40 ans plus tard


La Turquie

La Turquie est un pays paradoxal. Sa partie asiatique est intéressante sur le plan archéologique, architectural, culturel.

Mais la Turquie est surtout une terre de conflits et d'intolérance. Il suffit de relire l'histoire de l'empire Ottoman pour se faire une idée du rôle qu'a tenu ce pays dans l'histoire de l'Asie Mineure, de l'Europe, et de l'Afrique du Nord. Cascades de génocides, de massacres, de colonisations, de traite d'esclaves. La lecture des atrocités commises contre les Grecs, les Crétois, les Arméniens ou les Kurdes n’en est qu’un exemple.

Lorsqu'on s'intéresse à l'histoire de la Grèce et de ses îles, dont la Crète, on découvre à quel point les Turcs étaient barbares à l'égard des populations des régions qu'ils envahissaient. Ils ne se contentaient pas de tuer, ils violaient, torturaient, faisaient subir les pires sévices à leurs victimes, comme les broyer vivantes dans les moulins à olives.

La passivité récente de la Turquie à l'égard du massacre des kurdes de Kobané n'a rien de surprenant, jusqu'à ce que l'Etat Islamique la touche elle même. Pas étonnant non plus que la Turquie s'en prenne à nouveau aux Kurdes, ni qu'elle ferme les yeux sur les "aller retour" djihadistes entre la Syrie et l'Europe.

Erdogan renoue avec le passé lorsqu'il revendique les valeurs du sultanat ottoman dans ses discours ou lorsqu'il viole la souveraineté territoriale grecque (2020).

La révolte de la jeunesse turque laisse entrevoir par moment une évolution possible, bien que très réprimée. Les responsables politiques et religieux rêvant toujours d'un hypothétique sultanat. L'histoire ne serait-elle qu'une triste succession de répétitions ?

Alan Parker a réalisé le film "Midnight Express" qui retrace l'histoire vraie de William Hayes un de ces jeunes de la route emprisonné en Turquie en 1970 pour détention de drogue. Cela donne une idée de la façon dont ces jeunes étaient traités et dont la justice était rendue, sur un fond de règlement de comptes avec les Etats Unis. A l'époque la Turquie faisait partie des plus grands producteurs de pavot à opium !

Yilmaz Güney a dirigé en 1970 le film "Yol" alors qu'il était incarcéré en Turquie, sur la permission de sortie de 5 prisonniers Kurdes.

Il a monté le film en France et en Suisse après s'être évadé. Le film est sorti en 1982 et a reçu la Palme d'Or.

En 2014, la Turquie est classée 154ème sur 180 par Reporters Sans Frontières, au niveau de la liberté de la presse et de l'information.

En 2016, la Turquie est classée par Reporters Sans Frontières comme étant le pays où il y a le plus de journalistes en prison, devant la Chine, L'Egypte, l'Ethiopie, l'Iran.

Mathuas Depardon, journaliste Français, a été détenu et mis à l'isolement de façon arbitraire en 2017. Il effectuait un reportage sur l'eau pour le compte de National Geographic. Il a été soupçonné à tort de promouvoir le terrorisme kurde du PKK.


L'Iran

Appartenant à la Perse (qui comprenait de nombreux pays du moyen-orient comme l'Afghanistan, la Syrie, l'Irak, une partie de l'Arabie Saoudite et du Golf Persique etc...), l'Iran faisait partie d'un empire qui voulait coloniser et gouverner le monde, bien avant et plus longtemps que les nations occidentales. Ce que nous semblons avoir oublié ! L'histoire ne serait-elle qu'une triste succession de répétitions ?

En 1971, les cérémonies fastueuses de la célébration des 2500 ans de Persepolis choquent la population pauvre et les paysans. Les opposants en profitent pour les pousser à se révolter.

Le peuple ne supporte plus le Shah qui durcit sa répression lors des émeutes. Il est contraint d'abdiquer et de quitter le pays.

L'ayatollah Khomeini, exilé, en France, revient en Iran, triomphant. Il instaure une gouvernance provisoire.

Comme en Afghanistan, les "théologiens"(talibans) s'occupent de remettre de "l'ordre" dans le pays. Les gardiens de la révolution et les tribunaux révolutionnaires règlent leur compte à tous les partisans de l'ancien régime ainsi qu'à tous les mouvements d'opposition.

Les arrestations arbitraires, les assassinats, les emprisonnements, les exécutions n'ont fait que changer de camps et d'idéologie en s'amplifiant et ne semblent pas apporter la paix à ce pays, qui en aurait bien besoin pour développer une véritable richesse culturelle, artistique, spirituelle dont il est héritier.

Ce qui a suivi ne semble pas différent de ce qui précédait, ce qui me permet de penser que les révolutions ne font souvent qu'instaurer quelque chose de pire que ce qu'elles combattent, en prétendant faire le contraire ou le faire pour le bien des peuples.

Après une guerre interminable avec l'Irak, l'Iran semble vouloir en découdre avec l'humanité en laissant planer le doute d'une menace nucléaire. L'ivresse du pouvoir ou le pouvoir de l'ivresse théologique ou stupéfiante. Des mollahs fondamentalistes aimeraient mettre le monde à genoux.

Le film "Jamais sans ma fille" de Brian Gilbert, d'après l'histoire vraie de Betty Mahmoody, sorti en 1991, donne une idée de l'après Shah à travers des choses "banales" telles que la vie de famille.

Marjane Satrapi a réalisé un film d'animation captivant : "Persepolis", elle y retrace l'histoire d'une famille sous le régime du Shah et sous la révolution islamique. Exilée Iranienne, elle sait de quoi elle parle.

Kheiron raconte l'histoire de sa propre famille et de son père Hibat Tabib (dont il joue le rôle) et de sa mère Fereshteh sous le Shah et l'ayatollah Khomeini et de leur intégration en France dans le film : "Nous 3 ou Rien".

Le film d'animation particulièrement réussi "Téhéran Tabou" de Ali Soozandeh relate assez bien l'hypocrisie du système Iranien.

L'Afghanistan

Soumise depuis des siècles à des luttes fratricides et barbares, entre chefs, entre clans, entre familles, entre villages, entre régions, l'Afghanistan est le pays des instabilités par excellence. Son histoire est un enchaînement d'assassinats, d'abdications, d'exécutions, d'attentats, de renversements, de coups d'Etat, sur un fond de culture du pavot.

Envahie en 1978 par la Russie qui veut étendre sa domination et son contrôle sur cette partie de l'Asie, l'Afghanistan résiste malgré le chaos qui la caractérise et parvient à obtenir le retrait des troupes Russes.

A partir de 1994, les Talibans(étudiants en théologie !) commencent à vouloir prendre le pouvoir avec le soutien du Pakistan. Des tensions s'installent entre différentes factions rivales, Talibans, Moudjahiddins, et partisans de Massoud.

Arrivent en scène des gens comme le mollah Omar, Oussama Ben Laden qui vont donner une dimension internationale à cette effervescence incontrôlable. Assassinat de Massoud, agression des USA le 11 septembre 2001.

Les armées de l'OTAN et l'Amérique déclarent la guerre aux talibans et autres terroristes. Ils tentent en même temps de favoriser l'émergence d'une démocratie Afghane. Illusion.

C'est le pays où l'on tue le plus de volontaires d'ONG. http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/six-employes-de-la-croix-rouge-tues-en-afghanistan-deux-disparus_1877288.html 

En 2001 la destruction des grands Bouddhas de Bâmiyân par les talibans du mollah Omar, va marquer le début d'une volonté d'éliminer tout ce qui est antérieur ou différent de la culture islamique par les "chercheurs en théologie" fondamentalistes.

C'est un pays ingérable. Il l'était, il l'est et le restera. Je ne suis pas persuadé que cela justifie la mort de soldats Français, Américains ou de volontaires humanitaires.

En 2016 grâce à de nouvelles graines et un nouveau mode de cultures, l'Afghanistan fait trois récolte de pavots à opium par an et devient l'état narco-trafiquant le plus important du monde. Les talibans prélevant une part importante des revenus de la drogue pour leurs "salaires" et l'achat de matériel de guerre. (ce qui ne semble pas les mettre en contradiction avec l'islam !)

Le bacha bari se pratique toujours, les Talibans s'en servent même pour infiltrer la police, transformant des esclaves sexuels en bombes humaines.

De très beaux films comme "Les petits musiciens de Kharabat" de Waheed Nazir,  "Il était une fois Noor Jehan" d’Ali Hazara, "Les enfants de Kabul" de Sediqa Rezaei, "Les cerfs volants de Kabul" de Khaled Hosseini, racontent à travers des histoires d'enfants ce qu'est l'Afghanistan d'aujourd'hui. Il y a aussi le magnifique film d'animation "les Hirondelles de Kabul "de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec.

Après avoir traversé l'Afghanistan en long et en large et avoir vu de quoi ils sont capables, je suis irrité de voir les migrants Afghans envahir l'Europe: des mâles en grande majorité, alors que ce sont les jeunes femmes Afghanes que nous devrions accueillir pour les soustraire à une domination machiste et féodale. La maltraitance des femmes et des enfants est un "art" endémique dans ce pays et la lapidation à mort un sport collectif très prisé. Il y a plus de femmes en prison que d'hommes.

Je découvre avec stupeur que les fils des violeurs de Kandahar reproduisent en Allemagne lors des fêtes de fin d'année, en Suède lors des festivals populaires comme We are Sthlm en 2014 et en 2015, en France en 2016,en 2018 ou simplement quand ça leur prend, ce que leurs pères (paires) faisaient aux jeunes du Flower Power.

http://www.france24.com/fr/12-01-2016-suede-police-dissumulation-viol-agressions-sexuelles-stockholm-festival 

http://france3-regions.francetvinfo.fr/alsace/etudiante-violee-assassinee-fribourg-suspect-arrete-1146783.html

http://www.faitsdivers.org/24221-Le-meurtrier-et-violeur-de-Maria-avait-deja-jete-une-etudiante-du-haut-d-une-falaise.html

http://www.leparisien.fr/faits-divers/viol-d-une-interprete-de-france-5-trois-migrants-afghans-en-garde-a-vue-03-11-2016-6284352.php 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/dijon-une-femme-agressee-dans-un-ter-pour-une-tenue-trop-decolletee-28-05-2018-7740615.php

https://www.lejdd.fr/Societe/agression-au-couteau-a-villeurbanne-qui-est-le-mysterieux-suspect-afghan-3917072                                                               

https://actu17.fr/perigueux-lhomme-qui-a-attaque-4-personnes-en-pleine-rue-avec-un-couteau-est-un-demandeur-dasile-afghan                                              Maria L.

Chassez le naturel.... !                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  


Le Pakistan

Nation créée à la suite d'une partition tragique lors de l'indépendance de l'Inde du fait de l'incapacité des Musulmans et des Hindous à vivre ensemble après le départ des Anglais, elle est en tension permanente à l'égard de sa voisine Indienne, et à l'égard d'une partie du monde. Le Pakistan a abrité et abrite un certain nombre de leaders (dont Ben Laden) et de camps d'entrainements liés au terrorisme international, bien qu'il s'en défende.

Comme sa voisine Afghane, son histoire est marquée par des coups d'états, des dictatures militaires. Démocratie balbutiante, le Pakistan est aujourd'hui en proie à des tentatives de subversion de la part de talibans, qui veulent instaurer la terreur de la charia dans toute cette zone, et sur tout un peuple. Incapable de vivre avec les autres, le Pakistan semble incapable de vivre avec lui même...

C'est un pays où l'on tente d'assassiner une fille de 12 ans, Malala Yousafzai, parce qu'elle revendique le droit d'aller à l'école, c'est un pays où l'on tue des enfants par centaines, où près de 1000 femmes et adolescentes sont assassinées chaque année pour des raisons "d'honneur familial" sur fond de morale religieuse féodale, c'est un pays où l'on abat les bénévoles locaux qui vaccinent les enfants contre la poliomyélite au prétexte ethno-religieux que les vaccins d'origine occidentale viseraient à rendre les hommes impuissants et les femmes infertiles. C'est un pays où l'on assassine des femmes qui refusent les avances de leur chef, de leur patron, parce qu'elles refusent des mariages arrangés, parce qu'elles vont voter ou parce qu'elles sont chrétiennes.

http://www.lamaghrebine.com/pakistan-maria-sadaqat-brulee-vive-pour-avoir-refuse-une-proposition-de-mariage/

http://www.20minutes.fr/monde/1862479-20160609-pakistan-adolescente-tuee-mere-avoir-choisi-mari-puis-enterree-discretion

Le Pakistan ne semble réellement pas vivre en paix ni chercher la paix, il fait épisodiquement parler de lui dans son soutient à des terroristes et dans des tentatives de provocation à l'égard de l'Inde : attentats, violation de frontière, attaques sporadiques.

