaines femmes portent encore les vêtements traditionnels.
Enfants qui sortent de l'école, femmes qui cousent les vêtements traditionnels que porteront leurs filles, hommes qui jardinent ou font la vaisselle, personnes âgées qui réchauffent leurs vieux os et leurs articulations au soleil sur le pas de la porte.
Il suffit de s'arrêter et d'entrer en relation, les villageois ne demandent qu'à communiquer. Malheureusement il y a la barrière de la langue que même les guides ne semblent pas maitriser !
• 11h00 visite d'un second village: Thôn Dhrôông, toujours avec le guide local. Nous rencontrons plusieurs femmes centenaires, toujours vaillantes, avec des visages lumineux, radieux: Mme Ngar, Mme Bri Bring, Mme Bring Sùp. (phonétiquement)
Nous passons presque une heure à parler avec ces dames. Ni elles ni nous ne comprenions la langue de l'autre, mais nous échangions, avec en plus l'impression de partager quelque chose de réel. Elles prennent beaucoup de plaisir à ce qu'on s'intéresse à elles, elles aiment décrire avec beaucoup d'humour leurs conditions de vie passées et actuelles.
Cela nous arrive parfois dans différents pays du monde de discuter avec des gens qui ne parlent pas la même langue que nous, tout en ayant l'impression de nous comprendre.
Nous observons que le guide, même local a beaucoup de difficultés à comprendre le dialecte Cơ Tu et à restituer les propos des personnes rencontrées ! Dommage, cela limite les échanges. A quoi sert un guide local alors ?
Dans ce village, une Belge (Eva) "aide" les femmes dans le développement et la pérennisation de l'art du tissage.
La production artisanale met en valeur les motifs et les coloris ethniques locaux. Elle les pousse à ne pas brader leur savoir faire en exigeant des tarifs respectueux de leur travail. Dhrôông Brocade Weaving Business Group, Display and Production House.
Pas certain qu'il ne s'agisse que d'une entreprise philanthropique.
Arrêt repas à Prao. Du riz sauté et des liserons d'eau, très basiques. Au moment de payer notre repas, le guide dit qu'il a payé pour nous !
• 13h40, nouvelle balade dans la campagne: rizières et rivières, ponts suspendus, petits chemins de forêt, un autre village Bho Hoong 2, d'autres rencontres. Il est très agréable de s'arrêter, et de tenter de dialoguer avec les villageois. Cette région est vraiment intéressante, et paisible.
Un autre village Cơ Tu serait à ajouter au programme: Tây Giang. Une prochaine fois.
• Retour à Hội An à 16h45. Nous en profitons pour nous fondre une dernière fois dans cette ville magique, juste pour l'ambiance que génèrent ces vielles maisons, même si leurs façades n'affichent plus que des incitations au consumérisme.
•Dîner au Mermaid.
Jour 6 - Samedi 18/04/2015 Hội An - Đà Nẵng - Huế
• Départ de Hội An à 08h30 en direction de Huế. 27°, ciel bleu.
• Arrêt rapide à l'entrée de Đà Nẵng pour faire une photo de la Montagne de Marbre vue de l'extérieur et sur la plage de Đà Nẵng pour photographier les bateaux paniers - ghe thùng chài. Originales petites nacelles de bambou tressé et goudronné avec lesquelles les pêcheurs vont sur la rivière, sur un bras de mer ou en bord de mer.
• Pause repos pour le guide et le chauffeur au col des nuages. Pendant ce temps nous observons les couples de jeunes mariés qui ont dépensé une fortune pour venir se faire photographier à cet endroit. Nous sommes surpris par les sommes que dépenses les couples et les familles pour les mariages. C'est impressionnant, même dans les familles qui ne sont pas riches.
• Arrêt photo rapide à la lagune de Lăng Cô.
• Arrivée à Huế à 12h05, au bout d'une route de 151 km. Soleil, 40°.
12h15 repas dans un restaurant populaire que nous avions choisi pour ses spécialités locales. The Hanh, 11 Pho Duc Chinh. C'est bon, frais, et authentique. Cela nous oblige à mettre de côté notre végétarisme, la majorité des spécialités étant à base de viande. Nous sommes flexitariens occasionnellement.
Avant la fin du repas, le guide et le chauffeur partent en disant qu'ils vont boire un café un peu plus loin.
๏ Au moment de payer, la restauratrice dit que le guide et le chauffeur sont partis sans payer leur repas, et demande si elle peut l'ajouter à notre facture. Comme le guide nous a dit avoir payé pour nous la veille, nous n'avons pas osé refuser, bien que la différence de menu et de prix soit évidente ! Plus tard le guide et le chauffeur reviennent, sans faire allusion à quoi que ce soit ni à chercher à payer leur note !
• A 13h12 nous commençons la visite de la Cité Impériale, que nous avions vue de façon très incomplète en 2012.
Datant du 19ème, en grande partie détruite lors de l'offensive du Têt en 1968, la Citadelle semble renaitre progressivement de ses cendres.
Construite par Gia Long en 1803, agrandie et embellie par son fils Minh Mang elle fut parachevée par leur différents successeurs. Le dernier empereur y ayant résidé étant Bảo Đại qui a abdiqué en 1945.
Nous réalisons que nous n'avions pas visité le quart de la cité impériale la première fois du fait de l'incompétence du guide: un tas de recoins, bibliothèque, salle de lecture, reposoir, corridors, habitations et pavillons secondaires, nous avaient échappé.
Depuis plusieurs années, des travaux de restaurations gigantesques ont été entrepris, grâce surtout à des fonds internationaux, il y a toujours plus de choses intéressantes à voir. Ce palais est une véritable merveille à découvrir.
• Retour à l'hôtel à 16h20
Dîner au Phở Sài Gòn, 10 Nguyễn Văn Cừ,, un petit restaurant populaire correct dans le quartier de l'hôtel.
hôtel Thanh Lich un bon hotel, bien tenu, confortable, un peu excentré, mais abordable. Equipe professionnelle.
Jour 7 - Dimanche 19/04/2015 Huế - Kim Long - Phuoc Tich - Khai Dinh - Minh Mang
• Départ à 8h30 pour visiter les environs de Huế. Soleil, 38°.
• à 41 km de Huế, nous nous rendons au village de Phuoc Tich, sur le bord de la rivière O Lau. Village de potiers réputé pour son charme, ses vieilles maisons appelées Nha Ruong ou Nha Vuon, ses temples appartenant à 18 clans, son figuier 8 fois centenaire à l'ombre duquel s'abrite le petit temple Cay Thi.
Construit au 15ème sous le règne du roi Lê Thanh Tong (1460-1497), le village Dong Quyet devint Phuoc Tich sous la dynastie Nguyen(1802-1945). L'artisanat de la poterie qui était en déclin depuis un certain temps a été relancé en 2006/2007 notamment grâce à des financements étrangers comme celui de la Région de Wallonie (qui a acheté et installé de nouveaux fours) en partenariat avec la commune de Phong Hoa, pour conserver cet héritage. Nous n'avons pas vu de potiers !
๏ En descendant de voiture nous nous apercevons que nous avons oublié notre sac avec les passeports et l'argent dans la voiture. C'est la première fois de notre carrière de touristes que cela nous arrive. Nous ne nous séparons jamais de ce sac, même la nuit. Le véhicule est parti précipitamment, nous le signalons au guide qui répond : "Trop tard, le chauffeur est parti" ! Nous pensons à 90% que c'est à ce moment que l'argent nous a été dérobé par le chauffeur avec probablement la complicité du guide.
Nous visitons de l'extérieur deux autels particuliers appartenant à des clans, et toujours de l'extérieur 3 maisons d'époque laissées à l'abandon. Visite rapide, voire bâclée.
https://www.amica-travel.com/idees-de-circuit/formules-originales/au-coeur-de-lancien-annam
Ici encore un certain nombre de restaurations liées à la sauvegarde du patrimoine sont financées par des organismes étrangers comme la Région Nord Pas De Calais. Mais à quoi servent les devises des touristes ?
Impression d'une nouvelle visite bâclée: nous ne verrons que deux maisons, dont une encore habitée par la fille de l'un des mandarins, aujourd'hui très âgée. Elle nous offre le thé, comme à tous les touristes qui passent, en signe d'hospitalité
Dans le village de Kim Long, visite sans intérêt d'un restaurant de luxe, "L'ancien Hué", installé dans le palais de l'un des mandarins. Le décor est agréable, parfait pour ce genre d'établissement.
12h30 Repas dans un restaurant de style cantine familiale: Huyen Anh, Kim Long,
• 13h00 départ en direction du tombeau de l'empereur Minh Mang (1791-1841) à 19 km de Kim Long, et à 12 km de Huế. Nous découvrons un site du même style que la cité impériale, dont Minh Mang fut un des plus actifs bâtisseurs: une succession de portes, de cours, de pavillons et un pont qui enjambe le lac de la Nouvelle Lune pour aboutir au tombeau enfoui sous une butte couverte d'arbres. Le site niché dans une nature généreuse est encerclé par une muraille ovoïde. Il a été construit par Thiệu Trị son successeur de 1840 à 1843. Très beau site à découvrir.
Il fait très chaud: 42°, l'air est étouffant, mais la beauté du site captive. Le tombeau n'est ouvert qu'une fois par an à la date anniversaire de sa mort.
