Day 01 Départ de France à 10h40 sur Swiss Airline avec escale à Zurich, arrivée à Delhi le lendemain à 00h45, après 08h00 de vol, courte nuit à l'hôtel Anila pour se remettre en forme.
Day 02 Delhi - Nawalghar - Mandawa 304 km (au compteur) 27° le matin / 32° dans la journée
Rencontre avec Arvind pour les dernières formalités. Très belle personnalité, avec du caractère, de la rigueur, mais aussi du tact et de la délicatesse.
•Il faut entre 01h30 et 02h00 pour sortir des embouteillages de Delhi, dans un bain de pollution inimaginable. Conduire prend toute sa signification: tout le monde essaye de passer devant les autres, en ne respectant aucune règle de conduite, de priorité, malgré les panneaux informant des peines encourues en cas d'infractions et la présence de nombreux policiers. Chacun s'impose jusqu'à ce que les autres finissent par capituler. Chacun pour soi, ce sera comme cela sur toutes les routes.
Nous n'empruntons pas la route la plus courte (Jhajjar-Charkhi Dadri- Loharu) ! Le chauffeur passe par Gurgaon et Narnaul.
• A Narnaul, nous tombons dans les manifestations qui paralysent l'Haryana depuis quelques temps (avec violences et morts). L'état aurait institué des quotas pour permettre aux basses castes d'avoir accès aux emplois dans la fonction publique et à l'entrée à l'université.
Cela déplait aux castes supérieures (les Jats), qui ne supportent pas la diminution de leurs privilèges, et invoquent la crainte d'être dépossédées de leur part de gâteau dans la croissance indienne.
Les manifestants bloquent les routes aux carrefours et ne laissent passer aucun véhicule. A un moment donné nous avons l'opportunité de faire demi-tour, ce qui aurait permis de ressortir de la ville et de la contourner. Le chauffeur a fait demi-tour, mais pour s'engager dans la voie de gauche du même carrefour. Nous sommes resté bloqués une heure avant de pouvoir profiter du passage en force d'un camion pour sortir du blocus.
14h00 - Déjeuner au Chandni Midway à Narnaul . Sympathique restaurant pour voyageurs locaux et étrangers. Salle pour les touristes et salle pour les chauffeurs. Buffet à 500 rps, ou à la carte. L'inconvénient des buffets, c'est que les végétariens paient le même prix que les autres alors qu'ils ne prennent ni viande ni poisson. Alors qu'à la carte un plat de céréales avec légumes coûte moins cher qu'un plat avec viande ou poisson.
Nous entrons dans la région de Shekhawati, région où l'on trouve les havelis : petits palais construits par de riches commerçants, les Marwaris, du 19ème et du début du 20ème siècle. Ils avaient fondé leur fortune sur le commerce caravanier (soie, pierres précieuses, or et métaux précieux, sel) parfois contrebandier (trafic d'opium, parfois d'esclaves), entre l'Inde du nord et ses voisins orientaux.
C'étaient de vrais palaces censés représenter leur richesse et leur statut social. Leurs murs intérieurs comme extérieurs sont ornés de fresques peintes appelées "chitera" réalisées par des artisans de la caste des kumbhar (potiers) ou des cheraja (maçons).
Progressivement, les descendants de ces familles sont partis vers des centres urbains (Bombay, Calcutta) pour y développer leurs activités. Les haveli, progressivement abandonnées, se sont dégradées au fil du temps, sans que des efforts de conservation aient été entrepris.
La plupart des havelis ne sont plus habitées que par des gardiens qui n'étant pas rémunérés par les propriétaires vivent du droit de visite et de vente d'objets artisanaux.
• 16h40 - Arrêt au temple de Hanuman Balaji Mandir de Jhunjhunu. Un temple comme tous les autres, avec une immense statue du dieu singe dans le jardin. Sans grand intérêt.
En sortant du temple, nous observons que le chauffeur s'est emparé de notre road book et qu'il est en train de le lire dans la voiture. Ce n'est pas grave, mais cela relève d'un manque de respect et de confidentialité.
•17h00 Arrivée à Nawalgarh un peu tardive à cause de la manifestation et de l'arrêt au temple. Pas le temps de voir tous les havelis que nous avions prévu: Aath haveli, Jivrajka haveli, Khedval Bhawan, Hemrai Kulwai haveli, Bhagton ki haveli . Nous avions déjà vu le Podar School haveli en 2009.
Nous nous contentons des façades, et des portes cochères restées closes, de l'ambiance particulière qui se dégage des ruelles de Nawalgarh.
Nous faisons la connaissance d'un guide Francophone qui accompagne un couple Français pris en charge par la même agence que nous. Un jeune guide intéressant, (Dhiraj Kumar - french.dkb@gmail.com). Il a accepté que nous nous joignions à eux pour la visite du seul haveli que nous découvrirons intégralement: le Morarka haveli.
Dédales de cours, de pièces, de couloirs, de terrasses, pas toujours en bon état. Belle vue du toit sur la ville.
Petite visite au chhatri d'une famille "royale"(à l'époque ils étaient tous rois) qui a régné sur la ville (structure de pavillons couverts de dômes implantés à l'endroit où des personnages importants ont été incinérés) que l'on traduit par cénotaphes (monument funéraire qui ne contient pas de corps).
• Arrivée à Mandawa vers 19h30. Installation à l'hôtel Mandawa haveli . Après un dîner végétarien qui nous rendra malade comme des bêtes toute la nuit (indigestion et oedème de Quick - 1ère fois en Inde), nous assistons à un défilé de mariage dans la rue.
Day 03 Mandawa - Churu - Bikaner 239 km (au compteur) 22° le matin / 29 ° dans la journée
Après trois visites de Mandawa, à plusieurs années d'intervalle, sans jamais être arrivés à faire le tour de la ville de façon intéressante, nous avons demandé à un jeune guide (Lucky) de nous faire découvrir sa ville.
Nous commençons par changer de l'argent chez un "money changer" au cour le plus intéressant : 1 euro = 74 roupies (à l'aéroport 1€ = 70,42 rps, et dans les banques entre 71 et 72 rps).
• En sortant de l'hôtel, il faut se diriger vers la gauche, passer la porte fortifiée Sonthaliya Gate, traverser le petit marché pour arriver dans le quartier des havelis. Nous avons la surprise de découvrir que beaucoup de havelis sont transformés en restaurants, guesthouses et en hôtels, comme le Monica Roof Top restaurant, l'hôtel Radika haveli, l'hôtel Mandawa haveli, ou le luxueux Royal Rest, avec ses peintures érotiques à tous les niveaux.
Visite du Gulab Rai Ladia haveli, en piteux état. En le longeant, sur le mur extérieur gauche il arbore quelques fresque légèrement érotiques, un couple qui fait l'amour assis, une femme qui accouche.
Le Vishwanath Goenka haveli, le Seth Dayaram Dedraj Goenka haveli, le Lakshmi Narayan Ladia haveli fermé que l'on ne peut contempler du toit de son voisin le Gulab Rai Ladia haveli. le Murmuria haveli avec ses fresques à l'italienne et beaucoup d'autres fermés, sans nom, dont nous ne contemplerons que les façades.
Sur les mûrs de presque tous les havelis on trouve des dessins représentant des européens en vélo, en voiture, des avions, des bateaux, des trains.
Il y a aussi dans les villes et les villages de la région d'anciens puits de style arabe, flanqués de leurs minarets miniatures.
• Départ vers 10h30 en faisant un détour suggéré par Arvind par Ramgarh, Mahansar, Bissau, et Churu. Petites villes plus authentiques que celles des circuits touristiques classiques où le temps semble s'être arrêté, qui recèlent quelques havelis, temples et marchés intéressants.
Petite route en bon état, paysage où alterne dunes et champs de moutarde complètement desséchés, troupeaux de chèvres. Population davantage musulmane.
Ramgarh et sa jolie petite mosquée vert foncé, Mahansar et sa porte rose qui débouche sur un petit marché animé, où les gens sont surpris de voir des touristes. Quelques havelis qui ne se visitent pas.
Dans la régions on trouve de arbres moringa, ou Drumstick, en hindi sahijan, censé guérir 300 maladies selon la médecine ayurvédique. Originaire de l'inde du nord où nous le rencontrerons en grande quantité, il fait l'objet de nombreuses études, tant sa composition se révèle importante pour la santé: le feuillage a une teneur très intéressante en protéines (assimilables à 90%). Des analyses nutritionnelles ont montré que les feuilles de Moringa oleifera sont plus riches en vitamines (B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, A, C, E), minéraux (potassium, calcium, magnésium, fer, manganèse, sélénium) et protéines que la plupart des légumes. Elles contiennent des acides aminés dont les acides aminés essentiels (isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane, valine).Beaucoup de programmes humanitaires utilisent les feuilles de Moringa contre la malnutrition et ses maladies associées (cécité, etc.).
On en arrive à se demander pourquoi il y a encore autant de gens qui meurent de faim dans les régions où il pousse, pendant que les "requins" occidentaux du business des compléments alimentaires nous le vendent à prix d'or, jouant sur le rapport anti-oxydant / peur de vieillir.
Churu passe pour être la ville la plus fraîche du Rajasthan. Il y fait doux et paisible. Ici aussi les havelis occupent une petite partie de la ville. La majorité ne se visite pas. L'idéal est de se faire accompagner par un guide local pour en découvrir la richesse. Notre chauffeur ne connait pas cette partie du Rajasthan.
Un haveli a été restauré par deux frères qui l'ont transformé en hôtel, Malji Ka Kamra hotel: magnifique, très confortable et bien situé, avec des prix raisonnables. De l'hôtel on peut visiter le centre de Churu à pieds, le marché local, et le superbe temple Jain qui n'ouvre qu'à des heures très précises. L'hôtel organise des excusions dans la région et des safaris dans les dunes.
Déjeuner au Malji Ka Kamra hotel, un régal, et pas ruineux du tout. Salle pour les clients , salle pour les chauffeurs.
• Départ à 15h30 pour Bikaner où nous arrivons à 19h15. Dîner et nuit à l'hôtel Harasar Haveli.
Day 04 Bikaner - Deshnoke - Nagaur - Chandelao 296 km (au compteur) 21° le matin/ 33 ° la journée
• Départ à 09h00. Avant de quitter Bikaner, le chauffeur propose de visiter un temple hindou et le temple Jaïn Bhandasar Jain temple qui surplombent un quartier musulman. Si le temple hindou ne présente aucun intérêt, le temple jain et le quartier musulman valent le déplacement.
Le temple Jaïn parce qu'il est ancien (1571) et que la décoration intérieure est particulièrement riche. Il ressemble plus aux temples jaïns du sud de l'Inde qu'à ceux du Rajasthan.
Le quartier musulman parce que c'est le quartier des teinturiers sur tissus et qu'à chaque façade sont accrochés des pans de tissus fraîchement teints, ce qui donne au quartier un air de fête. Un régal pour les photographes. Pendant que je fais des photos, " 3 cons sur une moto" me barrent la route. Ils cherchent à m'intimider en riant aux éclats. Je m'esquive en leur disant de dégager suffisamment fort pour attirer l'attention des voisins. Ils ont tout de suite arrêté. Western Massala !
• Départ vers 10h25.
• A 11h 05 nous atteignons le Karni Mata temple, ou temple des rats de Deshnoke.
Il y a tellement de légendes différentes qui expliquent pourquoi ce temple est dédié aux rats, que nous ne cherchons plus à savoir laquelle est vraie ! Par contre nous avons bien du mal à reconnaître le temple. C'était un petit temple de village avec ses mûrs gris et sales, au milieu d'une petite place déserte. Sa cour intérieure était juste couverte d'un grillage pour éviter que les oiseaux pénètrent dans le temple.
La place est aujourd'hui envahie de boutiques pour touristes locaux, une clôture empêche d'approcher du temple, forçant les gens à passer par un portique de sécurité. Paradoxe typiquement indien l'entrée est payante pour les appareils photos mais les photos sont interdites à l'intérieur. Cela n'empêche pas les locaux de prendre des photos avec leur mobile ! La cour intérieure est couverte. Les mûrs extérieurs sont peints en rose criard, donnant au temple un air de bonbonnière que va couvrir le dôme d'un édifice en construction. Ce temple n'a plus aucun charme.
