Le Kenya est un pays fascinant: diversités ethniques, diversités de paysages, diversités d'animaux sauvages. Une culture africaine ancestrale imbibée d'un zeste de tradition anglaise.

La majorité des touristes y viennent pour les parcs et les réserves naturelles dans l'espoir de réaliser le fameux big five, mis en exergue par Ernest Hemingway dans "Les neiges du Kilimanjaro".

Ce concept est largement exploité par les agences de tourisme au point de transformer en obsession le fait de voir le big five: éléphant, lion, buffle, rhinocéros, léopard. Les touristes imputant au chauffeur la responsabilité de leur faire découvrir le big five attendu.

Cela rend les safaris en groupe stressant, tout le monde veut réaliser le big five au point de ne plus faire attention aux autres animaux, aux paysages, aux gens.

- 1983 du 15/08 au 29/08  Nyeri - Outspan Hotel, Mount Kenya - Tree Tops, Buffalo Springs/Samburu - Samburu lodge, Chute de Thompson, Navaisha - Lake Navasha Hotel, Masai Mara - Mara Serena Lodge, Nairobi Serena Hotel, Amboseli - Amboseli Serena Lodge, Tsavo Ouest - Mzima Springs - Kilaguni lodge, Taita Hills - Salt Lick Lodge, Mombasa - Diani Reef.

- 1990 du 12/08 au 27/08 Mombasa - Serena Beach, Shimba Hills - Shimba Lodge, Tsavo Ouest - Kilaguni Lodge, Mzima Springs, Amboseli - Amboseli Lodge.

- 1995 du 12/08 au 27/08 Samburu/Shaba - Shaba Sarova Lodge, Buffalo Springs, Mont Kenya - Mountain Lodge, Baringo - Island camp, Bogoria (lac et geysers)Nakuru - Lake Nakuru Lodge, Masai Mara - Mara Savora Camp, Nairobi - New Stanley hotel, Mzima Springs, Tsavo Est - Voi Safari Lodge, Mombasa - Africana Sea Lodge

Après avoir fait 3 safaris en mini-groupes au Kenya en 1983, 1990, 1995, nous avons choisi d'y aller en individuel, avec un circuit à la carte: 2012 et 2018.

Pour prendre le temps d'observer ce qui se présente, sans discrimination. Nous voulons prendre le temps de regarder, de comprendre et pas seulement de photographier, les animaux, mais aussi les gens.

Cela permet de découvrir à quel point chaque animal est admirablement dessiné, à quel point les couleurs sont harmonieusement définies, à quel point cette nature sauvage est belle et organisée, à quel point la réalité d'un pays peut être contrastée.

Cela permet aussi d'observer les moeurs, les habitudes, les rituels sociaux des animaux, mais aussi des habitants.  Il n'y a pas que des lions ou des éléphants au Kenya, il y a des oiseaux de toute beauté, des gazelles et des antilopes dont le pelage et les comportements sont passionnants. Comment ne pas être subjugué par les Dik Dik qui vivent en couple toute leur vie au point de mourir de chagrin lorsque l'un des deux disparait.

Il y a aussi ces fabuleux ciels africains, introuvables ailleurs. Avec des nuages plats comme s'ils voulaient se poser au sommet des acacias. Ciels de jours en mouvement permanent et ciels de nuit avec une impressionnante voûte étoilée.

Il y a aussi des gens qui vivent dans ce pays dans des conditions souvent extrêmes par rapport aux millions de dollars que génère le tourisme. Au delà du folklore masaï, les routes qui mènent aux réserves traversent de nombreux villages de cabanes de tôles ou de planches souvent sans fenêtres, sans électricité, sans eau, dans lesquelles s'entassent des êtres humains qui ne bénéficient pas des retombées de cet énorme business. Être conscient de cette réalité ne doit pas empêcher de faire un beau voyage. C'est juste une autre réalité de ce pays qu'il serait indécent d'occulter.

Safari en swahili veut dire voyage.

Le Kenya a des volets que peu de touristes remarquent et pourtant :

  1. -la corruption : le Kenya est classé 143 sur 180 dans la liste 2017 de Transparency International. A tous les niveaux de l'échelle politique, commerciale, sociale, la corruption est endémique dans ce pays. Tout s'achète, tout se paie, les transactions financières douteuses sont un véritable fléau qui participe au développement et à l'augmentation des injustices sociales .

  2. -la mondialisation : en 30 ans de voyages au Kenya, nous observons les effets de la mondialisation. Comme partout dans le monde, l'écart entre les très riches, les riches et les pauvres se creuse.