• 14h00 nous nous dirigeons vers le tombeau de Khải Định(1885-1925), à 6 km de Minh Mang, à 10 km de Huế . Construction de béton grise adossée à la montagne Chau Chu, mélange de style vietnamien et français. Le seul intérêt de ce site étant les mosaïques de porcelaine et de cristal de la salle principale. Travail d'art impressionnant.
La température devient insupportable parce qu'amplifiée par le sol de pierres qui emmagasine la chaleur.
• 14h40 à 7 km de Huế, nous visitons le pont de bois couvert de Thanh Toan dans le village très photogénique de Thuy Than. Magnifique ouvrage où il fait bon s'asseoir, à l'ombre, en compagnie de Madame Vui (joyeuse) qui prend un réel plaisir à venir parler avec les étrangers de passage dans un parfait anglais. Elle propose même de lire les lignes de la main!
Construit sous le règne de Hien Tong(1740-1786) à l'initiative de la femme d'un mandarin (Tran Thi Dao) qui souhaitait faciliter la communication entre les deux rives, il est entretenu depuis par le village. On retrouve le même type de pont à la pagode Tây Phương près de Hanoi.
• 15h58 nous allons à la gare de Huế, pour prendre le train de nuit (17h00 - 05h00) afin de rejoindre Hà Nội.
๏ avant de nous quitter le guide nous remet la fiche d'évaluation que nous remplissons en vitesse sur les valises.
Nous mangeons un Banh Mi sur le pouce, en montant dans le train.
- Train de six couchettes, sale et inconfortable. Comme il fallait s'y attendre quelqu'un occupait ma couchette. Il a fallu faire intervenir la chef de train pour récupérer ma place.
Jour 8 - Lundi 20/04/2015 Hà Nội - Nghĩa Lộ
• Arrivée à la gare de Hà Nội à 05h45. Il fait 32°. Accueil par le nouveau guide Trọng (respect). Nous nous rendons à pieds à l'hôtel prévu dans le quartier de la gare, en traversant un marché matinal pour prendre une douche et le petit déjeuner : Hanoi View 2. Rencontre du nouveau chauffeur Dũng (courageux).
• Nous rendons visite à la conseillère de vente Amica, Mme Hang (lune): remise de cadeaux de bienvenue et de documents. Nous sommes impressionnés parle le professionnalisme de cette agence, la modernité des bureaux et le nombre de personnes y travaillant. Très class.
• 09h05, nous quittons l'agence pour prendre la route de Nghĩa Lộ. Très belle route de campagne.
• 11h30 (101 km) pause pour le chauffeur et le guide, devant une magnifique plantation de thé.
• 12h15 arrêt photos: deux moulins à eau en bambou utilisés pour l'irrigation des rizières. Comme dans beaucoup d'endroits au Vietnam, les rivières et les cours d'eau sont encombrés de détritus en plastics, bidons, bouteilles, sacs etc...
12h30 (135 km) Repas Yen Tuyet Cơm Phở restaurant. Nous trouvons le prix un peu cher pour ce que nous avons pris (riz et liserons d'eau), en comparaison avec les nombreux restaurants populaires où nous avons déjà pris nos repas.
• Belle route, parfois en travaux, avec des paysages de rizières, de forêts, de plantations de thé. Soleil, ciel bleu, 30°, beaucoup de verdure et de cours d'eau.
• 14h30 arrêt photo rivière et montagne
• 15h00 arrivée à l'hôtel de Nghĩa Lộ au bout de 201 km de route. Dépôt des bagages et repos d'une heure.
• 16h25 route vers le village de Nghia An (5km) pour aller chez l'habitant, Mr Luat et faire le tour du village.
A notre arrivée nous attendons que Mr Luat finisse de superviser les travaux d'agrandissement de son gîte. Il nous emmène ensuite faire une ballade de 45 minutes dans le village de Thaïs noirs. Nous apercevons des femmes qui font sécher le manioc au soleil, des enfants qui jouent. Nous n'avons rien vu ni appris de spécial sur ce village en dehors de jolies maisons sur pilotis.
Retour chez l'habitant, pour regarder les ouvriers vernir les escaliers du nouveau bâtiment pendant 1h30 avant le repas. C'est la belle-fille qui cuisine. Le repas est copieux et varié. Il n'est pas facile d'être végétarien dans le Nord-Vietnam. Nous découvrons de délicieuses pousses de bambou qui ressemblent un peu à nos asperges.
En dehors de proposer de boire un verre d'alcool de riz "cul sec" toutes les 3 minutes, Mr Luat ne communique pas. Il ne parle ni anglais, ni français. Comme dans tous les logements chez l'habitant, lorsqu'on est en couple, on se contente d'écouter l'habitant, le chauffeur et le guide parler ensemble. Lorsqu'on est en bande ou en famille ce doit être différent. WC pas très propres.
• Vers 20h30 retour à l'hôtel pour la nuit.
hôtel Muong Lo petit hôtel sympathique et bien tenu. Simple mais efficace. Plus confortable que le logement chez l'habitant !
Jour 9 - Mardi 21|04|2015 Nghĩa Lộ - Mù Cang Chải
Temps couvert, il fait gris, 21°.
• Départ à 08h06 pour la visite du marché de Muòng Lò (Nghĩa Lộ). Très intéressant pour la diversité des commerces et surtout parce qu'il nous permet de découvrir les femmes Thaïs Noirs en vêtements traditionnels. Les femmes Thaïs noirs et Thaïs blancs, sont généralement belles, minces, élancées, aux traits fins. Leur côté longiligne est accentué par la longue robe noire qu'elles portent et par le chignon qui se dresse sur le sommet du crâne, sur lequel repose le chapeau conique ou le casque de scooter. Nous sommes les seuls touristes sur ce marché, l'accueil est chaleureux.
• 09h00 départ pour Mù Cang Chải par " la route des photographes". Malheureusement le ciel est gris sombre.
• 09h20 (9 km) visite rapide d'une scierie qui transforme des troncs d'acacias en fines feuilles de bois destinées à être agglomérées pour faire du contreplaqué. On rencontre ce genre de production un peu partout au Vietnam.
• 09h35 (20 km) visite du village Nâm Kịp de l'ethnie Dao Son Dau que le guide appelle Dao Noirs.
Quelques rencontres de femmes, certaines en vêtements traditionnels, d'autres en "addidas": elles récoltent l'écorce de cannelle qu'elles vendent 40 000 vnd (1,65€) le kg par paquet de 10 kg, vont au moulin pour moudre les céréales, brodent des vêtements traditionnels pour leurs enfants, travaillent dans les jardins et les plantations. Quelques tentatives de contact, le guide ne parle pas leur dialecte.
๏ Nous avons à nouveau oublié le sac avec l'argent et les passeports dans le véhicule. Vu le nombre d'arrêts relativement brefs pour faire des photos, nous perdons le réflexe de le prendre avec nous systématiquement. Marche de 45 minutes sur le chemin qui traverse le village.
• A partir de 11h00 par moment de la brume et du crachin, 23°, ce qui rend les magnifiques paysages de rizières en espaliers décevants. Nous profitons de chaque éclaircie pour tenter d'immortaliser un panorama. La route des photographes sous un ciel couvert est frustrante.
11h45 (50 km) arrêt repas à Tu Lê. Vallée marquée par de durs combats en 1952 entre l'armée française du colonel Bigeard et l'armée vietnamienne.
Nous avons observé que les prix des repas étaient différents lorsque nous étions seuls (moins chers) ou accompagnés du guide (plus chers). Nous demandons le prix avant de nous asseoir. Nous avons l'impression que certains restaurants populaires gonflent parfois les prix lorsqu'ils s'agit de touristes accompagnés.
La viande exposée dans les vitrines (abats, tripes, morceaux desséchés, racornis) ne donne pas envie de quitter le végétarisme. Deux bols de riz ou deux bols d'eau chaude avec des nouilles et des liserons d'eau coutent parfois 40 000 dongs, parfois 60 000, mais aussi parfois 100 000 ou 150 000 dongs.
• 12h30 nous reprenons la route en direction de La Pán Tẩn.
• 13h20 La Pán Tẩn : une balade à pieds de 02h00 au milieu de nulle part, dans une jolie vallée. Impression de faire de la marche pour faire de la marche ! Un chemin caillouteux, d'où on aperçoit quelques maisons sur pilotis, quelques belles rizières en terrasse, sans rencontre particulière en dehors de quelques femmes qui travaillent et semblent être de l'ethnie Hmong Si (si je me réfère au fichier sur les ethnies fourni par Amica) et non des Hmongs noirs comme le dit le guide.
• 15h10 quelques arrêts photos sur le bord de la route pour des panoramas intéressants, en terme de formes, de luminosité. Nous découvrons à quel point l'homme et son agriculture peuvent sculpter les montagnes au point d'en faire des chefs d'oeuvres architecturaux, comme si tout était calculé, dessiné, pour aboutir à ces formes géométriques parfaites et harmonieuses.
• 16h18 (108 km) arrivée à Mù Cang Chải, chez "l'habitant" Mr Tu, un autre fonctionnaire qui tient un gîte avec l'aide de l'agence de tourisme. Il nous offre le thé et s'absente.
Petite balade sous la pluie de 30 minutes pour visiter le village de Om Khom sans charme. La seule rencontre étant un villageois qui ayant pitié de nous voir marcher sous l'orage nous offre l'hospitalité et une tasse de thé.
Repas et nuit chez l'habitant qui a dîné en regardant la télévision sans nous adresser la parole.
