Quan Am Thi Kinh (Thi Kinh, nom de religion : Kinh Tam - étant une des incarnations de Kouan-Yin, l’aspect féminin du Bouddha en Chine et au Viet Nam).

Il s’agit d’un jeune homme qui aurait pris l’habit monastique pendant neuf vies consécutives. A la dixième renaissance, la dernière avant d’accéder au monde des Bouddhas, ce moine s’incarna dans le corps d’un bébé de sexe féminin dans une famille du nom de Mang, à Ho Nam (district de Lung Tai, province de Dai Bang en Corée).


Cette fille, prénommée Thi Kinh était, dit-on, ravissante, vertueuse et douée.

De jeune venue fille, elle fut donnée en mariage à Thien Si, un jeune homme de la famille des Sung.

Thi Kinh gérait du mieux qu’elle le pouvait son foyer pour donner à son mari le temps d’étudier.

Un soir, fatigué par les études, Thien Si s’assoupit sur son lit. Sa jeune épouse, qui se livrait à des travaux de couture à son côté, aperçut un poil de barbe poussant à rebours sur le menton de son mari ; elle voulut la couper avec un couteau. Son mari, se réveillant en sursaut, crut que son épouse tentait de l’assassiner ! Toutes les explications et les supplications de la jeune femme ne réussirent pas à convaincre les gens de son innocence. Chassée de sa belle-famille la malheureuse épouse se déguisa en homme et se fit admettre comme jeune bonze à la pagode Vân, sous le nom de Kinh Tam.


Mais la beauté naturelle de Kinh Tam attisa les désirs de Thi Mau, la fille d’une famille riche du village, où était implanté le monastère. Cherchant en vain à séduire le jeune bonze, mais ne parvenant pas à concrétiser son dessein, Thi Mau se donna à un garçon de ferme.


Enceinte et blâmée par le village, elle rejeta la faute sur Kinh Tam. Le(la) jeune moine chercha en vain à se défendre. Afin de calmer les esprits, le moine en chef de la pagode dut payer l’amende pour obtenir la liberté de Kinh Tam, mais l'expulsa et ne l’autorisa alors qu’à s’abriter seulement sous le portique de la pagode.

Quelques semaines plus tard, Thi Mau accoucha d’un garçon et vint le déposer à la pagode, pour l’abandonner et le confier aux soins du présumé père.

Malgré son embarras, Kinh Tam prit en charge l’enfant. En dépit de l’hostilité des gens du village, chaque matin elle allait mendier du lait pour l’enfant. Sa santé déclina quand son " fils " sut à peine parler. Elle écrivit alors une lettre à ses parents, les priant de confier l’enfant au bonze en chef de la pagode à sa mort, puis elle expira.


C’est alors que la vérité éclata. En préparant le corps pour les funérailles, on découvrit avec stupéfaction que le moine Kinh Tam était en réalité une jeune femme !


Dès lors, la notion de sacrifice et de compassion de cette jeune femme, qui avait endossé deux rôles dans lesquels elle s’était totalement impliquée : celui de moine et de père de famille, en acceptant d’adopter l’enfant innocente victime, comme elle, du mensonge et de la calomnie. Du coup, son action de compassion et sa sainteté furent unanimement reconnues.

La légende de Quan Am

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