• Nous repartons vers 11h20. Dans la campagne de Nokha, nous nous arrêtons pour visiter une famille qui vit dans le désert.
Une maison en dur, des huttes en terre, des cabanes en paille. Nous souhaitions savoir comment et de quoi vivent ces familles. Un père, une mère, leurs enfants mâles et les belles filles, avec leurs descendance occupent un espace restreint.
Le chauffeur sert d'interprète, nous avons parfois l'impression qu'il arrange les réponses à nos questions à sa façon. Ils vivrent de la culture de la moutarde, et de leur élevage de chèvres. Les femmes filent le coton pour avoir leur propre argent, les maris ne donnant pas grand chose pour vivre. Nous faisons des photos et proposons de leur envoyer une copie comme nous le faisons à chaque fois que nous partageons un moment avec des gens. Le chauffeur dit qu'ils ont tous un mobile et qu'ils n'ont pas besoin de nos photos !
Sur le bord de la route nous apercevons de nombreux étalages de potiers, avec des pots de toutes les formes et de toutes les tailles en argile. Cela nous rassure, la campagne indienne n'est pas complètement convertie au plastique chinois.
13h45 Arrêt déjeuner à la sortie de Nagaur: le chauffeur nous arrête dans une gargote de bord de route pour chauffeurs routiers: Baba Ramdev restaurant. Il se sert dans nos plats: palak mutter, aloo mutter et nous laisse payer l'addition, en s'absentant pour aller se laver les mains. Embarrassés nous ne réagissons pas. Départ à 14h25.
Nous passons devant une immense ferme qui est en fait un hôpital pour vaches: nous nous arrêtons. Shri Krishna Gopal Gau Sewa Samiti Veterinary Hospitals Jodhpur Road, Nagaur Ho, Nagaur - 341001, National Highway 65.
Un comité d'accueil très avenant et très entreprenant propose une tasse de chai massala, et de la documentation en hindi. Partout des sièges, des tentes pour abriter les visiteurs du soleil, et des posters de gurus dont une jeune fille de 14 ans. Toutes les 5 minutes arrive une ambulance qui transporte une vache.
Nous pouvons apercevoir les animaux de l'extérieur, il y a un espace couvert pour les vaches qui ont été blessées : accident de la route, accidents domestiques, chutes, un espace pour les vaches qui ont été opérées d'un cancer, un espace pour les vaches empoisonnées par un voisin malveillant, une nurserie pour les veaux orphelins etc...Elles portent presque toutes des pansements et des des bandages qui sont très propres. 300 personnes s'occupent de 1500 vaches en permanence.
On peut y travailler comme bénévole, des familles viennent y travailler, un jour, une semaine, un mois. Dans ce cas elles sont nourries logées gratuitement. Le coût de fonctionnement de l'établissement est de 6000 euros par jour.
C'est une organisation non gouvernementale qui ne fonctionne qu'avec des dons. Nous ne sommes jamais arrivé à savoir qui gérait cela , et ce que venait faire les gurus dans cette histoire ? Est-ce une secte ? Le chauffeur n'est pas arrivé à comprendre ni à nous expliquer.
• En route pour Chandelao, le chauffeur nous propose de visiter un village: nous ne sommes pas arrivés à comprendre ce qu'il voulait, sa prononciation étant particulière (il prononce les s=ch) nous avons cru comprendre ahimsha. Nous avons pensé qu'il s'agissait d'un village axé sur la non-violence. En fait il nous a conduit dans un l'hôtel de luxe de Khimsar, et veut que l'on rentre pour boire une tasse de thé et visiter l'exposition de voitures du maharadja. Cela ne fait pas partie de nos préoccupations, nous refusons et avons dû insister pour reprendre la route pour Chandelao.
Arrivée à 18h15 Diner et nuit à l'hôtel Chandelao Garh.
Day 05 Chandelao - Pipar Bazaar - Pushkar 167 km (au compteur) 20° le matin/ 30° l'après-midi
• Lever tôt pour aller visiter le village à pieds, seuls. En sortant de l'hôtel prendre à gauche, puis au bout de la rue à droite et tout droit jusqu'au réservoir d'eau. Monter les marches jusqu'à la terrasse surplombant le réservoir. Des buffles et des grues couronnées occupent les berges.
Un peu plus loin des femmes puisent de l'eau avec des cordes et des pots de laiton. Il n'y plus qu'à s'asseoir et se laisser griser par les couleurs des saree, par les gestes et les ports de têtes de ces femmes qui portent jusqu'à 20 kg en équilibre sur le sommet du crâne et dont la silhouette se détache dans la lumière raglante de l'aube.
Rencontre avec les habitants, invitation à boire un chai avec un groupe d'hommes qui se réunit pour commémorer le décès de l'un d'eux une quinzaine de jours plus tôt. Quelques échanges avec des écoliers et des écolières qui se rendent en classe. L'Inde s'éveille.
• Départ vers 10h30 pour Pipar city. Rencontre de Yasine Shahabuddin "bloc printer" et visite de son atelier qui a déjà connu 4 générations d'imprimeurs sur tissus. Le fils de Yassine nous fait une visite guidée passionnante : le sculpteur de motifs(blocks), la préparation des teintures uniquement végétale et minérales et des fixatifs, la préparation des pièces de tissus, les différentes techniques d'impression, du bloc de bois avec parfois plusieurs passages de couleurs et formes différentes, à une forme de batik pratiqué avec de l'argile mélangée à de la gomme, au sablage de certains motifs.
Yasine travaille à la demande, selon les fournisseurs, et parfois pour des designers qui créent leurs propres motifs. Il travaille notamment pour une marque de prêt à porter indienne connue : Fabindia.
Visite du bazaar de Pipar City, dédales de rues, enchevêtrement de boutiques. Les bazaars indiens sont passionnants.
Partout les gens nous invitent à venir voir ce qu'ils vendent ou ce qu'ils font: des cordages et paniers aux accessoires de cuisine, des bijoutiers qui fabriquent des bijoux d'argent à la demande aux marchands de produits cosmétiques et de pâtes alimentaires, des vendeurs de sacs en plastique aux marchands de tout (piles, peignes, élastiques, papiers, cahiers, encens,lampe de poche etc...) des marchands de fruits et légumes aux artisans qui tournent le bois pour faire des rouleaux à chapatis, des pieds de lits et de lampes. Du barbier-coiffeur qui travaille dans 2 mètres carrés au marchand de céréales. Le moulinier qui presse les graines de sésame pour en extraire la précieuse huile, laissant sur le côté du bac une purée de sésame qui s'apparente au tahin que les enfants viennent quémander avec gourmandise, ou un autre qui extrait l'huile de moutarde.
Les marchands de tissus, et les tailleurs ne semblent jamais manquer de travail, parce qu'à la campagne et dans les petites villes en Inde les gens se font encore faire leurs vêtements sur mesure plutôt que de les acheter ready-made in China. De même que le cordonnier capable de redonner vie à toutes les paires de chaussures, parce qu'en Inde on ne jette rien. Ceux qui semblent avoir le plus de succès sont les marchands de bracelets et de tikka dont les femmes raffolent et les vendeurs de pani puri, petites boules de pâte que l'on rempli de farce pimentée que tout le monde achète en guise de repas.
Pipar a quelque chose de très authentique, et fait partie de nos coup de coeurs au Rajasthan.
Dans le marché aux légumes j'ai été interpelé par "3 cons en moto", jean's déchirés, blouson de faux cuir sans manche, bandanas autour de la tête et fausses Ray Ban comme les bad boys des nouveaux films violents de Bollywood.
Ils s'adressent à moi de façon provocante, me tendant la main comme un geste de défi, auquel je réponds par les mains jointes devant la poitrine refusant de les toucher. La poitrine gonflée de testostérone l'un d'eux me toise de près, jusqu'à ce que je le regarde profondément dans les yeux, en lui disant énergiquement: go away. Ils n'insistent pas. Western massala again !
Nous quittons Pipar vers 13h40.
14h05 Arrêt déjeuner dans une nouvelle gargote pour truckers : Siyag Hotel and Resort. Un nom bien pompeux pour trois casseroles d'où ne sortent que des jeera aloo, des dahls, et des mutter palak qui arrachent la bouche. Le chauffeur nous fait à nouveau payer son repas et son eau. Nous ne comprenons pas son attitude. Comme il est assez bourru, nous n'osons pas en parler de peur de gâcher l'ambiance. C'est d'autant plus gênant que nous savons que ses frais sont inclus dans le contrat . Pourquoi fait-il cela ?
Dans les champs nous apercevons quelques sambars, grandes antilopes qui peuplent le Rajasthan.
• Arrivée à Pushkar vers 17h00.
• Ballades sur les gaths, et autour du lac. La vue est belle, la lumière est belle, mais l'ambiance "new-age", "bobo", ne nous convient pas. Les rues ne sont que des enfilades de boutiques pour touristes locaux et étrangers, de restaurants branchés wi-fi, avec des affiches invitant à des cours de yoga, de méditation, de musique proposés par des gurus opportunistes.
Les nombreux européens déguisés en "baba" quand ce n'est pas en saddhu, ou en mini short et débardeurs échancrés comme dans toutes les destinations fashion d'Asie ne correspondent pas à l'idée que nous avons du voyage.
• Nous regrettons seulement d'avoir manqué le temple sikh.
Nuit à l'hôtel Pushkar Palace. L'hôtel n'ayant pas une bonne réputation au niveau de la table, et les restaurants de la ville étant complets et trop "new age" nous prenons dans la chambre un repas lyophilisé prévu pour ces circonstances.
Day 06 Pushkar - Roopangarh 63 km (au compteur) 15° le matin/ 32° l'après midi (half-day pour le chauffeur)
• Départ à 09h15. Highway jusque Kishangarh. Dès que l'on prend les highway, on n'a plus l'opportunité de s'arrêter dans les villages, ni même sur le bas côté.
• Ensuite petite route jusque Roopangarh. La région est spécialisée dans l'extraction et la vente de marbre, notamment le marbre de Makrana dont la finesse en a fait un matériau de prédilection pour les grands monuments: le Taj Mahal, le Victoria Memorial de Kolkata, et de nombreux temples Jaïns sont fait de marbre de Makrana.
• Arrivée à Roopangarh à 10h50.
La ville fortifiée et le Fort de Roopangarh ont été construits en 1648 par le Maharaja Roop Singh de Kishangarh pour se protéger et contrôler les échanges commerciaux de la région.
Roopangarh était la capitale de Kishangarh pendant environ 100 ans et n'a jamais été conquis, bien qu'ayant été été attaqué à plusieurs reprises par les états voisins. Ce village fut la résidence du Maharaja de Kishangarh pendant une longue période. Le fort a été converti en un hôtel par le Maharaja et la Maharani de Kishangarh en 1999.
Nous déjeunons seuls au Fort et passons toute la journée à arpenter le bazaar afin de remettre à plus de 50 personnes les photos que nous avions prises d'elles il y a 3 ans. Cela a créé une certaine effervescence.
Nous leur avions envoyé par courrier à l'époque, mais n'étant pas certains que le facteur ferait bien son travail, nous en avons apporté des copies. Certains les avaient bien reçues.
• Notre rencontre avec les habitants du bazaar donne lieu au partage de nombreuses tasses de chai massala. Nimal Keshar, le chai walla n'a pas chômé cette après midi.
Bien que parlant peu l'anglais, la plupart des gens nous donnent de leurs nouvelles, nous montrent comment leurs enfants ont grandi. Nous avons eu du plaisir à retrouver Jethu et sa femme Bemla qui tiennent la boutique de bracelets et de bijoux. Leur fille Komal s'amuse à poser pour nos objectifs. Leur voisine, plus âgée, Sunita adore aussi poser pour les photos. Chez Anwar Ali Shaikh nous avons découvert une argile qui sert de savon et de shampoing qui rend la peau douce : le multani mitti. Super efficace.
• A Roopangarh comme dans d'autres bazaars, nous observons une femme nichée dans une petite cavité à hauteur d'homme qui distribue de l'eau potable à ceux qui le souhaitent, gracieusement, soit en la versant directement dans la bouche, soit dans un récipient.