Ces dernières années (en 2012, plus encore en 2018) nous observons une progression de la misère impressionnante. Elle s'étale le long des routes que nous empruntons, laissant supposer qu'à l'intérieur des terres ce ne doit pas être mieux. Une majorité des villageois kenyans vivent dans des conditions précaires, ne disposant même pas du minimum vital. Les agents du fisc sillonnent les routes de campagne à la recherche de taxes gouvernementales que tout citoyens doit payer ( une femme qui  vend trois oignons et dix tomates au bord de la route doit payer un impôt). L'état perçoit même des taxes sur la culture et la vente de Kat (miraa).

Les tarifs des agences de voyages, des hôtels, des entrées dans les parcs nationaux ont été multipliés par 3 en quelques années. Cela ne semble pas améliorer les conditions de vie des Kenyans. Les employés des hôtels, les ouvriers agricoles, les cantonniers ne sont pas mieux payés. En dehors de quelques routes, la majorité du système routier est mal, voire pas entretenu. Les services de soins, les écoles ne sont pas développés comme ils le devraient. Le gouvernement se  reposant beaucoup sur les ONG pour assurer ces services.

Alors où va l'argent que le tourisme et les exportations rapportent ?

  1. -la néo-colonisation chinoise : comme en Europe et dans de nombreux pays Africain, la Chine achète des terrains, des services, des immeubles appartenant au patrimoine national afin de faire d'énormes bénéfices et d'alimenter un peuple en croissance perpétuelle.

Dans les années 80/90 la Chine était à l'origine du braconnage qui vidait les réserves de son ivoire pour les bijoux et autres objets, et des cornes de rhinocéros pour son angoisse de virilité.

Depuis quelques années, la Chine est présente sur des fronts beaucoup plus sensibles : l'achat de terrains agricoles, l'achat d'entreprises, l'achat d'hôtels et de lodges, la construction de routes et de lignes de chemin de fer, mettant progressivement les pays qu'elle colonise en état de dépendance, voire de soumission. Des panneaux de signalisation sont en anglais et en chinois, des slogans apparaissent dans la campagne, les locomotives et les wagons sont chinois, tout le matériel de construction vient de chine, même le ciment est fabriqué dans des usines chinoises. L'impérialisme totalitaire est à l'oeuvre.

Le Kenya qui s'était affranchi des Anglais en 1963, est entrain de se faire coloniser par la Chine.

  1. -La religion: cette année plus que les années précédentes, nous avons été surpris de constater à quel vitesse et à quel point la religion s'installe. Sur les routes que nous avons parcourues, environ tous les 1000 mètres il y a une église: baptiste, redemptioniste, pentecôtiste, évangélique, du renouveau, du salut, du good hope et de tout ce qui peut faire croire à un ailleurs meilleur.

Nous avons tenté de comprendre :

  1. être pasteur est une sinécure : Un pasteur n'a pas besoin de travailler, lui et sa famille (femme et enfants) sont entretenus par les paroissiens. Ce sont les fidèles qui les font vivre et assurent leurs besoins: du smartphone à la maison, en passant par l'alimentation. La femme n'a pas besoin d'aller chercher l'eau au puits, on lui apporte. Nous avons vu un pasteur demander que l'on abatte un arbre dans son jardin. Quand on lui demande pourquoi il ne le fait pas lui même, il rétorque que c'est parce qu'il est pasteur.

Dans des villages où les gens n'ont presque rien, cela a quelque chose de choquant. Si on est fainéant et beau parleur, pasteur est une profession lucrative. D'où leur prolifération.

  1. la religion est l'opium du peuple disait Karl Marx, sur ce point il n'a pas tort. Tous ces gens qui n'ont rien et qui vivent dans des conditions inhumaines sont naïfs au point de croire qu'il y aura des jours meilleurs et qu'en attendant un dieu pense à eux et les aime.

On leur dit qu'ils doivent apprendre à accepter leur misère, c'est une épreuve qui les rendra plus forts, quand on ne va pas jusqu'à dire que cette misère leur est envoyée pour expier des péchés. Les fidèles sont majoritairement des femmes, des vieillards, des enfants et des hommes "égarés". Avec des paroles lénifiantes, invoquant un dieu bienveillant qui ne semble pas très efficace, des cérémonies et des rituels qui peuvent éventuellement favoriser l'hystérie collective, les pasteurs amènent les villageois à survivre, la tête dans les étoiles. Persuadés que dieu est à leur côté, qu'il prendra soin d'eux dans un paradis futur, les villageois ne pensent plus à se révolter contre les humains qui les exploitent, contre une société qui les marginalise contre un gouvernement qui ne prend pas soin d'eux. Comme dans beaucoup de religions, ils finissent par se soumettre à la volonté divine ! Ce qui profite à l'état qui ne fait aucune concession à l'opposition.