Des migrants Pakistanais viennent imposer leur charia féodale en France comme l'agression terroriste du 25 septembre 2020.

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/attaque-pres-des-anciens-locaux-de-charlie-hebdo/attentat-pres-des-anciens-locaux-de-charlie-hebdo-que-sait-on-des-groupes-pakistanais-qui-ont-influence-le-suspect_4123537.html


L'Inde

Envahie et asservie par des conquérants Musulmans (Moghols/Perses) pendant près d'un millénaire, colonisée par les Portugais, les Hollandais, les Français et les Britanniques pendant 4 siècles, elle a vécu sur un mode féodal durant toute son histoire; la jeune démocratie Indienne "émerge". Changera-t-elle la donne ? A savoir: qu'est-ce qui émerge ? Y aura-t-il davantage de justice sociale ?

Elle affiche avec fierté la multiplication exponentielle de milliardaires et l'avènement d'une classe moyenne, mondialiste et consommatrice, de 200 millions de "nouveaux riches", sur un milliard d'individus. Restent quand même 800 millions d'Indiens en quête de statut ou de quoi manger. Néo-féodalité ?

Les maharadjahs ont disparu, les "nouveaux riches" ont pris le relai: leurs enfants vont faire leurs courses à Londres, Singapore ou Dubai, leurs études au USA ou en Suisse, les palais sont remplacés par des résidences secondaires luxueuses à Londres, Dubai, Miami, les jets privés ont remplacé les éléphants.

Le cinéaste Satyajit Ray, originaire de Calcutta a réalisé des films qui pourraient être encore d'actualité, entre autres: "Pather Pancali" (la complainte du sentier) 1955 , "Le monde d'Apu" 1959, "Charulata" 1964 "Tonnerres Lointains" 1973.

Le film "Gandhi" de Richard Attenborough sorti en 1982 retrace l'histoire récente de cette démocratie. Incontournable si l'on veut comprendre, en sachant que Gandhi est plus admiré et étudié par les étrangers que par les Indiens eux-mêmes.

Le film "La cité de la joie" de Rolland Joffé, sorti en 1992, d'après le livre de Dominique Lapierre, dépeint assez bien l'ambiance d'un bidonville de Calcutta que je connais un peu (Pilkana). Le film et le livre ont été interdits longtemps en Inde. Difficile d'admettre la réalité !

"Salaam Bombay" de Mira Nair, sorti en 1988, décrit bien le sort des enfants de la rue, beaucoup plus réaliste que Slumdog Millionnaire.

"Matrubhoomi", un monde sans femme, de Manish Jah, sorti en 2005, pose la question de la rareté des filles et des problèmes de la construction familiale suite à une "politique" d'avortement, et d'infanticide de sexe féminin sans précédent.

http://www.genreenaction.net/spip.php?article5445

La pénurie de femmes qui résulte de cette discrimination et une mentalité profondément misogyne dans certains milieux semblent être à l'origine d'une violence exacerbée à l'égard des femmes indiennes qui n'ont jamais subi autant de viols, de harcèlements, de persécutions. Aujourd'hui 65% des femmes font l'objet de violences domestiques et une femme est violée toutes les 20 minutes. De quoi affoler le Mahatma Gandhi.... Voir le documentaire  le pays qui n'aimait pas les femmes. Cela semble s'étendre aux touristes.

http://www.acidsurvivors.org et http://www.lepoint.fr/societe/inde-la-victime-du-viol-collectif-transferee-a-singapour-dans-un-etat-tres-critique-27-12-2012-1606288_23.php


Avec l'infanticide des filles pratiqué à grande échelle depuis des décennies, le manque de femmes devenant important, le viol risque de détrôner le cricket au niveau du sport d'équipe national, les "émergents fortunés" allant chercher des épouses "clean" chez les expatriées du nouveau monde !

Les productions bollywodiennes de ces dernières années semblent être passées rapidement d'histoires d'amour à l'eau de rose à une violence extrême servie par de nouveaux héros "machistes bodybuildés". http://www.cinemafantastique.net/Ghost-film-indien-le-plus-violent.html

Le Tibetan Refugee Self Help Center existe toujours et accueille encore de nouveaux réfugiés. Rien n'a changé, ni les métiers à tisser,

ni les baraquements, quelques constructions en dur sont venues s'ajouter. Les persécutions chinoises se poursuivent, malgré cela ils ont  l'espoir qu'un jour tout cela va s'arrêter et qu'ils pourront revenir sur leur terre d'origine ! Ce n'est pas Xi Jinping qui m'en convaincra.

Je suis toujours épaté de voir le courage, la motivation, l'intelligence et la solidarité de ces réfugiés qui contrairement à ceux que nous accueillons en Europe, n'attendent pas qu'on les entretienne (assiste est un euphémisme), et encore moins que l'on s'apitoie.

Le toy train de Darjeeling circule toujours, ses vielles locomotives sont entretenues pour promener les touristes sur quelques kilomètres, bien qu'elles soient devenues très poussives dans les côtes. Cela m'a beaucoup ému de l'emprunter à nouveau.


  1. Puce Refaire ce voyage aujourd'hui semble utopique, voire dangereux.

Plusieurs pays, plusieurs peuples ont adoptés des régimes et des comportements tels qu'il n'est pas envisageable de les traverser sans risquer sa vie. Certains ayant retrouvé les comportements barbares de leurs origines.

Et puis l'ambiance n'y est plus. Qui croit encore à la paix et à l'amour au point d'en faire un évènement existentiel, un voyage initiatique ?

Un écrivain l'a fait, afin d'étudier, quelques décennies plus tard, les effets qu'à eu cette migration gigantesque sur les populations locales et les traces laissées dans les mémoires. Il a aussi rencontré des Trailers/Hippies qui se sont arrêtés et fixés sur la Route.  "Magic Bus" de Rory Mac Lean - Hoëbeke éditions- Paris- 2008

Un livre passionnant qui retrace assez fidèlement, et très chaleureusement cette impressionnante mouvance. Nous nous y retrouvons tous un peu.

N'ayant pas fait Katmandou à l'époque, j'y suis allé récemment: tout ce qui semblait faire son charme est réduit à néant par le tremblement de terre d'avril 2015. Les Durbar square et autres stupas n'ont pas dépassé cette décennie.

La pauvreté, la misère gangrènent le pays géré par un front communiste aussi corrompu que l'était la monarchie qui le précédait.

Les importants fonds avancés par les communautés internationales pour aider à la reconstruction du patrimoine sont toujours dans les caisses de l'Etat ou d'un haut responsable dans l'attente d'une utilisation "appropriée" !

http://www.lepoint.fr/monde/nepal-un-an-apres-le-seisme-la-reconstruction-n-a-pas-commence-25-04-2016-2034728_24.php

J'ai beaucoup de difficultés à imaginer ce qui attirait les hippies dans cette zone, si ce n'est un effet de mode, la circulation plus ou moins libre de produits stupéfiants, l'impression d'être proche d'une spiritualité "bon enfant" et d'un folklore pour touristes désargentés.

Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui: les chapelets de bois, les mandalas, les statues de bronzes et autres bondieuseries bouddhistes sont plus chers à Katmandou que dans les magasins spécialisés en Europe ou sur internet, les droits d'entrée dans les ruines et les espaces publics sont exorbitants. La nuit, des "bars à filles" teintent les rues du quartier de Thamel de leurs néons fluos.

Le patrimoine historique et architectural étant réduit à néant, en dehors des treks en haute montagne et des randonnées dans les vallées isolées avec des paysages himalayens et des villages ethniques qu'il faut aller chercher bien loin, le Népal n'a rien d'attrayant.

J'a
i fait partie de ceux qui croyaient que "tout le monde est beau, tout le monde est gentil et intelligent" jusqu'à ce que la vie me démontre qu'il y a aussi beaucoup de méchants, de stupides, de pervers, de prédateurs. La découverte de cette réalité m'a conduit à apprécier davantage les belles choses et les bonnes personnes, et à pointer ou dénoncer les autres chaque fois que je le peux, parfois au risque de déranger ou de choquer.

Mais cela en vaut la peine, ne fut-ce que pour contrer la pensée unique, éviter la banalisation de la barbarie, fuir la culpabilité et la repentance, dépasser la peur, faire évoluer la prise de conscience et la liberté d'expression.


Pour mémoire et à la mémoire ...


  1. Puce Tous le monde n'est pas rentré professeur de yoga, joueur de sitar ou de tabla, ou encore enseignant de bharatanatyam, de ce voyage.

Si beaucoup d'entre nous sommes revenus sains et saufs, avec simplement la tête à l'envers, le coeur grand ouvert et un peu plus de maturité, nous ne devons pas oublier ceux qui y ont perdu une âme qu'ils avaient confiées à des gurus peu scrupuleux.

Certains très connus comme Bhagwan Rajneesh (Osho), Maharishi Mahesh Yogi, grands amateurs de freaks, de fric, de femmes et de Rolls Royce, un peu plus tard Sathya Said Baba, grand mystificateur.

Un certain nombre d'ambassades doivent se souvenir du rapatriement de centaines de jeunes hommes et femmes qui ont été abusés par des pseudo guides spirituels, qui leur ont pris sexualité, santé, argent, dignité, espoir, pour finir par les laisser tomber pour s'enfuir en Occident faire fructifier leurs capitaux, vendre des livres et se trouver de nouveaux adeptes.

Revenus désespérés, largués, encore plus fragilisés, ces trailers ont erré longtemps et errent encore pour certains, à la recherche d'un sens ou d'un modèle qu'ils n'ont pas trouvé. Cela irrite ou fait sourire, mais ne laisse pas indifférent. Puissent ils(elles) trouver la paix.

Se moquer d'eux serait méconnaitre cet espoir qui a animé toute une génération à l'époque. Espoir que l'on retrouve si peu dans la jeunesse actuelle. Je ne désespère pas que dans quelques générations il y aie un nouveau sursaut.

On rencontre toujours la même faune humaine à Rishikesh. Les nouveaux gurus n'ont pas changé: barbus, chevelus, enturbannés, arborant les mêmes déguisements, ils sont pour la plupart domiciliés aux Etats Unis ou en Angleterre, avec de grassouillets comptes en banque, ils ont toujours les mêmes discours, les mêmes mantras, les mêmes dévôts qui boivent leurs paroles et entrent en transe mystique dès qu'ils(elles) les aperçoivent ou qu'ils ouvrent la bouche...

D'autres gurus ont fait leur apparition : la génération intermédiaire vénère Miguel Ruiz, Eckhart Tolle, Louise Bourdeau, Deepack Chopra, Gurumayi Chidvilasananda, Anthony Moo-Young alias Mooji etc... qui, à l'instar des anciens "maîtres", ont habilement récupéré les bases de différentes sagesses pour en faire des cocktails alléchants et très lucratifs. Certains "lamas" bouddhistes sont même devenus de vrais best-sellers...inondant les librairies de "sagesse bouddhiste" à toutes les sauces, alors que le fondement du bouddhisme tient en quelques lignes. Je respecte les dévôts qui malgré tout trouvent "la paix" dans ces paroles et ces communautés. Je n'ai aucune considération pour les opportunistes qui s'enrichissent sur cette quête de sens, grâce à des techniques de manipulation très élaborées.

Quand à la génération milléniale Play-Station-Wifi-Blackberry-Ipad-Ectasy-Yabba-Rave, elle ne semble pas faire mieux dans ses "voyages virtuels et chimiques" que les hippies "accros" à leurs produits, ayant autant de mal à en "revenir" ou "à en sortir". C'est toujours une question d'addiction et de défonce !

A la différence des hippies qui rêvaient, les raveurs, hipsters, geeks et autres nomades numériques ne rêvent plus. Les hippies faisaient l'amour librement, passant parfois pour des partouzeurs, les nouvelles générations font l'amour comme des prédateurs allant jusqu'à faire absorber du GHB aux filles qu'ils "prennent" contre leur gré. Ibiza, Van Vieng, Goa, Arugam Bay, Kuta ressemblent davantage à un bordel ou un plateau de film porno qu'à une destination initiatique.  http://www.terrafemina.com/article/en-2016-la-drogue-du-violeur-empoisonne-toujours-les-universites-americaines_a312378/1


  1. Puce Nous ne devons pas oublier ceux qui n'en sont pas revenus du tout et qui sont morts de faim, de dysenterie, d'overdose, d'agression, de meurtre, de viol après avoir vécu parfois dans un dénuement total.

Ils étaient partis comme les autres, persuadés que tout allait changer, persuadés que tout le monde est beau et gentil et que l'Inde est un paradis.

L'image caricaturale du hippy rebelle, défoncé, irresponsable, et paresseux semble avoir occulté le fait que bon nombre d'entre eux étaient d'abord des jeunes candides, naïfs, qui ont cru à un monde meilleur, en quête d'un modèle ou d'une façon de vivre différents de ce que nous proposons à nos enfants aujourd'hui.