Sa femme, qui est une excellente cuisinière, a mangé seule à la cuisine ! Gîtes bien tenu et sanitaires propres. Un peu de peinture fraîche sur les murs au dessus du carrelage serait une bonne chose.
๏ Le guide et le chauffeur se sont octroyé les deux chambres avec lit, nous avons eu une chambre avec des matelas posés sur le sol.
Jour 10 - Mercredi 22|04|2015 Mù Cang Chải - Than Uyên - Sa Pa
• Départ à 07h45. Il fait 21°. Temps couvert avec de rares éclaircies.
• Quelques arrêts photos pour tenter de capturer des paysages qui doivent être magnifiques sous le soleil.
Les champs de riz tirant du vert tendre au vert foncé en fonction de leur maturité sont tristes sous un ciel de plomb.
• 10h48 ( 75 km) deux arrêts pour visiter rapidement deux villages (Phieng Phat) Thaïs noirs. Nous allons de nous mêmes vers les habitants, avec la barrière de la langue. Cela limite beaucoup les échanges. Nous observons que les Thaïs noirs ou blancs sont des ethnies plus ouvertes, plus accueillantes que les autres. Même intellectuellement ils semblent plus raffinés. Nous observons aussi que même lorsqu'ils vivent dans des conditions précaires, ils sont plus soignés, plus propres que les autres.
• 10h55 (85 km) arrêt carburant à Than Uyên: nous en profitons pour faire des photos des plantations de thé et des cueilleuses qui courent sur la route avec des charges de 50 à 60 kg sur le dos pour aller à la pesée et récupérer le paiement de leur récolte. Elles repartent en courant comme si elles voulaient faire le maximum de trajets dans la journée. Elles gagnent 1300 dongs(0,05€) par kg soit 78 000 dongs(3,21€) par charge/voyage. Il y a en a de très jeunes et de très âgées.
• 12h30 (138 km) arrivée à Sa Pa. La "ville dans les nuages" porte bien son nom, quelque soit l'époque, le ciel est couvert: brouillard, crachin, pluie. 18° .
le restaurant La Casa que nous avions apprécié un an plus tôt a changé d'adresse, et de propriétaire. Le nouveau n'inspire pas confiance. Nous faisons le tour de plusieurs établissements : beaucoup se sont spécialisés dans les pizza, les hamburgers, les spaghettis carbonara ! Déjeuner au restaurant Gerbera, Cau May, recommandé sur TripAdvisor. Une horreur ! Nourriture sans goût, nouilles recuites et desséchées. Equipe carrément désinvolte.
๏ Nous profitions d'une après midi libre et de mauvais temps, pour rester à l'hôtel et faire nos comptes. Nous nous apercevons que 400 euros nous ont été dérobés. Il a fallu ouvrir le sac, sortir la pochette contenant l'argent, parmi d'autres pochettes.
A l'intérieur de cette pochette sortir 3 pochettes en plastique zipées contenant chacune des devises différentes (euros, dollars et Dons), dans chaque pochette choisir des coupures de différentes valeurs pour un total de 400 euros, en en laissant suffisamment pour que cela ne se remarque pas tout de suite.Remettre tout à sa place et refermer le sac pour que nous ne remarquions rien.
Cela ne peut être l'oeuvre d'un voyou ou un pickpoket, qui aurait tout pris et n'aurait pas refermé les pochettes et le sac.
Il s'agit de l'oeuvre d'un prédateur qui nous a probablement observé, qui a pris le temps de commettre le vol, en s'y prenant de façon à ce qu'on s'en aperçoive le plus tard possible.
Nos comptes étant justes en quittant Hoi An, cela n'a pu se produire que lorsque nous avons oublié notre sac dans le véhicule pendant une visite, soit à Phuoc Tich soit à Nâm Kịp. Les arrêts photos étant trop brefs, et l'un de nous restant proche du véhicule ce n'était pas possible ailleurs. Nous n'avons jamais quitté ce sac en dehors de ces deux oublis.
Sans faire de scandale, nous appelons l'agence pour l'en informer. Il s'agit d'une manque de vigilance de notre part, nous l'assumons, mais aussi d'un manque d'honnêteté de la part d'un chauffeur.
L'agence a contacté le guide. Cela a provoqué de la colère chez le guide et du ressentiment chez le dernier chauffeur. L'agence et le guide doutent de notre diagnostic, pensant que nous avons perdu ou dépensé cet argent, sans nous en rendre compte.
๏ Le guide a demandé à vérifier nos comptes et nos dépenses ! Ce que j'ai vécu comme humiliant: je ne suis plus un petit garçon et pas encore sénile ! Il nous est proposé de déposer plainte à la police une fois de retour à Hà Nội afin de relever des empreintes et de disculper les chauffeurs et de trouver une explication. Nous acceptons. Nous n'en reparlerons pas jusqu'à la fin du voyage, faisant en sorte que l'atmosphère se détende. Cela n'empêchera pas un malaise pesant de s'installer entre nous !
hôtel Boutique Sapa : correct, mais humide et sombre, comme la plupart des hôtels de Sa Pa.
Jour 11 - Jeudi 23|04|2015 Sa Pa - marché de Lùng Khấu Nhin - Bắc Hà
15° à 06h30 du matin. Ciel gris, il a plu une bonne partie de la nuit.
• Départ à 07h14 pour le marché ethnique de Lung Khau Nhin.
• Arrivée au marché (78km) à 09h28. Route en très mauvais état. Un bus de 10 touristes à Lung Khau Nin se remarque autant que un bus de 50 au marché de Bắc Hà.
๏ Le guide nous laisse à l'entrée du marché. Nous devons nous débrouiller pour comprendre ce que nous voyons, ou courir le chercher lorsque nous rencontrons une personne d'une ethnie que nous ne connaissons pas et qu'il ne connait pas forcément non plus !
Certaines Hmongs Fleuries portent des couleurs légèrement différentes de celles de Bắc Hà et de Can Cau. La teinte de fond est bleu ou vert au lieu de beige, le type de broderies et les différents accessoires vestimentaire sont identiques: vestes croisées, jupes plissée, petit tablier brodé, jambières.
Sur ce marché nous avons rencontrés des personnes des ethnies Nungs, vêtues de pantalons noirs, de vestes fermées noires ou bleues foncé, un tissus noir noué sur la tête comme un turban avec des pointes, Giays avec le foulard sur la tête à carreaux verts et roses, la tunique bleue ou verte boutonnée sur le côté, pantalons noirs, Dao Man que l'on peut confondre avec les Dao Lan Tien, avec leurs veste à rebords relevés rouges et leur pantalons noirs, leur coiffe noire et rouge à pompons roses, et un collier de laine à franges roses. (si je me réfère au fichier sur les ethnies fourni par Amica).
Nous découvrons qu'une grande préoccupation sur les marchés ethniques aujourd'hui est l'achat d'un téléphone portable, du genre copie chinoise du Galaxy, du Smartphone ou de l'iPod.
• Nous quittons le marché à 10h48 pour nous diriger vers Bắc Hà.
• Quelques arrêts photos sur la route pour tenter d'immortaliser des paysages grandioses, avec le fleuve Chay en contre-bas, le ciel est décidément contre nous, il bouche l'horizon de ses nuages gris, lourds et sombres, rendant les couleurs ternes et froides.
• A 12h45, nous traversons le village de Cốc Ly, un autre village où a lieu un marché hebdomadaire le mardi, à 22 km de Bắc Hà.
Arrivée à Bắc Hà à 13h16 (146km). Repas au Ngan Nga, nouilles et riz sautés avec des légumes.
• 14h13 départ pour une balade dans la vallée Ngai Phu Cho (à 6 km de Bắc Hà), pour la visite d'un village de l'ethnie Phù Lá avec participation éventuelle à des activités villageoises (c'est ce qu'indique le programme).
Marche de 01h40 sur un chemin de terre en pleine nature. On aperçoit quelques maisons très éparpillées, des enfants qui jouent, des gens qui travaillent dans les champs. Aucun contact, aucune activité. C'est une balade "digestive" sans intérêt.
En observant les vêtements que portent le peu de femmes rencontrées et quelques petites filles (jupe plissée de couleur) il s'agit plutôt de Hmongs que de Phù Lá ! Les femmes Phù Lá portent généralement des pantalons et une veste croisée. Impression que nous n'étions pas au bon endroit ou dans le bon village !
• Retour à l'hôtel à 16h38
Dîner au Restaurant 36, rue Ngoc Uyen, un super petit restaurant tenu par un jeune couple, Dinh (palais) et sa femme. Carte variée à prix fixes et très honnêtes. Tout est frais et savoureux. On y rencontre des vrais Routards qui font le tour de l'Asie et du monde en bus locaux ou en moto, et quelques "expats" étudiants en urbanisme !!.
hôtel Congfu , petit hôtel familial (pas très professionnel) correct, simple, mais confortable, bien situé. Nous étions les seuls clients. Cet hôtel se remplit le week end, jours de marchés. Can cau samedi et Bắc Hà dimanche.
Jour 12 - Vendredi 24|04|2015 Bắc Hà - Hà Giang
• Départ à 07h53. Le ciel est couvert, 18° le matin. Route, pas toujours en bon état vers Hà Giang.