Le vol international

Nous avons le choix entre Swiss et Emirates, deux compagnies fiables, aux tarifs abordables et partant de notre région.

Nous choisissons Swiss parce que le plan de vol et d'escale est plus court que celui d'Emirates. Rapport qualité prix horaires c'est à notre avis la meilleure compagnie sur cette destination.


Le Tour Operator :

En 2012 Nous avons contacté 3 agences référencées: Sunbreak Tours, Leboo, African Eagle, et 2 petites agences Julius, Tanke Tours.

Pour un circuit de 14 jours, avec des hôtels équivalents, la différence de tarifs est de 2000 dollars (Sunbreak et Julius) 1500 dollars pour African Eagle et Leboo, avec Tanke Tours qui est de loin la moins chère.

African Eagle impose de voyager en convoi. Nous sommes en individuel, mais nous suivons d'autres bus.

Leboo impose ses propres hôtels-lodges et certaines étapes, qui sont certainement corrects, mais cela ne correspond pas à notre conception de circuit "tailor made".

Sur la base des nombreuses évaluations positives vues sur Tripadvisor nous avons choisi Tanke Tours.

En 2018 Nous récidivons avec Tanke Tours, toujours après avoir contacté d'autres agences pour comparer : Perfect Wilderness Safaris, Explorer Kenya, Kibo Safari, Natural Tours and Safaris. La différence de tarifs est moindre  cette année( 500 à 800 dollars), parce que nous avons  choisi des hébergements de meilleure qualité que ceux proposés.

Tanke Tours est la moins chère pour le même programme et les mêmes hébergements. Elle est aussi la plus flexible lorsqu'on choisit des hébergements. Certains T.O imposent leurs hébergements et refusent que nous choisissions, allant jusqu'à dire si vous voulez un autre hôtel passez par machin.com.

Tanke Tours est une jeune agence de tourisme qui avait 5 ans d'existence (en 2012), gérée par une jeune femme dynamique, méthodique et fiable : Caroline Nduku Nthiwa.

Bien que n'étant pas affiliée à la Kato, qui n'est qu'une association à caractère syndicale Tanke Tours est une agence professionnelle dans la mesure où est elle est en règle avec les autorités et l'administration du pays pour ce type d'activité:

- Déclaration officielle de l'entreprise, Licence de tourisme (Ministère du tourisme), assurance des véhicules , attestation de permis de circuler et de conduire des véhicules de transport public.

- le véhicule qui était récent en 2012, Toyota Hiace, l'est beaucoup moins en 2018. le moteur est essoufflé et ne dépasse pas les 30/40 km/h dans les côtes. Les pneus sont pratiquement neufs. Les Toyota sont plus confortables que les Nissan que nous avons eu l'occasion de pratiquer précédemment.

- Les échanges mails sont réactifs et clairs. Caroline s'occupe elle même de la gestion, des réservations et de la construction des programmes. Elle suggère des étapes, des hôtels, mais laisse le client choisir.

- Le contrat final est clair, et dès versement de l'acompte, les hôtels retenus sont confirmés.

- Le contenu du contrat est respecté à la lettre, ce qui permet de dire qu'ils écrivent ce qu'ils font et qu'ils font ce qu'ils écrivent.

Une journée de safari est composée soit de deux game drives de 07h00 à 12h00 et de 16h à 18h30 = 07h30 de game drives/jour, soit        

d'un full day game drive de 07h00 à 16h00 = 09h00 de game drive avec picnic au coeur de la réserve, dans un endroit suffisamment dégagé pour anticiper l'approche d'un animal.

Des bouteilles d'eau minérales sont à disposition dans une glacière(sans glace) pour toute la durée du safari.

En plus du professionnalisme qu'elle partage avec ses concurrents, Tanke Tours a des particularités qui accentuent la différence :

- ses tarifs attractifs permettent à des petits budgets de faire de fabuleux voyages,

-Tanke Tours propose des séjours chez l'habitant en pays Akamba, loin du "folklore pour touristes". Hébergement et contacts authentiques, moment inoubliable hors des pistes.

- Caroline est engagée dans la vie locale: une partie de ses recettes est utilisée dans l'aide au village. C'est intéressant de savoir que les villageois bénéficient d'une certaine redistribution. Caroline est aussi impliquée dans la création et le fonctionnement d'un orphelinat.