De nombreux escrocs, truands, talibans, flics véreux et autres énergumènes en ont profité. De nombreux "sots-ciologues" ont également contribué à les discréditer en les redéfinissant par méconnaissance.

L'image des Anglaises (sont-elles sont encore vivantes?) et de la soirée de Kandahar me hantent encore, avec cette culpabilité de n'avoir rien pu faire. Il m'arrive encore de faire des cauchemars lorsque je pense à ce que certains jeunes ont subi sur la route des Indes.


  1. Puce Je suis retourné en Inde 9 fois depuis. Je retrouve la campagne et ses valeurs comme je les ai laissées, si ce n'est la montée en puissance de la violence et de l'arrogance des  jeunes "mâles". Je n'ai jamais trouvé que l'Inde était un pays non-violent, bien que tous les clichés semblent vouloir dire le contraire.

Mon contact en Inde a survécu à plusieurs tentatives d'assassinats parce qu'il oeuvrait à l'entrée à l'université d'étudiants de basses castes et parce qu'il mettait en place des coopératives dans les villages afin d'affranchir les paysans des crédits et dettes contractés auprès d'usuriers. (en majorité afghans!)

Dans les villages, les huttes sont coiffées de paraboles qui reçoivent des invitations permanentes au lissage, au conformisme et à la consommation, par toutes les chaînes du monde. Les femmes ont remplacé les pots de terre ou de laiton qui épousaient leurs hanches, par des pots en plastique multicolores made in China. Monsanto, Bayer et la Bill Gates Foundation( philantro-capitaliste) font des ravages dans l'agriculture et l'appropriation des semences, au point d'entraîner le suicide de milliers de petits paysans. Heureusement il y a aussi des mouvements de résistance comme celui de Vandana Shiva.

Les villes sont devenues, grâce à la mondialisation, des copies de toutes les mégapoles du monde.

Beaucoup de femmes ont troqué leurs saris colorés pour les jean's ou les burqa, les enfants deviennent obèses et arrogants, les jeunes "s'envoient en l'air" dans des soirées alcoolisées et enfumées en sautillant sur les battements de boites à rythmes de DJ internationaux.

Les hommes se prennent pour les rois du monde parce qu'ils sont dans l'informatique ou le" business".

Pendant que des jeunes indiennes se prennent en selfies à moitié nues pour leurs réseaux sociaux, le ministre du tourisme invite les touristes étrangères à porter des pantalons, afin de minimiser les viols sur les étrangères.

Les vieilles Ambassador ont été remplacées par des TaTa Indigo, des Swift Dezir, des Toyota Etios; les hôpitaux indiens et leurs services de pointe se tournent vers les patients étrangers, laissant aux ONG le soin de s'occuper du petit peuple !

Les laboratoires "pharmaceutiques" fabriquent nos médicaments génériques à grand renfort d'économies sur les matières premières !

Dommage que la mondialisation se résume à Coca Cola, Nestlé, Malboro, Nike, Reebok, Lewis, Monsanto, Bayer, Hewlett-Packard, Apple Microsoft, Toyota, Dacia Duster ou Samsung...Comme la  culture hippy, la culture orientale semble faire long feu.


  1. Puce Je cesserai d'aller en Inde le jour où j'aurai l'impression d'y traverser un quartier de ma ville. Je pense que cela ne devrait pas tarder : le comportement arrogant et provocateur de nombreux jeunes "mâles" (17-35 ans) et la violence latente qui s'exacerbe au contact de l'émergence commencent à m'excéder sérieusement. Je suis heureux d'avoir connu l'Inde du 20ème siècle et l'Inde des hippies.


  1. Puce Longue vie au petit peuple Indien qui, lui, passe à côté de l'émergence. Qu'il continue d'aller au temple et à fumer des biddies.

J'aime son sourire, j'aime ses épices et son Chaï, j'aime ses chants sacrés, j'aime sa musique et ses films à l'eau de rose (de plus en plus rares), j'aime sa chaleur et son accueil, j'aime ses têtes qui dodelinent, j'aime sa pauvreté qui à défaut de lui donner le pouvoir de consommer, lui conserve une dignité, une sagesse, des valeurs que nous avons troquées pas forcément pour le meilleur.


  1. Puce Il n'est pas surprenant que "Savoir Revivre" de Jacques Massacrier ait été réédité en 2011: une brise de conscience semble se lever sur le consumérisme et le libéralisme débridé. Bien que je me méfie des "bobos" et des néo-ruraux qui affichent ces idéaux !

Certains semblent vouloir réinventer ce que nous pensions, disions, faisions il y a 40 ans, qui avait tant fait sourire...

Seraient-ce de vieilles graines qui ont germé, ou un simple plagiat par opportunisme (start up) ou parce qu'ils n'ont pas de solution face à une crise provoquée et entretenue dont ils ont perdu le contrôle ?

Passer de la contestation révolutionnaire à l'écologie, ne semble pas poser de problème aux Cohn Bendit et consorts: prise de conscience ou opportunisme ? En attendant ils sont toujours davantage dans le baratin que dans l'action, ayant compris que militer peut rapporter gros.

Je n'ai pas encore entendu un de ces ténors (de Cohn Bendit à Hulot, en passant pour tout ce qui se dit-vert) revendiquer le droit à une qualité de vie pour tous, ni proposer une grève de la faim nationale jusqu'à ce que ce droit soit voté, inscrit dans la constitution et appliqué.

Quelle jeunesse, aujourd'hui, est susceptible d'inventer un nouveau voyage et de le mener plus loin que ce que nous avons pu faire ?

Ce ne sont ni les springbreakers et adeptes des Burning Man (que l'on tente de faire passer pour les nouveaux hippies) ni les  "extasiés" des Raves d'Ibiza, de Goa, de Van Vieng, de Ko Samui, ni les digital nomads et surfeurs beurrés d'Arugam Bay ou de Kuta qui m'en convaincront.

Être Hippy ne consiste pas à se déguiser ou se mettre à poil, à se défoncer le temps d'un week-end, tout en développant des startups ou des algorithmes dans les Silicone Valley.

Cela me
réconforte et me réjouit de savoir que le mouvement Hippy n'est pas totalement mort. Des milliers de jeunes et de beaucoup moins jeunes, Rainbow Families, se rassemblent encore partout dans le monde lors de Rainbow Gathering. Je retrouve chez eux les valeurs et la mentalité de ce que nous avons connu. Je retrouve chez eux la beauté, l'amour, la paix que nous partagions. Leur dernier rassemblement en France a eu lieu à Pie-Fourcha du 21 juin au 19 Juillet 2020 (phase de la lune). Longue vie à la famille Rainbow, prenez soin de vous. Love.

Les détracteurs n'ont pas changé depuis 60 ans..leurs jugements de valeurs, leurs amalgames, leurs critiques n'ont pas évolué !

Je ne désespère pas qu'un jour certains de nos descendants fatigués des guerres, des radicalisations, des sophismes, des erreurs que certains leur ont léguées, débranchent leurs gadgets numériques pour se mettre à nouveau en Route...ce fameux sursaut de la vie quand elle se rigidifie...

  1. Puce Si c'était à refaire :                            Freedom

Depuis les années 60/70 qui ont été le berceau du mouvement Hippy nous n'avons jamais connu de gouvernements et des sociétés aussi liberticides que celles que nous rencontrons aujourd'hui, de Trump et son clône Britanique Boris Johson à Macron en passant par Poutine, Erdogan, Kim Jong, Xi Jinping, Netanyahou, Narendra Modi, Jair Bolsonaro et autres fanatiques du pouvoir oligarchique qui prétendent pratiquer la démocratie.

Roosevelt, de Gaulle, étaient des "enfants de choeurs" à côté des oligarques et autres aristocrates qui dirigent le monde depuis plusieurs décennies. L'arrogance, l'autoritarisme, le mépris de classe semblent de mise pour gérer une nation et traiter des peuples: les hyper-riches ont pris le pouvoir en faisant élire leurs marionnettes, s'installant dans les gouvernements. Observez ces aller retour de ministres entre la fonction publique et les entreprises privées. Dans les années 60, le secteur public et le secteur privé étaient séparés.

Alors que les progrès techniques se flattent de favoriser la communication, les associations "bien pensantes", les médias, les mouvements de lutte "anti-tout ce qu'on veut", les anonymes haters-flameurs-trolls-et autres snipers des réseaux sociaux font régner un état de censure jamais vu depuis des siècles. L'inquisition et ses bûchers reviennent en force:  délit d'Appropriation Culturelle, Cancel Culture, Wok. 

Les mouvements black lives matter, racialistes, indigenistes, décoloniaux, induisent une nouvelle guerre de race, fustigeant les blancs de tous les maux, instaurant des rapports humains qui se limitent à la couleur de la peau.

La Chine avec ses algorithmes de reconnaissance faciale et son système de crédit social détient le record d'un nouveau totalitarisme. Une pandémie de Covid-19 semble pousser certains gouvernements à jouer la carte de la soumission et du contrôle social (TOusCovid et pass sanitaire).

Avec la nouvelle barbarie, la féodalité politique (présidents qui se comportent comme des rois) et l'inquisition médiatique/numérique, voire religieuse avec les radicalisations, il semble que le moyen-âge est de retour ! Ils appellent cela le progrès.


Après l'ère des chansonniers qui amusaient nos grands parents et nos parents en se moquant de la politique et des évènements, Coluche, Desproges, Le Luron et autres saltimbanques avaient le droit de s'exprimer sur tous les thèmes et de déranger, histoire d'allumer nos lanternes.  Pierre Péchin pouvait raconter la fable de la cigale et la fourmi avec l'accent arabe, Michel Lebb pouvait faire le sketch de l'épicier africain avec l'accent "bwana", Pierre Desproges pouvait plaisanter sur les juifs, Sardou pouvait chanter "le bon temps des colonies" et "le rire du sergent" sans déclencher de polémiques visqueuses ou se faire condamner pour discrimination ou incitation à la la haine raciale.

Nous pouvions boire du Banania, manger du riz Uncle Benz, raconter des blagues sur les juifs, les noirs, les arabes,les belges, les suisses et même les homosexuels sans passer pour racistes, antisémites ou homophobes. Sachant que Africains, Arabes, Juifs, Belges et homosexuels racontent aussi des blagues sur les Goyes, les Français, les Toubabs, les hétéros et que cela ne gênait personne !

- Nous pouvions mettre une crèche de Noël sur la place du village sans porter atteinte à la laïcité, érigée depuis en culte d'Etat.

  1. -Les femmes pouvaient se balader en jupe, voire en mini-jupe sans se faire tabasser pour port de vêtement non conforme, les femmes pouvaient aller dans les musées avec un décolleté sans se faire sortir pour port de vêtements obscènes.

  2. -Un journaliste pouvait s'exprimer librement sans que sa vie soit mise en danger ou que l'on porte atteinte à son temps de parole.

Que se passe-t-il aujourd'hui ? Vous êtes malades ou vous avez changé de religion ?

https://www.estrepublicain.fr/faits-divers-justice/2020/09/22/une-jeune-femme-tabassee-parce-qu-elle-portait-une-jupe

https://www.huffingtonpost.fr/entry/mulhouse-femmes-agressees-jupe-trop-courte_fr_5f6c83d7c5b6e2c91261ccfa

https://www.ladepeche.fr/2020/09/09/son-decollete-est-juge-trop-plongeant-le-musee-dorsay-lui-refuse-lacces-9059563.php

https://www.ladepeche.fr/2020/09/22/apres-des-menaces-la-directrice-des-ressources-humaines-de-charlie-hebdo-exfiltree-de-son-domicile-9088068.php

Nous pouvions faite tout cela sans risquer de déclencher une diarrhée juridique et médiatique d'associations laïcardes, de SoS "tout-ce-qu'on-veut", de la LICRA, et autres pseudo-bien-pensants. A l'époque ce n'était généralement pas les communautés qui s'en plaignaient. J'ai connu à l'usine de nombreux Algériens qui riaient et reprenaient à leur compte la fable de Péchin.

Aujourd'hui, le concept même de racisme à changé sous la pression de la pensée binaire et de certaines communautés. On peut toujours plaisanter sur les Belges, les Suisses, sur les Chinois, mais d'autres catégories sont interdites à grand renfort d'arguments psycho-socio-politiques.

Inversement nous pouvons nous faire démonter par les Debouze du rire, nous faire pendre, baiser, brûler, gazer, niquer par les Nick Conrad Freeze Corleone  et autres Saidou, nous faire imposer une tenue vestimentaire sans que cela n'entraine de prise de position.

A se demander qui défend la liberté, l'égalité en France ?