• 09h45 (84 km) visite (45 minutes) d'un joli village Tày adossé à une colline boisée, face à de grandes rizières: Bản Khuổi Vèng. Le cadre est très photogénique, les gens très accueillants. Nous aurions aimé avoir davantage d'échanges pour découvrir et comprendre comment vivent ces personnes.
Nous réalisons à nouveau combien ces villages vivent de peu de choses, malgré l'abondance de légumes, de céréales(riz, mais), de bétail. La vie est ici réduite à sa plus simple expression, elle ne répond qu'aux besoins essentiels.
• 11h05 ( 94 km) visite (15 minutes) du village Nà Chi, village de l'ethnie Nung, très dégradé, peu accueillant. A l'arrière de certaines maisons sur pilotis, on aperçoit des cercueils, accroché aux mûrs. C'est en prévision d'un décès. Les gens de ces villages utilisent encore de vieux moulins à céréales en pierre. C'est vraiment à nous de chercher ce qu'il y a à voir, le guide se contente de marcher à coté de nous !
11h43 ( 103 km) repas à Yên Bình dans un restaurant de rue.
• 12h56 ( 112 km) visite (45 minutes) d'un village de l'ethnie Pà Then. Impossible d'en connaitre le nom. Marche sur un chemin au milieu d'habitations. Peu de contacts. La majorité des habitants étaient à une cérémonie funéraire. Nous sommes persuadés qu'avec un autre guide nous aurions pu découvrir ce village différemment, ou rencontrer des gens à la cérémonie.
On peut comprendre que les Pà Then ne portent pas de vêtements traditionnels au quotidien. Avec un chemisier blanc, une veste longue à pans rouge brodée,et des pantalons blancs il n'est pas évident de marcher et de travailler dans la boue et les rizières.
Il faut assister à une fête ou un mariage si on veut voir des Pà Then en tenue traditionnelle.
Nous ne sommes pas convaincus que ce village soit celui qui était prévu dans la visite. Peut être que la visite du village de Thuong Minh, base des Pà Then, aurait été plus intéressante.
• 15h25 (189 km) arrivée à Hà Giang. Comme il reste un peu de temps, le guide nous fait faire le tour du marché local, à c^té de l'hotel !
• 16h30 installation à l'hôtel.
Hà Giang a conservé les décorations du Têt en prévision de la fête de la Réunification. Se promener le soir donnait l'impression d'être la veille de Noël, à cause de toutes les illuminations.
Dîner dans un des nombreux restaurants spécialisés dans le poisson et les fruits de mer, bien que la mer soit à des centaines de kilomètres, dans la rue Nguyễn Thái Học : Le Biển Đồng. Nouilles et riz sauté aux légumes. Personne ne parle anglais, mais la jeune et jolie serveuse Trâm (épingle), s'est servie du traducteur de son téléphone portable pour faciliter nos échanges et nous proposer un menu végétarien. Géniale. Dommage que tout le monde ne soit pas aussi efficace dans cette région.
Nous avons choisi ce restaurant parce que c'était le moins bruyant de tous. Dans les autres restaurants, des groupes d'hommes mangent et boivent en hurlant, de façon inimaginable. Il faut l'entendre pour le croire.
hôtel Cao Nguyen, négligé, simple, occupé par une majorité de clients locaux, bruyants et excités. Il n'y a malheureusement rien d'autre en ville.
Jour 13 - Samedi 25|04|2015 Hà Giang - Đồng Văn
• Départ à 07h55 . Il fait 21°. Ciel couvert.
• 08h50 Arrêt photo au point de vue de Núi Dôi pour capturer la chaîne de pitons karstiques, et les montagnes jumelles. Il fait gris, il pleut en alternance. Mauvaise luminosité, les clichés sont fades.
• 09h00 (41 km) la route traverse le village de Quyết Tiến où se tient le marché hebdomadaire. Nous demandons à nous arrêter une heure pour un nouveau festival d'ethnies.
๏ Le guide nous laisse à l'entrée du village et nous attend à la sortie.
Nous rencontrons des personnes de l'ethnie Nung avec leur turban noir à cornes, d'autres de l'ethnie Dao à Tunique avec des bijoux en argent autour du cou, des pantalons noirs, une veste noire à bords ourlés de rouge, et cette coiffe si particulière, quelques personnes qui semblent être des Hmongs verts, enfin des personnes de l'ethnie Dao Blanc, avec des pantalons noirs et une veste aux manches couvertes de bandes de couleurs, le col encadré de broderies. (si je me réfère au fichier sur les ethnies fourni par Amica) Ethnie que le guide appelle Hoà !
• 10h12 (50 km) arrêt photo au point de vue appelé la Porte Céleste: normalement jolie vue sur la vallée. Avec le ciel gris et le crachin c'est moins beau.
• 10h55 ( 62 km) à Lùng Tám visite d'une coopérative de tissage du lin soutenue par l'UNESCO. Un centre artisanal qui fabrique des tissus et objets pour touristes. Cela nous a permis de découvrir la façon dont on assouplit les fibres de lin très rêches pour en faire des vêtements souples et doux. Le tissus est posé sur un tronc de bois sur lequel une femme pose une pierre plate d'au moins 30 kg. Elle monte sur la pierre et se déhanche afin de lui donner un mouvement de va et vient. Cela attendri les fibres du tissus, qui devient plus doux que du coton. Impressionnant.
• 12h13 arrêt photos: des pitons karstiques et des collines ceinturées de rizières en espaliers, des pointes et des rondeurs, du ying et du yang. Alternance de forêts de conifères et de zones cultivées
12h52 (104 km) repas à Yen Minh. Le restaurant choisi par le guide ne fait que de la viande et des tripes. La patronne demande 150 000 dongs pour faire du riz et des oeufs. Nous laissons le guide et le chauffeur et allons ailleurs.
Un restaurant de rue accepte de faire un bol d'eau chaude (sans rien d'autre) avec des nouilles de riz et un peu de coriandre à un prix correct.
Se nourrir correctement dans la région devient compliqué quand on est végétarien: il y a très peu de restaurants, la majorité des plats se composent de viande (chèvre, porc, boeuf ou poulet) ou de poisson (conservés dans des conditions d'hygiène plus que redoutables) avec très peu de légumes. A défaut on peut parfois avoir du riz et des herbes. Ce qui est surprenant quand on voit l'abondance de légumes, de fruits, de tofu sur les marchés ! Manger des carottes, de l'aubergine, du chou, du potiron, des tomates, des pommes de terre, des oignons, du tofu, dans les restaurants populaires dans lequel le guide s'arrête semble relever du rêve ! C'est viande riz liseron ou poisson riz liseron !
• 14h Arrêt photos: le ciel se découvre, le soleil apparait et embellit toute la vallée. Nous en profitons.
• 14h32 (130 km) nous atteignons le village de Phó Bảng, à 300 mètres de la frontière Chinoise. Marche de 15 minutes dans un village endormi qui ressemble à un décor de western chinois. Maisons aux murs de pisé, aux poutres apparentes, lanterne rouges accrochées partout. Des femmes âgées confectionnent des boutons tressés pour les vestes "chinoises", une autre femme utilise l'aluminium des cans de boisson pour fabriquer des cuillers de fortune. Le seul endroit où nous n'avions pas l'impression d'être au Vietnam !
• (138 km) à 21 km de Đồng Văn, nous passons devant le village culturel de Sủng Là. Nous regrettons de ne pas l'avoir inclus dans notre programme, il semble beaucoup plus intéressant que la plupart des villages proposés par le guide jusque maintenant.
http://www.vietnamvoyagesblog.com/2013/11/village-sung-la-commune-ong-van.html
• 15h56 (146 km) à 15 km de Đồng Văn, dans le village de Sà Phìn, visite du palais du roi des Hmong.
La famille Vuong régnait en maître sur la région, avec le soutien de puissances étrangères (France-Chine), et d'ethnies spécialisées dans la culture du pavot et la production d'opium. Le roi auto-proclamé Vuong Chinh Duc, polygame (3 femmes et de nombreux enfants), s'est fait construire un palais forteresse selon les règles de la géomancie, en 1920, par des ouvriers majoritairement originaires du Yunnan. Palais composé de 3 cours et 3 pavillons en bois précieux, surélevés, avec leurs dépendances, flanqués de 2 tours de pierres. Les toitures sont en tuiles yin-yang. Bien que de nombreux documents fassent référence à un certain raffinement, nous avons trouvé ce palais spartiate et austère. Les descendants du roi vivent en France et au Canada.
• 16h26 arrêt photos: rencontre avec des personnes de l'ethnie Hmongs Verts qui portent de lourdes charges.
• 17h06 (157 km) arrivée à Đồng Văn
hôtel Hoang Ngoc , tenu par des adolescents, non professionnel, simple, correct, occupé par des clients locaux bruyants, alcoolisés.
Dîner au restaurant Âu Việt (Europe-Vietnam) qui jouxte l'hôtel: c'est le seul restaurant à peu près correct du coin, et le seul qui a accepté de nous préparer un plat sans viande. Aucun restaurant de la ville ne servant de plats végétariens, ou de légumes.
Le lendemain étant jour de marché, il y a plus de touristes que d'habitude. Les guides réservent les tables pour leurs clients. Comme le nôtre n'a pas réservé nous devons attendre que les autres aient fini de manger pour avoir droit à une table. Nombreux clients locaux qui s'alcoolisent et hurlent au point de rendre l'endroit insupportable.