Nous recommandons cette agence sereinement. http://www.tanketours.com/


Les chauffeurs (voir les critères ici)Conseils_de_voyage.htmlshapeimage_3_link_0

En 1995 John un chauffeur particulièrement bon. Il travaillait chez Pollman. Un masai extraordinaire, cool,
intelligent et humain. Réservé et respectueux, il savait être proche sans être envahissant. Il connait bien la vie des animaux et les bonnes pistes à prendre pour amener ses clients aux bons endroits.

Nous avons fait des safaris fabuleux avec lui. Il nous a toujours donné l'impression que nous avions le temps, que nous pouvions prendre le temps d'observer les animaux. Il changeait souvent de place afin que nous ayons différents angles de vue par rapport à une scène.

Qualité que n'ont pas les autres chauffeurs, il avait à coeur de nous faire découvrir des villages, des petits marchés. Il aimait nous mettre en contact avec les gens. Il nous a fait visiter un village Masai qui n'était pas un musée payant pour touristes. Il avait une façon  d'organiser les journées   qui permettait de faire ce qui était prévu et de faire des imprévus.

En 2012 James Mutambu. un chauffeur exceptionnel. Il est grand physiquement (2,05m).

Gentil, serviable, prévenant,
souriant, attentionné.

- il est prudent, tant sur les routes, les piste, que dans l'observation des animaux. Il connait les bons plans.

  1. -Il a une bonne connaissance des animaux, de leurs moeurs et de leurs rituels sociaux. Il raconte des anecdotes concernant chaque animal avec beaucoup d'humour, avec bruitages et imitations...

  2. -Il a une connaissance développée des oiseaux, qui devraient faire partie des safaris tellement ils sont intéressants.

- Son expérience de chauffeur l'a amené à développer des connaissances en photographie : il anticipe les arrêts en fonction du cadre, de la lumière, de la scène. Il a de précieux conseils en matière d'angle de vue.

  1. -Toujours de bonne humeur, il a une bonne perception des personnes qu'il prend en charge et sait rebondir en fonction de la personnalité de chacun. Jamais familier (de nombreux chauffeurs ont vite tendance à jouer au copain), il est à l'écoute de ses clients et sait faire preuve d'ouverture lorsqu'on exprime des demandes particulières. Grâce à lui nous avons fait notre plus beau voyage au Kenya.

  2. -En 2018 Lucky (M'Lacky) chauffeur moyen à médiocre. Familier dès le départ, il cherche à
    se faire passer pour quelqu'un qui est toujours de bonne humeur. En réalité dès qu'on le contredit, ou que l'on ne va pas dans son sens, il devient agressif, voire arrogant. Son humour est souvent en dessous de la ceinture (sex). Il a un égo hypertrophié et paradoxal. Tous les jours: il dit "que voulez vous faire aujourd'hui " une fois que nous avons répondu ce qu'il était prévu de faire avec l'agence il argumente pour démonter que ce n'est pas faisable, qu'il faut modifier, qu'il faut partir plus tôt, raccourcir ou supprimer....

- Lorsque le mari répond il demande l'avis de la femme insistant sur le fait qu'elle n'est pas obligée d'être de l'avis de son compagnon. Drôle de jeu ! Pourquoi demander notre avis si c'est pour contrer systématiquement ?

- Il a supprimé ou écourté plusieurs game drive pour des raisons de timing qui ne se justifient pas. Il fait l'entretien du véhicule (vidange puis graissage) sur le temps des clients. Nous sommes convaincus que c'est pour disposer de plus grandes plages de repos.

- Lors des games drive il a tendance à rester sur les pistes principales, prétextant qu'il préfère être seul, les autres véhicules allant sur les pistes annexes.

- A plusieurs reprises nous avons douté de son honnêteté: lorsqu'il propose de changer de l'argent à mon désavantage, lorsqu'il demande de lui confier l'argent que nous devons remettre à un guide local sous prétexte que la police pourrait causer des problèmes, lorsqu'il donne des explications sur certaines choses que nous connaissons.

  1. -Ayant appris que j'avais eu une indigestion dans un hôtel à cause de la nourriture, il me dit que pour rester en bonne santé, je dois boire l'urine de ma femme à jeun chaque matin. Et le lendemain il me demande si j'ai fait ce qu'il m'a dit.

Peut être n'avons nous pas su apprécier son humour "lourd", ce qui est certain est que nous avons vu beaucoup moins d'animaux avec lui qu'avec les autres chauffeurs.  Je ne le recommande pas et je ne comprends pas les avis favorables dont il bénéficie sur Tripadvisor.