On pouvait être libre-penseur et s'exprimer ouvertement sans risquer un lynchage anonyme sur des réseaux dits "sociaux", dans les médias ou une arrestation par la police politique. Ce qui, depuis une décennie, est devenu le signe que la pensée actuelle est bien muselée, assujettie à un système politique, judiciaire et social sectaires, à des lobbies minoritaires proches du totalitarisme. L'inquisition semble inscrite dans les gènes de nombre d'entre vous.

L'état qui se veut laïc se comporte comme une secte en nous imposant ce qu'il pense être bien pour nous: vaccinations, déremboursement de l'homéopathie, filtrage des informations diffusées sur les réseaux sociaux, interdiction des portables dans les écoles (pourquoi pas dans les entreprises!), mariage pour tous, PMA et GPA, interdiction de l'école à domicile, sur-taxation des sodas, du tabac, de l'alcool, des carburants, des véhicules et des billets d'avion, réductions des retraites, etc...pour notre bien être, bien évidemment !

  1. Puce Pourquoi ne pas donner aux gens l'opportunité et les moyens de réfléchir, de s'autodéterminer, de se construire, d'apprendre la liberté et la tolérance, en dehors de tout lavage de cerveau, de toute idéologie ? Que fait-on du libre arbitre ? Que fait-on du référendum ? Qu'a-t-on fait de la démocratie ?

Cet "état" qui légifère tellement pour notre bien, semble complètement incapable de nous protéger de l'exploitation de nos données par les GAFAM et leur pouvoir grandissant, de nous protéger d'une forme de radicalisation exogène (islamiste mais aussi américaine), de nous protéger d'une pandémie de COVID -19, de maintenir son indépendance face aux lobbies financiers (dette, délocalisations et autres embrouilles politiques et économiques), aux lobbies industriels (Monsanto, Bayer, Syngenta et autres multinationales), aux lobbies pharmaceutiques -BIg Pharma- (médicaments inefficaces, dangereux, prix exorbitants), aux lobbies agro-alimentaires (malbouffe à tous les étages, législation volontairement floue), des industries polluantes et des spéculations qui ruinent la planète, état qui est incapable de garantir la souveraineté d'un peuple et d'éviter la dilapidation du patrimoine.

On déplore le chômage et le manque d'emplois pour les jeunes, on pénalise les retraités au profit des actifs pendant que l'on soutient les délocalisations et qu'on se gargarise de bons rapports économiques avec la Chine qui après avoir colonisé tous nos marchés, colonise nos terres, nos entreprises, notre patrimoine en même temps qu'elle détruit la planète !

Le flou et les informations contradictoires qui entourent la pandémie de COVID-19 semblent être une opportunité pour le gouvernement de mettre en place un certain nombres de mesures, qui sous prétexte de faire face à la pandémie, introduisent des interdictions et des limitations de comportements, de déplacements, d'expression, de liberté de penser, qui à la longue peuvent devenir un entrainement à la soumission. Certaines mesures relevant davantage de la dictature que d'une attitude bienveillante.

"Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés."

Georges Orwell - 1984 -


  1. Puce Je pense aujourd'hui, encore plus qu'hier, que le mouvement hippie se justifiait et se justifie.       

La course à la croissance pour la croissance, l'exhortation à la consommation et leur cohorte d'injustices sociales, d'inégalités, atteint des niveaux que nous n'avons jamais connus. Depuis les années 80/90 la caste des très riches a fortement augmenté en même temps que ses revenus qui deviennent indécents.

La restriction de libertés individuelles, la tendance à l'uniformisation semblent encore plus évidentes que dans les années 60/70 (vous avez tous les mêmes S.U.V ou Cross Over, les mêmes smartphones, les mêmes fringues slim, des mêmes marques, vous avez tous les mêmes tatouages sur le mollet ou le bras gauche pour lui ou la cheville droite pour elle, vous êtes tous sur facebook, tweeter, instagram, Tick Tock, vous parlez tous avec le même accent, vous vous sentez tous obligés de faire des selfies, vous mangez tous des burgers, des pizzas et buvez du coca cola ou du red bull etc...

Les 3/4 de la planète est en addiction à des écrans tactiles et à leurs applications, à des consoles distillant de la violence gratuite, pendant que des algorithmes pillent votre intimité pour mieux vous conditionner. Big Data envisage de prendre le pouvoir sur le monde afin d'enrichir les quelques milliardaires qui l'ont créé. Vous parlez de liberté ? Laquelle ? Ce qui vous attend semble pire que ce que nous avons connu. Lire L'homme Nu de Marc Dugain et Christophe Labbé - Plon - 2016

L'Avoir(paraitre) semble avoir définitivement terrassé l'Être. Le bien-avoir a détrôné le bien-être. Ce que nous prenions pour de la science-fiction devient réalité lorsque le monde industriel, économique et surtout numérique imposent des stéréotypes et remplace les humains par des robots soit en les lobotomisant virtuellement, soit en créant des machines qui pensent et travaillent à leur place. La guerre, le terrorisme, les restrictions, la censure sont devenus omniprésents, pendant que l'homme perd sa place, comme si c'était naturel !

Plaider pour la décroissance n'est pas plaider pour un retour en arrière, pas plus qu'une récession ni une croissance négative. C'est faire passer la qualité de la vie avant le productivisme qui détruit tout sur son passage. C'est arrêter de croire que tout est à disposition de façon illimitée dans un monde dont les ressources sont limitées et certaines non renouvelables.

C'est remettre l'humanité et la planète à leur place et remettre l'argent, les banques et les politiques à la leur. Comme l'écrit Serge Latouche "il s'agit implicitement ou explicitement d'en revenir à un niveau de la vie matérielle compatible avec la reproduction des écosystème". Parce que croire à une croissance illimitée ou éternelle dans un monde limité est une forme de suicide. Serge Latouche - la Décroissance - Que Sais-Je - 2019

De nombreux professionnels de la politique, des animateurs de télévisons, bon nombre de "people", le Dalai Lama ne cessent de faire l'apologie de la jeunesse, mettant en exergue sa créativité, sa confiance dans l'avenir, sa maturité.

En général ils se basent sur une jeunesse qui fait de hautes études, qui rêve de partir travailler à l'étranger. Les millions de jeunes qui n'ont pas de hautes qualifications, qui ne sont pas issus de la middle class, qui ne sont pas coachs en management ou consultants en marketing, qui ne sont pas auto-entrepreneurs (start up), ont ils la même confiance dans l'avenir, la même liberté de choix ?

http://www.leparisien.fr/societe/78-des-jeunes-se-disent-optimistes-concernant-leur-avenir-21-11-2017-7405086.php

S'ils sont si optimistes et si confiants que cela, comment explique-t-on qu'une enquête récente (2018) alerte les pouvoirs publics et les familles sur le nombre exponentiel de jeunes qui sont en addiction au numérique, aux smartphones, au tabac, aux drogues, à l'alcool, au sexe voire au porno trash .

Il est peut être temps que l'on arrête de tout mettre sur le dos du mal-être de l'adolescence. Admettons que cette période soit une période de perméabilité et de fragilité, ces addictions sont bien induites par un système et rapportent à des gens qui surfent sur le système. A quelle vitesse Mark Zuckerberg et ses clônes ont construits-ils leur fortune et sur quelles bases ?

"Il semble bien qu'aujourd'hui la technologie affadisse l'altérité. Elle construit une nouvelle écologie où les machines réalisent de stupéfiantes performances mais ne permettent plus aux enfants d'apprendre les rituels d'interaction, les mimiques, les silences, les scénarios gestuels qui permettent de s'ajuster à un autre, sécurisant et pourtant différent. Médusés par la télévision, ils se saturent de sucreries et de graisses délicieuses. L'immobilité devant l'écran, à la maison et à l'école, en fait des obèses explosifs qui n'ont jamais connu le plaisir de se fabriquer musculairement, de triompher d'une épreuve relationnelle et d'apprendre à s'étonner de la découverte de mondes différents. Dans un tel contexte d'amélioration technique et d'engourdissement affectif, l'empathie se développe mal et favorise la narcissisation :  Cette solitude grandissante est la plaie la plus pernicieuse de l'homme occidental contemporain. 

Depuis que l'Asie adopte la techno-culture, les mêmes phénomènes d'auto-centrage narcissique apparaissent. Quand les Africains s'occidentalisent, ils connaissent à leur tour la même évolution". Boris Cyrulnik - Autobiographie d'un épouvantail - Odile Jacob - 2008


A qui rapporte l'addiction planétaire aux smartphones, aux iPhone, aux iPad, à Facebook, Instagaram, Twitter, Periscope, Google ? Est-ce un hasard si ces mêmes sociétés évitent de payer des impôts ou des taxes dans les pays qui les font vivre (GAFAM) ?

Qui incite les jeunes à faire et partager des selfies intimes ? Quel est l'objectif réel des réseaux dit sociaux ? Pourquoi sont ils régulièrement suspectés/ accusés de s'introduire dans la vie privée des gens ? Ne vient-on pas de découvrir que certaines applications permettent de déclencher votre camera, votre micro, de consulter toutes vos données, sans que vous vous en aperceviez...

C'est ce que vous appelez liberté ? A quoi et à qui servent les algorithmes ? Avez vous conscoence que les lobbies numériques peuvent générer un système totalitaire.

Qui incite les utilisateurs à publier leurs photos et leurs vidéos sur internet et à qui rapporte le nombre d'abonnements sur les différents réseaux sociaux ? Pourquoi vos vedettes préférées ont elles besoin de dévoiler leur intimité sur Facebook, Instagram, Twitter?

Combien de fois êtes vous sollicité par des annonce du genre: une telle a dévoilé ses seins pour le plus grand bonheur de ses fans sur Twitter, Snapshat, Instagram etc...Quelle femme "people" n'a pas divulgué de photos intimes sur les réseaux sociaux ? Qui régule les dérives des réseaux sociaux ? A quelle liberté font ils référence ? Qui publie et qui consulte des tutoriaux sur la torture, sur la violence, sur la fabrication d'armes et d'explosif ?

S'il est important de garder et transmettre l'espoir, d'oeuvrer à une évolution positive du monde, je ne suis pas convaincu que l'optimisme et la confiance dans l'avenir évoqués par les démagogues soient si réalistes que cela.

L'appel de Stéphane Hessel à s'indigner et à se rebeller pacifiquement semble avoir fait un "flop". Je n'en suis pas surpris.

Indignez-vous - Indigène éditions- 2011   et   Engagez-vous - éditions de l'Aude- 2011

Nous avons tous à travailler au réenchantement du monde, sans lavage de cerveau, sans diktat, avec espoir, humour et détermination.

Il est plus que nécessaire de redécouvrir la poésie, l'amour, la liberté, l'humanité, la coopération et le mutualisme, la sobriété, la simplicité "small is beautiful".

Je n'évoque pas ici la "frugalité innovante" vantée par les gurus de la Silicone Valley comme Navi Rajdiu et sa jugaad.

Que
dire et que faire ?

Dans les années 50/60/70, il y avait en France un contre pouvoir puissant et efficace qui s'appelait la classe ouvrière. Je ne parle pas ici de la CGT qui ne fait qu'instrumentaliser cette image. Depuis les années 80 et l'arrivée au pouvoir des ploutocrates de gauche (Mitterand) et de droite, avec leurs privatisations massives et leurs délocalisations, la force de la classe ouvrière s'éteint progressivement. Même la cohérence des syndicats semble écorchée, n'en déplaise à leurs leaders aux salaires et frais de fonction mirobolants.

La démocratie est en danger, elle est aujourd'hui un leurre utilisé à toutes les "sauces": ils revendiquent tous la démocratie (à gauche comme à droite), à condition que ce soit eux seuls qui dirigent et disent ce qui est bien pour nous.

Il est peut être temps de passer à l'anarchie au sens propre et positif du terme, dans son approche créative, sociale, mutualiste et non-violente.

Contrairement à ce que la plupart des gens imaginent, l'anarchie n'est pas le "bordel", le chaos, le désordre social, encore moins la violence. Même si son domaine est très politique elle n'est pas non plus un parti politique. 

L'anarchie n'est pas amorale (anomique), au contraire, elle revendique l'abandon de la soumission à des lois coercitives au profit d'une réflexion individuelle et collective, d'une prise de conscience et de responsabilités.

Par exemple je ne respecte pas le code de la route par peur du gendarme et de la sanction, mais par respect pour ma vie et la vie des autres. Je ne respecte pas les gestes barrières par peur de l'amande ou du gouvernement, mais par respect de ma vie et de celle des autres.

Je n'accepte pas que l'on pense ou décide à ma place, parce que je me sens concerné et responsable de ce qui peut nous arriver. Je m'auto-régule en fonction de mes valeurs et de mon interdépendance avec d'autres humains.