• Nous sommes allés chez le tailleur Namil Chand pour faire faire un kurta-pyjama basique. Il nous a emmené chez son voisin le marchand d'étoffes pour acheter les 6 mètres de coton nécessaires. C'est devenu une attraction, il était impossible de marchander correctement tant il y avait de badauds qui se mêlaient à la transaction. Finalement je m'en tire pour 500 roupies pour le tailleur et 500 roupies pour le coton, ce qui, plus tard, fera rire le chauffeur qui dira que je me suis bien fait avoir. Mais au moins cela a profité à des petites gens et j'ai eu ce que lui n'était pas capable de m'aider à trouver.
Nous avons pris beaucoup de plaisir à sillonner les rues du village, à voir et revoir tous ces petits métiers qui l'animent, rien ne semble avoir changé depuis des années.
Dîner et nuit au Roopangarh Fort.
Day 07 Roopangarh - Tilonia (36 km) - Pachewar (47 km ) 83 km (au compteur) (half-day pour le chauffeur)
• Très belle petite route de campagne pour Tilonia: des champs de moutarde à perte de vue, des champs de blés bien verts, des jardins potagers où les villageois cultivent des épinards à longues feuilles (palak), des pois chiches (chick peace - chana) que les gens achètent en bouquet lorsqu'ils sont encore verts pour les manger crus comme des petits pois frais (un délice), ou qu'ils laissent sécher pour en faire de la farine ou des chana massala. De nombreux paysans restent dans le champs la journée et la nuit pour éviter qu'on leur vol leur récolte.
Rencontre avec une famille et plein d'enfants, dans les champs.
• Arrêt pour un petit temple de campagne très photogénique : Chaminda Mata Temple.
• Arrêt dans le village de Harmara pour quelques photos.
• Arrêt à Tilonia : lors de nos derniers voyages, nous avions prévu de visiter le Barefoot College: le Collège des pieds nus est une ONG indienne. Cette organisation a pour mission de trouver des solutions simples et durables aux problèmes fondamentaux de la qualité de la vie en milieu rural : eau propre, énergie renouvelable, services d’éducation et soins de santé. Son siège se trouve à Tilonia, dans l'état du Rajasthan.
Le Barefoot College a été fondé en 1972 par Sanjit "Bunker" Roy, activiste qui lutte contre la pauvreté, inspiré par Jai Prakash Narayan, pour construire un nouveau modèle pour donner l’accès à l’eau propre et l’électricité solaire aux paysans appauvris. Ses armes pour ce défi, étaient "l’empowerment" des grands-mères analphabètes comme canal de transmission pour l’éducation et les soins de santé dans le tiers-monde.
Cette ONG se visite après enregistrement sur le web. Des frais de visites de 20$ par personne sont demandés, ce qui donne droit à un repas sur place. On peut aussi choisir d'y séjourner une nuit.
Bien que nous ayons réservé par mail et confirmé par téléphone par le biais de notre agence deux mois au paravant, le jour de la visite, tous les résidents et le staff du Barefoot étaient partis en visite au Taj Mahal. Heureusement que nous n'avions pas réglé en ligne comme ils le demandent ! Nous découvrirons sur place que l'ONG est devenue un vrai business, avec une banque interne dédiée aux transactions internationales. Ça récolte beaucoup d'argent !
11h50 arrêt déjeuner sur le highway de Jaipur à la hauteur de Dudu: Kuber Resort(!) , de style midway avec une salle pour clients et une salle pour chauffeurs. Cool ! on n'a pas eu à réfléchir à comment refuser de lui payer son repas.
• 12h40 départ pour Pachewar par une petite route en très mauvais état, bordée d'épineux, de champs de moutarde desséchés.
• Arrivée à Pachewar vers 14h45, en pleine procession de femmes qui fêtent la naissance d'un enfant. Elles suivent une jeep bardée de hauts parleurs qui diffusent une musique assourdissante. Nous sommes invités à nous joindre au cortège. Vu l'état d'ébriété de certains hommes, nous n'osons pas nous mêler à la foule. Certaines femmes dansent, d'autres portent des cadeaux.
Je me fait bousculer sans raison apparente par un écolier en uniforme de 12/13 ans qui n'a rien à voir avec le cortège, chaque fois que je veux faire des photos. Il revient à l'attaque à plusieurs reprises, allant jusqu'à me frapper violemment dans le dos pendant que je prends des photos, jusqu'à ce que je lui cours après avec mon pied photo pour le frapper. Il disparaitra dans une ferme proche. Etait-il envoyé par un adulte ?
Installation à l'hôtel Pachewar Garh Hotel.
• Pachewar a un lac qui attire les oiseaux migrateurs en hiver. Il a une imposante forteresse vieille de 300 ans, autrefois gouverné par les Rajputs Khangarot. Thakur Singh Anoop Khangarot a capturé le fort de Ranthambhore du Marathas et l'a annexé à ses alliés de la famille de Jaipur. Pour le récompenser, le Maharaja Sawai Singh Madho I de Jaipur lui accorda le territoire Pachewar en 1758.
Le village serait réputé pour ses poteries bleues, ses tapis, ses tie & dye, la terre cuite et les nomades Gadia Luhars (forgerons).
• Nous sortons de l'hôtel pour aller visiter le village à pieds. Le chauffeur nous accompagne. Nous sommes rejoints par le manager de l'hôtel qui demande d'attendre 17h00 pour aller visiter le village parce que nous devons assister une démonstration dont nous n'étions pas informés ! Nous lui disons qu'après 17h la lumière n'est plus bonne pour faire des photos. Il insiste pour que nous attendions et propose de boire un thé en attendant.
Un autre homme apparemment "dérangé" s'interpose voulant à son tour nous faire visiter le village. Un malaise s'installe: qui est cet homme ? pourquoi devons nous attendre ?
Nous maintenons notre souhait de visiter le village et sans la présence de l'intrus. Le manager s'impose comme guide.
Il nous accompagne dans les ruelles étroites du village, quasiment désertes, jusqu'à l'atelier d'un ferronnier qui dès notre arrivée déballe des personnages, des animaux, des insectes découpés dans du métal qu'il espère nous vendre. Sans intérêt.
Nous sommes accompagnés ensuite jusqu'à la sortie du village, où il y a un joli chhatri au bord du réservoir, pour attendre que le moment soit venu d'aller à la démonstration qui se révèle être une démonstration de cuisine locale d'une heure trente environ présentée par une femme du village, dans la cour de sa maison. La première recette se situe entre les quenelles et les gnocchis à base de farine de pois chiche (gatta curry) la seconde recette est une crêpe à base de farine de millet assez épicée (bajra roti).
A la fin de la démonstration, nous sommes encouragés à laisser un pourboire à la dame, ce qui doit être l'objectif de la démonstration.
Ces recettes n'ont rien de particulier et ne sont pas typiques de la région, on les trouve en video sur internet, même en français. Nous ne verrons rien de ce que nous avions prévu.
• Retour à l'hôtel où l'on nous presse de prendre un repas. Nous nous sentons un peu pris en otages dans cet hôtel (où nous sommes les seuls clients), impression désagréable d'être obligés de faire ce qu'ils veulent. Vu l'état dans lequel est l'hôtel, vu les tarifs exorbitants des repas affichés sur leur site web, nous déclinons la proposition, et préférons notre dîner de secours lyophilisé.
Day 08 Pachewar - Suroth 271 km (au compteur) 17° le matin/ 34° l'après midi
• Nous allons de bonne heure au réservoir pour y voir à nouveau l'Inde qui s'éveille. Des femmes lavent le linge.
• Départ à 09h20. Au bord de la route nous croisons d'important troupeaux de dromadaires, qui font la richesse de leurs propriétaires, broutant les épineux.
• 09h42 Arrêt devant l'école de Parli. Nous sommes invités à entrer et à assister aux rituels du matin: tous les élèves sont rassemblés dans la cour, assis en tailleurs, d'un côté les garçons, de l'autre les filles.
Il y a à peu près autant de filles que de garçons. 4 filles font face à l'assemblée et dirigent la prière, puis la méditation.
Ensuite une fille lit les gros titres du journal du jour devant toute l'assemblée, puis les élèves se redressent et chantent l'hymne national. Quelques protocoles "militaires" du genre garde-à-vous/repos et chacun se dirige vers sa classe respective.
Nous rencontrons le principal et les instituteurs qui nous invitent à boire le thé et à visiter leurs locaux, bibliothèque, salle d'informatique, salles de classes. Nous échangeons sur leurs conditions de travail.(ils gagnent env. 35000 rps /mois - 460€) Les élèves viennent à l'école de 09h30 à 15h30.
Internet fonctionne quelques minutes par jour, les ordinateurs disposent de très peu de logiciels qui sont pour la plupart obsolètes. Les livres de la bibliothèque datent de plusieurs années, certaines salles de classe ne sont pas encore équipées de meubles, les élèves sont assis par terre. Cependant grâce à la ténacité du staff, tous les élèves ont accès à la cantine gratuite le midi, c'est pour certains le seul repas complet qu'ils feront dans la journée. Nous avons passé deux heures à prendre conscience des conditions dans lesquelles les enseignants et les élèves de l'Inde profonde travaillent et vivent, et où les inégalités commencent.
Tout est bien pensé, les gens sont très dévoués, par contre ils disposent de peu de moyens. L'Inde "émerge" mais ses écoles gouvernementales de campagne ne semble pas la préoccuper, de toute façon ce n'est pas de ce milieu qu'elle a l'intention de tirer les élites dont elle a besoin pour rejoindre la mondialisation.
• Nous reprenons la petite route défoncée vers Dudu afin de rejoindre l'highway qui relie Jodhpur à Jaipur.
A notre grande surprise cette highway est bordée de villages qui vendent des montagnes de bouses de vaches entassées en cercle de façon géométrique ou en forme de petites cabanes pour les protéger des voleurs.
• Traversée pénible de Jaipur (01h environ) en raison de la circulation qui comme dans toutes les grandes villes est infernale.
Je ne comprends pas bien la logique du chauffeur: nous gagnons du temps en roulant plus vite sur le highway, mais nous perdons autant de temps dans les embouteillages pour traverser une ville ! Ne serait-il pas plus judicieux et plus agréable de contourner les grandes villes par les petites routes ?
Arrêt déjeuner à Pipalkhera Bansal Country Resort, style midway, nous prenons un sandwich et un thé de façon à ne pas avoir le repas du chauffeur à payer.
A partir de Mahwa, nous reprenons une petite route pour Suroth. Bien agréable. Champs de moutardes, champs de blé, troupeaux de moutons, de chèvres.
• Arrêt au puits pour photographier un groupe de femmes qui viennent chercher de l'eau. La profondeur est impressionnante, il n'y a aucune protection. Elles doivent se pencher dangereusement pour lancer les récipients attachés à une longue corde, qu'elles remontent lentement afin de remplir ces pots de métal qu'elles portent sur la tête. Certaines en portent un grand de 25 kg environ, d'autres en porte jusqu'à trois plus petits mais aussi lourds au total.
Après leur avoir demandé l'autorisation de les photographier, nous observons qu'elles y prennent du plaisir d'autant plus que nous leur montrons sur l'écran de nos appareils ce que cela donne. Cela devient un jeu, elles se découvrent et laissent apparaitre leur souriant visage jusqu'à ce que des adolescents arrivent " 3 cons sur leur moto". Elles se couvrent et les sourires disparaissent. Les machos sont là. Le chauffeur explique cela comme une marque de respect, je ne suis pas convaincu que ce soit la bonne explication !
• Arrêts photos de femmes qui travaillent dans les champs de moutarde, d'un vieil homme qui hâche des herbes pour nourrir ses vaches, arrêt devant une ferme photogénique, la famille nous invite à prendre le thé, malheureusement nous sommes très en retard et il reste de la route à faire.
• Arrivée à Suroth vers 18 heures. Nous sommes accueillis au Suroth Mahal, avec des colliers, des bracelets et une cérémonie aarti avec lampe à huile et point (tilak) sur le front.
Succulent dîner à l'hôtel suivi d'une démonstration de kushti, lutte traditionnelle indienne qui perpétue une tradition où chaque combat est une quête spirituelle.
Les lutteurs de tout âge se retrouvent sans considération de caste. La force physique n'est pas une fin en soi mais un moyen pour parvenir au contrôle des muscles et de l'âme.
En principe les lutteurs s'entraînent dans l'akhara, l'arène sacrée. La surface de combat est constituée d'une terre douce et épaisse nourrie de lait et d'huile parfois parfumée symbolisant la terre mère. Les lutteurs sont revêtus d'un simple pagne.