Bon à savoir :

  1. La première chose à savoir lorsqu'on va au Kenya si on utilise des dollars américains est qu'aucune banque, aucun agent  

   de change, aucun hôtel, aucun parc n'accepte de dollars dont le numéro de série est inférieur à 2000. 2006 en 2018. Il est important de vérifier la date de série de chaque billet que la banque ou l'agent de change vous donne, et de refuser ceux qui sont antérieurs.

  1. En août 2012 et 2018, il est possible d'obtenir le visa Kenyan à l'arrivée à l'aéroport, pour 40 € ou 50 $. Cela prend 5 minutes après avoir rempli le formulaire. Pas besoin de photo, l'employé de l'immigration dispose d'une caméra reliée à son ordinateur et d'un appareil numérique qui enregistre les empreintes digitales des deux mains.

  2. Le change en août 2012 est de 97 à 99 ksh pour 1 €. En août 2018 de 111 à 113 ksh pour 1 € dans les hôtels de catégorie supérieure, il est indexé sur le cours pratiqué par Forex qui est le meilleur cours. Les hôtels de catégorie moyenne pratiquent des cours inférieurs.

Nous constatons que comme dans la plupart des pays qui vivent essentiellement du tourisme, le cours de l'euros est toujours plus bas en haute saison qu'en basse saison, ce qui donne parfois l'impression d'être un citron pressé.

  1. En 10 ans d'intervalle nous observons que les prix des lodges et des hôtels ont plus que doublé, ce à quoi s'ajoute le fait que la majorité des hébergements doublent leur prix en haute saison, mettant les hébergements notamment ceux qui se trouvent à l'intérieur des réserves hors de portée des budgets moyens. Le Kenya devient une destination de luxe, dont les retombées économiques concernent davantage une élite que le peuple. Quant aux touristes, les budgets moyens et les petits budgets doivent se contenter d'hébergements en dehors des réserves, souvent des camps de toile, dont la qualité est souvent en inadéquation avec des tarifs prohibitifs.

  2. Lorsqu'on passe par un Tour Operator local, soit il propose un package classique, soit on personnalise un programme en fonction de ce que l'on a envie de faire. Dans ce cas il est important d'avoir une idée précise de ce qu'on veut faire dès le début. Toute modification- hôtel-étape-durée se traduira systématiquement par une augmentation du devis d'au moins 200$ par personne, si la modification vise une baisse du devis, cela ne dépassera jamais 200$ en moins pour deux.

  3. Un safari au Kenya n'est pas qu'une partie de poker. Non seulement il faut avoir de la chance au niveau de l'observation des animaux, mais il faut aussi avoir de la chance au niveau de la qualité du chauffeur. Il faut être avec la bonne personne au bon endroit au bon moment. Quelque soit le chauffeur, s'il n'y a pas de lion dans la zone où l'on se rend, on ne risque pas d'en voir.

Tout gentils et souriants qu'ils soient, les chauffeurs ne se valent pas en matière de safari. Au Kenya comme dans de nombreux pays, la plupart des chauffeurs tirent leur "gloire" du hasard. Ils roulent sur des pistes à la recherche de ce que les clients sont venus chercher. Vous tombez par hasard sur un troupeau d'éléphants, de zèbres ou d'impalas, plus rarement sur un lion et encore plus rarement sur un léopard.

Si par hasard vous ou lui apercevez un léopard, vous trouvez que le chauffeur est génial, mais c'est le hasard qui est génial. Vous êtes passés au bon endroit au bon moment.

N'étant pas spécialistes d'une réserve, ou ne les fréquentant que quelques fois par an, ils ne connaissent pas les territoires particuliers de certains animaux et encore moins leurs mouvements.

En dehors du hasard qui fait souvent bien les choses, ils repèrent les attroupement de véhicules qui signifient que quelque chose se passe là bas...C'est ce qui fait que l'on se retrouve à 20 véhicules autour de deux guépards, arrivant toujours en 10ème ou 14ème position.

S'ils se souviennent avoir déjà vu des animaux à un endroit, cela n'implique pas que les animaux recherchés y soient au moment où l'on arrive. Ils sont en principe connectés avec les autres chauffeurs par radio, et s'informeraient lors des séjours dans les lodges. De moins en moins de chauffeurs signalent les bons spots. Beaucoup n'informent que leurs copains. On assiste parfois à des rivalités ethniques.

L'idéal est de prendre un ranger ou un guide local pour les safaris dans les meilleures réserves : Meru, Samburu, Masia Mara, Tsavo, Taita Hills. Cela ne coûte pas très cher : 20 à 30 $ à négocier pour une journée entière (06h30 à 18h). Le ranger ou le guide local est affecté à une réserve. Il la parcourt régulièrement avec des clients, il connait les territoires des animaux et suit leurs changements de territoires.