Nous apprenons que des Chinois passent la frontière pour venir "acheter" des filles vietnamiennes, quant il ne s'agit pas carrément d'enlèvements, apparemment fréquents dans la région, suite à la pénurie de femmes causée par une politique drastique des naissances en Chine et à des infanticides en faveur des "mâles".
Jour 14 - Dimanche 26|04|2015 Đồng Văn - Mèo Vạc
๏ La veille, le guide nous a demandé d'aller visiter le marché hebdomadaire seuls à 07h30 !
L'hôtel ne servant pas de petit déjeuner, il nous donne rendez vous au restaurant Âu Việt à 08h00 pour le petit déjeuner.
• Nous visitons le marché de Đồng Văn seuls en essayant de comprendre ce que nous découvrons :
Nous rencontrons des personnes des ethnies Nungs, Hmongs verts, Hmongs blancs, et surprise, la plupart des hommes qui portent des vestes et des pantalons noirs ou indigo, portent aussi le béret basque ! Par moment nous nous serions crus sur un marché du sud-ouest de la France.
De nombreuses femmes de cette région ont les dents recouvertes d'or. Une ou deux dents, ou toute la dentition. Coquetterie ou investissement ?
Comme sur tous les marchés hebdomadaires, en plus des produits alimentaires habituels et des vêtements, on trouve tout ce qui est utile aux paysans: outils, engrais, pesticides, pipes à eau (điếu hút thuốc lào), récipients en métal, en plastic etc...
On y vend des chiens, des porcs, des volailles, des oiseaux chanteurs. Les massifs buffles gris des plaines et des vallées ont laissé la place aux zébus.
Nous avions remarqué avec quelle prudence, quelle minutie les villageois choisissent les buffles, et les oiseaux. Ils passent beaucoup de temps à observer, à jauger, à comparer. Ce qui se comprend lorsqu'on en connait le prix.
Nous découvrons qu'ils sont tout aussi pointilleux dans le choix d'une tige de canne à sucre, qu'ils évaluent, sous-pèsent, tournent dans tous les sens avant d'arrêter leur choix. Ils font de même lorsqu'ils achètent du miel et des rayons de cire d'abeilles qu'ils retournent en cherchant un défaut ou une qualité dans la transparence, lorsqu'ils achètent du tabac (thuốc lào) que chacun(e) teste en prenant le temps d'inhaler de grandes bouffées, ou encore l'alcool de riz et de maïs, dont les alignements de bidons attirent de nombreux clients qui prennent le temps de déguster une dosette avant d'acheter
Đồng Văn étant très proche de la frontière chinoise, on trouve sur ce marché des changeurs d'argent "pas très légaux", une calculette dans une main, des liasses de billets dans l'autre.
Nous avons aussi découvert sur ce marché des vendeurs de cheveux naturels. Mais n'ayant pas de guide, nous ne saurons pas à quoi cela sert !
Des enfilades de stands mi-restaurants mi-cuisines à ciel ouvert servent des plats de tripes fumantes à longueur de journée. C'est l'occasion pour beaucoup de familles de se distraire, de festoyer, de ripailler et de se saouler.
• 08h40 départ pour Mèo Vạc.
Quelques tentatives d'arrêts photos pour des panoramas de chaine karstique. Le ciel est désespérément bouché. Rien de sort de ces paysages torturés. C'est dommage, car nous sommes impressionnés par le travail humain qu'affiche ces montagnes : elles sont cultivées des pieds au sommet. Tous les espaces sont exploités, créant des courbes et des formes qui s'étirent à perte de vue.
• 09h18 (11 km) arrêt au col Ma Pi Leng qui surplombe les méandres de la rivière Nho Quế que se partage la Chine et le Vietnam. Sans intérêt lorsque le ciel est à ce point délavé. Rencontre d'un couple Français, dont le guide est porté sur l'alcool. Hier à Dong Van il était ivre, d'autres guides ont du le raccompagner à sa chambre. Aujourd'hui, il n'est pas très frais, et semble très familier avec ses clients !
• 09h59 (22 km) arrivée à Mèo Vạc. On peut faire les deux marchés facilement le même jour.
๏ Le guide nous accompagne à l'entrée du marché et nous laisse à nouveau seuls. Nous lui demandons quelques informations sur des ethnies rencontrées au début du marché, il ne sait pas, il demande aux gens de quelles ethnies ils sont, mais il ne comprend pas leur dialecte.
Nous rencontrons des personnes des ethnies Hmongs Blancs, Nungs, Giays et d'une ethnie qui pourrait être Dao Noirs (si je me réfère au fichier sur les ethnies fourni par Amica) que le guide appelle Dao aux Sapèques. Selon certains reporters il s'agirait de Dao Tapan.
Lorsque le marché touche à sa fin, de nombreux hommes sont ivres au point de ne plus tenir debout. Ils sont couchés sous les tables des restaurants, ou portés sur le dos d'un ami, ou sur une charrette poussée par leur femme.
12h30 Nous cherchons un restaurant qui sert autre chose que des tripes. Certains acceptent de nous faire du riz et des oeufs à des prix "pour touristes". Nous achetons des Banh Mi sur le marché et des concombres que nous mangeons dans la rue.
•13h00 route (18 km) pour nous rendre au point de départ d'une randonnée en territoire Hmongs Verts. Longue ascension à flanc de montagne sur un sentier étroit de terre et de cailloux. Dénivelé important. Ciel gris, paysages bouchés.
Nous rencontrons des gens qui travaillent en équilibre sur des parcelles de terre d'à peine 1 mètre qui surplombent des à-pics vertigineux. Il y avait même un homme qui dirigeait une charrue tirée par un zébu sur ces bandes étroites.
Nous rencontrons beaucoup d'enfants, des femmes chargées de lourds fardeaux, des gens qui travaillent "dur" une terre hostile. Bien qu'hérissée de milliers rochers pointus et tranchants, toute la montagne est cultivée. Il n'y a pas un espace où il n'y a pas un pieds de maïs, même dans le creux des rochers.
Après deux heures de marche nous arrivons dans un premier village, niché dans une petite vallée enclavée entre deux chaînes de pics karstiques. C'est le village le plus "pauvre" que nous ayons rencontré au Vietnam. Pauvre entendu comme disposant à peine du strict minimum vital, entre le "pas grand chose" et le "rien du tout".
Le ciel plombé et sombre renforce la grisaille de la roche qui nous entoure. Tout à l'air triste. Les enfants sont sales, en guenilles, quand ils ne sont pas carrément nus. Ce qui n'empêche pas les villageois d'être souriants, accueillants.
Nous découvrons des champs de cannabis à faire pâlir la brigade des "stups", d'immenses taches vert tendre, à perte de vue, contrastant avec le vert foncé des parcelles de maïs.
Le guide dit ne pas savoir de quoi il s'agit. Nous avons beau lui montrer les feuilles si particulières, il dit ne pas connaître. Traditionnellement ces ethnies cultivaient le pavot et vivaient de la vente de l'opium. Aujourd'hui c'est le mais pour la distillation et le chanvre !
Quelques kilomètres plus haut un autre village, mêmes cultures, même pauvreté, même accueil. Nous aurions aimé avoir les bras chargés de cadeaux à offrir. L'état dans lequel sont les enfants rappelle certains bidonvilles rencontrés en Inde.
L'accueil est chaleureux, les gens semblent parfois surpris comme s'ils se demandaient ce qu'on vient faire là.
Sur le bord du chemin, nous rencontrons des gens ivres, hommes, femmes, avec parfois des enfants qui tentent de les relever. Nous en avons même rencontrés en moto, ivres, sur un sentier étroit qui serpente à flanc de montagne avec des précipices à couper le souffle.
• Nous atteignons le village le plus haut après 4 heures de marche exténuante. Le manque de protéines et de vitamines commence à se faire sentir. Le chauffeur nous attend à l'arrivée, ce qui permet de penser que la randonnée en sens inverse pourrait être plus confortable, tout en visitant les mêmes villages, en partant du village de Giàng Chu Phìn. Nous avons d'ailleurs rencontré une famille Allemande qui faisait la même randonnée en sens inverse, dans le sens de la descente.
• 17h30 arrivée à l'hôtel. Nous achetons de quoi manger au petit supermarché en face de l'hôtel et dînons dans la chambre.
hôtel Hoa Cuong : hôtel sans aucun professionnalisme: pas d'accueil, la réceptionniste s'absente régulièrement pour faire ses courses, laissant l'hôtel sans surveillance.N'importe qui peut entrer, prendre une clef et aller dans les chambres.Le soir elle reçoit ses amis à la réception (une dizaine de jeunes très excités) qui hurlent et rient jusqu'à ce que nous intervenions pour leur demander de se calmer (22h30)
Jour 15 - Lundi 27|04|2015 Mèo Vạc - Bảo Lạc
• à 08h00 l'hôtel ne servant pas de petit déjeuner, le guide nous emmène auprès d'un étal de trottoir pour acheter de quoi faire un petit déjeuner que nous consommons dans le hall de l'hôtel.
• 08h20 départ pour Bảo Lạc.
• 09h00 Arrêt photo au village Nung (bien que les femmes ressemblent plus à des Giays qu'à des Nungs !) de Niêm Sơn. Le ciel s'éclaircit, le soleil refait des apparitions.
• 10h40 (83 km) Arrivée au marché de Bảo Lạc, où il faut faire des courses pour le repas du soir et le petit déjeuner chez les Lô Lôs noirs. Nous supplions le guide d'acheter du tofu, des tomates et des oignions.