Ceux qui usent de la violence, comme les Black blocs et autres barbares, ne sont pas anarchistes, ils cherchent à imposer un pouvoir par la terreur. Ils revendiquent une mouvance politique afin de maquiller une haine sociale profonde, un penchant viscéral pour la violence et une dépression latente propres à la plupart des terroristes.

Beaucoup d'anti-fascistes ont des modes d'actions et une "idéologie" qui relèvent du fascisme dans sa forme la plus virulente. Casser des vitrines, voler ce qui s'y trouve, détruire le mobilier urbain, brûler des voitures, agresser des fonctionnaires dont le rôle est de protéger la population et les biens d'autrui relève de la guérilla et n'a jamais été un mode de revendication quoiqu'en disent les médias et les "sots-ciologues". Ils sont dans la toute puissance narcissique et non dans l'anarchie.

L'anarchie fuit le pouvoir en terme d'autorité qui s'impose(diktat). An = absence de, arkhê = pouvoir, hiérarchie, commandement.

Elle est acratie (absence d'autorité, de domination, de pouvoir) et isonomie (égalité devant les lois et les droits, avec partage effectif du pouvoir). C'est l'ordre sans le pouvoir d'un chef proclamé, d'une classe élitiste, en dehors d'un système idéologique quel qu'il soit.

Beaucoup lui attribue un sens péjoratif mélangeant anarchie avec certaines idéologies extrêmes, c'est faux !

Gandhi était anarchiste dans le sens où il refusait la gouvernance des Britaniques, il refusait la taxe sur le sel, il refusait de porter des vêtements fabriqués ailleurs qu'en Inde. Il prônait l'autodétermination (swaraj), la liberté de s'auto-gérer, la coopération, la solidarité et le mutualisme, la tolérance.

Comme Proudhon ou encore Henry David Thoreau, Coluche était anarchiste, c'est d'ailleurs ce qui le rendait populaire et dérangeant tant: il disait ce que les autres pensent sans oser le dire, en remettant en cause un système établi. En attendant c'est quand même lui qui a fondé les Restos du coeur (1985) et pas Mitterand.

L'anarchie n'est pas l'absence de valeurs, de lois ou de règles(anomie), ce n'est pas le désordre social mais au contraire l'ordre social grâce notamment au collectivisme, au fédéralisme, qui contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, suggère l'idée de possessions individuelles ne garantissant aucun droit concernant l'accumulation de biens non utilisés. L’anarchie est donc organisée et structurée : c'est l'ordre moins le pouvoir. C'est une quête d'autonomie, c'est la liberté de décider, de choisir en connaissance de cause, dans l'espace de règles et de lois librement définies et consenties, en l'absence d'un chef ou d'un groupe qui s'impose.

L'anarchie n'est pas la paresse : quitter un emploi avilissant, une entreprise maltraitante pour devenir auto-entrepreneur, ou garder les moutons n'a jamais été une sinécure. Créer et faire fonctionner une coopérative, une mutuelle, sans chercher à produire des dividendes demandent compétence, honnêteté, fiabilité, patience. Transformer le chômage en autant de métiers utiles à la communauté demande de la créativité, de la technicité, des compétences, de la persévérance, de l'engagement, de la prise de risques. Développer l'artisanat, transmettre des savoir-faire n'est pas évident même si c'est valorisant. Partager est une valeur qui devient de plus en difficile à pratiquer.

Marcel Dieu (Hem Day - 1902-1969) écrit: "On ne le dira jamais assez, l’anarchisme, c’est l’ordre sans le gouvernement; c’est la paix sans la violence. C’est le contraire précisément de tout ce qu’on lui reproche, soit par ignorance, soit par mauvaise foi."

Le coté péjoratif de l'anarchie est entretenu par le système des straights qui en a peur. Parce que ça le remet en cause: il perd le contrôle sur le peuple. Cela perturbe la pensée unique, la rationalisation binaire, l'économie ultra-libérale.

Il y a encore des gens qui croient à la sélection naturelle de Durkheim, qui pensent que la vie est un combat et que ceux qui s'en sortent sont ceux qui le méritent ou les plus forts ! "Une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien", déclare Macron le 29 juin 2017, qui pense que "le meilleur moyen de se payer un costard est de travailler" et que "pour travailler il suffit de traverser la rue". 

C'est peut être pour cela qu'avoir une grosse voiture (Crossover, Suv etc...) une Rolex (J.Séguéla - 2009) ou un faux sac Vuitton donne autant le sentiment d'exister, de puissance et de sécurité !

L’anarchie désigne l'état d’une société où il n’existe pas de chef, pas d’autorité unique, autrement dit où chaque sujet ne peut prétendre à un pouvoir sur l’autre. Les vrais anarchistes ne rejettent pas les institutions. Il peut exister une organisation, un pouvoir politique ou même plusieurs, mais pas de domination unique ayant un caractère coercitif. L’anarchie revendique la multiplicité face à l’unicité, le mutualisme face à l'individualisme. Elle est pour la représentativité absolue,  la coopération, la délibération, la démocratie.

Certains anarchistes qui ont marqué notre génération, comme Murray Boockchin, Janet Biehl, prônaient la délocalisation du pouvoir. Leur activisme visait à redonner aux instances locales le droit de gérer leur territoire en fonction de leurs particularités et surtout en consultation permanente du peuple, "estimant qu'une vie humaine n'est complète que si elle peut réaliser l'ensemble des ses potentialités créatrices, en particulier de participer à l'élaboration du vivre ensemble selon un processus réflexif, lucide et délibératif."

Annick Stevens - Janet Biehl - Le Municipalisme Libertaire -  Ecosociété - 2013

Nous avons eu des exemples concrets lors de la pandémie COViD : de nombreux restaurateurs, commerçants, artisans, avaient imaginé des solutions pertinentes pour maintenir leur activité tout en respectant la sécurité sanitaire et la santé de leurs clients. L'état n'en a pas tenu compte et a imposé ses mesures restrictives. Certains maires avaient pris des mesures locales pour protéger leur population, mesures qui ont été annulées par décision d'état. Etat qui est allé jusqu'à confisquer des masques que certaines mairies avaient commandés de façon plus efficace que le gouvernement.

C'est actuellement la meilleure façon non-violente de contrer l'oligarchie et la ploutocratie qui se mettent en place depuis plusieurs décennies (de la gauche à la droite). http://www.regards.fr/acces-payant/archives-web/l-oligarchie-menace-ce-qui-reste,4656

L'oligarchie "est un système d'organisation politique dans le quel un petit nombre de personnes concentrent et se partagent les pouvoirs économique, politique et médiatique, et discutent entre eux des décisions à prendre pour la collectivité.  Actuellement il semble que nous oscillons entre autocratie et oligarchie...La racine du pouvoir des oligarques est leur prétention à être plus compétents que le peuple". Hervé Kempf -  L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie - Seuil -2013

La ploutocratie est un système dans lequel le pouvoir politique est dévolu aux détenteurs de la richesse.(de gauche et de droite)

L'anarchie consiste à s'affranchir de la peur de résister, faire le choix d'être libre, s'engager et se donner les moyens de l'être.

Concrètement l'anarchie consiste à se libérer des diktats : diktat politique lorsque l'état pense pour le peuple et que les valeurs démocratiques sont bafouées, même au nom de la "démocratie", diktat économique lorsque ce sont les banques, les lobbies industriels, leurs PDG(Davos) et leurs actionnaires qui font la pluie et le beau temps, diktat de l'industrie et des médias lorsqu'on impose une façon de s'habiller, de se soigner, de prendre soin de soi, de se nourrir, d'acquérir des objets, voire de se comporter (par la persuasion et la manipulation de masse), diktat de la croissance lorsque les grands trusts imposent une consommation de masse et une obsolescence programmée, au détriment des clients, des petits commerçants, des petits producteurs, diktat de la malbouffe lorsque l'alimentation est gérée par des groupes industriels et financiers qui n'ont rien à faire du bien être et de la santé des humains, des animaux et de la planète, diktat de la chimie et des laboratoires pharmaceutiques lorsqu'ils influent sur la liberté de se soigner et la qualité des soins, lorsqu'ils font de la santé un facteur d'injustice sociale, diktat du numérique lorsqu'il utilise les données personnelles à des fins mercantiles et de contrôle, pire lorsqu'il les utilise pour influencer, modeler votre façon de penser et de vivre, diktat des médias lorsqu'ils sont au service de l'état, lorsqu'ils jugent, discriminent, imposent des façon de penser, manipulent l'information au lieu de se contenter d'informer, diktat de la religion lorsqu'elle s'impose comme "guide", voire comme "chef" en retirant aux êtres humains la liberté de penser et de vivre par eux mêmes, diktat social lorsque des minorités imposent une idéologie à caractère sectaire.

L'anarchie c'est être en opposition à toute forme de lobbyisme: un lobby, ou groupe d'intérêt, groupe de pression, groupe d'influence, est un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre des intérêts, privés ou non, en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques détentrices de pouvoir.

L'anarchie c'est adhérer à l'idée de progrès et de croissance à condition qu'elle soit au service de l'humanité et non de l'argent, d'un individu, d'une minorité ou d'une élite.


C'est défendre la démocratie et l'isonomie sans concession. C'est promouvoir l'auto-gestion, la fédération, l'économie coopérative, la valorisation des compétences.

L'anarchie non violente conduit à un projet libertaire, ce n'est ni du socialisme, ni du communisme, surtout pas du libéralisme, rien qui se termine en...isme.

L'anarchie ne devrait être qu'un moyen et non une fin, elle ne devrait être qu'une transition, elle est un chemin qui mène à la démocratie libertaire, quitte à réinventer la démocratie "dévoyée" par le néolibéralisme et l'oligarchie. C'est un moment de déconnexion de l'autorité en place (politique, religieuse, économique, familiale) pour investir le libre arbitre, développer la pleine conscience, afin d'appréhender la réalité autrement qu'en pilote automatique ou en téléguidage.

Je ne doute pas qu'à un moment nous aurons besoin d'une gouvernance. Encore faut-il qu'elle soit impérative ( sous le contrôle du peuple  à qui elle doit rendre compte), collégiale et territoriale, de façon à ce que chaque tendance, chaque particularité, chaque culture soit représentée. Une fédération de gouvernances serait peut être encore mieux, afin d'éviter la rigidité d'une gouvernance centrale.

Il n'y a pas que Paris en France !

Dans notre contexte, l'anarchie non-violente pourrait consister à:

  1. Boycotter les élections qui ne respectent pas la parité (hommes-femmes, mais aussi jeunes-vieux), l'égalité (entre tous les citoyens), la proportionnelle intégrale (non discrimination à l'égard des petits partis, des députés non-inscrits), la représentativité directe, la transparence (il y a trop de politiques et de sociétés qui fraudent, ne respectent pas les lois, ou sont en conflit d'intérêt), l'indépendance (il y a trop de politiques qui slaloment entre fonction publique et entreprises privées).

Il n'est pas normal que moins de la moitié des Français décident pour tous les autres, par alternance. Boycotter les gouvernements qui ne pratiquent pas la démocratie et le référendum.

  1. Boycotter le professionnalisme politique. Il est indécent de faire carrière en politique. Il est inadmissible qu'un jour on soit ministre de la santé, puis une autre jour ministre de la culture, que l'on soit ministre de l'éducation dans un gouvernement, puis ministre de l'agriculture dans un autre gouvernement. Combien d'élus endettent leur municipalité pour réaliser des projets dans un but électoral ?

  2. Boycotter les systèmes, les organismes, les entreprises qui prennent les gens en otages, d'une façon ou d'une autre et créent de l'injustice sociale. Boycotter les marques qui pratiquent l'obsolescence programmée afin de nous obliger à renouveler régulièrement notre matériel. Electro-ménager, informatique, numérique, connectique sont friands de ces procédés de marketing.

  3. Boycotter tous les produits de la firme Bayer qui après avoir fourni le Zyklon B aux Allemands pour gazer les prisonnier dans les camps de concentration, après avoir utilisé des prisonniers et des prisonnières de ces camps dans ses laboratoires expérimentaux, achète la firme Monsanto, fournisseur de l'agent Orange aux Américains pour détruire des villages Vietnamiens, qui pollue la planète avec ses pesticides toxiques, ses graines OGM, provoquant le suicide et le cancer de milliers d'agriculteurs dans le monde, et qui aujourd'hui fiche les hommes politiques et les personnages influents afin de les manipuler dans leur intérêt.

  4. Boycotter tout ce qui vise à établir un diktat économique, intellectuel, culturel: boycotter la grande distribution au profit des petits commerces, boycotter les produits industriels au profit des produits artisanaux chaque fois que cela est possible,

  5. Boycotter toutes les plateformes numériques qui ne respectent pas la vie privée, qui exploitent la vente de données personnelles, qui utilisent des algorithmes pour contrôler leurs clients, qui ont signé un pacte avec la NSA (National Security Agency) afin d'établir un contrôle total sur l'humanité. Ce qui ne remet pas en cause l'utilité d'Internet et de ses différentes applications.