Les saisies bras sur jambes et jambes sur jambes sont permises, ce qui donne parfois lieu à des postures acrobatiques. Le combat se déroule également au sol. A chaque attaque, répond un mouvement défensif.
Les lutteurs à la fin de l'entraînement se couvrent le corps et la tête de terre pour sécher la sueur et éviter de se refroidir trop vite.
Ce cérémonial est complété par des massages pour soulager les muscles mais aussi exprimer le respect mutuel. Les lutteurs se baignent avant et après les tournois ou dungal : avant pour se purifier, après pour éliminer les impuretés nées du combat. Lorsque les lutteurs quittent l'akhara, pour se retrouver sur l'arène extérieure, le combat rituel devient compétition.
Nous avons pu observer deux champions locaux Nawarl Singh Taco et Bâgsi Singh exercer leur art sans animosité, sans d'agressivité. Un ballet tout en puissance et en souplesse avec une maîtrise du geste impressionnante.
Day 09 Suroth - Karauli 51 km (au compteur) 20° le matin/ 35° l'après midi (half day pour le chauffeur)
L'hôtel propose une visite guidée du village, en charrette tirée par un chameau, avec accompagnateur. Cela fait un peu folklore pour touriste, d'autant plus qu'il est difficile de prendre des photos du haut de cette charrette, même à l'arrêt. Mais ils sont si gentils que nous n'osons pas refuser. Nous descendons de ce perchoir à chaque occasion.
• Le village de Suroth à 08h00 du matin est très agréable à découvrir, tellement il est authentique. Comme Chandelao, Pipar, Roopangarh, Suroth ne semble pas encore trop affecté par le tourisme (de masse ou individuel). Nous redécouvrons tous ces petits métiers rencontrés un peu partout au Rajasthan et en Inde, avec parfois des imprévus comme le confiseur qui fait fondre du sucre pour en faire tomber des perles sur un tissu où elles s'étalent comme des petites pièces de monnaie blanches: les batasha.
Le marché de Suroth est riche de produits divers, de couleurs, d'odeurs et l'accueil y est très convivial. L'inde profonde est vraiment attachante.
Visite aux tailleurs de granit qui fabriquent des meules de pierre pour moudre les céréales, de toutes les tailles, du modèle familial au modèle industriel, qu'ils exportent dans la région, dans tout le pays, ainsi qu'au Bangladesh et au Pakistan.
Visite de la gare qui porte le nom de l'aïeul du propriétaire actuel du Suroth Mahal.
Rencontre d'une fillette qui nous invite à venir visiter son école. Même rituel qu'à l'école de Parli: prière, méditation, lecture du journal, hymne national. Nous observons que les enseignants arrivent tous avec un certain retard.
A la différence de Parli où le nombre de filles et de garçons était à peu près équivalent, ici, il y a 27 filles pour 115 garçons. Une enseignante explique que c'est parce que certains parents préfèrent mettre leurs filles dans une école réservée aux filles. Une autre explication m'a été donnée discrètement, cela serait du en partie à la discrimination et aux infanticides des foetus et des nouveaux nés filles qui ravagent une partie de l'Inde depuis plus d'une décennie.
Nous passons un long moment à partager le thé avec les enseignants qui commencent tous la journée en lisant le journal dans la cour de l'école.
Nous découvrons que le premier cours d'anglais commence par l'étude d'un texte sur l'Alsace et la Lorraine et la guerre 40/45. Etonnant de constater que des élèves indiens apprennent la langue de Shakespear en parlant de nos problèmes frontaliers. Cela à donné lieu à des échanges amusants, dans la mesure où personne, pas même l'enseignante, ne savaient où étaient l'Alsace et la Lorraine, ni leurs particularités linguistique et culinaire.
Ici les salles de classe n'ont pas de meubles, les élèves sont assis par terre, pas d'ordinateurs, pas de bibliothèque. L'école réduite à sa plus simple expression. Ah ! si l'argent du tourisme pouvait servir à quelque chose d'autre qu'à des actionnaires ou des politiques !
• En rentrant à l'hôtel, un spectacle de danse Bhopa nous attend: 4 musiciens et un danseur armé d'un fouet souple en tenue de cérémonie entament une danse joyeuse et soutenue. Il s'agit d'une démonstration d'une danse censée mener à la transe lors de certaines fêtes religieuses. Chacun des musiciens et danseur devenant possédé par la déesse.(Jagdish, Rajesh, Papu, Sonu)
• Petite route poussiéreuse, bordée de champs de moutarde en plein récolte. Arrêt photos. Sur conseil du chauffeur, comme il n'y a que des femmes, je dois rester dans la voiture. Mais lui y va ! Je ne cherche pas à comprendre, les explications sur le respect de la part de machos m'ennuient. Je n'ai jamais eu de problèmes avec les femmes en Inde jusqu'à présent et j'ai toujours demandé l'autorisation de faire des photos avant. J'ai probablement plus de respect pour les femmes que les 3/4 d'entre eux.
Arrivée à Karauli à 13h40 . Déjeuner seuls à l'hôtel Bhanwar Vilas Palace. Immense palais appartenant à la famille du maharadja qui autrefois habitait le City Palace encore plus fastueux et délirant.
La principauté a été créée en 1348 et dirigée par des maharadjahs dont la famille Pal régna de 1772 jusqu'en 1948, date à laquelle Karauli fut intégrée à l'État du Matsya puis du Rajasthan en 1949. Le dernier est Ganesh Pal 1947-1948 . La ville était et est encore en partie ceinte d'une muraille de pierres rouges. Pierres rouges particulières de cette région qui serviront dans la construction de nombreux autres palais du Rajasthan.
Karauli est connue pour le City Palace construit au 14ème par Arjun Pal, ce qu'il en reste date du 18ème. La région est truffée de petits forts ayant appartenu à des princes et seigneurs locaux: Timangarh Fort, Dev Giri Fort, Unt Giri Fort, Ramathra Fort, Amargarh Fort,Fort Karauli Dang, Mandrayal Fort, Padampura Fort, témoins d'une activité féodale riche et combative, les petits seigneurs passant beaucoup de temps à s'attaquer, à s'annexer, à s'allier.
La région est aussi connue pour ses nombreux temples (env 300) dont le temple Kaila Devi.(à 23 km) où se tient un festival important en Mars-Avril, le Shri Mahaveer Ji, temple Jain dans le village de Hindaun.
• Après le déjeuner, nous partons visiter la ville, le marché et le City Palace accompagné par un membre du staff de l'hôtel.
Le centre ville est à l'intérieur des fortifications. Comme dans la plus part des villes fortifiées, les ruelles étroites sont occupées par de nombreux commerces et des ateliers d'artisans.
Aux étales de fruits et légumes, aux pâtissiers et confiseurs, aux marchands de tissus, aux tailleurs, aux marchandes d'offrandes, s'ajoutent l'aiguiseur de couteaux, plus loin derrière un monticule de pièces détachées et de moteurs hors service le réparateur d'électro-ménager et de téléviseurs, et encore le réparateur de montres, et les fabricants de bracelets qui fondent la matière plastique, pour la découper en rondelles et leur donner leurs formes définitives, ils les refondent afin de faire adhérer des paillettes, des petits cristaux pour les décorer. De nombreux tourneurs sur bois s'évertuent à fabriquer des pieds de lit, à la demande, entre deux rouleaux à chapatis.
C'est rassurant d'observer cette économie locale où tout ce qui est vendu est produit sur place. Nous bénissons ces endroits du monde que la Chine et la mondialisation n'ont pas encore trop envahis. Puisse cela durer encore !
Comme dans d'autres petites villes indiennes, nous sommes importunés par "3 cons en moto" qui s'arrêtent dès que nous nous intéressons à quelqu'un ou à quelque chose, qui se mêlent de la conversation quand ils ne cherchent pas à la détourner, qui nous imposent de les prendre en photo de façon arrogante. Que nous soyons accompagné d'un guide ou pas, cela ne change rien.
• Visite du City Palace de Kalauri. Peu cité par les tours opérators, il peut rivaliser avec les autres City Palace pour sa démesure : immense, mais en mauvais état, il donne une idée de la mégalomanie des seigneurs féodaux qui régnaient sur la Rajasthan, jusqu'il n'y a pas encore très longtemps: le vingtième siècle.
Lorsque je visite ces palais et ces forts, où on ne me parle que des familles princières qui les ont fait "construire", qui les ont habités et lorsqu'on me vante leur train de vie fastueux, j'ai une pensée particulière pour toutes les personnes qui ont réellement construit, décoré, entretenu, servi et défendu ces forts au prix de leur vie, juste pour avoir de quoi manger: le petit peuple asservi à ces familles dites "royales". L'histoire a la mémoire courte !
En sortant du City Palace par l'arrière, visite d'un temple hindou très fréquenté par des centaines de pèlerins. Photos interdites. Nous assistons à des pojas, à des rituels sans toujours en comprendre le sens, bien qu'il ne soit pas très compliqué d'observer que chacun à ses petits gestes particuliers, ses petites manies pour obtenir les faveurs d'un dieu ou d'une déesse, à grand renfort de donations qui enrichiront des prêtres qui ont eux aussi intérêt à ce que cela continue le plus longtemps possible.
• Retour et dîner lyophilisé à l'hôtel ( un buffet très carné a été préparé pour un grand groupe allemand).
Day 10 Karauli - Alwar - Delhi. 321 km (au compteur) 24° le matin/ 30° l'après midi
• Départ à 08h30 pour une longue route vers Delhi. Plutôt que de prendre le highway qui va de Matura à Delhi, nous souhaitons passer par Alwar.
Alternance de champs de moutarde en pleine récolte, de fermes, de villages, de cheminées de fours à briques, de quelques universités avec des centaines d'étudiants massés devant les grilles: nous sommes en période d'examens. Derniers troupeaux de dromadaires, de moutons, de chèvres, dernières huttes et tentes de Gypsies.
• Nous nous arrêtons pour prendre quelques photos de la récolte de moutarde et de la batteuse qui en extrait les grains. Un homme actionne la machine et des femmes la chargent. Elles se découvrent le visage et arborent des sourires sympathiques.
Alors que nous sommes dans les champs, "3 cons en moto" passent sur la route, s'arrêtent et viennent voir ce que nous faisons en tentant de se faire photographier. A l'arrivée de ces inconnus les femmes se couvrent à nouveau, l'enchantement de la relation fortuite est terminé. Je pense qu'il s'agit davantage de crainte que de respect, n'en déplaise au chauffeur.
Alwar et Deeg (à 30 km) disposent de magnifiques palais et de forts, nichés dans des cadres particulièrement photogéniques souvent mésestimés par les agences de tourisme.
• 12h30 nous nous contentons de celui d'Alwar, très difficile à trouver parce que les habitants de la ville eux même ne le connaissent pas sous son nom: City palace ou Vinay Vilas Mahal et son Water tank. Après plusieurs tentatives infructueuses, un homme plus érudit nous apprend que cet endroit est mieux connu sous le nom de kacheri, parce que la cour suprême de la région est installée dans le palais. Et ça tout le monde connait.
Comme c'est jour d'audience, la première difficulté est de trouver une place sur le parking sans se faire arnaquer, tout le monde s'improvisant gardien de parking histoire de se faire un peu d'argent de poche.
Grande surprise, les avocats consultent assis à des tables en plein air devant le palais, ou dans quelques bureaux exigus installés dans le rond point qui trône devant le bâtiment. Des écrivains publics armés de machine à écrire du siècle dernier ou d'ordinateurs et d'imprimantes se relaient pour établir tous les documents que nécessite un passage en justice.
• Tout le City Palace est occupé à rendre la justice. Il ne se visite pas. Comme à Karauli, il est immense. Sur la gauche, une volée d'escaliers conduit au cénotaphe du maharaja Bakhtawar Singh d'Alwar, construit en 1815 en pierres rouges de Karauli et en marbre blanc. L'intérieur et le dôme sont particulièrement bien décorés, bien que très mal entretenu. Une de ses épouses (rani) a également été incinérée à cet endroit, d'où l'autre nom du lieu Moosi Rani ki chhatri. Sur la droite du chhatri un réservoir d'eau (Sagar lake) de toute beauté, bordé de chhatris, et de passerelles, avec pour cadre les collines escarpées avoisinantes surplombées de fort et de murailles, le Bala Quila ou Alwar fort.