Ce que ne peut faire un chauffeur qui ne vient qu'une à quatre fois par an dans une réserve.

  1. 4x4 ou minibus: depuis que les réserves interdisent le hors piste, et en période sèche, nous ne voyons pas l'utilité de louer un 4x4.

A Masai Mara lorsqu'il pleut ou si l'on veut faire des safari hors pistes, un chauffeur masai, c'est une bonne option. Sinon, c'est une dépense superflue. Les minibus sont bien adaptés aux différentes pistes et situations rencontrées. On voit les mêmes animaux et on assiste aux mêmes scènes que ceux qui ont pris un 4x4. Certains hors pistes se pratiquent parfois moyennant de grosses enveloppes données aux autorités des parcs.

  1. CB or not CB : tous les minibus sont équipé de CB(citizen band). Or de moins en moins de chauffeurs communiquent les bons plans. Rivalités ethniques, rivalités d'entreprises font qu'il est rare que des informations intéressantes circulent. La plupart se font par amitiés et par téléphone mobile. Bien que ne parlant pas swahili, nous avons observé que le gazouillis incessant qui sort des cb concerne davantage des messages privés de copains qui se donnent des nouvelles, de chauffeurs qui se donnent leurs positions pour se donner rendez vous lors d'une prochaine étape. Nous ne sommes pas convaincu que la CB soit réellement utile sauf en cas de panne ou de danger.

  2. Suite à nos safaris au Kenya de 1985, 1990, 1995, 2012 nous observons en 2018 une baisse importante du nombre d'animaux, à l'exception des gnous, zèbres et éléphants. Changement climatique, il ferait plus chaud, il y aurait plus de pluie, le braconnage semble avoir repris de l'ampleur du fait de la misère et de troubles politiques de pays limitrophes (somalie).

  3. Il est important de dormir sous une moustiquaire efficace (sans trous, ni ouverture). Beaucoup de lodges coupent l'électricité la nuit, donc pas de diffuseur à plaquettes. La plupart des lodges sont équipés de moustiquaire, mais ce n'est pas systématique. Ceux qui le sont ne prennent pas toujours soin de vérifier leur étanchéité. Nous voyageons avec la nôtre, pour pallier lorsqu'elles sont absentes ou déficientes. Un modèle recommandé par l'OMS. Légère (400gr) elle se plie très facilement.(moustiquaire Totem de Pharmavoyage). Il est important de prévoir les accessoires pour les attacher : ficelle, vis, crochets etc...


  1. Infos pratiques :

  2. -Photographies : mieux vaut commencer les game drives à 06h30 et terminer vers 11h, et l'après midi de 15h30 à 18h00.

Avant et après les couleurs sont insipides. De 11h à 16h la majorités des animaux sont abasourdis par la chaleur et se cachent à l'ombre,

les ciels se couvrent souvent de 10h30 à 16h00 soit complètement soit avec des alternances d'ombre et de lumière qui nuisent à la

balance des blancs. Compte tenu de ces remarques, le full day game drive n'est pas systématiquement une bonne solution pour un photographe amateur.

- Les prix des "souvenirs ethniques" sont beaucoup plus élevés dans les nombreux "curio shops" qui fleurissent le long des routes et des pistes que dans les boutiques d'hôtels, même chics (sauf Lion's Bluff lodge qui est cher). Dans les boutiques ils sont fixes et relativement bas. Dans les "curio shop", ils sont très élevés et le restent même après marchandage.

  1. -L'eau en bouteille vaut 70/80Ksh(0,66€) le litre en supermaché, 200 à 300 Ksh le 1/2 litre dans les hôtels et lodges moyens, et 230 khs le litre dans les hôtels-lodges supérieurs.

  2. -Le café servi dans les gargotes le long des routes est du nescafé en dosette. Il coûte 150 khs (1,20 €)

  3. -Le litre d'essence est à 109khs et le diesel à 96 khs.

  4. -Le salaire moyen pour un(e) employé(e) est de 15000 khs (140€) à 25000 khs (230€) par mois, en fonction de la qualification et selon qu'il travaille dans une grande ville ou dans une petite ville.