  6. Boycotter les StartUp qui créent et exploitent des désirs en les faisant passer pour des besoins, qui s'immiscent en intermédiaires partout où cela est possible, afin de vivre de commissions en transformant tout en marchandise: l'ubérisation.

  7. Boycotter les chaines de télévision et les médias qui imposent une vison du monde tronquée(fragmentée) ou manipulée, qui trafiquent les informations au profit d'une propagande gouvernementale.

  8. Boycotter les produits manufacturés à l'autre bout du monde, notamment en Chine, en Europe de l'Est, au détriment de nos ouvriers, de nos artisans et de leur savoir faire. Boycotter les produits issus de terres françaises vendues par des étrangers. Boyocotter la néo-colonisation Chinoise, notamment en s'opposant à la vente et la dilapidation de notre patrimoine, des nos terres, à la production et l'importation systématiques de tout ce que nous savions faire avant les délocalisations.

  9. Boycotter les religions et systèmes de pensée (politiques, experts, religieux, médias, minorités) qui se substituent au libre arbitre, qui utilisent des idéologies, des techniques de persuasion, des principes obsolètes, des savoirs non avérés, manipulés, hors contexte, sans jamais avoir été révisés à la lumière de l'évolution du monde.

  10. Boycotter les systèmes éducatifs qui préfèrent la compétition à la coopération, où il n'est question que de régurgiter des savoirs à peine assimilés pour obtenir des titres et le droit d'exister. Si un peu de compétition est parfois nécessaire pour pimenter un chalenge, la base de l'éducation devrait être la coopération et la méta-éducation: apprendre sur la manière d'apprendre.

  11. Boycotter les artistes, les comédiens, les sportifs qui sont exilés fiscaux, qui ne participent pas à la redistribution des richesses, et aux prélèvements de solidarité, en n'achetant pas leurs disques, leurs films, en allant pas à leurs concerts, à leurs matchs.

  12. Boycotter les banques qui spéculent sur l'armement, les produits alimentaires, les médicaments de base, qui blanchissent l'argent sale et les banques qui se font renflouer alors qu'elles font des bénéfices faramineux, au profit des petites banques coopératives. Boycotter les assurances qui font de la spéculation et qui jouent aux banques. Boycotter tout ce qui se dit mutualiste et qui ne l'est pas. Pour des détails voir ICI

  13. Boycotter certains médicaments et produits chimiques qui ne servent à rien ou qui sont dangereux pour la santé ou la planète.

  14. Boycotter tout ce qui ne respecte pas l'être humain, la planète: les pays, les systèmes, les entreprises et les marques qui créent de l'injustice sociale, qui exploitent les êtres humains, qui vendent des produits toxiques, des produits contaminés, tout ce qui peut nuire à l'humanité...Boycotter tout ce qui vient d'Inde en réaction à tous les produits alimentaires qu'elle a sciemment contaminés à l'oxyde d’éthylène.

  15. Puce Par boycotter j'entends faire le choix éclairé de ne plus utiliser, de ne pas cautionner, ce qui ne veut pas dire supprimer par respect pour ceux qui souhaitent continuer à en bénéficier, sous réserve qu'ils ne nous imposent pas leur idéologie ou leur façon de vivre.

Vous commencez à comprendre la différence ?

Pour que vive la démocratie, sans violence :

  1. Ce pourrait être utiliser le référendum populaire pour tous les grands thèmes qui nous concernent en partageant les informations sans manipulation, en organisant des débats publics destinés à alimenter la liberté de choix et de décision de chacun. Un peu comme cela se fait en Suisse. C'est consulter les gens de terrains avant de promulguer des lois, et au mieux les associer.

Il est complètement anti-démocratique de décider le déremboursement de l'Homéopathie, parce que 140 médecins signent une pétition, sans avoir consulté les 3 millions de Français qui l'utilisent. Un bureaucrate ou un banquier n'a pas à décider pour un apiculteur, pour un agriculteur, pour un marin-pêcheur, pour un patient, pour un consommateur etc...Les professionnels et les utilisateurs savent mieux que quiconque ce qui est bien pour eux contrairement à ce que pensent les Enarques et autres bourgeons de Science Po, Essec etc..

  1. Ce pourrait être organiser de véritables débats politiques avec toutes les tendances qui s'expriment dans la population, en veillant à éviter le show politique, ou à l'inverse la discrimination arbitraire médiatisée.

Comme le suggère Michel Onfray: refuser le cumul des mandats, imposer un mandat non renouvelable afin d'éviter que les professionnels de la politique utilisent le temps et les moyens mis à leur disposition pour préparer leur réélection.

C'est aussi redonner la priorité aux instances locales, les communes, les départements, les régions afin de les libérer de l'omnipotence de Paris et de l'Europe, et leur redonner leur souveraineté, en mettant en valeur leurs particularités.

Faire en sorte que la politique ne devienne pas une carrière : c'est remplacer tous les technocrates, les Enarques et autres Experts en politique par des gens de terrains dans tous les secteurs qui les concernent. Par exemple: que la politique agricole soit définie par des agriculteurs de différentes obédiences (conventionnelle, bio etc...) et représentants chaque région avec ses particularités plutôt que par des bureaucrates. M. Onfray - Décoloniser les Provinces - J'ai Lu - 2017

  1. Ce pourrait être pratiquer une démocratie directe organisée autour du mandatement impératif et non du mandatement représentatif.

Le mandat impératif est le pouvoir délégué à une organisation ou un individu élu en vue de mener une action définie dans la durée et dans la tâche, selon des modalités précises auxquelles il ne peut déroger. L'élu peut être révoqué s'il ne tient pas ses engagements.

Il s’oppose au mandat représentatif.

C'est un principe politique, lié à un mode de fonctionnement au niveau organisationnel (une autre méthode élective), qui part de besoins définis par un organisme ou un groupe exerçant ce principe, pour ensuite déléguer, si nécessaire à un ou plusieurs individus (extérieurs ou internes au groupe) une action définie dans la durée et dans la tâche. Il peut y avoir un contrôle, selon le mandat, ou un rapport demandé au mandataire afin que les mandants soient en lien direct avec le mandat posé, et suivent ainsi la réalité et l'efficacité du mandat.

Le mandat représentatif est une forme de mandat politique qui possède la caractéristique d'être général, libre et non révocable. C'est-à dire que le représentant peut agir en tous domaines à sa guise car il n'est pas tenu de respecter les engagements qu'il aurait éventuellement pris devant ses mandants. Il s'oppose au mandat impératif.

La démocratie représentative à la Française, repose sur le principe du mandat représentatif. Les élus au pouvoir doivent pouvoir disposer d'une liberté d'action telle qu'ils ne doivent pas être les obligés de leurs électeurs. D'où une tendance à l'oligarchie.

Anne Stevens en préface du livre Le Municipalisme Libertaire  de Janet Biehl - écosociété - 2013 écrit : " Dans la plupart des pays où les différents paliers de gouvernement sont constitués par des élections, on constate un abstentionnisme croissant lors des scrutins et d'une manière générale un désintérêt pour la vie politique. Nombreux sont les observateurs qui attribuent cette tendance à un repris égoïste et consumériste sur la vie privée. Quelques-uns seulement font remarquer que si le remplacement progressif de toutes les valeurs par la valeur économique est certainement un facteur important, ce repli a aussi été suscité par les institutions représentatives elles-mêmes qui privent les "citoyens" - terme désormais abusif - de tout pouvoir de décision quant à l'organisation de la vie en société, ne lui laissant que le loisir d'élire des candidats de plus en plus identiques et éventuellement de participer à des consultations très médiatisées dont les résultats ne seront jamais pris en compte.

La plupart des gens se sont habitués à cette passivité et s'ils protestent  parfois c'est à propos du contenu d'une décision  non du mode de décision  lui-même".

Tout le monde se souvient, suite aux manifestations des Gilets Jaunes en 2019 de la "grande consultation citoyenne " qui n'a débouché sur rien et du "grand débat national" qui s'est résumé à un monologue interminable de Macron.

  1. Ce pourrait être redonner aux communes, aux départements, aux régions et aux gouvernements nationaux la liberté d'exprimer leur différence, la responsabilité de légiférer, de maitriser leur situation économique, en replaçant les banques dans leur fonction originelle, et l'Europe dans son rôle fédérateur, en étant vigilant à ce qu'elle ne s'immisce pas dans la souveraineté d'un pays.

  2. Ce pourrait être favoriser équitablement le développement des petites entreprises (commerce, artisanat et services, agriculture) en veillant à ce qu'elles soient génératrices d'emplois. Ce qui n'empêche pas d'utiliser des robots tant qu'ils restent au service de l'homme. Ce devrait être l'interdiction de délocaliser et à défaut instaurer une taxation spécifique sur les produits délocalisés, taxation visant à aider tous ceux qui perdent leurs emplois du fait des délocalisations: aide financière, aide à la formation, aide à la création d'entreprises.

  3. Ce pourrait être poser comme interdit non-négociable le fait de porter atteinte à la vie ou l'intégrité d'une personne. Il est inconcevable en démocratie que l'on négocie ou que l'on applique une peine différente pour un meurtre, un viol, un accident par négligence ou insouciance en fonction de l'agresseur, de son histoire, voire de ses origines, ou en fonction des moyens utilisés: arme ou voiture, en fonction de l'avocat ou du tribunal où a lieu le jugement. En dehors de cas de légitime défense ou d'accident imprévisible soumis à l'appréciation de juges et de jurés, nous n'avons pas à marchander le droit à la sécurité, à la dignité et encore moins le droit à la vie.

  4. Ce pourrait être remettre à leur place les plateformes numériques et les réseaux sociaux.

Comme l'écrit Bruno Patino "il nous faut simplement comprendre que la liberté s'exerce dans la maîtrise. Et que cette maîtrise nécessite moins une ascèse qu'une simple modération."

J'aime beaucoup ses propositions de lutte contre le capitalisme numérique et les dérapages qu'il engendre:

- Sanctuariser des lieux où le numérique n'entre pas, créer des zones sans connexion comme les zones non-fumeur: les lieux d'apprentissage (écoles, centres de formation etc...), les lieux de prière, les lieux de réunions et de débats, les lieux de réception, de célébration (comme les repas de famille ou entre amis), j'ajouterai les lieux et le temps de travail, pour réserver l'attention à ce que l'on fait ou avec qui on est, à ce que l'on vit.

- Préserver du temps en se déconnectant, pour retrouver le contact avec la réalité, avec soi-même et avec les autres. S'accorder des vacances numériques régulièrement.

- Expliquer : faire sortir les réseaux sociaux de l'école et les remplacer par un apprentissage de bonne utilisation de façon à se protéger de leurs effets néfastes, des mécanismes d'addiction. "Exposer le continuum entre ce qui se passe en ligne et ce qui se passe dans ce qu'on appelle la vie réelle permet de faire comprendre que ce qui semble virtuel (plaisanterie, harcèlement etc...) ne le reste pas longtemps".

- Ralentir: récupérer du temps volé par les plaformes numériques pour faire autre chose, voire même ne rien faire : lire, communiquer, se détendre, se cultiver etc... sachant que "toute tentative de ralentissement dans quelques domaine que ce soit, informations, médias, consommation en réseau ou non est une mesure de résistance". Mais c'est aussi une mesure de libération"... Nous ne pouvons laisser à ces plates formes le soin d'organiser seules la vie en société, si nous ne souhaitons qu'elle soit peuplée d'humains au regard hypnotique qui, enchaînés à leurs écrans, ne savent plus regarder vers le haut."

Bruno Patino - la civilisation du poisson rouge - Grasset - 2019 et aussi  Frederic Bordage - La sobriété numérique - Buchet Castel -2019 et encore Tom Hogkinson - L'art d'être libre dans un monde absurde - Les Liens qui Libèrent - 2019

  1. Ce pourrait être donner une place plus importante aux lanceurs d'alerte, aux organismes indépendants de défense des consommateurs, créer des commissions d'enquêtes indépendantes capables de vérifier les alertes et les conflits d'intérêts et de proposer des solutions à tous les niveaux. Pourquoi la France a-t-elle toujours 5 à 10 ans de retard pour le retrait de substances nocives ? Quels avis doit-on privilégier lorsqu'on impose des vaccinations obligatoires: les avis des laboratoires producteurs, l'avis de ministres englués dans des conflits d'intérêts, ou les recherches scientifiques indépendantes, l'avis d'experts indépendants, l'avis d'associations de consommateurs et de patients ? Lire Dr Michel de Lorgeril- Introduction à la médecine des vaccins et Analyse scientifique de la toxicité des vaccins- Edt Chariots d'or - 2018 et 2019.