Coup de chance, nous avons l'occasion de rencontrer une femme de l'ethnie San Chi qui porte la tenue traditionnelle pour venir en ville. Magnifique et gentille, elle prend plaisir à poser pour nous. Nous imaginons ce que cela doit être lors des marchés hebdomadaires tous les 5 jours du mois lunaire (5,10,15,20...) lorsque San chi et Lô Lôs viennent au marché.
11h26 repas à Bảo Lạc dans un petit restaurant très fréquenté, tenu par un jeune couple. Ils nous ont servi des plats végétariens à base de nouilles, de légumes et de tofu absolument savoureux, à un prix très honnête (ouf enfin!). Rencontre d'un couple de Français qui voyagent sans guide avec un chauffeur qui ne parle ni anglais ni français et qui en plus n'est pas très coopérant ! Cool !
• 12h24 arrêt photo pour des moulins de bambou utilisés pour l'irrigation des rizières.
• 13h15 (96 km) balade de 02h00 sur un chemin de terre (35°) vers un village Sanchi, normalement prévue le lendemain. Nous découvrons 3 maisons sur pilotis, sans aucune rencontre, ni aucun contact.
Dans l'une des maisons, deux jeunes femmes habillées en jeans sont allées revêtir en vitesse une tunique longue indigo, ourlée de rouge lorsqu'elles nous ont aperçus ! Sans intérêt. Cette visite manquant d'authenticité et n'apportant rien, nous l'avons écourtée, fatigués de ces balades qui n'ont pas de sens.
• 15h35 (101 km) arrivée au village Khuoi Khon des Lô Lôs Noirs.
Installation chez Mr Hai, qui aurait accueilli l'équipe de l'émission "Rendez-vous en terre Inconnue", avec Frédéric Michalak. (selon le guide, car ni dans l'émission ni dans le générique personne ne porte ce nom !) Mr Hai est absent. Le seul homme de la maison qui nous accueille est ivre, il ne désaoulera pas jusqu'au moment d'aller dormir.
Une discussion avec quelques personnes qui ont assisté au tournage confirme ce que nous pensons.
"Rendez vous en Terre inconnue" est une émission avec de belles images et de belles histoires. Mais c'est une émission où tout est préparé, scénarisé, orchestré, minutieusement planifié à l'avance pour aboutir à un produit esthétiquement "parfait".
Les équipes de tournage repèrent les lieux, les activités, les coutumes, les cadrages, choisissant ce qui est le plus "séduisant", imposant une véritable mise en scène aux habitants, ce qui demande plusieurs semaines voire plusieurs mois de préparation.
Il n'y a plus grand chose de spontané. Il ne s'agit pas de reportage sur une ethnie mais de film avec mise en scène et direction d'acteurs(villageois). Amica a été le support logistique de l'émission et a sponsorisé la construction d'une école, l'aménagement de douches solaires et toilettes qui servent aux Lô Lôs et aux touristes séduits par l'émission venus pour les rencontrer. Malheureusement nous ne sommes que des touristes et non des animateurs de télévision ni des people !
Lors de l'émission "retour", les Lôlôs se disent heureux des retombées de l'émission: des touristes veulent les découvrir. Cela a provoqué la construction d'une route jusqu'au village, ce qui leur permet de se motoriser, cela donne lieu à des retombées économiques qui agrémentent leur quotidien: droit d'entrée dans le village, vente d'artisanat, frais d'hébergement, aides diverses du gouvernement et des tours opérators (construction d'école, aménagement de supports électriques).
En réalité les Lôlôs ne s'occupent pas des touristes. Ce sont les guides qui font les achats pour les repas, les chauffeurs qui cuisinent. C'est le guide qui fait visiter le village ! Le seul moment où les Lôlôs se manifestent est le soir pour tenter de vendre quelques objets artisanaux e piètre qualité. Cela s'arrête là, on visite les Lôlôs comme un parc d'attraction, dont ils bénéficient des royalties ! Nous n'avons eu pratiquement aucun contact avec les LôLôs qui nous hébergent, en dehors des femmes qui sont venues le soir pour vendre de l'artisanat et qui s'éclipsent dès qu'elles s'aperçoivent que nous n'achetons rien. ! Oui, nous avons vu les Lolôs , mais à part ça ?
Ils devraient s'inspirer du tourisme intégré pratiqué au Sénégal depuis les années 1970, ce serait plus intéressant.
Nous étions censés rencontrer des gens, découvrir leur mode de vie, comme d'habitude nous avons marché dans le village, entre des maisons sur pilotis, sans entrer en contact avec qui que ce soit à l'exception d'enfants qui demandaient des bonbons, et quelques jeunes adultes en tenues traditionnelles "addidas". Nous pensions être accueillis par des gens ravis de partager leur mode de vie ! Nous ne devions pas être intéressants: nous n'avions ni traducteur, ni caméra ni équipe de tournage !
Nous avons pris un excellent repas réalisé par le chauffeur, partagé avec le guide, le chauffeur et l'homme ivre qui s'est imposé. Les femmes et les enfants mangent à part dans une autre pièce.
hébergement : chez les Lolo Noirs dans une maison sur pilotis. Cuisine, repas, couchage se passe dans la pièce centrale à l'étage. Les hommes dorment d'un côté et les femmes de l'autre. Sauf l'homme ivre qui dormait avec une femme. Le soir plusieurs enfants et des femmes sont arrivés de l'extérieur et sont allés se coucher. A 05h00 du matin, tout le monde s'est levé et tout le monde à disparu. Comme des fantômes. Nous nous sommes retrouvés seuls, sans même pouvoir dire au revoir à quelqu'un !
Cette émission a créé un mythe autour des Lô Lôs, mythe entretenu par les agences de tourisme. Le T.O appelle d'ailleurs notre programme "Rendez vous en Terre inconnue".
A ce stade visiter Bảo Lạc un jour de marché hebdomadaire est certainement plus instructif et plus authentique.
D'après certains comptes rendus de voyageurs sur le web, il y a des guides qui sont de véritables "facilitateurs" de relations avec les habitants. http://vietnamjp.eklablog.com/chez-les-dao-suite-a115306272 Ce ne fut pas notre cas !
Jour 16 - Mardi 28|04|2015 Bảo Lạc - Ba Bể
Petit déjeuner préparé par le chauffeur.
• Départ à 07h57. Nous devions visiter un village Sanchi, cela a été fait la veille.
• 09h30 (53 km) arrêt photo. Le ciel est de nouveau couvert, avec des périodes d'éclaircies. A chaque fois nous tentons de capturer des panoramas époustouflants, malheureusement ternis par une luminosité grisaillante. Route en très mauvais état.
• 09h53 (64 km) nous traversons la petite ville de Tĩnh Túc. Arrêt au marché. Nous découvrons des Hmongs que nous ne connaissions pas. Les femmes ont le crâne rasé, elles portent des serviettes éponges serrées sur la tête, des chemisiers dorés et des pantalons noirs. Elles sont massives, avec des visages bouffis. Impossible de savoir à quel sous groupe Hmongs elles appartiennent. Le guide explique que de nombreuses ethnies ne respectent plus les codes vestimentaires. Elles mélangent vêtements ordinaires et vêtements traditionnels au point de brouiller les repères. Nous observons qu'elles sont quand même toutes habillées de la même façon ! Nous en avons vues habillées de la même façon à Bao lac.
12h26 (135 km) Repas à Ba Bể.
๏ Nous informons le guide que nous ne souhaitons pas supprimer les visites intéressantes prévues lors de notre séjour à Hà Nội pour passer une matinée à la police. Nous préférons annuler la balade en barque prévue le lendemain matin pour partir plus tôt et arriver plus tôt à Hà Nội, afin d'avoir le temps de déposer plainte, sans empiéter sur les autres journées.
• 14h00 entrée dans la réserve du lac Ba Bể. Le véhicule nous dépose sur la route et part en avant. Nous marchons 15 minutes sur une route qui longe le lac, jusqu'à l'embarcadère, sans intérêt. Nous attendons qu'un bateau vienne nous chercher.
๏ Le guide dit que nous ferons la balade sur le lac demain comme prévu. Nous réaffirmons notre souhait de partir plus tôt à Hà Nội. 5 minutes après il demande si nous voulons faire la balade cette après midi comme nous avons du temps libre. Nous acceptons.
• Le bateau arrive. Nous faisons la balade sur le lac et la visite de la cascade. Ayant vu beaucoup d'autres cascades plus spectaculaires, la cascade Dau Dang nous parait sans intérêt. Cela aurait été dommage de nous priver d'une des visites autour de Hà Nội, pour privilégier celle-ci !
• Le bateau nous emmène ensuite à Coc Toc chez l'habitant, Mr Tap chez qui nous devons passer la nuit. Nous découvrons une fois arrivé chez lui, qu'il était le pilote du bateau avec lequel nous avons fait la balade. Même ça il fallait le deviner !
Le cadre est joli, la maison de bois sur pilotis est très belle et enclavée dans un écrin de verdure qui semble l'étouffer.
Accueil plus convivial que chez les deux premiers habitants. Il fait terriblement chaud. L'électricité étant insuffisante, les ventilateurs tournent mal, voire pas du tout lors des nombreuses coupures de courants.
Les sanitaires sont les plus propres de tous ceux rencontrés jusque maintenant. Les chambres privatives sont spacieuses et propres, avec moustiquaires, à cause de la proximité du lac et de marécages. Par contre il fait très chaud, voire étouffant.