L'histoire de la ville a été émaillée de violents combats contre les envahisseurs Moghols et Afghans, et plus tard entre les différents princes de la région.
14h20 arrêt déjeuner dans un restaurant pour chauffeurs de camions : Sam Rat. Au moment de payer le chauffeur disparait à nouveau pour se laver les mains. C'est la troisième fois qu'il nous fait payer son repas. Cela nous agace, comme il a une "grande-gueule" et qu'il n'est pas très futé, nous ne voulons pas risquer de gâcher la fin du voyage.
Longue route pour rejoindre Delhi dont deux heures de bouchons à partir des faubourgs.
• Arrivée à l'hôtel Anila à 18h25.
Day 11 Delhi - Haridwar 232 km (au compteur) 21° le matin/ 31° l'après midi (half-day pour le chauffeur)
• Départ à 08h40, avec à nouveau 01h45 de bouchons.
Nous sommes stupéfaits de découvrir que la campagne autour de Delhi est l'objet d'une multitude de chantiers de constructions de tours d'habitations de 15 à 20 étages. Les jeunes couples de la middle class ont besoin de se loger, sans leurs parents. Ils mettront 2 heures tous les matins et 2 heures tous les soirs pour aller travailler, à bord de leur Renault Duster, de leur Mahindra Scorpio ou XUV 500, de leur Maruti Suzuki Swift ou de leur Tata Nano pour les plus modestes (comme les Franciliens).
Sur le bord de la route des vendeurs de jus de canne à sucre, de shikanji (boisson à base de jus de citron, de jus de gingembre, de sel, parfois de safran et de cumin, d'eau et de glace) et de nimbu lemon soda, avec les fameuses kancha bottle à bille qui sifflent quand on les ouvre. Nous avons envie de tout tester.
• Nous souhaitons goûter un jus de canne à sucre frais. L'expérience implique un minimum d'hygiène au niveau du récipient et en évitant d'ajouter de l'eau ou de la glace. Alors qu'il y avait des vendeurs avec de nouvelles machines bien entretenue tout le long de la route, le chauffeur nous a arrêté à la plus sale: les roues étaient pleines de graisse, le bac qui recueille le jus n'a pas été nettoyé depuis longtemps. Bien qu'il ait fait attention à ce que le vendeur n'ajoute pas d'eau, nous avons l'impression qu'il ne se soucie pas de nous !
• Arrêt photo chez un producteur artisanal de sucre de canne. C'est le même procédé que la fabrication du sucre de palme: le jus extrait est chauffé jusqu'à ce que le maximum d'eau s'évapore pour aboutir à la mélasse qui plus elle sera épaisse plus elle sera ferme après refroidissement.
Nous découvrons ici que de la farine de pois chiche est ajoutée à la mélasse, pour forcer l'épaississement et surtout alourdir le sucre. Procédé frauduleux pour gagner plus d'argent sur le poids de sucre vendu.
Tout le long du chemin, nous rencontrons des pèlerins qui marchent sous un soleil de plomb, ils viennent de Haridwar où ils ont pris de l'eau du Gange qu'ils apportent à la maison dans des bidons en plastique soit pendus autour du cou, soit déposés dans des paniers suspendus à un balancier parfois très décoré qu'ils portent sur leurs épaules. Ils sont des centaines à arpenter la route en file indienne, parfois épuisés.
Sur leur trajet, des gens tiennent des stands pour leur offrir des repas gratuits, de l'eau potable, des aires de repos pour quelques heures ou toute la nuit. Ils viennent de marcher deux jours (50 km par jour) et ils ont encore trois jours à marcher jusqu'à la fin des 250 km qui les séparent de Delhi ou d'un village en Haryana, pour être à temps au temple et offrir cette eau à Shiva.
Les hommes, les femmes, les personnes âgées ou très âgées, des jeunes et des enfants font ce rituel avec une ferveur impressionnante. Certains le font deux fois par an. Les années de Kumba Mela (tous les 12 ans), il y a des centaines de milliers de pèlerins sur la route au point d'interdire la circulation des véhicules.
13h00 pause déjeuner à Roorkee. Le chauffeur ne mange pas, disant que sa femme lui a fait un bon repas ce matin, avant de quitter Delhi. Merci à elle !
• 15h15 Arrivée à Haridwar. Nous ne pouvons pas aller à l'hôtel en voiture (quartier piéton et mesures de sécurité), nous devons nous arrêter dans un parking à l'entrée de la ville, et marcher à travers le bazar avec des bagages.
Installation à l'hôtel Haveli Hari Ganga, sur les rives du Gange, à 10 mètres du bazar et à 10 minutes à pied de Ghâts où l'aarti a lieu.
Haridwar est l'une des sept villes sacrées de l'hindouisme. Tous les douze ans, a lieu une fête religieuse Kumba Mela et chaque 6 ans une ardh kumba mela (demi kumba mela comme cette année de janvier à avril). La ville est un lieu de pèlerinage important, parce que, selon la tradition, les fidèles qui se baigne dans le Gange à Haridwar échappent au cycle de la renaissance dans le monde des formes. Haridwar est une vieille cité déjà connue des voyageurs chinois 7ème siècle. Elle a été détruite par Tamerlan en 1399. Au 19ème siècle, elle était un centre important de mouvements de réforme religieuse, comme l'Arya Samaj.
Nous sommes impressionnés par les mesures de sécurité qui régissent cette ville: la police est partout, avec des gilets pare-balles, des casques, des armes de guerre. Camps et casernes improvisés occupent le centre de la ville. S'il y a des milliers de pèlerins, il y a aussi au moins un millier de policiers lourdement armés. Même l'hôtel est gardé par des gardes armés. Nous recevons des règles de sécurité très strictes, à la fois dans la chambre que pour nos déplacements dans la ville: pas de sac, pas d'argent, pas de bijoux, attention aux caméras etc ...
Le chauffeur avait proposé de nous accompagner pour la visite du bazaar et la cérémonie Aarti. Nous l'avons attendu, en vain.
• Nous avons visité le bazar seuls et demandé à l'hôtel de bénéficier d'un accompagnateur pour aller à la cérémonie Aarti.
Sur le chemin un voyou a essayé de me distraire en voulant me serrer la main tandis qu'un complice m'a fait une fouille du corps de l'autre coté pour détecter une prise intéressante. Pas de chance, j'ai connu cette technique au Sénégal, j'ai immédiatement réagi, bien que n'ayant rien à voler sur moi.
La cérémonie Aarti commence à 17h30. L'intensité de la cérémonie et la foule augmentent progressivement à mesure que nous avançons dans le temps. Les prêtres chantent des mantras, versent du lait, des cendres, de la poudre de couleurs différentes dans le Gange.
Les pèlerins viennent déposer des feuilles incurvées avec des offrandes et des bougies dans l'eau du fleuve. D'autres viennent s'immerger dans l'eau, ou simplement s'éclabousser. Le courant est impressionnant: des barrières et des chaînes sont installées pour permettre aux adeptes de se baigner sans risquer d'être emportés par le fleuve et de se noyer.
Les guirlandes électriques et les illuminations rendent le site encore plus magique. Des milliers de personnes sont assises dans les gaths, psalmodiant les prières, en levant les bras au dessus de la tête.
L'apothéose est à la fin (vers 18h30) quand la musique s'intensifie et que les prêtres brandissent les lampes à huile à étages, qu'ils font tourner dans l'air, illuminant l'atmosphère. C'est une des plus belles cérémonies religieuses qu'il nous a été donné de voir.
C'est très différent de l'aarti de Vanarasi qui semble être un show pour touristes locaux et étrangers. Ici pas de jeux de lumières, pas de chorégraphie synchronisée par des prêtres ou des acteurs, pas de spectateurs sur des bateaux...
• Ensuite un énorme bain de foule pour revenir à l'hôtel.
Day 12 Haridwar - Rishikesh 31 km (au compteur) 17° le matin/ 28° l'après midi (half-day pour le chauffeur)
• 09h00, nous allons à pieds à travers le bazaar qui est déjà envahi d'une foule dense pour prendre le téléphérique qui nous élèvera jusqu'au temple Manasa Devi construit sur la colline qui surplombe la ville. Il est dédié à la déesse-serpent Manasa, une des formes de Durga. L'ascension de la colline se fait soit à pied, soit par un télésiège. La vue sur la ville et la vallée du Gange doit être intéressante quand il n'y a pas de brume.
Dans le temple nous sommes écrasés par une foule hystérique qui hurle, pousse, veut passer à tout prix quitte à marcher sur les autres.
Il est pratiquement impossible de s'arrêter pour regarder une scène d'offrandes sur l'un des nombreux autels du temple ou faire une photo.
Nous n'avons pas de mal à imaginer ce que cela doit être en période de grand festival, quand il y a des millions de pèlerins et le nombre de morts par écrasement que produit parfois ce genre d'hystérie. Les gens avancent sans jamais se soucier des autres qui sont devant ou à côté d'eux, un véritable rouleau compresseur sans contrôle, sans frein. Une fois de plus, chacun pour soi....
• Nous quittons Haridwar à 11h10. Vu le nombre de campements policiers et militaires qui entourent la ville, nous réalisons que cette ville est vraiment sous haute surveillance. Nous n'aurons pas d'explication fiable sur la présence de cette force armée, chacun ayant sa propre version. La crainte du terrorisme est celle qui revient le plus souvent.
• Arrivée à Rishikesh à 12h00. Nous déposons les bagages à l'hôtel Ganga Kinare. Très bel hôtel au bord du Gange, un peu isolé et éloigné du centre touristique.
Rishikesh, est la capitale mondiale du yoga. Lorsque je prenais des cours de yoga, en 1974, mes enseignants avaient été formés à Rishikesh dont ils nous parlaient souvent. Nous nous étions imaginé un village perché dans l'Himalaya, un peu dans le style tibétain, avec des sommets enneigés alentour. C'est une ville ordinaire, dont on n'aperçoit aucune montagne digne de l'Himalaya, juste des collines rocheuses.
La ville est connue comme cité de pèlerinage, elle attire de nombreux hindous mais également des occidentaux pour ses ashrams.
Les Beatles et 80 autres célébrités ont rendu le lieu célèbre en venant y étudier la méditation transcendantale enseignée par le Maharishi Mahesh Yogi de février à avril 1968. Ils y ont écrit l'album blanc, et une chanson où John Lennon demande au guru "de qui il se fout" "Maharishi, what have you done ? You made a fool of everyone ! who the fuck do you think you are? ", lorsqu'il réalise qu'il couche avec la plupart de ses adeptes féminines. L'ashram est à l'abandon et se visite pour 2000 rps !
• Au Nord-Est se trouvent deux ponts qui enjambent le Gange: le Ram Jhula et le Lakshman Jhula (à 10 minutes en voiture de l'hôtel). De ce dernier on a une très belle vue sur les gaths et le temple Trayambakeshwar. La plupart des commerces et des restaurant se situent à côté de ce dernier pont.
Toutes les activités, depuis le Dhobi (laveurs repasseurs) au tailleur sont de l’autre côté, sur la rive droite. Comme à Vanarasi, les activités religieuses se déroulent essentiellement, mais pas seulement, sur la rive gauche du fleuve.
Bien que la ville soit sacrée, il n'y a que des boutiques de fringues et de bondieuseries pour touristes locaux et étrangers, des instituts et des cours de yoga, de méditation à tous les étages avec des gurus pas toujours très clairs !
Nous avons croisé le chemin d'un "guru chevelu et barbu" avec son escorte, entouré de dévôts occidentaux, en uniforme beige et blanc, caméra professionnelle au poing filmant tous les faits et gestes du "vénéré maître", en totale fusion comme une poule avec ses poussins, dont il en tenait un fermement par le poignet ! Une jeune femme bien sûr. Anthony Paul Moo-Young un artiste Jamaïcain ayant vécu à Londres et basé au Portugal devenu guru H.H. Pujiya Mooji, après une rencontre "sacrée". Il serait "habité" par la parole divine !
En ville et surtout sur les ponts, se méfier des singes (ne pas se promener avec de la nourriture ou de la boisson - nous avons vu un homme se faire agresser sur un des ponts pour se faire voler sa bouteille de coca cola par un singe) et des vaches pas toujours très cool.
