1. 6.En attendant que l'Autruche sorte la tête !




L'histoire montre qu'il est délicat, difficile d'intervenir pendant un génocide, parfois au risque de l'accentuer.

Après le génocide, les seules interventions importantes jusqu'à ce jour sont celles de l'aide humanitaire, qui bien souvent doit prendre soin des victimes, mais aussi des bourreaux comme ce fut le cas au Rwanda, et l'intervention de la Cour de Justice Internationale, lorsqu'elle a les moyens de juger les responsables. Mais force est de constater qu'il n'y a jamais qu'un seul responsable, que fait-on des autres ?


Souvent apparaissent ensuite les " reconstructeurs ", les " investisseurs" étrangers, les entrepreneurs.


Et la prévention ?


Pour l'association Alternatives Non-Violentes :


" Dans la mesure où il n'y a pas de génocide sans adhésion collective, le meilleur façon d'empêcher son apparition est de lutter le plus tôt possible contre les facteurs nécessaires à son développement.

L'attitude de l'environnement social et international sont déterminants dans le développement ou le non développement d'un processus génocidaire".


6.1. "Il faudrait" :


           - "développer des mouvements de solidarité intérieurs et extérieurs à la société dans laquelle il y a des minorités en situation de victimisation.


  1. -briser le silence, par des pratiques militantes de solidarité et une pratique médiatique.

  2. -Informer en vue d'une mobilisation internationale de l'opinion publique.

  3. -développer la vigilance de l'opinion publique internationale à l'égard du traitement réservé aux minorités par leurs États.

           

L'efficacité dépend du moment où l'on s'y attaque.


Les techniques de dépistage des situations pré-génocidaires n'existent guère. Ce n'est pas parce qu'une société vit une crise identitaire grave qu'elle va forcément aboutir au génocide".


A partir de combien de morts peut-on dire qu'il ne s'agit plus de crise identitaire, mais d'un "nettoyage" massif ?



6.2. "Il faudrait" travailler à la mise au point d'indicateurs :


  1. - évaluation du repli sur soi d'une société donnée.

  2. - évaluation de cohésion ou de désintégration.

  3. - évaluation du traitement des minorités.

  4. - analyse des idéologies, des langages.


Devant la recrudescence des massacres, ne serait-il pas important de se doter d'un observatoire international de prévention et de donner les moyens à l'ONU d'intervenir plus rapidement, avant qu'il ne soit déjà trop tard ?


La prévention du génocide comme les autres formes de lutte pour l'affirmation des droits de l'homme se heurte à l'éternel obstacle de la prétendue exigence de non-ingérence dans les affaires internes d'un État.


En Grande-Bretagne existe le Minority Rights Group depuis la fin des années 60. Ainsi que Survival International.

Ces associations regroupent des universitaires et des intellectuels préoccupés par la violence au Biafra, et en Irlande.


Leur constat est qu'il n'est plus possible d'endiguer la violence lorsqu'elle se déchaîne, d'où leur conviction d'intervenir avant.

Ces mouvements visent l'émergence d'une conscience mondiale en matière des droits de l'homme.

Ils font pour les groupes, ce qu'Amnisty International fait pour des individus.


Pour les O.N.G.


        - elles ont des difficultés à se soustraire aux groupes politiques qui contrôlent les réfugiés, et dénoncent qu'une grande partie des aides sont détournées par ces groupes puissants qui contrôlent tout.


          - elles sont vouées à intervenir sans discernement auprès des victimes comme des meurtriers, noblesse du geste vouée à l'échec s'il n'y a pas à un moment donné justice et acte politique.


        " Une vie sauvée est une vie même si c'est celle d'un bourreau. Il sera jugé plus tard". Mais plus tard rien ne se passe...!

L'action humanitaire privée doit réussir à sortir du double carcan de la simple compassion et de la neutralité et se doubler d'une exigence de justice".1


MSF s'est fait expulser d'Ethiopie parce qu'elle avait dénoncé les déportations massives des populations du Nord, insoumises, vers des camps de concentration du Sud, organisé par Méginstu avec la complicité de soldats cubains et soviétiques.


MSF a quitté les camps de réfugiés Hutus au Zaïre parce que les "meurtriers Hutus" faisaient la loi dans les camps et détournaient l'aide apportée.


A la journée Internationale pour la paix, organisée par l'Association Gordon France, il était proposé d'enseigner à un maximum de personnes les techniques d'écoute active, et de résolution de conflit sans perdant, mis au point par Thomas Gordon. Cette technique est reprise dans de nombreuses écoles au Canada, aux USA, en Belgique .

Est ce un hasard si la France est au 36 ème rang des pays pacifiques ? 2


Le génocide n'est pas un phénomène spontané pouvant apparaître du jour au lendemain. Il est la résultante d'un certain nombre de facteurs humains, sociaux, historiques, culturels, religieux, économiques, qui affectent en profondeur le corps social qui à la faveur de circonstances particulières, vont organiser le groupe autour d'un projet fou qui est le génocide.



"Plus jamais ça", c'est  pour quand ?




1 Alain.Dethexe - Médecins sans Frontière

2 http://www.visionofhumanity.org/gpi-data/#/2011/scor