  2. Ce pourrait être comme le préconise Proudhon organiser l'ensemble de la société selon les principes de réciprocité, d'équilibre, d'équité, d'avantages mutuels, de fédération, de coopération. Ce qui est loin de la solidarité à sens unique dont on nous bassine perpétuellement et dont les bénéficiaires sont plus souvent des opportunistes.

Si nous avons des droits, nous avons aussi des devoirs en corrélation avec ces droits. Le non-respect de ces devoirs devraient mettre fin au bénéfice des droits.

  1. C'est supprimer les allégations du genre commerce équitable et solidaire, dont on nous leurre depuis des années. Les bénéficiaires étant généralement les propriétaires, les gros producteurs, les intermédiaires mais jamais ceux qui cueillent, qui cultivent, qui ramassent, qui nettoient, qui trient, qui conditionnent.

Les subventions de la PAC sont attribuées en fonction de la taille des exploitations agricoles. L'agriculture et l'élevage intensifs étant les plus favorisés, vu leur taille. On pourrait attribuer les subvention aux infrastructures en fonction du bénéfice qu'elles apportent au bien être de l'humanité. On pourrait regrouper les petits exploitants sous une forme juridique appropriée afin qu'ils perçoivent au moins les mêmes subventions que les gros producteurs. Ce serait aussi aux producteurs de fixer les prix et non aux centrales d'achat. C'est aux consommateurs de décider s'ils achètent au prix fixé et pas aux actionnaires de la grande distribution.

  1. Ce pourrait être favoriser la création de coopératives d'achats, de vente, de services pour permettre aux petits commerces de rivaliser avec les supermarchés,. Retrouver la liberté et l'indépendance de nos choix: faire des achats éclairés, en étant informés en détails sur les produits, conscients que la publicité n'est qu'un processus d'influence et que l'industrie chimique et agro-alimentaire n'ont pas notre santé ni notre bien-être pour objectif.

Notre carte de crédit est plus puissante que notre carte d'électeur: elle touche là où nous le décidons. Plutôt que d'attendre que l'Europe ou la France aient le courage de s'opposer à Monsanto et Bayer, si vous n'achetez plus de Roundup ou d'aliments arrosés de glyphosates, il ne se vendront plus. Idem pour de très nombreux autres produits tels que les médicaments jugés inefficaces, voire dangereux. Exiger des laboratoires de pratiquer des tarifs réalistes notamment  pour les traitements des cancers et certains vaccins.

  1. Ce pourrait être créer des banques mutualistes ou coopératives non spéculatives, des mutuelles d'assurances et des complémentaires santé qui n'auraient pas de dividendes à verser à des actionnaires ou des salaires mirobolants à des PDG, qui ne spéculeraient pas sur les marchés mondiaux de la bouffe, des armes.

Cela permettrait d'avoir des tarifs, des taux de prêt plus bas, plus justes, accessibles à tous. Cela ne veut pas dire que les salariés seraient des bénévoles ou gagnes-petits, cela veut dire que les prix n'incluraient pas de rentes versées à des actionnaires ou à des groupes de monopoles, que les revenus ne serviraient pas à la spéculation pour gagner plus et toujours plus. Cela impliquerait aussi des moyens de contrôles pertinents afin d'éviter les abus.

  1. Ce pourrait être élaborer des moyens de contrôle et des critères fiables et pertinents pour les aides sociales tant au niveau des prises en charges de santé que des aides familiales, afin d'éviter les dérives opportunistes qui coûtent très cher à la collectivité.

  2. Ce pourrait être créer de nouvelles méthodes d'enseignements,  adapter ou réactualiser des méthodes d'enseignements (Freinet, Montessori, Steiner) dont les objectifs sont autant d'apprendre sur les manières d'apprendre que d'acquérir des connaissances, d'expérimenter ces connaissances, en veillant à les rendre accessibles au plus grand nombre, en faisant appel à des enseignants qui ne sont pas fonctionnaires, afin d'éviter l'effet corporatiste, voire uniformiste ou idéologique. Ce n'est pas un hasard si en France la majorité des enseignants votent à "gauche"et se "reproduisent entre eux".

  3. Ce pourrait être méditer, apprendre à penser par soi même, valoriser l'apprentissage et toutes les formations aidant à développer des capacités personnelles et collectives, s'informer et exiger l'accès à une information fiable, transparente, dépolluée de toute manipulation ou tentative de persuasion.

  4. Ce pourrait être coopérer: créer toutes formes de coopérations susceptibles de palier à l'hégémonie d'un système, au niveau transports, au niveau formation, au niveau alimentaire, au niveau des loisirs. "La politique de la démocratie donne aux citoyens une chance d'apprendre les uns des autres". Amartya Sen - Prix Nobel d'économie.

  5. Ce pourrait être acheter local, manger local (AMAP), valoriser et développer l'artisanat et la paysannerie de proximité, favoriser l'agro-écologie. Développer une indépendance énergétique autre que nucléaire, une indépendance sanitaire, alimentaire.

  6. Ce pourrait être créer et développer des médiathèques achalandées pour l'emprunt gratuit de films, de musique, de livres. Cela permettrait également d'éviter l'achat d'oeuvres d'artistes qui pratiquent l'exode fiscal, en étant vigilants à ce que les espaces culturels soient représentatifs de l'architecture spécifique du terroir. Ce pourrait être une généralisation de musées vivants chargés de faire connaitre et partager des traditions, des savoirs faire, des patrimoines, locaux et régionaux.

  7. Ce pourrait être diminuer, aider à la réduction de la consommation de tabac, d'alcool, de sodas, qui sont des produits créés pour générer des addictions et enrichir des lobbies, à l'exception de produits artisanaux de terroirs (le vin par exemple). Pratiquer davantage le co-voiturage, les transports en commun, pour se libérer des taxes et enlever à l'état cette rente viagère.

  8. Ce pourrait être remettre la télévision, les consoles de jeux, les réseaux sociaux à leur place d'accessoires de divertissement, en choisissant et limitant leur temps d'utilisation, pour se consacrer à des activités culturelles, sportives,  jouer à des jeux de société, lire, faire du bricolage, se cultiver, faire la fête en famille, entre amis, entre voisins. Lire Se distraire à en mourir de Neil Postman - Fayard Pluriel -2010

Si vous ne regardez plus les émissions qui ne vous concernent pas, qui ne vous apportent rien de constructif, qui ne sont pas indispensables à votre épanouissement, ils ne les produiront plus.

Que ce soit la télévision ou Facebook et autres, réduire le pouvoir que vous leur accordez vous rendra liberté et pouvoir.

  1. Ce pourrait être prendre du plaisir à faire son pain, ses yaourts, ses confitures, sa bière, cuisiner ses repas, faire ses meubles. Prendre du plaisir à faire pousser des fleurs, des fruits et des légumes sur son balcon, dans un jardin personnel ou collectif. Ce pourrait être partager des savoir-faire en apprenant à coudre, à tisser, à broder, à bricoler, à jardiner, à chanter, à peindre, à cuisiner, à faire de la musique, à écrire, ou encore participer à des conférences, à des formations complémentaires, voyager et rencontrer d'autres cultures grâce à une organisation différente des transports et des voyages, tout ce qui peut être un véritable antidote aux influences et aux manipulations d'un système qui dépossède les humains de leur potentiel, engendre dépression, affaiblit l'estime de soi, engendre le communautarisme, ruine l'humanité.

  2. Ce pourrait être développer et entretenir tout ce qui nous protège de l'emprise d'une classe ou d'un système, tout ce qui nous protège d'une crise créée et entretenue par un système qui, lui, profite de la crise.(voir les études de Camille Landais, économiste)

Lors de la pandémie COVOD 19, le nombre  et les revenus de milliardaires a considérablement augmenté !

  1. Puce Il appartient à chacun de développer la conscience de son anarchie, parce que l'anarchie aveugle est aussi destructrice que l'obéissance et la soumission compulsives à une autorité  ou une idéologie (politique, religieuse, médicale, managériale, familiale).

  2. Lors de sa lutte pour l'indépendance de l'Inde, Gandhi a développé trois axes de libération qui pourraient encore être d'actualité: ces axes forment le Sarvodaya qui consiste à éviter la hiérarchie entre les espèces dans la recherche d'une réalisation et d'un bien être commun. C'est quitter le système pyramidal pour aller vers un système circulaire. Certains villages et certaines régions de France et d'ailleurs (j'en ai rencontré en Afrique) pratiquaient ces axes, autrefois, sans le savoir. Aujourd'hui ils pourraient être une base de reconstruction de notre société.

  3. Le Swaraj: qui est l'autonomie ou l'auto gouvernance et constitue le fondement de la vraie liberté de la nature et de la société. C'est apprendre à nous gouverner nous-mêmes. Le Swaraj implique une décentralisation des décisions transférées au niveau local et par la circulation du pouvoir au sein de la société. C'est ce que Murray Bookchin, Janet Biehl, Onfray et d'autres préconisent.

La participation est au centre de cette nouvelle forme de démocratie, une démocratie inclusive qui s'adresse à tous quelle que soit la classe sociale, le sexe, la religion ou la race. Elle va au-delà de la représentation pour s'appuyer sur une participation quotidienne et non simplement sur un vote tous les 4 ou 5 ans.

En tant que liberté auto-organisée le Swaraj puise ses racines au plus profond de chacun de nous et rend possible la coopération et le développement de communautés autonomes. Grâce à lui nous passons de la pénurie, la concurrence et la peur à la création collective de l'abondance par le partage.

Pour Gandhi la démocratie doit par essence symboliser l'art et la science de la mobilisation des ressources physiques économiques et spirituelles de toutes les personnes au service du bien commun.

  1. Le Swadeshi qui est le développement d'économies locales qui aboutit à une économie nationale et pour finir planétaire, respectant la nature et les limites de ressources, les libertés des êtres humains, l'authentique création de richesse et le bien-être à tous les niveaux. L'autosuffisance était un aspect important du mouvement Swadeshi. Il s'agissait tout à la fois de produire à ce dont on avait besoin, de n'acheter que des produits indiens et de boycotter les vêtements britanniques.Voir la fameuse marche du sel.

Gandhi définissait  le Swadeshi  comme l'esprit en nous qui nous limite aux biens et services de notre environnement immédiat à l'exclusion de ceux qui sont plus éloigné. La localisation est un impératif éthique écologique. Elle réduit notre empreinte écologique tout en multipliant les possibilités de travail créatif et enrichissant, en produisant de la qualité et en augmentant le bien-être. Elle rétablit le lien entre production et consommation. Le consumérisme étant la dépendance sociale au bas de gamme qui fait tourner la machine argent. C'est ce que préconisaient Leopold Kohr, Ernst Friedrich Schumacher et plus tard Pierre Rabhi.

  1. Le Satyagraha, terme employé par Gandhi pour évoquer la non-coopération et là non-participation que ce soit vis-à-vis des systèmes, des structures, des lois, des paradigmes ou des politiques qui détruisent la terre et nous prive de notre humanité et de notre liberté. C'est la démocratie la plus aboutie mise en pratique. C'est un "non" opposé en pleine conscience en vertu du devoir moral de non-soumission à une législation inique et violente et à des processus non démocratiques relevant de l'exploitation.

Le Satyagraha c'est la non-coopération et la résistance passive. C'est la pratique la plus ancrée dans l'histoire de la lutte pour la liberté.

C'est la désobéissance civile chère à D.H.Thoreau.

Gandhi disait: "il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme mais pas assez pour apaiser l'avidité de quelques-uns."


  1. Puce Georges Bernanos écrit en 1944 : "le danger n'est pas dans la multiplication des machines, mais dans le nombre sans cesse croissant d'hommes habitués, dès leur enfance, à ne désirer que ce que les machines peuvent donner...

Nous voyons aujourd'hui la spéculation exploiter avec une espèce de rage croissante les habitudes de l'homme. Elle en crée sans cesse de nouvelles en même temps que les joujoux mécaniques (on pourrait ajouter numériques) que ses ingénieurs lui fournissent, et qu'elle jette inlassablement sur le marché.