Comme Pushkar, Rishikesh et son ambiance" branchée", connectée aux "paradis" des spiritualités alambiquées, avec ses gurus et ses saddhus "allumés", ses occidentaux "béats", ne nous a pas donné envie d'approfondir la découverte de la ville.
• Retour à l'hôtel, balade au bord du Gange, en passant par un village de Gypsies forgerons spécialisés dans la fabrications d'outils Nous visitons le restaurant Koyal Grand pour un éventuel dîner. Quand nous avons vu l'état de la salle à manger et de la cuisine, nous avons préféré dîner à l'hôtel.
Day 13 Rishikesh - Dehradun - Chandigarh 234 km (au compteur)18° le matin/ 28 ° l'après midi
• Départ à 09h10 en direction de Dehradun.
• 10h48 Arrêt à Clement Town, 10 km avant Dehradun pour visiter le Mindrolling Monastry, un monastère bouddhiste traditionnel, comme on peut en voir au Sikkim, et au Nord Bengal.
Il abrite maintenant l'Université Nyingma de Ngagyur, l'un des plus grands instituts bouddhistes en Inde.
Nous y avons croisé une occidentale "enturbannée", qui nous a interpelé de façon pas très cool pour nous informer qu'il fallait se déchausser avant d'entrer dans un temple bouddhiste, comme si nous étions des idiots. Mary May Gibson, citoyenne de Los Angels, alias Gurmukh Kaur Khalsa, Reine du yoga de la Kundalini, échappée momentanément du festival de Rishikesh.
• Départ à 11h55 pour un petit village qui abrite la ferme familiale de Vandana Shiva. Arrivée à 13h20.
Elle intervient dans différentes instances telles que le Parlement européen pour expliquer la menace qui pèse contre la liberté paysanne et la propriété des semences, et le danger des multinationales qui tentent de contrôler le système alimentaire: tels que Monsanto, Cargill, Nestlé, et par produits interposés Bayer, Syngenta ...
Son association Navdanya et la ferme Biodiversity Farm/Bija Vidyapeeth se situent au Village Ramgarh / Shishambara Old Shimla Road, P.O Sherpur Dehradun - Phone : 91-135-2693025 / 2111015 In case of any problem call Mr. Pawan Singhal +91 8191802080
L'entrée du domaine débute par une magnifique plantation de manguiers. Nous visitons sa ferme qui accueille des volontaires de tous les pays du monde, à la journée, à la semaine, au mois, à l'année, l'Inde étant la moins représentée parmi les stagiaires. Cherchez l'erreur ! Vandana était absente, en conférence au festival international de yoga à Rishikesh
On y apprend la biodiversité, la permaculture. Des séminaires, des congrès y sont donnés. La plupart des légumes et céréales typiquement indiens sont cultivés ici sans engrais chimiques, sans pesticides, dans le but de produire des graines qui seront conservées dans la banque de l'association et distribuées gratuitement aux paysans qui le souhaitent à condition qu'ils reversent une petite part des semences récoltées pour entretenir la chaine du don.
Uttara nous sert de guide pour nous présenter le travail entrepris dans la ferme. Nous rencontrerons également Bija Didi, la gardienne des graines.
Des vaches sont élevées pour leur lait et pour faire fonctionner les outils agricoles, aucune machine motorisée n'étant utilisée, pour correspondre au mieux à la réalité économique de la majorité des petits paysans indiens, qui n'ont pas tous les moyens d'acheter des tracteurs. Il y a même une nurserie pour lombric de façon à réimplanter ces organismes vivants dans les terres abîmées par les produits chimiques. Nous sommes invités à prendre le repas sur place. Pour plus de détails cliquez ICI
Déjeuner chez Vandana Shiva: cuisine végétarienne simple. Chacun fait sa vaisselle. Le chauffeur avait déjà mangé.
16h10 arrêt à Paonta Sahib pour voir le temple sickh Gurudwara Paonta Sahib. Construit en hommage à Guru Gobind Singh (1666-1708) poète, guerrier, philosophe, le dernier des 10 gurus sikhs qui a écrit un des livres saints. C'est un lieu de pèlerinage important. Entrée libre, autorisation de faire des photos, ambiance conviviale et respectueuse. Pour entrer dans un temple sikh, il faut se couvrir la tête, un bandana pour les hommes, un châle pour les femme, se déchausser, se laver les mains, passer dans un pédiluve. Il ne faut pas avoir de cigarettes sur soi, ni d'alcool.
Les gens sont accueillants, gentils, ouverts, calmes. Il n'y a pas de cris, pas d'hystérie. Trois prêtres chantent des psaumes très doux, pendant qu'un quatrième chasse les insectes qui se posent sur le tissu doré qui recouvre le livre sacré.
Ce qui contraste le plus avec le reste de l'Inde, c'est que tout est gratuit, les toilettes qui en plus sont extrêmement propres, la garde des chaussures, l'entrée du temple, on ne demande pas de donation, les livres sont offerts à la sortie, le thé est gratuit, les repas sont gratuits, on peut même se faire héberger gratuitement.
A 6 km de Paonta Sahib, le Gurdwara Sahib Bhangani un autre temple sikh important, pas le temps de visiter. Gurdwara = porte du Guru. Bel environnement, rivière, champs cultivés, montagnes. Le temple est construit à l'endroit où il a gagné sa première bataille contre un autre Sikh qui lui reprochait sa notoriété.
• Le chauffeur se trompe de route à plusieurs reprises, arrivée à Chandigarg à 20h40, sous une tempête de vent et de pluie. Installation à l'hôtel Hometel, dans une zone industrielle très sombre et sans intérêt ! Repas lyophilisé des secours.
Day 14 Chandigarh - Dharamsala - McLeod Ganj (alt. 2082 m) 294 km (au compteur)
Chandigarh est une ville "horrible", divisée en secteurs rectangulaires appelés "sectors". Les rues et les avenues sont des axes droits et perpendiculaires identiques, avec des ronds points similaires, fruits du délire de Le Corbusier.
• La route étant longue et souhaitant arriver à Dharamsala assez tôt pour nous balader tranquillement. nous demandons à partir à 08h30. Départ à 08h40.
• Avant de quitter Chandigarh, le chauffeur propose de visiter le lac Sukhna et le Rock Garden (l'équivalent indien du jardin du facteur Cheval ) balades dominicales des young lovers et des familles bourgeoises qui y font leur jogging entre deux étals de jus d'herbes. Cela ne nous intéresse pas ! Discussion stérile pendant 5 minutes. Le chauffeur va jusqu'à évoquer la présence récente de François Hollande pour tenter de nous convaincre !
Fatigués de discuter nous capitulons ! Cela nous prendra 2 heures de visite. Sans intérêt. Avec les bouchons nous quittons Chandigarh à 11h45 au lieu de 08H30. Le chauffeur dit que nous aurons toute la journée du lendemain pour visiter Dharamsala.
Ce n'est pas à lui d'en décider ! Nous commençons à être embarrassés de ses indélicatesses.
• 12h30 arrêt au temple sikh de Anandpur Sahib, en plein festival. Il y a du monde. Nous sommes impressionnés par le déploiement de couleurs (les saree) sur fond de marbre blanc, par le calme des pèlerins, contrairement aux temples hindous : pas de bousculade, pas de hurlements. Les gens respectent plus ou moins les files d'attente.
15h30 arrêt déjeuner. Plutôt que de s'arrêter dans uns des nombreux restaurants de style midway, propres, familiaux, nombreux sur cette route, le chauffeur nous arrête encore dans un restaurant pour chauffeurs: Sar, pur vegetarian. Cette fois nous prenons juste un plat de riz blanc et un parata, sans boisson. Lorsque la caissière nous tend la facture, elle fait apparaître un pickles, un dhal et une bouteille d'eau que nous n'avions pas commandés. Je demande à quoi cela correspond, elle me répond que c'est le repas du chauffeur. Cette fois je refuse de payer et exige d'avoir une facture de nos plats. Le chauffeur se faisait à nouveau payer son repas qui à lui seul fait le double de ce que nous avons pris. Le chauffeur n'a montré aucun signe de gêne et ni d'excuse.
• Après plusieurs hésitations d'itinéraires, le chauffeur demande régulièrement la route bien qu'il dise venir souvent dans la région avec des clients "Australiens", sous une tempête de vent et de pluie, nous arrivons à Dharamsala à 19h15.
Installation et dîner tibétain à l'hôtel Chonor House, juste en face du monastère où réside le Dalai Lama. Un peu de douceur dans cette fin de voyage.
Day 15 Dharamsala - McLeod Ganj 11° le matin/ 20° l'après midi (half-day pour le chauffeur)
Dharamsala se situe en Himachal Pradesh. Les Anglais qui travaillaient ou logeaient à Delhi firent de la ville un lieu de villégiature. McLeod Ganj a été inauguré dans les années 1850 après que la garnison britannique s'y fut installée.
En 1905 un séisme grave, entraînant la mort de 20 000 personnes détruisit la plupart des constructions. Toute la région fut ruinée et les Anglais déménagèrent à Shimla.
Quand le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso, quitte le Tibet, le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru l'autorisa avec ses proches à établir un gouvernement tibétain en exil à Dharamsala en 1960. Depuis, plusieurs milliers de réfugiés tibétains se sont établis dans la ville. La plupart d'entre eux résident dans le haut de Dharamsala (McLeod Ganj), où ils ont établi des monastères, des temples et des écoles.
L'armée indienne est très présente dans la région, la Chine ayant régulièrement des comportements provocateurs et intrusifs le long de la frontière qui la sépare de l'Inde.
Enfin un lieu bouddhiste comme on les aime : épuré, simple, humble, pas de décoration tape à l'oeil, pas de statue en or, pas d'icônes, pas d'avatars et de fresques racontant des légendes à dormir debout, pas de cinema, juste un lieu de prière et de méditation.
Nous assistons à la prière du matin des nones, puis à celles moines. Hommes et femmes ne prient pas ensemble. Nous sommes surpris par le nombre de nones d'origine occidentale.
A la fin de la prière des hommes, une fois sortis de la salle, les moines se saluent et se parlent comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps. Cela donne lieu à des rencontres pleines de chaleur et de convivialité. Nous sommes restés un moment assis à les regarder faire. Un pur moment de bonheur, partagé dans un regard, un sourire, un geste.
• A 10h30, nous retrouvons le chauffeur pour une visite des environs. Bien qu'il dise y venir régulièrement avec des clients, il ne semble pas en connaître les endroits intéressants à voir.
Nous souhaitons visiter un village d'enfants Tibétains(TCV). Bien que l'hôtel nous ait donné un plan, le chauffeur se renseigne. Il demande une école. Nous apercevons une pancarte indiquant le village d'enfants, il refuse de suivre le chemin indiqué, parce qu'il cherche une école. Nous précisons qu'il s'agit du TCV. Il nous arrête en haut d'une colline qu'il faudra descendre et remonter à pieds pour aller à l'endroit où nous avions vu le panneau indicateur.
Le Tibetan Children’s Village est un peu comme nos villages S.O.S. Beaucoup d'enfants de réfugiés arrivent à McLeod Ganj sans leurs parents. Beaucoup ont perdu leurs parents lors de la traversée de l'Himalaya, d'autres sont issus de familles qui ayant tout perdu dans leur exode, n'ont pas les moyens de les élever. Aujourd'hui encore de nombreux tibétains tentent de fuir la colonisation chinoise en traversant l'Himalaya. Beaucoup sont abattus par les gardes frontière Chinois. Le village est l'endroit où vivent et étudient les enfants. 1500 d'entre eux, sont logés dans des foyers gérés par un groupe de femmes et des nombreux petits complexes d'appartements à proximité du lac Dal. Ils suivent des cours en langue tibétaine, étudient la littérature, l'histoire, la science, les mathématiques, l'anglais et les arts du spectacle. Les visiteurs sont invités à visiter les classes, les bénévoles à long terme sont parfois acceptées pour aider. Le village ne vit que grâce à des dons et des parrainages. Alors que la plupart des orphelinats dans le monde demandent des parrainages de 20 $, TCV demande 40 $.
A proximité se trouve le lac Dal, un étang "sacré" insignifiant entouré d'une forêt de cèdres himalayens, où chaque année en septembre a lieu un pèlerinage donnant lieu à des immersions purificatrices.