Nous avons aimé :

  1. -Caroline de Tanke, Susan et John d'Ikweta, John de Polleman, James de Tanke, Taptap Loketu de Samburu Sopa, Lemein de Matira Bush

  2. -les villages authentiques de Kyevaluki et ses habitants, Umoja et ses Tumaï : Rebecca Samaria Lolosoli, Lumbasi Maria, Sanuan, Lucy Naipashu, Kidengai Lessotia, Roseline Learpera, Rose Lekanta, natalian Lenamungi, Nolmunken Lo,gope, Sagana Losoli, Lomenyang Lekanta, Seipaner Lekuuk, Antonella Losoria, Lucy Loshede, Nadungunkrop Lekanda, Pauline Lekureiya, Nkirisan Lesumance, Nambula Learpora, Maria Lenatilia, Nkapaten Loshede, Ntuala Lekilwai, Bootu lekoloto, Judia Lemurto, Nadonge Lolemu, Seiba Lengima, Purais Lekilwai, Nadaram Lesalkapo, Baina lesanjir, Ntopomisa Lakinge, Noosumai Learpoora, Nakini Lekanta.

  3. -les réserves de Meru, Samburu, Masai Mara, Taita Hills, Bogoria, pour les paysages, la diversité de la faune et de la flore, la maison de Karen Bixen d'où se dégage quelque chose de particulier. Amboseli en 1983, 1990 -1995 et même en 2012.

  4. - certains hôtels, lodges et campements: Best Meridian Western à Nairobi,  Ikweta Safari Camp à Meru, Matira Bush Camp et Ashnil Mara Camp à Masai Mara, Kibo Safari Camp, Amboseli lodge, Amboseli Serena à Amboseli, Flamingo Hills à Nakuru, Kilaguni et Salt Lick Lodge à Tsavo (beaucoup plus intéressant que les arbres hôtels du mont Kenya), pour la qualité du cadre, de l'accueil, de l'hébergement, du service.

- Prendre le temps, sans se mettre de pression pour voir tel ou tel animal. Observer en silence et prendre ce qui vient. Même si c'est légèrement frustrant de ne pas pouvoir observer un léopard assez souvent. Jouer avec les oiseaux. Observer les pitreries des éléphanteaux.

- Rester parfois sans prendre de photo, juste pour observer, regarder, en silence. Être présent à la rencontre avec un animal, en tentant parfois de communiquer mentalement avec lui. Cela donne parfois des situations cocasses, avec l'impression dans un regard, dans un mouvement de rapprochement que quelque chose se passe.

- Rendre grâce à l'univers pour toute cette beauté à l'état brut et de pouvoir être là à en profiter, même si derrière il y a la loi de la jungle et de la survie : struggle for life. La nature est quand même bien faite, le designer qui a dessiné tout cela est génial…

- Ecouter les nombreuses histoires racontées par John et James sur la vie des animaux et parfois des humains.


Nous n'avons pas aimé :

- l'incivilité des nouveaux touristes, toutes générations confondues. En 1983, en 1990, et encore en 1995, lorsqu'on marchait sur les sentiers des lodges, et que l'on croisait quelqu'un, quelque soit la nationalité, on se saluait. Lorsqu'on arrivait dans la salle de restaurant, on saluait les personnes qui étaient déjà assises, soit d'un sourire, soit d'un hello, ou d'un good morning, et chacun de répondre. Lorsqu'on rentrait de safari, on se demandait ce que chacun avait observé.

En 2012 et 2018 tout le monde est dans sa bulle. Les autres n'existent plus. Merci facebook, ipad, et autres outils de la nouvelle ère de la communication. Tout est tellement virtuel que les gens deviennent transparents.

  1. -la façon parfois "brutale" dont le personnel des hôtels nous sautent dessus pour prendre nos bagages, parfois nos sacs à main et les conduire à la chambre, souvent en se mettant à deux pour porter deux petites valises (que je porte seul) juste pour toucher un pourboire. Certains allant jusqu'à attendre le matin devant la porte de la chambre, afin de ne pas rater une occasion.

C'est aux sociétés qui gèrent les hôtels de rémunérer correctement les salariés et non aux visiteurs. (voir le Guide du Routard Kenya 2012 p 42)

  1. -la façon dont certains serveurs nous adressent la parole dans certains lodges : Hello my friend est davantage le signe d'un manque d'éducation qu'un signe de proximité. Rien ne justifie cette familiarité, d'autant que de nombreux autres serveurs restent respectueux.

  2. - la pression permanente imposée par Mr Lucky, avec le sentiment d'avoir fait le voyage de 2018 en courant, sans jamais atteindre de but, et de se demander s'il y a vraiment moins d'animaux au Kenya ou si c'est lui qui ne connait pas les bonnes pistes.