La plupart de ces besoins, constamment provoqués, entretenus, excités par cette forme abjecte de la Propagande qui s'appelle la Publicité, tournent à la manie, au vice(addiction). La satisfaction quotidienne de ces vices (addictions) portera toujours le nom modeste de confort, mais le confort ne sera plus ce qu'il était jadis, un embellissement de la vie par le superflu, le superflu devenant peu à peu l'indispensable, grâce à la contagion de l'exemple sur les jeunes cerveaux de chaque génération". la France contre les robots- Le Castor Astral-

  1. Puce Jacques Ellul écrivait en 1988: "L'organisation industrielle comme la post industrielle, la société technicienne ou informatisée, ne sont pas des systèmes destinés à produire ni des biens de consommation, ni du bien-être, ni une amélioration de la vie des gens, mais uniquement à produire du profit. Exclusivement. Tout le reste est prétexte, moyen et justification". Le bluff technologique - Fayard/Pluriel -2017

ou encore : "Le troisième paradigme de la déraison, c'est la croissance à tout prix. Nous connaissons tous et dans tous les domaines cette obsession de la croissance. La croissance est bonne en soi. On ne se demande ni croissance en quoi ? Ni si cette croissance est utile ? Ni à qui servira cette  croissance ? Ni même que fera-t-on de tous ces excédents ?"  Le bluff technologique - Fayard/Pluriel -2017

"Les technocrates ont un aveuglement exceptionnel sur la réalité complexe du monde et tout autant sur les réflexions de simple bon sens comme le fait qu'un système ne peut pas croitre indéfiniment dans un univers clos et limité.

D'où l'idée de plonger dans l'électronique et l'informatique, sans penser que demain peut être, savoir cultiver un bout de terrain, allumer un feu de bois, ou faire des pansements corrects seront plis utiles que tapoter sur un clavier..." Le bluff technologique - Fayard/Pluriel -2017

  1. Puce Thibault Isabel: " En France, nous sommes habitués à vivre dans une société pyramidale. Le souvenir de la monarchie d'ancien régime et de Louis XIV marque encore nos esprits. Les décisions relèvent d'une logique descendante, voire paternaliste : l'Etat bureaucratique encadre les transactions commerciales, impose les bonne moeurs et les bonnes pratiques vestimentaires, sélectionne les médicaments reconnus comme efficaces et ceux qui ne le sont pas, détermine le nombre de fruits et de légumes qu'on doit manger chaque jour, choisit le programme unique autorisé dans les collèges et stipule même l'école à laquelle on est tenu de confier ses enfants...(on pourrait ajouter un tas d'autres décisions comme les vaccinations, le mariage pour tous, l'utilisation des portables, la gestion de l'immigration etc...)

L'anarchiste demande au contraire que les décisions soient assumées  par la bas. Il veut accorder une plus grande marge d'initiative à la sphère locale, afin d'encourager la participation directe du citoyen dans les affaires collectives. Au lieu de tout élaborer d'en haut, il laisse la population s'organiser d'en bas, en respectant sa diversité".

" Le monde moderne nous place sur une mauvaise pente : il entretient ce qu'il y a de plus déplorable en nous, à travers la rapacité marchande et le dirigisme d'État. Tandis que le commerce nous rend cupides, l'administration nous infantilise.

L'anarchiste envisage une option inverse : il veut nous faire vivre dans un environnement moins confortable, moins conciliant à l'égard de nos inclinations spontanées. L'anarchiste veut empêcher le commerce de flatter notre cupidité, de la même façon qu'il veut empêcher l'État de nous placer sous tutelle. Il assume son idéalisme moral, afin de mettre les hommes devant leurs propres responsabilités et les obliger à se prendre en main, à se discipliner" .

"Ce ne sont pas les politiciens de carrière qui changeront le monde, parce qu'ils vivent au crochet du monde tel qu'il va. Ce ne sont pas les activistes qui nous rendront notre liberté, parce qu'ils se croient les gardiens d'une vérité universelle. Nous ne croyons à aucun dogme ; nous n'appartenons à aucun temple. Mais nous avons le souci de nous-mêmes et le souci des autres. La révolution est dans nos âmes, plus que dans les urnes ou sur les barricades".  Pierre Joseph Proudhon - L'Anarchie sans le désordre- Editions Autrement- 2017

  1. Puce Hervé Kempf: "Les élections se déroulent, les responsables politiques se disputent, des manifestations se produisent. Les gouvernements prennent des décisions. La démocratie ? Non. Un théâtre de marionnettes dont nombre de fils sont tirés en dehors de la vue du public. Les médias s'acharnant à nous faire croire qu'il s'agit de la réalité et non d'un théâtre. Ce n'est pas la démocratie - pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple. Ce n'est pas (pas encore) la dictature pouvoir d'un seul aux fins qui lui sont propres. C'est l'oligarchie - le pouvoir de quelques uns qui délibèrent entre eux des solutions qu'ils vont imposer à tous." L'oligarchie ça suffit - vive la démocratie- Seuil - 2011

Hervé Kempf: "Avoir le courage de résister est un sport collectif. S'il est bien d'être courageux seul, on est plus fort si l'on est courageux ensemble- entreprise plus difficile dans une culture individualiste qui sépare les uns des autres". L'oligarchie ça suffit -vive la démocratie-Seuil -

  1. Puce Bertand Russel : "La démocratie telle que les politiciens la conçoivent est une forme de gouvernement: c'est à dire une façon de faire faire aux gens ce que les chefs désirent tout en leur faisant croire qu'ils font ce qu'ils veulent eux mêmes". Essais sceptiques - 1928

  2. PucePierre-Joseph Proudhon "La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité"

  3. Puce Ivan Illich écrivait à propos de l'éducation: " L'école obligatoire, la scolarité prolongée, la course aux diplômes, autant de faux progrès. Dévotion rituelles où la société de consommation se rend à elle-même son propre culte, où elle produit des élèves dociles, prêts à obéir aux institutions, à consommer des programmes tout faits préparés par des autorités supposées compétentes. A tout cela, il faut substituer une véritable éducation qui prépare à la vie dans la vie, qui donne le goût d'inventer et d'expérimenter. Il faut libérer la jeunesse de cette longue gestation scolaire qui la conforme au modèle officiel. Alors, les nations pauvres cesseront d'imiter cette coûteuse erreur.

Plus de crédits démesurés aux institutions (scolaires ou autres). Que les moyens d'acquérir ou de transmettre un savoir soient mis en commun et librement accessibles à tous. Plus de maîtres à la fois gardiens de l'ordre établi, prédicateurs et thérapeutes. Mais des échanges entre "égaux", des éducateurs indépendants..." Une société sans  école - Point - 2015

  1. Puce Jean Ziegler après avoir démontré comment opèrent les stratégies d'aliénation des oligarchies et de la cosmocratie affirme : "La fonction de l'aliénation est de détruire l'identité singulière de l'individu, de le priver de son libre arbitre, de sa capacité à penser librement et à résister. Il s'agit de le réduire à sa fonction marchande". Jean Ziegler - le capitalisme expliqué à ma petite fille seuil - 2018

  2. Puce Tom Hodgkinson: "Que chaque homme et chaque femme sache maîtriser deux ou trois savoir faire. J'espère voir renaître l'artisanat. L'artisanat est basé sur le peuple, sur le plaisir: il est l'expression d'une société égalitaire, de la qualité et de la joie dans l'élaboration des objets. Il signifie le triomphe de la qualité sur la quantité, de l'auto-gouvernement sur l'exploitation...Tout ce que vous faites, quelle que soit l'esthétique, sera toujours plus beau que la production de masse, parce que cela respirera le soin, même si le résultat est bancal, irrégulier et bizarre." - L'Art d'Être Libre dans un monde absurde - LLL- 2017

  3. Puce Aldous Huxley: "le secret du bonheur et de la vertu : aimer ce qu'on est obligé de faire.Tel est le but de tout conditionnement: faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper". le Meilleur des Mondes - Plon - 1932-2017

  4. Puce Pierre Desproges disait : "J'adhérerai à SOS Racisme quand ils mettront un "S" à racisme. Il y a des racistes Noirs, Arabes, Juifs, Chinois. Mais à SOS Machin, ils ne fustigent que le Berrichon de base et le Parisien-baguette. C'est sectaire." Fonds de Tiroirs Seuils - 1990

  5. Puce Vandana Chiva :"Nos vies sont dominées par la peur, l'insécurité et la méfiance parce que nous avons perdu notre sentiment d'appartenance à un lieu et à une communauté, et que nous ne savons plus comment nouer de vraies relations avec autrui. Les luttes d'argent et de pouvoir ne sont pas nouvelles: elles existent depuis la nuit des temps. Mais autrefois les valeurs tribales, communautaires, familiales et religieuses favorisaient le développement de la réciprocité et du mutualisme plutôt que le goût de certains pour le contrôle et la domination".

et d'ajouter "Le vrai chalenge c'est de croire que, nous citoyens ordinaires, pouvons amener le changement. Nous ne sommes pas des atomes dans la société, nous sommes une communauté. Il faut se percevoir comme des êtres en relation, et non comme des individus isolés. Dès que l'on sort de notre isolement, nous faisons l'expérience de la puissance de la communauté.

L'isolement que nous ressentons est une construction du système, pour qui il n'y a pas de société, il n'y aurait que des individus. C'est vital pour les multinationales de nous réduire à une identité de simple consommateur."  Vandana Shiva - Interview En Quête de sens -2015

  1. Puce Satish Kumar :  En faisant triompher le matérialisme, l'époque moderne a valorisé l'agressivité et balayé les valeurs relationnelles".

Satish Kumar - Tu es donc je suis - Belfond éditions- 2010/2015

Peut être faut il attendre que les traces de Bill Gates et de Steve Jobs s'atténuent, que les Sillicon Valley et leurs starts up disparaissent. Peut être faut-il attende qu'une ou deux générations aient été sacrifiées pour qu'à nouveau souffle le vent de la liberté et de l'amour.

  1. Puce John Lennon "Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voulais être quand je serai grand. J'ai répondu : "Heureux"

Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, j’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie."

"Si tout le monde demandait la paix au lieu d'un autre poste de télévision, alors il y aurait la paix."

  1. Puce Serge Latouche : "L'objecteur de croissance est aussi nécessairement un artiste. Quelqu'un pour qui la jouissance esthétique est une part importante de sa joie de vivre. La décroissance doit être un art de vivre, un art de vivre bien, en accord avec le monde, un art de vivre avec art". La décroissance - Que Sais-Je - 2019

Je suis persuadé qu'un jour une génération renaîtra de nos cendres, probablement avec plus de clairvoyance et de sagesse.

  1. Puce A la jeunesse qui pourrait être sensible à mon espoir, je conseille 5 livres:

Pour se reconnaitre et accepter ce que l'on est:

1 et 2 Fabrice Midal - Foutez vous la paix et commencez à vivre - Pocket - 2018 et Suis-je hypersensible - Flammarion - 2021

Pour se réconcilier avec soi-même et retrouver la force de s'engager :

3 - Kristine Neff - S'Aimer - Belfond- 2013

Pour apprécier les cadeaux de la vie et garder espoir:

4 - Robert Emmons - Merci ! Quad la gratitude change nos vies- Belfond - 2008

Pour retrouver du sens tout simplement, sans se prendre la tête:

5- Mihaly Csikszentmihalyi - Vivre- Robert Laffont - 2004

Je leur souhaite un bon et beau voyage en faisant le voeu qu'ils aient le courage et l'intelligence d'aller plus loin que nous avant qu'il ne soit trop tard, avec au moins autant d'amour. Peace & Love, sans modération.  Forever Young......

        

May God bless and keep you always,

May your wishes all come true,

May you always do for others

And let others do for you.

May you build a ladder to the stars

And climb on every rung,

May you stay forever young,

Forever young, forever young,

May you stay forever young.


May you grow up to be righteous,

May you grow up to be true,

May you always know the truth

And see the lights surrounding you.

May you always be courageous,

Stand upright and be strong,

May you stay forever young,

Forever young, forever young,

May you stay forever young.


May your hands always be busy,

May your feet always be swift,

May you have a strong foundation

When the winds of changes shift.

May your heart always be joyful,

May your song always be sung,

May you stay forever young,

Forever young, forever young,

May you stay forever young.

Bob Dylan

   

Puisse Dieu te bénir et te garder toujours,

Puissent tous tes désirs devenir réalité,

Puisses-tu toujours agir pour les autres

Et laisser les autres agir pour toi.

Puisses-tu élever une échelle aux étoiles

Et en gravir chaque échelon,

Puisses-tu rester jeune pour toujours,

Jeune toujours, jeune toujours,

Puisses-tu rester jeune pour toujours.


Puisse-tu grandir et être droit,

Puisse-tu grandir et être sincère,

Puisse-tu toujours savoir où est la vérité

Et voir les lumières autour de toi.

Puisse-tu toujours être courageux,

Rester debout et être fort,

Puisses-tu rester jeune pour toujours,

Jeune toujours, jeune toujours,

Puisses-tu rester jeune pour toujours.


Puisse tes mains être toujours occupées,

Puisse tes pieds être toujours alertes,

Puisse-tu avoir une base solide

Quand les vents du changement tourneront.

Puisse ton cœur toujours être joyeux,

Puisse ta chanson toujours être chantée,

Puisses-tu rester jeune pour toujours,

Jeune toujours, jeune toujours,

Puisses-tu rester jeune pour toujours.

Bob Dylan