Nous souhaitions voir le bazaar de Dharamsala, McLeod Ganj n'étant qu'une succession de boutiques de fringues pour touristes et de bondieuseries à des prix exorbitants, comme à Pushkar, Rishikesh et Katmandou. On ne cherche même pas à à négocier tellement les prix sont élevés, même pour un simple chapelet.
Pas de chance toutes les boutiques du bazaar de Dharamsala sont fermées parce que c'est le jour de Shiva !
Le chauffeur propose de nous reconduire à McLeod Ganj, ce que nous acceptons bien qu'il y aie tant d'autres choses à voir dans les environs: Le DipTse Chok Ling Monastery, le Tibetan Medical & Asrological Institute (Men-Tsee-Khang). Si c'est pour passer des heures à chercher, ce n'est pas intéressant. Il a ainsi une après midi de congé !
• Sur le chemin du retour, visite de l'église St John, typiquement british. Il nous dépose dans McLeod Ganj à 13h30.
• Nous parcourons les ruelles sans grand intérêt, boutiques, bars et restaurants "branchés", un temple de style chinois, Kalachakra. Nous cherchons en vain un atelier de cuisine tibétaine pour apprendre à faire des momos. Il y en a mais nous avons mal été renseignés. Nous rencontrons un couple Français sexagénaire qui voyage 6 mois par an uniquement en transports locaux. Ils viennent de faire une partie de l'Asie. Nous échangeons un bon moment. Ils nous ont impressionnés par leur simplicité et leur ouverture d'esprit. Une violente tempête de vent et de grêle nous oblige à prendre refuge dans un restaurant tibétain.
Déjeunertardif dans ce restaurant tibétain
• Retour, repos et dîner tibétain à l'hôtel très agréable.
Day 16 Daramsala - Amritsar 223 km (au compteur) 12° le matin/ 28° l'après midi
Après la tempête d'hier, le ciel est dégagé. On aperçoit les pics neigeux à l'arrière de l'hôtel. L'air est pur, le ciel bleu intense.
• Départ à 08h30. Sous le soleil, la petite route qui nous emmène à Nurpur est magnifique, avec les contreforts himalayens enneigés à l'arrière. Successions de forêts de pins, de petites vallées verdoyantes, de potagers bien garnis et de petites fermes.
• Nous prenons ensuite l'highway qui traverse Pathankot qui a été l'objet d'une attaque terroriste contre la base aérienne militaire en Janvier 2016. Dans toute la région, la présence militaire est très forte, nous croisons de nombreux convois sur la route. De ce côté c'est le Pakistan qui joue régulièrement la provocation. Il y a des pays qu'il vaut mieux ne pas avoir comme voisins.
La route est bordés de champs de blé, de canne à sucre et de moutarde. Nombreux ateliers de production de sucre de canne.
Pas d'arrêt déjeuner, afin d'éviter de donner au chauffeur une nouvelle occasion de nous escroquer.
• 14h05 Arrivée à Amritsar, dépôt des bagages à l'hôtel Golden Tulip. Hôtel excentré en bordure de route dans un quartier pas très avenant.
• 15h15 Visite du temple d'or : Harmandir Sahib. Une merveille de marbre blanc et d'or, ce à quoi s'ajoute toutes les nuances de couleurs des saree portés par les femmes. Malgré la foule, c'est paisible. Quatre portes donnent accès au bassin sacré (Amrit sarovar) où des pèlerins se purifient. Les femmes ayant un espace couvert à l'abri des regards.
Le temple qui semble flotter au milieu du bassin dans lequel il se reflète, est composé de 3 étages dont les parties supérieures ont été recouvertes de feuilles d'or. La base est en marbre de différentes couleurs incrusté de nacre et de pierres semi-précieuses.
A l'intérieur se trouve le livre sacré des sikhs, le Guru Granth Sahib. Il y a tellement de monde que nous ne pourrons pas accéder à l'intérieur du temple à moins d'attendre très longtemps.
A l'arrière du temple, une immense réfectoire (langar) distribue de repas gratuits à tous les visiteurs (des milliers) : chacun prend un plateau et un gobelet et va dans une file d'attente à l'étage pour avoir accès au repas. Une fois encore pas de bousculade; les gens sont calmes. Une fois assis par terre, des bénévoles passent avec des sceaux pour distribuer du riz, du dhal, des épinards et des chapatis. En sortant chacun rend son plateau pendant que des centaines de bénévoles font la vaisselle. Dans la cuisine, des réchauds énormes cuisent la nourriture dans des marmites gigantesques. Un homme entre directement dans les casseroles pour les nettoyer. Ceux qui le souhaitent peuvent s'asseoir et prendre un thé, gratuit.
Nous sommes invités en permanence à partager un repas, ou à donner nos impressions. Le monde sikh est vraiment un monde à part. Sa solidarité, sa puissance, sa cohésion font parfois penser au monde Juif. Avec les sihks nous découvrons un monde très différent de ce dont nous avons l'habitude en Inde: la majorité des gens sont souriants, accueillants, polis, respectueux, soudés et concernés par les autres. Dans les temples ils mettent un point d'honneur à être bénévoles, à aider gratuitement, à partager.
Le temple a été l'objet de nombreuses attaques. Il a été détruit par les Afghans en 1757, qui ont toujours été portés à détruire le patrimoine des autres cultures.
En 1984 il a été l'objet d'un massacre perpétré par l'armée indienne d'Indira Gandhi sous prétexte que des Sikhs indépendantistes s'y étaient réfugiés. Ce sont des pèlerins qui ont été tués, dont des femmes et des enfants.
Le temple incendié pendant l'attaque a été reconstruit. L'assassinat de Mme Gandhi est lié à cette agression. À la suite de son assassinat, plus de 11.000 Sikhs dont 3.000 à New Delhi ont été tués.
• Visite du Jalianwalla Bagh, qui a été l'objet d'un autre massacre le 3 avril 1919, qui a fait 379 morts et 1200 blessés. Ici encore l'histoire semble avoir une mémoire sélective: après trois jours de violences meurtrières commises dans la ville contre des civils européens par des Indiens suiveurs de Gandhi (qui semblaient avoir oublié le principe de non-violence), des soldats indiens du Raj britannique ouvrent le feu sur un rassemblement politique non autorisé de gandhiens !!! tuant plusieurs centaines d'entr'eux. Personne n'évoque les morts exécutés par les partisans de la non-violence !
• Visite rapide du Bazaar Katra Jaimal Singh impressionnant. Dommage que nous n'ayons pas assez de temps pour le parcourir en profondeur, le soir tombe. Il faudrait consacrer au moins une journée entière à Amritsar.
• En fin de journée, contact avec Arvind pour un dernier débriefing. Nous abordons le sujet des repas que le chauffeur nous a fait payer. Sommé par Arvind de nous rembourser, il ne s'est jamais excusé, invoquant le fait qu'il ne fait pas payer le repas qu'il offre à ses amis, et que cela n'est arrivé que deux fois (4 en réalité). Nous ne sommes pas amis, mais clients. Pourquoi lui aurions nous offert des repas qui sont inclus dans le contrat avec l'agence ? Il évoque le fait qu'il ne nous a jamais rien demandé en échange des demi-bouteilles d'eau qu'il a fournies les 8 premiers jours et qu'il aurait payées de sa poche. Il ne nous a pas remboursé. Malhonnête, menteur, baratineur, maître chanteur.
Diner sous forme de buffet très agréable à l'hôtel. Cela fait parfois du bien d'avoir accès à une alimentation plus variée.
Day 17 Amritsar - Delhi - Katmandu ( alt.1350m) Flight
• Départ à 08h30 pour l'aéroport. C'est avec plaisir que nous nous séparons de ce chauffeur, nous lui donnons une enveloppe avec un pourboire correct malgré ses indélicatesses et son incompétence, et une enveloppe pour lui rembourser les 24 demi bouteilles d'eau fournies et les deux jus de canne à sucre qu'il avait réglé.
1.Jet airways- 9W2662 - 09 March 2016 Departure from Amritsar at 10h45 reach Delhi at 12h00 change plane at Delhi for Kathmandu - 9 W260 - depart at 13h25 and reach Kathmandu at 15h20. (02h55 total) Boeing 737-
2.Jet Airways- 9 W259 - 11 March 2016 Departure from Kathmandu at 16h20 reach Delhi at 18h05. (2h de vol ) Boeing 737
Retard du premier avion, embarquement dans le second juste avant la fermeture des portes, un stewart égare notre sac avec le matériel photo, une hôtesse se montre très arrogante. 4 heures de pure folie avec Jet Airways.
• Formalités d'entrée au Népal pour un visa à l'arrivée de 15 jours : remplir un formulaire papier, payer la taxe de visa : 25 $. Aller sur l'un des ordinateurs mis à disposition : scanner le passeport, remplir le formulaire numérique, véritable galère, tant que l'on n'entre pas un numéro de mobile, et une adresse mail, l'ordinateur refuse de poursuivre ! Il faut appeler un spécialiste. Ensuite le robot prend une portrait avec sa web cam et délivre un ticket avec un code barre qui représente toutes ces informations. Avec tous ces documents aller au bureau d'immigration. Le tout prend entre 30 minutes et une heure en fonction de l'affluence.
Le survol de Kathmandu est surprenant, un amalgame de maisons cubes de deux ou trois étages, ternes ou colorées, toutes identiques. Le paysage est relativement plat, légèrement vallonné.
Katmandou se situe au confluent de deux rivières : la Bagmati et la Bishnumati. Elle est entourée de montagnes de taille moyenne qui contrairement à Darjeeling ou Dharamsala ne donne pas l'impression d'être proche de l'Himalaya.
La ville de Katmandou a été fondée au 10ème siècle par le roi Gunakamadeva. La structure actuelle de la ville remonte au 16ème siècle.
La vallée de Katmandou est composée de trois "villes" principales, Katmandou elle-même, Patan et Bhaktapur qui font office de banlieue. Dans les années 60/70 les Hippies demeuraient à Freak Street derrière Durbar Square.
La ville et sa vallée se situent dans une zone d'intense activité sismique, elle a souffert de plusieurs tremblements de terre en 1934 et en avril 2015. Ces deux événements ont causé la mort de plusieurs milliers de personnes, et la ruine de nombreux immeubles, dont celle de bâtiments historiques.
• Nous étions censé visiter le Durbar squar de Katmandou à l'arrivée. Nous serons conduits à l'hôtel Friend's Home, sans visite !
Le correspondant local, autoritaire nous informe qu'il a modifié le déroulement de notre programme pour le rendre plus logique, selon lui !
• Balade seuls dans le quartier de Thamel qui est le quartier de prédilection des touristes depuis les années 80, c'est un quartier sale, poussiéreux, aux rues défoncées. Des hôtels sont en cours de construction partout. Il n'y a que des boutiques de fringues, et de bondieuseries à des prix fous. Le soir lorsque les volets sont descendus, des affiches lumineuses et suggestives sont installées sur les trottoirs pour attirer les gens dans des bars et dancings un peu spéciaux. On est loin du Katmandou des hippies, on n'est pas encore à Patpong, mais on s'en approche.
• Diner au Utse, un des meilleurs et des plus vieux restaurants tibétain de Thamel. Un régal.
Day 18 Katmandu - Bhaktapur - Changu Narayan - Durbar Squar
Katmandou a subi une pénurie de ravitaillement en gaz, en essence, en produits alimentaires: des grévistes ont bloqué les frontières. Comme partout ailleurs à Katmandou, l'électricité est rationnée. L'hôtel nous informe qu'il y a des coupures, et que lors des coupures le générateur prend le relai, ce qui ne permet pas de faire fonctionner les appareils électriques comme la climatisation et le frigidaire. Certains restaurants ne pourront pas préparer certains plats par exemple.
La monarchie a été destituée en 2006, suite à des nombreux abus de pouvoirs d'un roi impopulaire. Il a été remplacé par un régime à majorité communiste qui ne semble pas faire mieux, avec de nombreux conflits internes, à qui le peuple commence à reprocher un certain nombre de choses comme de ne pas avoir été efficace lors du dernier tremblement de terre en 2015.
Les touristes paient très cher le tremblement de terre et l'instabilité du pays, sous couvert de participation à la restauration des sites, qui est déjà couverte par de nombreux organismes et sponsors étrangers.