32° dans la chambre la nuit. Une autre famille avec des enfants est hébergée en même temps que nous.
Pour le repas chaque famille mange à une table, à part, l'habitant mange à la table des guides et des chauffeurs. Les plats sont variés et savoureux. Mme Tap est une excellent cuisinière.
Comme dans tous les logements chez l'habitant, il n'y a pas vraiment de contact, à moins de rester plusieurs jours. Il s'agit davantage d'auberge ou de gîte rural que de tourisme intégré.
Jour 17 - Mercredi 29|04|2015 Ba Bể - Hà Nội
• Départ à 08h15 pour Hà Nội. Le véhicule part en avant, nous le rejoignons à pieds. Balade sur une petite route, inutile et sans intérêt. De la marche pour de la marche.
Route en très mauvais état, pendant deux heures, jusqu'à la route nationale.
๏ Le guide nous informe qu'il a eu un contact avec l'agence qui lui a dit que ce n'est pas la peine d'aller déposer plainte à la police : cela risque de prendre beaucoup de temps à cause des fêtes : fête de la réunification, suivie de la fête du 1er mai, suivi du week end.
Pour nous cela ne change rien. Ayant avancé la balade sur le lac la veille, nous avons toute l'après midi pour déposer plainte. Qu'on le fasse ou non, de toute façon cela ne nous rendra pas l'argent volé ! C'est l'agence qui tenait à ce qu'une plainte soit déposée, pour disculper les chauffeurs ou trouver une explication. Ces changements de dernière minute nous surprennent !
11h55 (110 km) arrêt repas à Phú Lương
๏ Un peu avant d'arriver à Hà Nội, je rappelle au guide que la conseillère "suivi clientèle" a proposé qu'on se rencontre à Hà Nội, à notre retour pour faire le point sur le voyage. Comme les jours qui suivent sont fériés (long pont), et comme nous ne sommes plus tenus d'aller à la police, je demande à aller au siège de l'agence pour rencontrer la conseillère. J'en profiterai pour montrer le sac et le mode opératoire qui nous permet d'affirmer que c'est un vrai vol et non une perte ou une dépense comme cela a été supposé par l'agence.
Le guide appelle l'agence, la conseillère nous donne rendez vous à 16h00.
Le chauffeur pique une crise, nous traite de fous avec gestes à l'appui, se met à conduire de façon très nerveuse. Nous demandons au guide ce qui se passe et de traduire ce que le chauffeur dit. Gros malaise, il refuse de traduire.
๏ 14h15 (206 km) arrivée à l'hôtel. Le chauffeur jette nos bagages sur le trottoir et s'en va avec le véhicule.
๏ 16h00 nous allons seuls, à pieds, à l'agence Amica. Nous rencontrons la conseillère de vente Mme Hang et la conseillère de suivi de clientèle Mme Dieu. Nous expliquons, en montrant les différentes actions qu'il fallait faire, pourquoi nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un vol: un sac avec deux fermetures, contenant quatre pochettes en tissus, dont l'une contient 3 pochettes en plastique, chacune avec des devises différentes (euros, dollars, dongs). Des billets de différentes valeurs ont été pris dans chacune des pochettes, de façon à ce que nous nous en apercevions le plus tard possible. Tout a été remis en place, et le sac refermé correctement. Ce que n'aurait pas fait un voyou ou un pickpocket.
Il ne peut s'agir que de quelqu'un qui avait le sac à sa disposition pendant un certain temps.
Le seul endroit où cela a été possible est la voiture, parce que nous avons oublié le sac à deux reprises lors de visites de villages.
Ce qui ressort de l'entretien est le ressentiment de l'un des chauffeurs qui a souffert du doute, et le fait que le contrat informe les clients de ne rien laisser de valeur dans les véhicules. L'attitude dubitative des conseillères m'a déçu, d'autant plus que nous n'étions pas vindicatifs et nous ne demandions pas à être dédommagés. Nous assumons notre erreur, nous aurions apprécié d'avoir l'impression d'être entendus.
Surpris par l'attitude du chauffeur, nous demandons à l'agence de prévoir un autre chauffeur pour les 3 jours qui restent.
• 17h20 visite de la pagode bouddhiste Cầu Đông, 38 Hàng Đường Hàng Đào. C'est plus fort que nous, dès que nous passons devant un temple ou une pagode que nous ne connaissons pas, nous avons besoin d'entrer, de nous laisser envahir par l'ambiance du lieu. Chaque petit temple, chaque pagode a sa personnalité, son ambiance, ses rites, comme s'ils racontaient une histoire. Difficile de se lasser.
Dîner au Little Black Duc Correct, et propre. Cuisine correcte - Prix raisonnables.
Hôtel Hanoi Boutique Hotel, bien situé, professionnel, correct, bien tenu, la moitié des chambres n'ont pas de fenêtres, en dehors des quelques chambres qui ont une fenêtre sur rue, les autres ont des fenêtres qui donnent sur un mûr à 1,20 m
Jour 18 - Jeudi 30|04|2015 Hà Nội - Thanh Chuong - Đào Thục - Hà Nội
• Départ à 08h35 avec un nouveau chauffeur, et le même guide.
• 09h25 (38km) visite du palais Thanh Chuong (Thanh Chuong Viet Palace) au village Hiền Ninh, au lieu-dit Dốc Dây Diều...
Dans le préambule "Vietnam Passion" je parle de l'âme Vietnamienne qui différencie définitivement les Vietnamiens des Chinois. S'il est un endroit où l'on est confronté concrètement à cette âme, c'est bien ici. Nous avons été subjugués du début à la fin de la visite.
Entre 2001 et 2004, il acheté un terrain sur les collines Sóc Sơn, où il a fait réaliser des constructions traditionnelles vietnamiennes, représentant les particularités architecturales du pays et les différents modes de vie. Ces constructions sont réalisées avec différents matériaux issus de l'artisanat traditionnel. Briques moulées à la main, de nuance et de taille différentes, bois venant de Nam Dinh avec la participation des artisans de Nam Dinh, de Hoa Binh pour la maison des montagnards, de Bac Ninh pour le bois. Les puits sont de vrais puits.
Des centaines d'objets divers en bois, en pierre, en argile, en métal, en vannerie rappellent le mode de vie artistique, domestique et rural du Vietnam. Thanh Chuong et son épouse Ngo Huong
Le domaine comprend plusieurs monuments reflétant la diversité du patrimoine religieux du Vietnam, temples, pagodes, statues, tours, tombes, disséminés dans un dédale de cours, de bassins rectangulaires ou en demi lune. Tout est raffiné, recherché: les espaces libres sont agrémentés de miniatures, de rochers, de bonzais, disposés de façon à favoriser l'extase.
Dès l'entrée principale (Cổng Chính), on retrouve le principe de la porte principale réservée à l'empereur, les portes latérales réservées aux dignitaires et au peuple.
A droite, le petit bassin et son théâtre de marionnettes sur l'eau (Sân Khấu Múa Rối Nước), suivis de la maison des serviteurs, la maison sur pilots reconstruite récemment suite à un incendie, la tour du dieu de la montagne de 5 étages (tháp sơn tình).
La maison de la Sérénité et ses 3 autels, derrière laquelle se niche le village de maisons de pisé, avec le vieux puits, les jarres, et les outils rappelant la campagne vietnamienne, les statues de Bouddha et de la déesse mère, la maison de la Déesse Mère (Điện Mẫu) la tour d'argile rouge (Thien Huong), le pavillon de l'eau, le jardin des pêchés, l'étang du lotus et ses carpes, la maison des bons augures (nhà tường vân) renfermant une collection de vases et de statues uniques au Vietnam, ainsi que la crypte dédiée au père de Thanh Chuong : Kim Lan, écrivain réputé dont quelques pages ornent les murs de la crypte blanche.
Le théâtre Long Đinh avec ses ventilateurs bienfaisants rappelle l’espace communautaire où avaient lieu les scènes, les spectacles de chants et de danses dans le passé, la gallerie d'art (Phong Tranh)
Le pavillon Mac Huong, délicatement posé au milieu d'un étang relié par une pont de pierre, à la porte Champa.
Omniprésents, sur toutes les tables, dans toutes les pièces, des plateaux comprenant une théière et des tasses à thé, symbole de l'hospitalité vietnamienne.
Notre seul regret est d'y être allés un jour férié: le site est envahi de touristes locaux qui viennent non pour apprécier leur patrimoine, mais pour se prendre en photo dans un joli décor. Ce qui oblige souvent à attendre de longs instants pour pouvoir profiter de la visite, d'autant plus que beaucoup d'entre eux ne s'inquiètent pas si vous êtes en train de faire une photo.
13h arrêt repas: en dehors du restaurant du palais, surpeuplé et très bruyant, il n'y a pas grand chose dans les environs. Petit resto de rue, plus que basique.
• 13h50 ( 63 km) Visite de Đào Thục, sur la commune de Thuy Lâm, le village des marionnettes sur l'eau (Làng rối Đào Thục).
Ce charmant petit village, perdu dans les rizières est le village où le maître des marionnettes Nguyễn Đăng Vinh, qui a appris son art à la cour du roi Lê Y Tong (1735-1740), l'a ensuite enseigné, ainsi que le tissage, la menuiserie aux paysans du village.
