Nous avons du souci à nous faire !!!
Mettre à mort un candidat, en public, dans le cadre d'un jeu télévisé apparemment "anodin".
81% des candidats en 2012 (62 % dans l'expérience de Milgram) sont devenus des assassins ou des tortionnaires sous les applaudissement du public.
Ni les candidats ni le public n'étaient informés que la victime n'était pas en danger. http://programmes.france2.fr/jusqu-ou-va-la-tele et http://tele.premiere.fr/News-Photos/VIDEOS-Le-Jeu-de-la-mort-jusqu-ou-va-la-tele-l-experience-passee-au-crible-par-des-experts-2263996
Pour les candidats : à la soumission à l'autorité (ici les organisateurs du jeu) et à la dilution des responsabilités s'ajoutait cette fois l'appât du gain (prime), et les applaudissement du public.
Pour les 2000 spectateurs: qu'est ce qui les a poussé à prendre du plaisir à ce jeu, pourquoi ne sont ils pas sortis devant l'insoutenable ? Pourquoi n'ont ils pas réagi ? Pour plus de détails , voir ici
Pourquoi cette émission n'a t elle pas entraîné un tollé au niveau national ?
Pour que la ségrégation, le crime ethnique, la violence en général ne deviennent pas une fatalité due à un concours de circonstances, il nous appartient de garder une certaine vigilance et une révolte, indignation dirait Hessel, celle que nous avons éprouvée lors de notre première confrontation avec le monde, alors que nous ne nous prenions pas encore pour des adultes qui ont tout vu, tout compris...
J'estime que, qui que nous soyons, individuellement ou en groupe, nous n'avons pas à mourir parce que quelqu'un d'autre l'a décidé. Il nous appartient de nous donner les moyens, non-violents dans la mesure du possible, d'endiguer toute atteinte au droit à la vie. Contrairement à ce que beaucoup imaginent, la non-violence n'est pas une pratique passive, elle suppose une implication, un engagement actif, parfois musclé. Plus nous serons nombreux à le dire et à le vivre et plus le monde aura des chances d'évoluer de façon harmonieuse.
Pour ne pas conclure, Harold J. Laski écrit dans "les dangers de l'obéissance" "The Dangers of Obedience and Other Essays" 1930
"Notre devoir si nous voulons que la vie ne soit pas totalement dépourvue de sens et de valeur, est de ne rien accepter qui soit en contradiction flagrante avec nos principes de base, pour la seule et unique raison que la tradition, les conventions sociales, ou l'autorité nous le prescrivent...
...c'est pourquoi, partout et toujours, la condition même de la liberté est une attitude de scepticisme général et systématique vis à vis des critères que le pouvoir (quel qu'il soit) veut imposer. "
Stephane Hessel dans " Indignez vous" :
" La pire des attitudes est l'indifférence : dire je n'y peux rien, je me débrouille.
En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain, une des composantes indispensables : la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence."
"Il semble bien qu'aujourd'hui la technologie affadisse l'altérité. Elle construit une nouvelle écologie où les machines réalisent de stupéfiantes performances mais ne permettent plus aux enfants d'apprendre les rituels d'interaction, les mimiques, les silences, les scénarios gestuels qui permettent de s'ajuster à un autre, sécurisant et pourtant différent. Médusés par la télévision, ils se saturent de sucreries et de graisses délicieuses. L'immobilité devant l'écran, à la maison et à l'école, en fait des obèses explosifs qui n'ont jamais connu le plaisir de se fabriquer musculairement, de triompher d'une épreuve relationnelle et d'apprendre à s'étonner de la découverte de mondes différents. Dans un tel contexte d'amélioration technique et d'engourdissement affectif, l'empathie se développe mal et favorise la narcissisation : « Cette solitude grandissante est la plaie la plus pernicieuse de l'homme occidental contemporain. »
Depuis que l'Asie adopte la techno-culture, les mêmes phénomènes d'autocentrage narcissique apparaissent. Quand les Africains s'occidentalisent, ils connaissent à leur tour la même évolution."
"Dans ces conditions, la liberté sociologique contrarie l'autonomie psychique, dans la mesure où le sujet, se croyant totalement libre de vivre ce dont il a envie sans limites, sans patience ni culpabilité, se trouve plus que jamais sous l'emprise de sa pulsion et des normes collectives, qui incitent à consommer des produits ou, cannibaliquement, les autres devenus objets."
Plutôt que de réagir, de juger, plutôt que de "gesticuler", réfléchissons et agissons,
ensemble
pour que "Plus jamais ça" devienne un jour une réalité ....
http://www.survivalinternational.org
©A.P - 2011 - 2015
1 - 4 - 9 Moussa nabati - le bonheur d'être soi- Fayard - 2006
2 Olivier Pétré Grenouileau- Traites Négrières- Gallimard 2004
3 Stephane Hessel- Indignez vous- Indigène édition- Montpellier 2011
5 Christophe André-Imparfaits Libres et heureux- Odile Jacob-Paris -2009
6- 12 Boris Cyrulnick- Autobiographie d'un épouvantail-Odile Jacob-Paris -2008
7- 8 Patrick Viveret-Pourquoi ça ne va pas plus mal -Fayard-2005
10 Adil Jazouli-L'Action Collective des jeunes Maghrébins en France-Harmattan-1986
11 G.Bateson- Vers une écologie de l'esprit- Paris Seuil-1977
13 Tiziano Terziani - Le Grand Voyage de la Vie - Les Arènes/le Point - 2008
14 Eric Conan- L'express-19 Janvier 1995
15 Stephan Hessel- Engagez vous- édition de l'Aube-2011
16 Freire- "La pédagogie des opprimés". Maspéro. Paris." L'éducation dans la ville".Paris.Païdeia.1991
17 Amaryta Sen Un nouveau modèle économique Odile Jacob Paris 2003 - Identités et Violences Odile jacob Paris 2007
L'idée de justice - Flammarion 2010
18 Jean Ziegler - Destruction massive - geopolitique de la faim- le Seuil - 2011 et la faim dans le monde expliquée à mon fils - Seuil - 2011
19R.Fortat. L. Lintanf. Éducation à la Paix. Éducation aux droits de l'homme. Lyon. Chroniques Sociales. 1989
4 Approche psycho-sociologique
8 A quoi servent les différences
12 Nous avons quand même du souci à nous faire