  3. -la façon dont les tables sont attribuées au restaurant de certains lodges: en général, sauf cas de réservations, lorsqu'on va au restaurant on choisit la table où l'on veut s'asseoir en fonction des disponibilités. Les plus tardifs ayant moins de choix et parfois pas le choix. Au Kenya, que l'on arrive premier ou dernier ce n'est pas vous qui choisissez votre table, elle vous est attribuée par un serveur, et vous la conservez pour la durée de votre séjour. N'arrivant jamais à avoir une table avec vue sur l'extérieur ou sur la mare aux animaux, bien qu'elles restent souvent libres une à deux heures après notre arrivée, nous avons essayé de comprendre. Personne n'est capable de répondre. Est ce encore une histoire de bakchich ?

  4. -A Masai Mara la visite de Mara Bridge: en dehors de la migration et en supposant qu'elle passe à cet endroit, est sans intérêt. Il y a un ou deux crocodiles et quelques hippopotames. Par contre: des rangers équipés d'armes automatiques ont pris l'habitude de s'imposer à la sortie de véhicule, prétextant qu'ils sont là pour notre sécurité, invoquant la présence de dangereux rebelles ou d'attaques d'animaux. C'est bidon. Ils sont là pour le pourboire. Il y a 10 ans il y avait juste un ranger qui veillait à ce que les touristes ne s'approchent pas trop de la rivière, sans demander d'argent. Aujourd'hui c'est devenu un business. à éviter.

  5. -La réserve d'Ol Pajeta qui malgré les articles élogieux de nombreux guides papiers, semble être une arnaque pour touristes. On y voit beaucoup moins d'animaux qu'ailleurs, et lorsqu'on en voit c'est toujours de loin. Chère et sans intérêt.

  6. -Les réserves de Nakuru et Amboseli, défigurées par une montée des eaux des lacs. De nombreuses zones et pistes qui étaient intéressantes pour l'observation d'animaux ont disparu. Comparés à d'autres réserves, les safaris y sont devenus beaucoup moins intéressants. Pour l'ambiance lac, mieux vaut aller à Bogoria , Baringo ou Navaisha.


Notre itinéraire "idéal" pour un voyage au Kenya : en minibus privatif, à la carte.

Jour 1 Nairobi - Meru                            1 game drive l'après midi

jour 2 Meru                                          2 game drives

jour 3 Meru - Samburu                          1 game drive l'après midi

jour 4 Samburu                                    2 game drives             

jour 5 Samburu - Lac Bogoria (ou Navaisha)    visite de la région des lacs avec ses oiseaux, les flamands roses, les geysers

jour 6 Lac Bogoria ou Navaisha - Masai Mara   longue route

jour 7 Masai Mara                                 2 game drives ou 1 full day game drive avec picnic

jour 8 Masai Mara                                 1 full day game drive avec picnic

jour 9 Masai Mara - Nairobi ou Naivasha visite de la maison de Karen Blixen (si Nairobi)  ou du lac Navaisha

jour 10 Nairobi ou Naivasha -Taita Hills   1 game drive l'après midi.

jour 10 Taita Hills - Nairobi                    1 game drive le matin et rioute pour Niarobi


Possibilité de retirer un jour à Samburu et de l'ajouter à Meru pour visiter les environs: Gatwe et sa colline, les fameuses plantations de thé et leurs fermes, l'usine Kiegoi Tea Factory.

Si on veut ajouter un ou deux jours(12 jours): un jour supplémentaire à Meru, pour visiter la région : Gatwe et sa colline, les fameuses plantations de thé et leurs fermes, l'usine Kiegoi Tea Factory.

On peut ajouter un jour à Tsavo Ouest (Epiya Chapeyu Tented Camp) pour une autre expérience dans un camp authentique

Si on doit retirer un jour, celui de Bogoria serait le moins pénalisant.

On peut aussi consacrer deux jours (12 ou 14 jours) à Kyevaluki pour partager le quotidien des habitants.

Les arbres hôtels (Aberdares, Mont Kenya, Simba Hill), la réserve de Tsavo Est présentent moins de garantie d'émerveillement pour un premier voyage, à réserver pour un autre voyage....

Les réserves privées style Ol Pajeta sont des "Thoiry" en plus grand. Les propriétaires ont acheté les espèces qui intéressent les touristes (big five) qu'ils gardent jalousement enfermées dans un parc suffisamment vaste pour faire croire que c'est une réserve naturelle.

C'est une tendance qui vient d'Afrique du Sud et de Namibie.

Quant à Hells Gate où on peut randonner et faire du vélo en observant des antilopes, des zèbres et des girafes il s'agit d'une activité ancienne remise à la mode. Pour les amateurs de selfies ! C'est d'ailleurs tout ce que l'on voit sur la toile.

 
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