Pour lui rendre hommage, les villageois organisent une cérémonie et un spectacle le 24 février selon le calendrier lunaire. D'autres spectacles sont organisés en fonction des fêtes du village ou à la demande.
Les marionnettistes sont des fermiers et des villageois, ce qui rend les spectacles différents et plus authentiques que les spectacles produits par des acteurs en ville.
Ils sculptent et laquent leurs marionnettes à l'effigie de personnages célèbres de contes vietnamiens, et créent tous les effets qui permettent de les animer. http://vietnam.vnanet.vn/english/dao-thuc-water-puppetry/157231.html
Nous espérions qu'un spectacle aurait lieu pendant ces jours fériés. Il aurait fallu être mieux informé.
Visite de la pagode du village et de son monastère. Au moment de notre passage des nones pratiquaient la méditation en marchant, comme l'enseigne Thich Nhat Hanh au village des Pruniers en France. Elles psalmodient doucement le mantra A Di Đà Phật, ce qui ajoutait à l'ambiance paisible de l'endroit une touche de sérénité lénifiante, comme si "l'essence" du village se diffusait dans l'atmosphère pour mieux nous pénétrer. Bel endroit.
• 16h30 Retour à Hà Nội
Dîner au Gao De, rare petit restaurant de rue de la vieille ville à avoir une page de menu végétarien. Bon mais sans plus !
Jour 19 - Vendredi 01|05|2015 Hà Nội - Thay - Tây Phưong - Đường Lâm - Hà Nội
• 08h35 Départ pour la visite de la pagode Thay, pagode du Maître ou pagode de la Bénédiction Céleste.
• 09h16 (56 km) Visite de la pagode, un peu rapide et incomplète, le guide donne peu d'informations. Il semble "préoccupé".
Edifiée au 9ème siècle sous le règne du roi Ly Nhan Tong, elle est répartie en trois sections: la pagode Ha, la pagode Trung et la pagode Thuong, ayant chacune une vocation particulière.
La pagode Ha sert aux offrandes et aux cérémonies, la pagode Trung sert à rendre hommage à Bouddha, et la pagode Thuong à la mémoire du bonze Tu Dao Hanh, qui vécut au 12ème siècle.
A gauche se dresse une statue du bonze Tu Dao Hanh, le "Maître". (moine fondateur des marionnettes sur l'eau).
La statue de droite représente le roi Ly Nhan Tong, réincarnation du maître Tu Dao Hanh.
L’étang Long Tri (étang du dragon) en contrebas constitue la pièce d’eau accueillant les représentations de marionnettes sur l'eau, dans son petit théâtre d'époque. Les ponts Nhat Tien et Nguyen Tien édifiés en 1602 encadrent la pagode.
Les fêtes organisées à la pagode sont les 5ème au 7ème jour du 3ème mois lunaire, le 7ème est le jour le plus important: des processions et des spectacles de marionnettes sont organisés.
Les bonzes exécutent également des danses en faisant des tours, des marches rapides et lentes en fonction des étapes représentant les vicissitudes de l’existence humaine vers la noblesse. Tout en dansant, ils chantent ou adressent des prières à Bouddha.
• 10h50 (8 km) visite de la pagode Tây Phuong, construite en 1554; souvent restaurée (seconde pagode plus ancienne du Vietnam). Perchée sur une colline, au bout d'une envolée de 239 marches, cette pagode est réputée pour sa collection de statues : 62 statues laquées, sculptées dans du bois de jacquier et représentant Bouddha, boddhisattva et arhat. Véritable musée de la sculpture sur bois vietnamienne.
Rencontre de Mme Đức (vertu) qui malgré son grand âge fabrique toujours des éventails traditionnels que les pèlerins achètent pour se rafraîchir lors de la montée des escaliers. Tellement charmante qu'il est difficile de lui résister. Elle fait partie de ces femmes qui se laquaient les dents en noir. On en rencontre encore quelques unes dans la région.
La pagode est composée de trois parties parallèles : temple supérieur, temple moyen et temple inférieur. Chacune dispose de deux étages et d’un toit sculpté de fleurs, feuilles, dragons, lions et phénix. Les murs sont en briques du village de céramique de Bat Tràng. Les fenêtres rondes symbolisent le Yin et le Yang. Et tous les piliers sont placés sur une pierre bleue en forme de lotus.
La grande fête de la pagode a lieu le 6ème jour du 3ème mois lunaire. Cela donne lieu à des pèlerinages, des processions, des animations et des jeux populaires très spectaculaires.
• 12h40 (41 km) Arrivée au village de Đường Lâm, village connu comme patrimoine culturel, comprenant 800 maisons parfois plusieurs fois centenaires. Nous n'en visiterons que 2 ! Le guide ne semble pas connaître celles qui se visitent.
Đường Lâm a connu des personnages illustres qui y sont nés. C'est là où Mme Man Thiên donna naissance aux héroïnes Trung Trac et Trung Nhi qui menèrent l'insurrection contre les agresseurs chinois. Ce fut aussi la terre de 2 rois qui se rendirent célèbres par leur lutte contre les agresseurs chinois du pays : Bô Cai Dai Vuong Phùng Hung (761-802) et Ngô Quyên (898-944).
Ces grands hommes ont contribué à mettre fin à un millénaire de domination chinoise. On note également de nombreux villageois ayant réussi au concours suprême durant le régime féodal dont Giang Van Minh, troisième lauréat, qui devint un éminent diplomate au 16ème siècle.
Au village de Đường Lâm se déroulent encore de nombreuses activités culturelles, rites et jeux populaires : combat de coqs, cérémonie de sacrifice aux génies, tournois de lutte Chù On…
Mông Phu est un quartier du village de Đường Lâm, où l'on visite l'ancienne maison commune, et la pagode Mia.
En 2012, lors de notre premier séjour, la place du village face à la maison commune était déserte. Aujourd'hui elle est remplie de stands, de terrasses pour touristes locaux et étrangers, et des déchets qui en résultent !
• Visite de la maison commune, rencontre avec un villageois, gardien des lieux, qui nous offre le thé. Même si nous ne pouvons pas échanger beaucoup, nous vivons toujours ces instants de façon particulière et intense. Nous sommes touchés par les marques d'hospitalité, lorsqu'elles relèvent d'un plaisir partagé.
13h10 Repas dans la maison traditionnelle de Mr Hung, qui n'est pas un repas en famille, mais un restaurant tenu par une famille.
• Après le repas, balade en vélo pour visiter le temple du roi Phùng Hung, le temple et le tombeau du roi Ngô Quyền dans une jolie campagne à quelques kilomètres de Đường Lâm.
• Visite d'un temple qui s'appelle pagode Mia (selon le guide) avant la vraie pagode Mia. Nous y avions rencontré un groupe de personnes qui nous avaient offert du thé en 2012. Nous avions fait des photos de l'un des hommes qui était particulièrement beau. Nous tenions à lui remettre un exemplaire. Il était là, cela a donné lieu à une tasse de thé et quelques échanges.
•Visite de la pagode Mia et d'une fabrique artisanale de nougats à base d'arachides. Le guide voulait acheter des nougats pour sa famille.
• A notre demande, nous rendons visite à Mme Hậu (abondance) nonagénaire que nous avions déjà rencontrée en 2012. Toujours accueillante, elle offre des nougats et du thé à ses visiteurs. Sa maison fait partie des vielles maisons à visiter.
• 17h30 Retour vers Hà Nội
Dîner au Gao De
Jour 20 - Samedi 02|05|2015 Hà Nội - Saigon
• Visite au Banh Mi 25, (25 Hang Ca) l'un des plus célèbres stands de Banh Mi du Vietnam sur le web. Réputation confirmée, ce sont les meilleurs Banh Mi que nous ayons mangés au Vietnam.
Hà (rivière) et son mari Phương (parfum) tiennent ce stand de rue sous le regard bienveillant de la mère de Hà. Il n'y a que le strict nécessaire dans la vitrine qui n'est pas réfrigérée, parce que tout est frais en permanence. Les produits sont amenés de la cuisine au fur et à mesure des besoins. Le pain est frais et croustillant.
A la différence des autres Banh Mi, les sandwichs sont emballés dans un papier spécial alimentaire, et dans une boite en carton prévue à cet effet s'il y en a plusieurs (beaucoup de vendeurs de rue emballent la nourriture dans du papier journal dont tout le monde sait que les encres sont toxiques).
C'est propre, c'est bon, et goûteux. On peut choisir différents sandwichs avec différentes garnitures à des prix raisonnables affichés, donc pas d'arnaque pour touristes. Ce stand jouit d'une clientèle locale importante, ce qui permet à Phương de dire qu"'à la limite il n'a pas besoin de publicité". Sa réputation l'a dépassé et de nombreux touristes aujourd'hui veulent goûter au fameux Banh Mi 25.
• Vol Hanoi - Sai Gon : 17h35 - 19h40 aéroport domestique.
Il faut récupérer les bagages et se rendre à pieds à l'aéroport international, juste à côté, faire les enregistrements, les formalités de police et de sécurité. Vol pour l'Europe à 00h25 via Dubai.
• Petit clin d'oeil de Bouddha à la suite de nos déboires: sur le trajet Saigon-Dubai, comme l'avion est surbooké, la compagnie nous offre le trajet en Business Class. Merci la vie !
Jour 21 - Dimanche 03/05/2015 - 00h25 retour vers la France via Dubai - (4h00 d'escale)