Bhaktapur 15 $ par personne, Changu Narayan 300 roupies, Durbar Squar 1000 roupies, Patan 500 roupies, Boudhanat 250 roupies, pass valables une seule journée, ce à quoi s'ajoute l'entrée des musées quand il y en a. Pour des zones où il n'y a pratiquement que des ruines à voir ! 61 euros pour deux jours de visites et ne voir que des tas de briques et des échafaudages !
Bon à savoir, que ce soit à Bhaktapur, à Patan, à Katmandou, le centre de la vielle ville s'appelle Durbar Squar. D'où l'importance de situer de quelle ville il s'agit.
• Nous avions demandé à commencer les journées tôt (08h00-08h30) afin de profiter du temps, refusé par l'agence locale. Les journées commenceront à 09h30 ! En les terminant à 12h30, cela fait des journées très courtes !
Pour la visite des sites, les plans fournis par les guichets d'entrée, et les guides-papiers sont relativement mal fait et ne permettent pas de s'orienter efficacement. Il serait intéressant d'avoir recours à un guide humain. Le problème est qu'il y a tellement de faux guides et de gens collants et inexpérimentés qu'on ne sait plus à qui se fier. Les municipalités devraient se pencher sur la formation et la mise à disposition de guides officiels !
• Un chauffeur agréable mais qui ne parle pas un mot d'anglais nous attend pour nous emmener à Bhaktapur
Bhaktapur est la troisième capitale royale du Népal avec Patan et Katmandou. Le centre ville abrite un grand nombre de temples, détruits pour la plupart, de palais, de petites ruelles aux maisons étayées ou effondrées, qui gardent malgré tout une certaine authenticité.
Le temple de Nyatapola situé à proximité de Durbar square est le seul bâtiment à être relativement intact. L'escalier est bordé par 5 couples de statues. Celles-ci représentent deux lutteurs, deux éléphants, deux lions, des griffons et enfin deux déesses.
Parmi les bâtiments de Durbar, le palais royal, avec ses cinquante-cinq fenêtres de dentelles de bois ne se visite pas. Le temple Vatsala dédié à Drurga est réduit à son socle, le temple Til Mahadev Narayan est intact ainsi que la statue protectrice des tremblements de terre qui lui fait face. La cité historique de Bhaktapur n’est plus qu’un tas de ruines. Les vieilles maisons en brique n'ont pas résisté, beaucoup tiennent encore parce qu'elles sont étayées. certaines rues sont inaccessibles.
• Nous prenons une route de campagne très frustrante: en quittant Katmandou, nous nous attendions à découvrir des villages et des fermes typiques, dans un décor de montagnes. Les montagnes restent au stade de collines (mais, où est l'Himalaya), et les fermes des maisons cubiques comme celles de la ville. On avait davantage l'impression d'être proches de l'Himalaya à Dharamsala qu'ici.
• Visite de Changu Narayan : situé dans la vallée à 15 km de Katmandou, et 6 km de Bhaktapur. le village abrite le plus ancien sanctuaire de la vallée, construit au 6éme siècle avant JC en l'honneur de Vishnou par le roi Handatta Burma. Une volée d'escaliers à travers un vieux village de briques traditionnel, dont chaque habitation est transformée en restaurant ou en atelier artisanal, notamment de mandalas (prix exorbitants) mène au temple proprement dit, très endommagé par le séisme, et gardé par de nombreux militaires en armes. Il y aurait des statues et des objets d'art de grande valeur que les Népalais auraient tendance à voler pour les revendre. La restauration du site est assurée par des fonds Allemands.
Dans un bâtiment qui fait face au temple nous sommes surpris de découvrir un portrait de Satia Said Baba, faux guru et imposteur indien qui n'a pas grand chose à voir avec la spiritualité et la religion hindoue !
Le chauffeur s'apprête à nous reconduire à l'hôtel !
• La journée complète de visite prévue dans notre programme se résumant à 09h30 -12h30, nous souhaitons être emmené à Durbar Squar de Katmandou sur le retour puisqu'il a été supprimé du programme d'hier.
Le chauffeur appelle le responsable qui commence par refuser en disant que nous n'avons qu'à prendre un taxi ! J'insiste en disant que cette visite a été supprimée de son fait, et qu'aujourd'hui il était prévu une journée complète de visite, et que cela nous a été facturé. Il accepte à condition d'avoir une copie de notre contrat. C'est notre parole qui est en cause alors que ce sont eux qui arnaquent les gens !
• Durbar Square est la place historique du vieux Katmandou. C'est l'endroit le plus touristique de la capitale népalaise. L'accumulation de temples, de palais, de statues, de pagodes, les rues pavées rendaient le lieu magique avant le tremblement de terre.
C'est surtout l'endroit où il y a le plus de pigeons et le plus de jeunes gens de la ville. Le palais royal est en grande partie détruit, le Kumari Ghar maison qui date du 18ème siècle tient sur des béquilles. Grande maison aux multiples fenêtres qui était habitée par une déesse vivante, une jeune fille vierge, appelée Kumari. Il est formellement interdit de la photographier. La tradition de la Kumari remonte au 17ème siècle, sous le règne de Jaya Prakash Malla. Elle est considérée comme l'incarnation de la déesse Taleju. Choisie parmi des fillettes de quatre à cinq ans, la réincarnation de la déesse sur terre doit posséder un corps sans défaut et un horoscope bien précis. Tous ses désirs sont exaucés, même si cela ne lui donne pas forcément droit à une vie palpitante. Elle ne joue presque pas, ne bouge pas et ne sort que pour quelques cérémonies religieuses. La moindre blessure ou apparition de sang met fin à son caractère sacré. Heureusement pour elle, son rôle prend fin dès l'apparition des premières règles. On la renvoie alors dans sa famille, avec de nombreux cadeaux, et un mot d'ordre plutôt contraignant : rester célibataire toute sa vie.
Le Chyasin Dega temple dédié à Krishna est complètement détruit, de même que le Trailokya Mohan, le Kasthamandap, et la statue Pratap Malla.
Sur la place se promènent des faux saddhus, qui ressemblent davantage à des clowns qu'à des sages, en quête de touristes suffisamment naïfs pour payer pour une photo.
Retour en début d'après midi à Thamel, déjeuner au Utse, nous testons différents plats du menu. C'est encore et toujours un régal.
•Jusqu'en fin d'après midi nous nous promenons dans Thamel. J'essaye d'imaginer ce qu'était la vie ici dans les années 60/70: des babs, des freaks, des hippies partout, des petits hôtels minable d'où s'échappent des volutes de fumée de chit mélangées à celles d'encens et de patchouli. Aujourd'hui, il faut être inconscient pour acheter des articles dans ce quartier: bols chantants, chapelets, statues, mandalas, tanka, et autres bibelots. Ils sont vendus à des prix déraisonnables et même en marchandant, ils coûtent 2 à 3 fois plus chers que dans les boutiques spécialisées en Europe ou sur le web.
• Diner au Utse, dont la propriétaire Dechen Dolkar a produit un superbe livre de cuisine tibétaine expliquant toutes les recettes figurant à la carte du restaurant. Nous avons acheté le livres de recettes, relativement faciles à faire et dont on trouve la majorité des ingrédients en Europe.
Day 19 Katmandu - Patan - Bodnath - Delhi 18° le matin/ 28° l'après midi. Flight
Nous avions prévu une matinée de visite libre autour de l'hôtel, pour nous permettre de prendre une douche et un repas avant d'aller à l'aéroport pour rejoindre l'Europe. L'agence locale en a décidé autrement en modifiant le programme initial.
• Départ à 09h30, après que le responsable de l'agence ait fait la copie de notre contrat !
Le chauffeur nous emmène à Patan, dans les faubourgs de Katmandou.
Visite de Patan (Lalitpur) au pas de course (il faut être revenu à l'hôtel avant 12h00) Patan est une des trois villes royales avec Katmandou et Baktapur. Elle se situe à six kilomètres de la capitale, séparée de celle-ci par la rivière Bagmati.
Patan était auparavant un centre d'enseignement bouddhique, comme en témoignent les nombreux monastères éparpillés dans la ville. Lalitpur fut choisie par l'empereur Ashoka, qui serait le fondateur de la cité, pour y élever l'un des quatre grands stupas qui la ceinturent, situés aux points cardinaux.
Patan possède son Durbar square, identique aux autres, de même conception. Il dispose d'une dizaine de temples dédiés aux divinités locales. Patan semble avoir moins souffert que les autres sites du tremblement de terre. Peu d'amas de briques, seuls quelques temples sont étayés.
Sur la place se trouve le palais royal, richement décoré. Il abrite un musée(entrée payante). Le temple de Shiva, original, qui se compose de brique et de bois date du 17ème siècle. Un peu plus loin, le Golden temple parce qu'il a des pans de toit en or un des monuments les plus beaux de Patan. Plus au nord, le temple Kumbeschwar est un des derniers à posséder cinq toits.
• Départ précipité pour Bodnath également appelé Bouddhanath que Lonely Planet appelle village ! C'est un quartier de Katmandou où se situe le grand stupa aux yeux en amandes si photogénique, entouré d'immeubles disposés en cercle autour du stupa. Tous ces immeubles sont maintenant des restaurants, des boutiques de fringues et de bondieuseries .
Il y aurait une trentaine de monastères tibétains dans les environs, on note la présence de nombreux moines sur le site.
Le stupa aurait été bâti au 5ème siècle avant J.C., mais son origine reste mystérieuse. Il a été construit avec cinq terrasses sur lesquelles on peut grimper. La base du stupa se compose de trois terrasses, représentant un mandala géant que les fidèles peuvent parcourir. On peut y voir cent huit niches contenant chacune une statue de bouddha. Cette base représente la terre, la coupole représente l'eau, la tour surmontant la coupole le feu, la couronne l'air et le pinnacle l'éther. La base de la tour, carrée, constitue le harmika qui porte les yeux du Bouddha. La partie supérieure en forme de pyramide allongée, en pierre blanche, se compose de treize degrés qui représentent le chemin vers l'éveil. Le harmika et la tour ont été endommagés par le tremblement de terre. Un immense échafaudage recouvre une partie du dôme, et des palissades en interdisent l'accès.
Heureusement un mariage népalais passait par là et mettait un peu d'animation dans le site.
• Retour à l'hôtel, check out et départ pour l'aéroport.
Katmandou et sa vallée ne nous laisseront pas un souvenir inoubliable. C'est une région sale, poussiéreuse, et très polluée au point que la majorité de la jeunesse porte des masques chirurgicaux.
On rencontre des Népalais et des Tibétains en périphérie du centre ville. Les quartiers touristiques étant majoritairement occupés par des commerçants, des faux guides et autres dealers "indiens" immigrés ou expatriés !
Nous sommes scandalisés d'apprendre que les millions de dollars et les millions d'euros donnés par les différentes instances internationales et les différents gouvernements sont toujours bloqués dans les caisses du gouvernement communiste. Scandalisés de découvrir que si la reconstruction des sites touristiques vient à peine de commencer, l'aide et la prise en charge des millions de victimes (qui ont perdu leur logement, et leur emploi) ne semble pas être une priorité pour un gouvernement qui se réclame du socialisme !
40 ans après la grande migration des "chemins de katmandou" je ne comprends toujours pas pourquoi cet endroit a attiré autant de jeunes, si ce n'est que c'était "tendance" de venir à Katmandou. Je ne vois pas l'intérêt de parcourir 6000 km pour venir s'enfermer dans une chambre glauque de guesthouse pour fumer des joints à longueur de journée, ou passer son temps à déambuler dans un des Durbar Squar et s'asseoir sur les marches d'un temple.
Par contre, Je comprends que des trekkers et des randonneurs viennent au Népal pour faire du sport de montagne et visiter des villages authentiques. Pour le reste cela reste un mystère !
Katmandou est pour moi la plus belle arnaque touristique que j'ai rencontrée dans ma carrière de voyageur.
Jet Airways- 9 W259 - 11 March 2016 Departure from Kathmandu at 16h20 reach Delhi at 18h05. (2h de vol ) Boeing 737
23 h enregistrement à l'aéroport
Day 20 02h20 vols retour Delhi - France via Zurich
Villages du Rajasthan - Inde du Nord - Katmandou
22 février au 12 mars 2016